(like, really bored)
There is nothing either good or bad, but thinking makes it so
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Puis que l’on t’accuse passe encore, mais que l’on t’accuse à tort (oh un jour viendra et tout le monde te le paiera (mais pas aujourd’hui non tu n’en as pas envie))… il faut une sacrée bonne dose de cran. C’est marrant ça Sabah, ce n’est pas particulièrement dans tes habitudes de ressasser (alors chasse donc ces pensées), on pourrait presque croire que cet événement t’a marquée (impossible : ça n’arrive jamais). Contrairement à ta mélancolique personne, Belial trottine l’air curieux une poignée de pas devant toi (il attire les regards (intrigue et interroge), bien qu’à ton avis il n’y a là que la preuve de son aspect merveilleusement adorable (et non pas le caractère étrange de ce choix de compagnon (non voyons il est juste trop mignon))) : tu le suis (la confiance absolue en son instinct animal) dans l’espoir qu’il te guide quelque part de bien oui un endroit qui, pour un temps (un instant de rien), t’apportera de quoi satisfaire ton être assoiffé de distractions (de quoi combler ce vide qui te sert de cœur (ce trou béant qui à l’infini s’étend)).
Ainsi tu marches (les pieds nus) dans la rue et la foule s’écarte sur ton passage (non c’est faux en réalité tu te faufiles entre les passants discrètement (et tes mains se baladent imperceptiblement) – ils s’écartent pour Belial cependant (tu les comprends)) et le soleil tape (affreusement pour un mois d’avril) sur ta peau et tu te dis « vivement que tombe la nuit » parce que tu es déjà saoulée (et tu songes donc à l’être pour de vrai (sale habitude)) par cette journée ; tu ne demandes pas grand-chose pourtant, juste de quoi éviter de trop t’ennuyer. En général, tu finis inéluctablement par trouver ; un rien te séduit (malheureusement ce rien s’estompe toujours trop rapidement (oh tu songes à ton frère (ton cher frère) et à ce que vous auriez pu causer comme bordel ici (véritable chaos) avant de vous enfuir en ricanant – dommage qu’il ne soit que rarement (pratiquement jamais) présent (enfin depuis (depuis ça) l’est-il seulement vraiment ?)).
Le monde (soudainement : beaucoup trop) bruyant qui t’entoure commence légèrement a t’agacer (il te tape sérieusement sur le système ça y est), mais puisque tu transportes ton attirail au complet (cartes, armes, poisons –… euh, potions (et j’en passe)) à l’intérieur de ta grosse besace nonchalamment posée sur ton épaule, il ne te manque rien pour potentiellement t’amuser, alors tes petites méninges se mettent activement au travail pour te trouver une occupation qui parviendrait enfin à pleinement te contenter. Ton familier démoniaque (il paraît) t’éloigne un peu de la population (viens donc par-là on y trouve moins de gens – plus de sérénité (surtout plus d'espace pour gambader)) et tu en profites pour souffler un « what a day » qui vibre d’abattement.
Sincèrement. What a fucking boring day.
Comme pour le sauver (grâce au ciel), ton regard se perd sur un homme (peut-être la trentaine voire juste un peu moins) et, sans trop saisir réellement pourquoi (comme ça c'est tout), tu t’en approches furtivement ; tes mains (encore une fois) fouinent (durant un minuscule moment seulement), puis se saisissent de leur dû légitimement obtenu. Tu fais tout ceci lors d’une bousculade un peu forcée (je crois que c’est fait exprès (au fond tu t’en fous de son argent ou quoique ce soit d’autre qu’il transporte)) et aussitôt ton visage affiche une de ces expressions profondément outrées (tout y est vraiment on y croirait).
— Oups. My bad (quelle farce), désolée, lâches-tu (avec une délicate pointe d’ironie).
Et voilà les dés sont jetés (même si je crois qu’ils sont truqués), car peu importe le côté sur lequel ils ont prévu de retomber, j’ai l’impression que tu n’as pas prévu d’abandonner ton tout nouveau passe-temps. Oui décidément : what a day, hein ?
(merci pan pour l'aes ❥)