Elle se met à rire de bon coeur sur la petite question de sa très chère sœur adorée. Qui est-elle et qu’a-t-elle fait de Cassidy Danvers ? Comme c’est marrant de se pencher sur cette petite interrogation qui au final s’avère être très intéressante. Qui l’aurait cru que la vulgaire et solitaire Cassidy changerait au fur et à mesure sa manière de conduite et de pensée. Avant, il n’y avait qu’elle et rien qu’elle. Désormais, beaucoup de choses, d’éléments sont indispensables pour la survie de la demoiselle révolutionnaire. Au cours de son début de vie de Noé, plus précisément depuis ce début du mois de mai, Dame Danvers se rend compte qu’elle détient un grand côté protecteur qu’elle n’aura jamais soupçonné au cours de son existence de rebelle. Oui, il semblerait que la Duchesse médiocre s’attache et protège avec acharnement sur sa propre meute que cette dernière fabrique, rassemble peu à peu mais sûrement. Désormais, son palpitant qui ne battait que pour le sang et le chaos, se penche désormais sur Adelheid Von Rosenwald. Pas en tant que louve à draguer pour tenter d’avoir une nuit de folie avec elle, bien que la tentation soit très grande quand elle se penche sur son premier instinct de rebelle. Non, en vérité, Cassie voit cette femme, cette Conseillère de l’Empereur Allemand comme une sœur, comme sa sœur à elle et rien qu’à elle. Il n’est pas mentionné que l’Avocate du Diable serait très jalouse en voyant d’autres personnes qui verraient Adelheid comme une sœur, mais ce qui est certain, c’est que l’albinos serait potentiellement prête à donner sa vie afin de protéger cette diva. Oh oui, comme le ferait Mordred pour Angsthasia, la cowgirl aime affreusement cette femme sur un plan familial, sœur à sœur. Elle tient à elle, voire beaucoup, voire abondamment comme si au plus profond de son existence, l’enfant albinos souhaitait avoir une véritable sœur à ses côtés, afin d’y rire dans la bonne humeur et de ce dire qu’elle n’est plus seule…
«
Cassidy Danvers…cette vulgaire rebelle commence à s’adapter au nouveau monde civilisé vu qu’être hors la loi en Amérique ne fait plus partie du plan. » La Reine Révolutionnaire se met à soupirer longuement puis ferme ses paupières comme fatiguer de sa journée qui vient à peine de commencer et qui n’a pas été très épuisante comparée à celle de sa sœur. Lorsque Adelheid se lève pour saisir une pile de dossiers afin de les poser violemment sur la place où toute deux se trouvent, la rebelle sursaute, invoque ses deux révolvers, actionne les chiens de ces derniers prêts à tirer. Ses iris d’or sont enflammés et pourraient brûler toute la pièce entière, voire le manoir en exagérant un tantinet. Ce regard que lance la louve à sa sœur, n’est pas le sien. Oh non, il semblerait que ce soit celui de Mordred, le Souvenir de la Révolte. Les sourcils froncés, les babines embrassées sous forme d’une ligne droite, le visage méconnaissable comme si cela montrait que la Révolte incarnée souhaitait sauter à la gorge du Châtiment pour l’avoir surprise pour si peu, l’Elf sous la forme de Cassidy y détourne son regard avec lassitude, comme si cette réunion était une affreuse perte de temps. Silencieuse, faisant disparaître les armes, devenant beaucoup moins froide et menaçante, Mordred plisse ses iris tout en fixant de haut l’hôte de Poena. Elle ne dit toujours aucun mot, préférant tourner le dos à l’Allemande et reprendre son sommeil réparateur après les nombreuses confrontations que Cassie vient d’endurer durant ce mois dont son dernier affrontement contre l’Exorciste pirate. Il est donc normal que la malveillante Dame Noire ne se montre pas en ce moment, obligée de réparer le corps, les tissus charnels, de ressouder les os car la guérison humaine est bien trop lente. Si Cassidy continue à agir de manière impulsive contre ses ennemis, Mordred pense que son espérance de vie risque de diminuer très vite. Cette dernière est lasse de devoir retrouver un hôte convenable pour déposer sa couronne de pique sur le crâne de celui-ci. Reprenant donc le contrôle de son propre corps, la Duchesse donne un violent coup de pied sur le fauteuil qui n’a rien demandé. Elle est en colère que son parasite, que la stupide Elf puisse prendre le contrôle de son propre corps sans sourciller. Visiblement, le Souvenir cache encore plus de force que Cassidy ne le pensait…
Heureusement, la cowgirl a entendu les dires de sa sœur qui enseigne déjà la toute première leçon. Cassidy va donc devoir se tenir correctement, ce qui est déjà difficile à digérer. Donc visiblement, son coup de pied de tout à l’heure n’est pas un geste à faire. Mais comment va-t-elle faire pour exprimer sa colère et son irritation. Ce que demande déjà Adelheid est inhumain. Machinalement, la Duchesse arque son dos tout en faisant pendre ses bras. «
En fait, ce que tu me demandes, ma sœur, c’est déjà très difficile à l’entendre et à l’accepter. Ce serait montrer mes faiblesses à mes opposants. » se plaint-elle en se laissant tomber à nouveau sur le fauteuil. «
Moi qui aie l’habitude de roter et mettre mes pieds sur la table, je vais devoir me résoudre à ne plus faire ce genre d’habitude. Grosso modo, tu me demandes de me comporter comme toutes la majorité des Anglaises qui roucoulent à l’idée de s’accoupler avec un mâle immonde qui détient la cervelle en bas entre les deux jambes. » Cassidy colle ses genoux à son ventre, tombe sur le canapé en se remettant en PLS. «
Je me demande encore pourquoi j’ai repris l’héritage de ma famille. En fait, c’est la faute d’Adalie Van Eyck. Ada m’a pervertie à être une bourgeoise comme elle, c’est certain. J’en étais sûr qu’elle m’avais empoisonné après être parti du manoir de mes parents en Amérique. La garce… » jure-t-elle d’un ton neutre qui n’est pas vraiment une insulte pour le Savoir mais un compliment du point de vue de la Révolte…
Reprenant son sérieux et arrêtant d’être une gamine capricieuse, la louve se relève, fait donc face à Adelheid, restant debout et plaçant ses mains derrière son dos où ses dernières enlacent leurs doigts entre eux. La prédatrice se souvient de ses premières leçons au manoir de ses parents en Amérique. De ses nombreux professeurs qui n’arrivaient jamais à faire apprendre à Cassidy les bonnes manières. D’ailleurs, certains ont subi la colère de l’Avocate du Diable. Plusieurs fois ces profs ont été roué de coups pour avoir osé utiliser de l’outrage sur sa propre personne mais aussi sur les différents domestiques appartenant à ses parents. L’un d’eux, a même failli mourir pour avoir osé insulter Samuel et Samantha. En réalité, une chose que Dame Danvers connaît bien depuis son enfance, c’est de donner des coups à ses ennemis et de ne jamais être domptable. La Louve porteur du titre Alpha, la chef de la meute, voilà ce qu’est Cassidy Danvers. Mais va-t-elle continuer à jouer ce rôle, à la tenir fièrement ? L’avenir est incertain, surtout que son passé chaotique risque bientôt de la rattraper en guise d’un karma très violent. «
Tu n’aurais pas plutôt du whisky ? » demande gentiment Cassie à Adelheid. «
J’apprécie grandement ton vin, mais mon gosier n’est jamais hydraté sans whisky. Et sinon, toujours célibataire depuis notre dernière rencontre ? Dois-je t’aider à chercher la perle rare en échange de ton aide pour que je devienne une Duchesse exemplaire ? » Elle fixe la pile de documents et y pointe son index ganté sur cette dernière. «
J’espère que je ne vais pas devoir lire toute cette paperasse ? Je ne suis pas réputée pour avoir une excellente mémoire. Par exemple, je ne me souviens jamais des prénoms des demoiselles d’un soir. Ni encore des salopards que j’exécute avec ma Calamity Jane. En plus de cela, j’ai oublié ce que j’ai pris comme petit déjeuner ce matin. Donc bon, tu es mal barré ma sœur si tu souhaites me faire apprendre des choses de manière théorique. Je préfère apprendre sur le terrain, ça forge et c’est plus excitant. »