Aujourd’hui est un grand jour pour toi, Maxence. Un jour incroyable, plus encore que tous les autres. Un jour que tu devrais réussir à comprendre normalement. Car tu dois bien reconnaître que tu as encore du mal à t’y retrouver depuis ton arrivée dans les rangs de Central. Oh, tu comprends ce qu’on t’explique, tu apprends tes leçons et n’enfreins aucune règle. Mais tout cette histoire, toute cette nouvelle routine, t’échappe. Les jours se suivent à une vitesse incroyable et tu as bien du mal à suivre. Mais aujourd’hui est différent – ou du moins tu l’espères. Tu sais exactement ce que tu dois faire et comment le faire. Car aujourd’hui est la conséquence direct d’un autre jour, dont tu te rappelles parfaitement. Un jour où tu as décidé de prendre ta routine en main, d’aller un peu plus loin que ce qu’elle avait prévu pour toi. Avant hier, tes instructeurs ont décidé que vous laisser un choix. Vous devez trouver une mission à laquelle vous joindre – et vous rendre utiles, bien sûr. Pour vous, l’occasion de faire quelque chose qui vous intéresse vraiment. Pour eux, le moyen de voir vos dons de persuasions, votre ambition et tout un tas d’autres choses qui t’échappent encore. Suivant les règles à la lettre, tu t’es mise à la recherche d’une mission. Sauf que tu ne veux pas quelque chose de simple, quelque de discret – comme de la bureaucratie, par exemple. Ce n’est pas par orgueil ou envie d’être remarquée, bien sûr. Tu as simplement conscience du retard que tu as sur les autres, ayant rejoint les apprentis corbeaux en étant déjà âgée. Certains sont là depuis qu’ils ont cinq ou six ans, alors que toi ça ne fait que quelques mois à peine. Tout cela te force à faire plus d’efforts qu’eux, apprendre plus, être meilleur en quelque sorte, pour ne pas être un poids et ne pas te retrouver à la rue une nouvelle fois. Alors, cette mission qu’il faut trouver se doit d’être incroyable elle aussi, pour prouver ta valeur. Et tu as rapidement su à qui t'adresser pour avoir une telle opportunité. Un adulte quitte l’un des bureaux et tu l’évites de justesse, avec une souplesse nouvellement acquise – au prix de rudes entraînements dont ton corps garde encore le souvenir. Cet événement passé, tu te plonges à nouveau dans tes pensées, non sans t’être assurée d’être dans la bonne direction avant. Tu visualises le visage de l’homme à qui tu dois aller parler. Alors ton estomac se tord d’anxiété et tu peux sentir ton cœur accélérer un peu. L’anxiété se transforme bien vite en angoisse et te force à te stopper, afin de reprendre ton calme. Pourtant, cette peur est légitime. Parler n’est pas ton fort, encore moins lorsqu’il s’agit d’un adulte – un homme qui plus est. Et tu ne comptes pas t’adresser à un simple corbeau, mais au chef des semis-akumas. Mais tu en es capable, Maxence. Tu as vécu plus dangereux déjà, ce n’est pas une simple discussion qui te mettra à terre. Alors avance. Un doute te saisit et tu t’arrêtes de nouveau, quelque pas seulement après ta première pause. Et si Monsieur Llewellyn refusait violemment ? Et s’il se moquait de toi et te faisait payer cet affront ? S’il prenait ça pour de l’orgueil ? Ou qu’il te donnait une mission minuscule et ridicule, ne te faisant pas confiance ? Oh boy. Voilà que la peur revient, même si sa source est différente. Tu as peur d’échouer, car tu ne peux pas te le permettre. Un peu trop violemment, tu secoues la tête pour chasser de telles idées et te remets en route. Tu n’as pas de temps à perdre avec de telles sottises, encore moins au beau milieu d’un couloir. Ton supérieur est souvent envoyé en missions et tu ne peux te permettre de le louper de quelques minutes, ce serait ridicule et frustrant. Accélérant le pas, tu finis par arriver devant le bureau où il est sensé se trouver. Tes doutes et peurs reviennent au galop mais tu n’as plus de temps à leur consacrer, le semi-akuma se trouvant face à toi. Il a ouvert la porte avant que tu n’aies eu le temps de frapper, te découvrant à moitié dans les nuages. « Bonjour, Monsieur » Tes mots sont un peu plus forts que tu ne le voulais et tu rectifies cela dans la seconde qui suit. « Je .. Je n’écoutais pas aux portes mais je m’apprêtais à frapper. » La précision, bien que maladroite, te semble importante. « Je m’appelle Maxence Fournier, je suis apprentie corbeau et … hm.. J’aimerais vous poser une question ... Si vous avez le temps, bien sûr ! Je ne voudrais pas vous embêter ou quoi que ce soit. »Ton manque d’aisance et ton anglais approximatif te donnent envie de te baffer ou de hurler. Pourtant tu avais préparé tout un discours dans ta tête, avec des points précis à aborder et des arguments en ta faveur. Mais ayant été prise de court de la sorte, tous ces mots se sont envolés, te laissant avec la catastrophe que tu viens de débiter. Tu as envie de te frapper donc, mais n’en fais rien. Au lieu de ça, tu lèves les yeux en direction de ton supérieur et attends une réponse de sa part. |
GASMASK |
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