FEAT SEO
“Pieter ne traîne pas des pieds, ça fait mauvais genre et ne touche pas à tes cheveux ! On a mis assez de temps à te retirer tous tes épis … Il faut que tu saches que l’image que tu renvoies est celle que les autres gardent en mémoire, alors essaie d’être présentable.”
Ce n’est pas Pieter, c’est Pearl. Je soupire une nouvelle fois, lui faisant claquer la langue pour montrer son mécontentement vis à vis de mon comportement. Elle aimerait que je sois poli, droit, toujours parfait. Moi ce que je veux c’est être moi et loin d’ici, très loin d’ici.
“Avec ton père on a décidé de te montrer les bonnes manières à adopter pour un rendez-vous d’affaires comme celui-ci alors fais bien attention.”
Elle parle, elle parle, son rythme accélère, concentrée sur ce qu’elle dit elle en oublie de me regarder et j’en profite. Ralentissant d’abord doucement, très doucement tout en continuant à hocher la tête pour lui faire croire que je bois ses paroles comme du lait sucré et finalement je m’arrête. Un pas en arrière, un second et un dernier.
“Pieter ?”
Elle se retourne. C’est le moment. Je me retourne à mon tour et je me mets à courir. Courir aussi vite et aussi loin que je le peux. Un sourire brillant aux lèvres, enfin libre. Je cours un moment, le temps que mon pouls soit trop fort, que l’air me manque et que je sois forcé de m’arrêter pour respirer de nouveau. Je cherche l’air, mon esprit embrumé par ma course, je pose ma main sur ma poitrine, sentant le battement rapide de mon coeur. Je m'assois alors sur le premier rebord que je vois, une buche, parfait. Je reprends mon souffle avant d’essuyer la sueur de mon front d’un geste de la manche.
“C’est quoi ce rouge ?”
Je hausse un sourcil, ne comprenant pas d’où vient le sang sur ma manche.
“OH PUTAIN !”
Je hurle à travers la rue quasi déserte du village en voyant le sang recouvrir mon haut. Les médecins m’avaient pourtant prévenus “Ne pas faire d’effort.” comme si c’était facile bande de vieux croutons. Je me relève, cherchant n’importe qui, répétant des “docteur” en anglais à qui veut l’entendre espérant que quelqu’un me mènera à un médecin et si possible avant que je ne me vide totalement de mon sang. Finalement, une vieille femme se porte volontaire pour m’accompagner chez le médecin le plus proche de l'endroit où je me suis arrêté. Je pousse alors la porte, le visage blanc, en sueur et m’effondrant presque devant mon sauveur qui s’avère être un femme.
“Madame le Docteur … Je crois que je saigne …”