D.gray'man HEART - Le Réveil du Coeur
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Les Chroniques d'Elysia Après des siècles de guerre et de désolation, un climat de paix s'installe sur le Continent Blanc. Les habitants apprennent à panser leurs blessures et à cohabiter ensemble.

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Dim 11 Sep - 15:29
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ALIX MAGNUSSEN ET MAXENCE FOURNIER
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Le soleil perçait timidement au travers des toitures alors qu'elle parcourait déjà les rues de la ville. Féline, discrète. Le corps drapé d'un lourd lainage gris. Les larges bandes de tissus, passant d'une épaule à la hanche, à la seconde épaule puis tombait autour de mes jambes, masquait aux yeux de tous le fourreau garni de sa lame, exceptionnellement ceinturé à la hanche. Il n'était pas question de se couvrir d'opprobre en pays étranger. Au sein d'une capitale qui lui était jusque alors inconnue.

Le voyage, gracieusement offert par son commanditaire, fut long depuis Glasgow. De pénibles journées de bateau, qui eurent pour elles de l'encourager à réviser son piètre français, de mémoriser les axes principaux de la ville, ou encore d'apprendre le trajet quotidien de la prime. Ces faits, peu d'individus ont la décence de les prendre en compte : tuer demande une préparation longue et minutieuse. Il n'est pas donné au tout commun de prendre une vie sans en payer quelque conséquence. Une filature ratée, une exécution mal menée, ou un témoin inapproprié sont autant de facteurs d'échecs.

Une nuit de train plus tard, Alix débarquait à Paris. À peine les étoiles s'éteignaient-elles au profit de l'aube qu'elle s'élança dans les ruelles pavées. Un sac sur l'épaule, un pan de son châle sur la chevelure, personne ne songeait à poser les yeux sur cette vagabonde. À mesure de ses pas, les rues se remplissaient, les sons de la ville s'amplifiaient, et le cœur de l'écossaise, malgré elle, s'alourdissait. Son cœur, aussi creux et froid fut-il, désirait retrouver les collines des Highlands dans lesquelles elle aimait se perdre, seule. Ici, il y avait bien trop de personnes pour la déranger, lui entraver sa route, la bousculer, perturber ses pensées.

Au jardin des Tuileries, elle attendait sa cible dans le plus grand calme. Droite et fière, ses yeux scrutaient le bâtiment duquel il allait sortir. Un homme d'affaire, somme toute banal, impliqué dans un conflit qui dépassait complètement les limites de curiosité et de compréhension de la mercenaire. Elle se contenta, une fois l'homme à portée de vue, de le suivre comme il lui était coutume de faire. Mais un sentiment au fond d'elle lui laissait présager que les choses ne se feraient pas si aisément. Son malaise dans une ville inconnue, ou la foule de plus en plus compacte dans les rues, la poussaient à agir au plus vite. Une erreur de précipitation entraîne des problèmes autrement plus importants qu'un salaire impayé.

Elle le suivait, troublée et inattentive, jusqu'au pied de Notre-Dame, où il faisait habituellement une halte avant de reprendre son chemin. Le vent glacial lui irritait le visage. Sa cicatrice semblait s'enflammer au contact de l'air. Elle s'emmitoufla un peu plus dans ses lainages. Cet hiver était différent de ses terres natales. Il n'avait pas cette humidité qui l'atténuait légèrement. Il avait quelque chose de mordant, d'agressif.

Dans son sac, quelques linges et des vivres, une bourse bien remplie et une gourde qu'elle porta à ses lèvres. Son front était moite. Quelque chose de maladif s'était insinué en elle.

Le temps passait et l'homme ne revenait visiblement pas. Une fraction de seconde, le souffle d'Alix se brisa, alors qu'elle tournait ses yeux dans la foule, elle le vit au loin. Un autre homme, inconnu, lui parlait et pointait la jeune femme du doigt, glissant dans le même temps une lettre sous le manteau. La cible, elle, prit la poudre d'escampette.

Dans un élan sauvage, Alix s'élança à sa poursuite. Il s'agissait là de l'un de ses plus gros contrats. C'était une belle somme à laquelle elle ne souhaitait aucunement se soustraire. Mais la foule. Le bruit. Le froid. À peine eut-elle traverser la seconde rive que l'homme n'était plus dans son champ de vision. Quelqu'un avait vendu la mèche. Peut-être tout ceci n'était même qu'une vaste plaisanterie. Elle n'allait pas retrouver son homme de sitôt.

La matinée commençait à peine. Elle était épuisée, frigorifiée mais transpirait tout de même. Sa détermination, néanmoins, était sans faille. La réputation qu'elle s'était forgée en Écosse allait être remise en question si elle échouait une affaire d'une plus grande importance.

Alix ne demandait pas souvent d'aide, mais elle savait comment en recevoir et qui étaient les mieux placer pour lui répondre. Toutes ces personnes autour d'elle, à Paris, sont trop occupées pour se soucier de ce qui les entourent. Il existe cependant une partie de la population qui a des yeux partout, et qui se réjouirait de partager ce qu'ils ont, si les formes y sont mises.

Rive sud du fleuve, elle s'approcha d'une jeune mendiante qui traînait là. Déjà sa main fouillait dans son sac. Elle en extirpa quelques pièces et un papier en mauvais état.

Toi ! l'interpella-t-elle gravement.

Puis de lui jeter cinq francs sur les jambes avant de défroisser la feuille sur laquelle était dessiné la cible d'Alix.

Vu cet... Fuck... Tu as... vu cet... homme ? dit-elle d'un français incertain, fortement marqué de son accent écossais.

Plus encore qu'une mauvaise connaissance de la langue, c'était la précipitation et la pression soudainement abattue sur ses épaules qui lui faisaient perdre ses moyens. Elle tendit la main. Dans sa paume, d'autres piécettes brillaient sous les rayons d'un éblouissant soleil d'hiver.

Si oui, montre-moi. Alors ?

Elle empressait la jeune fille, s'approcha pour paraître plus menaçante. Sa main, pourtant, offrait toujours plus d'argent qu'un mendiant ne pourrait espérer en recevoir.


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Dim 11 Sep - 21:52
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Maxence Fournier
Tu marches d'un pas lourd dans les rues de la Capitale. De sombres pensées te submergent et t'empêchent de quoi que ce soit. Un Garçon Perdu est mort cette nuit. La petite Marie n'a pas supporté le froid et l'humidité qui ont élu domicile à Paris.

Elle est morte parce que tu n'as pas été capable de lui offrir un foyer chaleureux.
Elle est morte parce que tu n'as pas été capable de lui offrir un repas nourrissant.
Elle est morte parce que tu n'as pas été capable de lui offrir les soins dont elle avait besoin.
Elle est morte parce que tu n'as pas été capable.

Et cette merde te ronge de l'intérieur, doucement mais sûrement. Tu sais que les jours les plus froids ne sont pas encore arrivés et déjà tu perds tes protégés. Que feras tu lorsqu'ils seront vraiment en danger ? Et que feras tu quand tu seras toute seule.

Tu balances un caillou d'un coup de pied et continues d'avancer. Quelques personnes te pointent du doigt, toi la pouilleuse, la gamine des rues. Certains te reconnaissent et t'interpellent, mais tu continues ton chemin comme si de rien n'était. Tu n'as pas le cœur à parler, à tenir un semblant de conversation. Tu n'as le cœur à rien, en vérité.
Pourtant, il faut que tu travailles. Il faut que tu ramènes de quoi faire vivre te bande. Tu as même envisagé de te mettre à voler. Si c'est le seul moyen, tu es prête à le faire, tirant un trait sur ton honneur.

Le soucis principal, c'est que du travail, tu en trouves moins que d'habitude. Tu es plus faible, plus sale et plus effrayante qu'en temps normal. La faute aux repas que tu sautes et aux sacrifices que tu fais pour tes Garçons Perdus. Tu es la plus grande, tu peux tenir deux jours sans manger. C'est un mal nécessaire. Et puis, tu l'as déjà fait lors de tes premières semaines de vadrouille, quand tu étais encore seule. Quand tu le fuyais, lui.

Tu es arrivée où tu voulais, près des quais de la Seine. Si tu ne trouves pas de boulot, tu dois faire la manche, Maxence. Et une telle idée ne te réjouit absolument pas. Tu as horreur de ces regards condescendants. Tu as horreur des remarques qui accompagnent.
Pauvre Gamine, obligée de mendier.
Non, tu n'es pas une pauvre gamine. Et tu te fous bien de leur pitié. La pitié, ça ne remplit pas les ventres et ne soigne pas les plaies.

Après avoir jeter un coup d’œil aux environs, tu t’assois et te blottis contre un lampadaire. Tu es morte de froid, Maxence. Et ce n'est pas ce pauvre manteau rapiécé qui va t'aider à te tenir au chaud. Mais c'est tout ce que tu as. Un vieux manteau mangé aux mites et une volonté qui ne faiblit pas. Presque pas.

Et assises ici, tu peux voir la valse des passants commencer. C'est comme un théâtre. Une comédie cynique dont tu connais les moindres rouages. Il y a ces hommes qui promettent les sept merveilles du monde aux femmes. Ces femmes qui les croient sans réfléchir. Ces enfants qui font des caprices et ces mères qui hurlent. Ces voleurs, qui profitent de l'agitation ambiante pour faire leur journée. Et ces regards en ta direction. Aux quels tu réponds par un visage fermé.

Quelque chose de froid te sort de ta torpeur. Tu étais en train de t'endormir à cause du froid et de la foule qui te berçait. Si la jeune femme en face de toi tu n'en avais pas tirée, tu te serais laissée mourir sans même t'en rendre compte. Tu te gifles mentalement et lèves les yeux vers l'inconnue. Que veut elle ? Pourquoi te balancer autant d'argent, comme ça ? Les explications ne tardent pas à venir et tu l'écoutes en silence.

Tu te redresses et t'étires, engourdie, avant d'approcher ton visage du dessin qu'elle te montre. Il te dit quelque chose en effet, non pas parce que tu l'as vu passer aujourd'hui. Mais parce que tu l'as déjà rencontré plusieurs fois. C'est un baron ou un duc. Quelque chose comme ça. Un homme riche qui aime le rappeler à son entourage.

« J'l'ai pô vu. Mais j'el connais. Il aime bien v'nir en aide aux pauv' créatures comme mi. Pour s'donner une conscience, ou j'sais pô quô. Il traîne souvent din les cafés chics et les bars à opium. 'fin j'crois. »

D'un geste lent, tu ramasses les pièces sur le sol et les mets dans ta poche. Tu ne prêtes pas la moindre attention à celles qu'elle tient dans sa main. Ce n'est pas dans ton habitude.

« J'peux vous y emmener si vous voulez. Mais j'vous préviens, ça risque d'être long. Parce qu'y va falloir faire plusieurs endroits. »

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Dim 11 Sep - 23:04
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ALIX MAGNUSSEN ET MAXENCE FOURNIER
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La pauvreté, Alix connaissait. Non pas qu'elle en avait souffert. Une vie modeste oui, mais pas la pauvreté. Cependant elle avait pu la constater. Dans le village de son enfance, des mendiants qui réclamaient au comptoir de l'oncle. Et au cours de ses périples, partout dans les rues. Sur son cheval, et affrétée d'une épée rutilante, elle les attirait tous. Comme les mouches autour d'une charogne. Si on lui demandait une pièce, elle offrait une pièce. Si on lui en demandait quatre, elle en glissait quatre dans la main tendue. Quoi qu'elle en dise, quoi qu'elle en pense, Alix ne s'était jamais attachée à cet argent pour lequel elle commettait ses crimes. Elle se savait suffisamment riche pour plusieurs.

Si d'aucuns qualifiaient ce geste de générosité ou de bonté, il n'en était rien. Jamais elle n'avait ressenti de pitié ou de compassion pour les manants affamés. C'était avec dédain qu'elle ouvrait sa bourse, et sans satisfaction d'une bonne action effectuée qu'elle la refermait. Mais ça, peu de gens parviennent à le comprendre.

Petite, chétive et sale comme un mineur, elle semblait sur le point de s'effondrer à tout instant. La mercenaire la regardait de haut, concentrée qu'elle était à écouter la réponse qu'on lui fournissait et à enrager contre sa propre incompétence. Mais de la jeune fille elle n'obtint pas grand chose. Le reste, elle n'était pas sûr de le comprendre. Lui proposait-elle sérieusement de la conduire à un espace à opium ? N'était-ce donc qu'une petite droguée qu'elle venait de payer, ou connaissait-elle des lieux fréquentées par le contrat ? Alix se souvenait de ses lectures. L'homme avait son petit penchant pour l'ébriété.

Shit ! souffla-t-elle en s'écartant un peu de la mendiante.

Ses jambes s'exprimaient pour elle, la faisant tourner en rond tandis qu'elle réfléchissait. Énervée, elle saisit la main de son interlocutrice et y fourra les pièces supplémentaires, sans vraiment prendre conscience de son geste. C'était une façon de libérer sa main pour la coller à son front moite et glacé. L'autre s'était instinctivement glissée sous ses lourds drapés pour empoigner la garde de son épée.

Cela ne servait à rien de parcourir les endroits que l'homme fréquentait le plus. Il se savait pourchassé et éviterait par conséquent de se montrer. Les cachettes étaient nombreuses dans la capitale et mener des recherches ne ferait que l'éloigner plus encore. D'autant plus qu'Alix était peut-être elle-même surveillée, par ces hommes qui avaient mis au courant sa cible de la prime qui pesait sur sa tête dégarnie.

Elle allait devoir faire preuve de patience, et passer plus de temps que prévu dans cette civilisation qui envenimait son esprit.

Sans se soucier de ce que la jeune fille des rues faisait, Alix revint vers elle et s'accroupit pour lui faire face. Elle sentait l'odeur de la crasse sur sa peau et pouvait de ses yeux émeraudes dessiner le trait de ses os tant son visage était creusé.

Ok. No. Je sais, cela. Pfff... Mais tu peux... aider moi. Tu connais d'autres...

Mince, comment appelait-on ces gens-là, en français ?

… comme toi ? Oui ?

Bien sûr que oui. D'expérience, la mercenaire savait que les gens des rues se connaissaient. Parfois même se venaient-ils en aide. Dans le meilleur des cas, c'était tout un réseau connecté qui envahissait une ville, dans l'ombre. Après tout, tirer profit du malheur des autres était l'une des caractéristiques principales de son métier.

Elle se redressa et dégagea un peu de laine autour de son corps, laissant apparaître de légères fenêtres sur sa tenue impeccable, son corset de cuir et la garde de Caliban à sa hanche. D'un geste brutal, violent dans l'action, bien qu'il ne le fut pas en intention, elle saisit la demoiselle aux vêtements rapiécées par l'épaule pour la contraindre à prendre la marche.

Go on. Tu me montres eux.

L'idée était simple. Élargir son champ de vision aux les points importants dans la vie de la cible, tous en même temps. Il finirait, Alix l'espérait, par retourner au bar, ou à la cathédrale. Pour sa part, elle irait attendre directement chez lui. Le but était de savoir quand il commencerait à perdre en vigilance.

Fermement agrippée à son épaule, elle poussait la jeune fille à presser le pas, mais aussi à tenir debout. Alix restait humaine, et connaissait les limites du corps humain. De plus, elle n'a pas l'habitude d'être volontairement violente avec une personne dont le nom n'est pas inscrit sur sa liste. Néanmoins, il lui est toujours un peu difficile de juger des besoins ou de l'attitude à adopter avec tel ou tel individu. Elle n'arrivait pas à s'en soucier. Mais ici, elle avait constaté la faiblesse de sa recrue éphémère et ne souhaitait pas perdre l'opportunité qu'elle tenait.

Don't die along the way... soupira-t-elle.


Le loup et l'agneau - Maxence Fournier Empty Re: Le loup et l'agneau - Maxence Fournier

Sam 17 Sep - 22:20
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Maxence Fournier
Ta réponse n'a pas l'air de lui plaire. La jeune femme commence à faire les cents pas et tu l'observes, intriguée. Pas que tu tiennes vraiment à retrouver cet homme. Mais tu vois là l'occasion de travailler, et donc de ramener de quoi manger. Ce dont tu ne peux te passer, bien entendu.

L'Inconnue vient confirmer tes pensées en plaquant des pièces dans ta main. Son geste est pressé et violent, et tu te demandes alors si tu fais bien de rester. Tu n'as pas envie de recevoir sa colère. Ou pire encore.  Sauf que tu n'as pas le choix. Et puis, tu te doutes bien que si tu tentes de partir, elle te rattrapera facilement. Elle t'a payée pour un service, tu ne peux pas fuir l'air de rien. Sans oublier le semblant d'honneur que tu as, qui t'interdit de voler ainsi une personne.

Tu fourres les pièces dans ta poche, avec les autres, et regardes la jeune femme tourner en rond. Il n'y a rien de vraiment intéressant là dedans, et tu te concentres bien vite sur la foule. Qui sait, l'homme qu'elle chercher pourrait passer. Et ce serait alors bien dommage et stupide que vous restiez sans rien faire. Enfin, pour elle surtout. Parce que toi, tu t'en moques bien du bourgeois. Certes, tu ne l'apprécies pas beaucoup, mais bon.

Tu ressers ton manteau autour de ton petit corps et fourres tes mains dans tes poches. Tu meurs de froid et te sens faible. En vérité, tu n'as qu'une seule hâte, c'est pouvoir te mettre au chaud et dormir. Et pourquoi pas, faire un bon repas. Il ne faudrait pas que tu tombes malade. Ce serait pire que tout.
Mentalement, tu construis un plan pour la semaine à venir. Comment tu vas dépenser l'argent qu'elle t'a donné. Comment les repas seront répartis. Il faut aussi que vous changiez d'endroit. Et plein d'autres petites contraintes techniques.

Elle revient vers toi et tu portes ton attention sur elle. Tu la trouves bien jolie, même si elle te fait froid dans le dos. Elle ne tarde pas à te parler et tu l'écoutes en silence.

« Ok. No. Je sais, cela. Pfff... Mais tu peux... aider moi. Tu connais d'autres... comme toi ? Oui ? »


D'autres comme toi ? Des gamins des rues ? Ou juste des mendiants ? Ou alors des gamines des rues ? Que veut-elle exactement. Pour toute réponse, tu hoches la tête. Pas la peine de rentrer dans les détails, elle n'a pas l'air d'avoir le temps pour ça. Et puis, tu pourras toujours poser les questions quand vous vous serez mises en marche. Pour l'instant, il ne te semble pas judicieux de parler.

Sans que tu ais le temps de le voir venir – et pourtant, tu es entraînée à anticiper les coups – elle t'attrape par le bras et te jette en avant. Elle ne te lâche pas et te fait avancer. À la fois pour te presser le pas, mais aussi pour t'empêcher de t’enfuir – en tout cas, c'est ce que tu penses.
Mais ce contact, aussi simple soit-il, te fait paniquer. Tu peux ressentir toute la force qu'elle possède et la violence dont elle pourrait être capable. Tu peux deviner qu'elle n'est pas du genre à se soucier d'une gamine. Ce n'est que ton avis, mais tu es persuadée d'avoir raison.

Et puis, ce n'est pas sans te rappeler ton père. Des souvenirs remontent, sans que tu ne puisses rien y faire, et t'envahissent peu à peu. Tu les chasses, mais c'est trop tard. La peur s'est immiscée en toi et ne te laissera plus. Tu te défais violemment de son étreinte et la foudroies du regard. En vérité, tes yeux ne reflètent qu'un mélange de peur et de colère. Mais certainement pas de quoi effrayer la jeune femme. Une chose est certaine pourtant. Il est hors de question qu'elle te touche de nouveau.

Tu avances d'un pas rapide, bien trop rapide pour tes maigres forces mais tu t'en moques. Tu refuses catégoriquement de passer plus de temps que nécessaire en sa compagnie. Pour être efficace, tu te décides enfin à poser tes questions, essayant d'articuler le mieux possible. La jeune femme n'est pas française et tu sais très bien que ton accent est un véritable enfer.

« Z'entendiez quoi par comme mi ? D'simples mendiants ? Des gamins ? Des gamines ? Faudrait être précis, hein. Et pis, vous lui voulez quô à s't'homme ? S'pas un mauvais bougre dans l'fond. »

Tu te rends compte que tu es allée trop loin et lui jettes un regard affolé.

« 'fin vous faites s'que vous voulez. Ça m'regarde pas. J'disais ça comme ça mi. »

Mal à l'aise, tu baisses les yeux et continues d'avancer. Autour de toi, les passants arborent tous un seul et même visage. Celui de ton Père.

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Dim 18 Sep - 10:30
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ALIX MAGNUSSEN ET MAXENCE FOURNIER
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Le plan était risqué. Simple pourtant, mais risqué. Il reposait sur la coopération d'une jeune fille qu'Alix ne connaissait pas. Et sa coopération reposait sur une hypothétique avidité en matière d'or. C'était ainsi que la mercenaire définissait la plupart de ses relations : par l'intermédiaire de l'argent. En dehors de cela, il n'y avait rien. Pas de hiérarchie, pas d'amitié. Aucune proximité. Généralement, elle se permettait un peu de domination, car elle savait que les marchés qu'elle pouvait proposer ne se concluait pas si facilement. Et l'intimidation aidait beaucoup les négociations. Heureusement pour elle, une aura naturelle d'embarras se dégageait d'elle. Alix n'avait pas pour habitude de forcer les traits. On ne pouvait forcer ce qu'on n'était pas capable de comprendre.

Malheureusement, la coopération ne paraissait pas être au goût du jour. À chaque fois que la tueuse faisait appel à une aide extérieure, c'était comme lancer un dé. Elle laissait le sort décider du bon fonctionnement de l'opération ou non. Ce n'était rien... elle pouvait comprendre qu'on refuse de s'agenouiller devant un étranger. Elle l'avait déjà vu. Certains préfèrent mourir de faim plutôt que de honte. La dignité, l'honneur. Ces personnes-là pouvaient être un espoir pour l'humanité, si elles n'étaient pas si rares. Et bien souvent, elles sont de celles qui ne survivent pas longtemps. La mendiante s'était libérée de l'étreinte exercée sur son épaule. Elle foudroyait du regard son interlocutrice, d'un dégoût qu'Alix n'avait vu que trop souvent, mêlé à la peur. Le message était clair, on ne la touchait pas.

L'écossaise roula les yeux en soupirant lorsque leur chemin reprit son cours. Pourquoi l'être humain s'entêtait-il à toujours tout compliquer ? Elle aurait eu tout le loisir de coller une droite à l'impertinente... mais elle n'était ni vexée, ni touchée par cette réaction. Seul l'aspect pratique – une confiance qu'il sera difficile à mettre en place – pouvait la chagriner. Ce n'était pas bon pour son affaire.

La vagabonde trouva finalement le courage de prendre la parole, semblait-il. Malgré son peu de connaissances, Alix savait que son français n'était pas traditionnel. Elle avait un accent qui pouvait s'apparenter à ce qu'était l'écossais pour la langue anglaise. Aussi la mercenaire dut-elle redoubler d'effort pour comprendre.

« Mendiants » ! Voilà le mots qu'elle cherchait. Gamins ? Elle parlait d'enfants. Un peu de brusquerie dans son ton. Si elle parlait de la sorte à chaque personne susceptible de la nourrir, ce n'était guère étonnant de la voir si maigre. Elle se permit même de parler de la cible. « Pas mauvais », comprit Alix.

Elle soupira à nouveau. Hors de question de s'intéresser à cette personne. Elle n'était qu'une porte d'accès à une somme d'argent faramineuse. Qu'il soit un bon samaritain ou le fils du diable ne lui importait aucunement. Elle ne voulait pas savoir s'il était beau ou laid, père de trois enfants ou maire de la ville. Quand bien même elle l'apprenait, elle ne s'y attachait pas. La demoiselle craignit que sa curiosité ne soit déplacée. À en juger par le regard qu'elle lançait à la jeune femme, elle était paniquée. Pourtant, cette dernière n'avait même pas cillé. Elle comprit quelques mots d'une phrase qui ressemblait à d'étranges excuses.

La peur, l'oppression, la sévérité... Alix avait bien des masques, aux yeux de ceux qui la croisaient. Elle n'en avait jamais choisi. À de très rares moments, elle s'était imaginée vue autrement par la foule. Une femme forte, par exemple. Elle ne le savait pas, mais Alix avait déjà connu les méfaits de la solitude. C'est épuisant tous ces regards, quand on sait qu'entre eux, ils savent se regarder autrement. Elle ne détestait pas sa vie. Elle ne savait pas ce qu'était détester. Mais elle ne l'appréciait pas non plus. Dans d'autres circonstances, ou dans une réalité où ses choix avaient été différents, la fillette poserait sur elle des yeux, sinon admiratifs, du moins sereins. Comme elle serait noble, Alix, avec un peu d'humanité !

Mais toutes ces choses, elle était incapable de les comprendre. Elle ne les pensait même pas. Son esprit, de toute façon, était accaparé par la mission. Mais pas seulement... elle avait toujours affreusement chaud sous sa laine. Elle se sentait fiévreuse, au fur et à mesure que les gens passaient à côté d'elle, qu'elle se faisait bousculer, que le brouhaha de la foule s'amplifiait. Elle respirait fort et se sentait épuisée.

Tu as peur ? lança-t-elle sans ménagement, constatant les yeux fuyants et le visage baissé de la vagabonde. Don't. Je n'ai pas le... intention de faire mal, à toi. Mais si tu ne veux pas aider, pars. Run away. D'autres voudront l'argent.

Une lueur de défi dans le regard. Elle n'avait pas la force d'effectuer les mêmes scènes avec d'autres personnes jusqu'à trouver quelqu'un d'assez désespéré pour accepter. Mais ce qu'elle désirait surtout à cet instant précis, c'était de s'écarter du trottoir et de prendre une bouffée d'air. Elle sentait ses jambes trembloter. Il lui fallait s'asseoir.

Mais avant, j'ai besoin... de sortir. Montre-moi une auberge, s'il te plaît. Je dois m'asseoir... manger please. Moins de monde.

Elle dégage un peu sa nuque et sa poitrine des bandes de laines qui l'encerclaient pour chercher un peu plus à respirer. Pleine d'incompréhension, cette situation la faisait paniquer. Cela se lisait sans doute sur son visage pâle et perlé de sueur. Ses yeux cherchaient un endroit où se réfugier. Voilà bien longtemps qu'Alix n'avait pas été aussi apeurée.

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Maxence Fournier
Concentrée sur tes pas et la direction à prendre, tu ne fais pas attention à la jeune femme. Ainsi, tu n’entends pas son soupire, pas plus que tu remarques qu’elle se sent mal. Tu ne vois pas non plus qu’elle n’est pas à l’aise au milieu des passants, alors que tu sais parfaitement te faufiler entre les riverains.

Tu n’as qu’une idée en tête, trouver rapidement ce qu’elle veut pour ensuite partir. Où ? Tu ne sais pas vraiment. Maintenant que la peur a envahi tout ton être, tu ne peux pas retourner auprès des tiens. Pas tout de suite. Tu dois retrouver ton calme. Comment les rassurer si tu sursautes au moindre de leur geste ?

“ Tu as peur ? ”

Ton coeur loupe un battement et tu lèves ton visage vers elle. Que peux tu lui répondre ? Bien sûr que tu as peur. Mais jamais tu ne le lui diras. Ce n’est que lui donner plus de pouvoirs.

“ Don't. Je n'ai pas le... intention de faire mal, à toi. Mais si tu ne veux pas aider, pars. Run away. D'autres voudront l'argent. ”

Tu t’offenses presque en entendant ses mots. Et pourtant, tu ne peux lui en vouloir de penser de la sorte. D’ailleurs, tu lui en es presque reconnaissante. Elle t’offre une porte de sortie, te laisses une chance de retourner à ton train-train quotidien. Et il faut reconnaître que c’est attrayant. Tu n’as pas envie de te retrouver dans un tu-ne-sais-quoi qui pourrait t’attirer des ennuis.

Mais il y a toujours ce sens de l’honneur - bien ridicule pour ta condition - et ce dernier t’oblige à faire le travail qu’elle t’a demandé. Tu t’apprêtes à lui répondre lorsqu’elle reprend la parole. Alors tu te tais et l’écoutes. Ta simple présence à ses côtés devrait lui suffire comme réponse, non ?

“ Mais avant, j'ai besoin... de sortir. Montre-moi une auberge, s'il te plaît. Je dois m'asseoir... manger please. Moins de monde. "

Et c’est à ce moment précis que tu remarques sa détresse, tout comme c’est à ce moment qu’elle te semble moins menaçante. Comme si le monstre avait laissé place à l’humaine. Tu t’en veux presque d’avoir pu avoir aussi peur d’elle, même si ta crainte n’est pas disparue pour autant. Sans prononcer le moindre mot, tu hoches de la tête et changes de direction.

Sur les quais, vous ne trouverez que des auberges sentant la sueur et le poisson. Des auberges bien trop dangereuse pour l’Inconnue et toi. Même si tu doutes que quoi que ce soit puisse être dangereux pour elle. Mais peu importe.
Tu sais où vous pouvez aller sans pour autant devoir traverser la moitié de la ville. D’un pas rapide, tu la guides à travers les rues de Paris. Il ne vous faut que quelques minutes à peine pour rejoindre l’endroit.

“ C’est lô ”

Tu indiques une façade du doigt avant d’entrer. La chaleur de l’endroit vient rougir tes joues et tu défais un peu ton manteau. Comme tu t’y attendais, il n’y a pas grand monde à l’intérieur, juste quelques ivrognes à moitié endormies et une bande d’artistes qui jouent aux cartes. Un sourire se dessine sur tes lèvres, le temps d’un battement de cils, avant que tu ne reprennes ta moue habituelle.

“ Vous pouvez v'mettre lô-bas. ”

Tu pointes une table, dans le fond, un peu à l’écart des autres. Après tout, elle voulait être loin du monde, non ? Puis sans attendre de réponse, tu t’avances vers le comptoir où tu commandes un grogue pour elle et des marrons chauds pour toi. Tu ne devrais pas dépenser ainsi l’argent qu’elle t’a donné. Mais tu ne peux non plus te résoudre à la laisser fiévreuse. Et tu as faim.

Lorsque la boisson est prête, tu rejoins la table où se trouve la jeune femme. Tu ne sais pas combien de temps elle a mis pour s’y installer, mais tu apprécies qu’elle l’ait fait. D’un geste délicat - ne voulant pas renverser quoi que ce soit - tu poses la chope devant elle et finis par t’asseoir.

“ Buvez, ça vous f’ra du bien. Et pour vot’ gouverne, j'veux pas l’argent, j’n'ai besoin. ”

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Jeu 27 Oct - 20:02
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Il faisait étrangement chaud pour un hiver. Pourtant, la buée qui s'échappait de sa bouche indiquait à Alix que cette impression étaient fausses. La moiteur de son front et la fatigue de son corps n'étaient pas dus au climat. Le problème ne venait pas d'elle non plus. Elle n'était pas malade. C'était cette ville qui la dérangeait, qui sans qu'elle ne le sache – car elle ne connaissait pas ce concept – la dégoûtait. La seule autre grande concentration d'hommes qu'elle avait pu fréquenter était Glasgow. Mais tout y était différent. C'était chez elle, pour commencer. Et elle savait qu'en s'y échappant de quelques kilomètres, elle pouvait retrouver ses plaines verdoyantes, l'humidité d'une nature libre, le silence d'un monde que l'être humain n'avait pas encore piétiné. Ici, il n'y avait que la foule, piétinant les pavés qu'elle avait imposé à la terre, exploitant les chevaux à tirer leurs carrosses. Même le fleuve était dompté par les bateaux. Le moindre chant d'un oiseau était étouffé sous les cris et les talons martelant le sol.

C’est lô.

Elle avait suivi la jeune fille sans en prendre conscience. Maintenant, Alix était presque certaine de n'avoir aucune idée de l'endroit où elle se trouvait. Elle qui avait pris le temps de mémoriser les principales rues de la ville s'y était plus qu'aisément perdue. Cette mission était un véritable enfer. Tout l'or du monde – auquel elle n'accorderait finalement aucune autre valeur que l'ironie d'en posséder sans y accorder aucune valeur – ne méritait pas cela. Elle se fit la promesse d'éviter désormais les grandes villes du monde. Cette sensation qui l'étreignait et qu'elle ne connaissait pas la paniquait. Les émotions n'étaient pas faites pour une écossaise de sa trempe.

Le souffle chaleureux d'une bonne auberge lui donnait toujours un nouveau souffle. Elle put respirer les odeurs de houblon, et de raisin fermenté. Dès lors que la porte fut close derrière elle, les bruits citadins se turent et, comme si on lui émergeait la tête de l'eau, elle put enfin retrouver toutes les fonctionnalités de son cerveau. L'endroit était pauvre en population et si calme qu'Alix pouvait déjà discerner le crépitement du feu de cheminée.

Vous pouvez v'mettre lô-bas.

La mendiante montrait du doigt une table isolée, et si elle n'était pas sûre d'avoir saisi ses propos, la mercenaire sut qu'on l'invitait à s'y installer. Mais lorsqu'elle s'y assit, personne ne l'accompagnait. Elle crut une seconde que son acolyte de fortune venait de lui faire faux-bond. Après tout, elle n'avait manifesté aucun désir de se tenir en compagnie d'une femme si étrange. Cela aurait été une réaction des plus banales. Alix n'en éprouvait pas la moindre gêne. Elle n'appréciait pas la compagnie. Elle n'appréciait pas la solitude non plus. Elle se contentait de discerner les faits, et d'en tirer les conclusions les plus logiques, avec cette rigidité qui la caractérisait bien, mais qui n'avait rien de cruel.

Alors qu'elle ôtait son épais lainage pour laisser apparaître son chemisier blanc sanglé de cuir, elle aperçut la jeune fille qui revenait à elle, les mains pleines. Elle fronça les sourcils une seconde. Mais le soulagement de pouvoir respirer librement, et de ne plus sentir le poids de la ville l'écrasait, oblitérèrent toute pensée. Son corps était encore tremblant, mais elle allait déjà mieux.

On posa une choppe devant elle. Elle fronça de nouveau les sourcils. Qu'était-ce ? De la sympathie ? De la pitié ? Mais surtout, pourquoi cherchait-elle à savoir ce que signifiait ce geste ?

Buvez, ça vous f’ra du bien. Et pour vot’ gouverne, j'veux pas l’argent, j’n'ai besoin.

Alix but une gorgée. La boisson était plutôt forte, agréable. Elle diffusa immédiatement une chaleur dans tout son corps qui lui valut un léger frisson. Son esprit était déjà occupé par les propos de la jeune fille assise en face d'elle. Avant de répondre, elle détacha l'épée qui pendait à sa hanche pour la cacher sous le drapé posé à son côté. Trop tard pour son interlocutrice, qui eut tout le loisir d'en détailler les contours et l'ouvrage, mais dans ce bar et malgré le peu de clients, le risque était trop grand de laisser quiconque l'apercevoir. Elle avait déjà du tuer quelqu'un pour gagner son silence, à la vue de son arme. Elle n'en éprouvait pas de remord, mais les bruits d'une bagarre de comptoir compromettaient fortement ses missions.

Tout le monde veut l'argent. Peu connaissent le besoin.

Elle prit la bourse attachée à sa ceinture...

L'argent génère le besoin.

… et la déversa sur les marrons chauds de l'adolescente jusqu'à la vider complètement.

Le besoin réclame de l'argent.

Elle se laisse glisser sur son siège et tend les jambes pour poser les pieds sur l'autre  banquette, où était installée la jeune fille. Son discours n'était clair que pour elle-même. Elle ne s'en souciait guère. Elle connaissait sa propre pensée, et cela lui convenait parfaitement.

Mon nom est Alix. Et oui, j'ai une épée. C'est pourquoi je me demande ce que tu fais encore là.

Ses yeux se perdent un peu dans la salle, et s'attardent beaucoup sur la troupe qui jouait aux cartes. Elle n'était pas contre une partie, le temps de reprendre des forces et de poursuivre sa quête. Avant tout, elle voulait une réponse à sa question, car à son sens, cette adolescente n'en faisait aucun.  


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Sam 5 Nov - 14:12
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Maxence Fournier
La jeune femme attaque à boire ce que tu lui as ramené et alors seulement tu manges tes marrons, satisfaite de la voir te faire confiance ainsi. Tu espères que ça pourra l’aider à aller un peu mieux même si tu doutes fortement du contraire. Un grog, il n’y a rien de mieux en cas de fièvre. En tout cas, c’est que qu’on te donnait dans le nord, quand il y avait besoin. Une choppe bien remplie et tu pouvais retourner à la mine. Pas d’temps pour les pleureuses qu’il disait ton père. Et il avait bien raison.

Du coin de l’œil, tu la vois ranger son arme. Tu ne t’en formalises pas le moins du monde et continues de manger. Certes, c’est un danger de plus. Mais l’Inconnue n’est pas la seule à porter des armes dans la Capitale – quand même bien elles sont censées être interdites. Et tu n’es personne pour te permettre de la juger.

« Tout le monde veut l'argent. Peu connaissent le besoin. »

D’un mouvement un peu brusque, tu relèves la tête vers elle et fronces les sourcils. Elle n’a pas tort, mais tu ne comprends pas pourquoi elle te raconte ça à toi. Peut être parce qu’elle ne te croit pas ? tu te vexes en silence, ne voulant nullement t’attirer les foudres de la jeune femme. Mais il est évident que tu as besoin d’argent. Et ce n’est même pas pour toi, seulement pour tes garçons perdus. Mais serait-ce vraiment raisonnable de lui en parler ?

« L'argent génère le besoin. »

Tu fronces un peu plus les sourcils et t’arrêtes de bouger. Où veut elle en venir ? Tu n’es pas plus idiote qu’un autre et pourtant, tu ne comprends pas ce qu’elle veut dire. C’est que c’est quand même très abstrait pour toi et ça te perd. Tu n’as pas fait de grandes études, tu n’as pas cherché à comprendre l’économie. Tu la subis, tout au plus.

Puis elle renverse ses pièces sur ton plat, te faisant reculer brusquement. Tu n’es pas femme à t’énerver facilement – ayant compris que ça ne menait à rien – et encore moins aujourd’hui, alors que la fatigue court dans tes veines. Mais son geste a des allures d’insulte à tes yeux. Tu es une pouilleuse, oui. Mais personne d’autre que toi a le droit de le penser ou le mettre en avant. C’est ridicule, mais c’est comme ça.

« Le besoin réclame de l'argent. »

Tu voudrais lui répondre du tac au tac mais sers les dents. Elle est dangereuse, il ne faut pas que tu l’oublies. Et aussi gentil soit le gérant de l’auberge, si tu te retrouves dans une bagarre, c’est n’est pas toi qu’il viendra défendre. Alors tu dois garder ton calme et lui expliquer ta façon de penser. En espérant qu’elle ne te prenne pas pour une simple gamine et te traites d’égal à égal.

« Mon nom est Alix. Et oui, j'ai une épée. C'est pourquoi je me demande ce que tu fais encore là. »

Alix. C’est beau et tu te demandes de quelles origines ça peut être. Tu ne parles pas anglais, tu n’as pas donc décelé les quelques mots éparpillés dans ses phrases ou même juste son accent. Non, tu n’as pas su décerné tout ça. C’est étranger, tout simplement.

« Mi ch’est Max. Et j’me moque bien qu’vous ayez une épée. Z’êtes pas l’seule, désolée. »

Tu commences à entasser ses pièces correctement avant de les repousser en sa direction.

« V’ pouvez garder tout ça. V’m’en avez donné suffisamment. J’vous ai dit, j’veux pô l’argent, j’ne besoin. Et pour l’instant, j’ne assez. Et pis, j’vous ai pô encore aidé à retrouver l’homme, donc j’n’el mérite pô tout çô. »

Tu plantes ton regard dans le sien et ne le lâches pas, même si tu es mal à l’aise. Il faut qu’elle comprenne. Car tu refuses qu’elle te traite comme la dernière des souillons.

« J’chuis lô parce qu’vous avez b’soin d’mi. M’avez payée pour un travail, j’el fais jusqu’au bout. Alors reprenez d’forces au lieu d’me faire la l’çon d’économie. D’toute façon, sans vouloir v’s offenser, j’ai rien compris. »

Tu es un peu dure dans tes mots et tu espères qu’elle ne t’en tiendra pas rigueur. Au pire, tu pourras toujours t’enfuir en courant si elle tente de lever la main sur toi. Tu connais mieux la ville qu’elle et tu sais te cacher dans les plus petits recoins. Donc oui, elle te fait peur, mais non tu ne te laisseras pas faire. Et tu seras franche, comme tu l’as toujours été.

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Ven 11 Nov - 9:41
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La compréhension était ce qui manquait cruellement à Alix. Elle était incapable de comprendre le genre humain, incapable de comprendre le fonctionnement d'une société ou d'une culture, incapable de comprendre les sentiments – principalement les siens – ou les émotions. C'est pourquoi elle passait beaucoup de temps à observer le monde qui l'entourait. Ses yeux d'ambre détaillaient chaque mouvement, chaque crispation d'un muscle ou d'un autre, pour l'associer à un mot, une discussion, un geste. L'association d'idées lui permettait d'éclaircir les points obscurs de son esprit.

Mais elle était aussi loin d'imaginer que l'on pouvait ne pas saisir le sens de ses mots. Puisqu'elle parlait peu, elle appréciait user du langage pour aller à l'essentiel. Pour Alix, chaque mot utilisé traduisait parfaitement sa pensée. Mais elle ne pouvait pas comprendre, comme toute autre chose, que son point de vue n'était pas synonyme de réalité. Difficile de penser que l'on ne comprend pas de simples mots, dont le sens est le plus explicite qu'ils puissent posséder. En effet, la Mercenaire ne faisait point dans l'ironie ou l'implicite. Les figures de rhétorique n'étaient pour l'instant pas faites pour un esprit aussi ancré dans le concret.

Mi ch’est Max, s'était-elle mise à répondre aux dernières injonctions de son interlocutrice. Et j’me moque bien qu’vous ayez une épée. Z’êtes pas l’seule, désolée.

Si elle put, Alix aurait ri de manière sarcastique. Bien sûr, elle ne riait que rarement et n'était pas familière au sarcasme. Elle voulut bien croire qu'elle n'était pas la seule à posséder une arme létale. Mais une épée qu'elle forgea elle-même, dans un atelier qui lui appartenait par héritage, se démarquait très largement des dagues cachées sous la jupe d'une putain. De plus, elle était certainement la seule à véritablement utiliser cette arme qu'elle possédait. Du moins était-elle celle qui en usait le plus souvent, et au meilleur usage.

Elle regardait d'un œil intrigué la jeune fille récolter l'argent qu'elle lui avait reversé. Mais, comble de l'incompréhension, elle les repoussa en direction de sa généreuse donatrice. Alix se mit à froncer les sourcils, levant le regard vers le visage amaigri de la demoiselle.

V’ pouvez garder tout ça. V’m’en avez donné suffisamment. J’vous ai dit, j’veux pô l’argent, j’ne besoin. Et pour l’instant, j’ne assez. Et pis, j’vous ai pô encore aidé à retrouver l’homme, donc j’n’el mérite pô tout çô.

Les mots se perdaient dans un accent qu'Alix ne maîtrisait pas. Elle saisit cependant les principales informations : la dénommée Max refusait son argent. Elle refusait l'argent car elle n'en voulait pas. Cela faisait sens dans l'esprit de faits et de logique de l'Écossaise. Mais... elle refusait l'argent car elle en avait besoin ? Elle refusait l'argent dont elle avait besoin, parce qu'elle en avait suffisamment, alors qu'elle disait en avoir besoin ? Et cette histoire de mérite... Alix se noyait, la tête plongée dans une mer déchaînée de concepts humains qui la ballottaient de toute part.

Les faits, à ses yeux, étaient simples et si clairs ! Quelqu'un ne mange pas à sa faim. Il manque d'argent pour se nourrir correctement. Une autre personne a de l'argent, dont elle se fiche de le posséder, de le perdre ou de le distribuer. Elle n'est pas dans le besoin. Alors elle donne son argent à celui qui en a besoin. Celui qui est dans le besoin l'accepte car cela lui permettra de sortir du besoin, ne serait-ce que temporairement. Les questions de volonté, Alix pouvait les saisir : elle en était elle-même dénuée totalement. Sans doute partageait-elle avec Max cette vision si pessimiste de l'argent. C'était bien là leur seul point commun.

Tout le reste, à ses yeux, qu'il s'agisse de refuser de sortir du besoin plus longtemps, ou ces questions de mérite, n'avait aucun sens, car il relevait de la complexité de l'esprit humain. C'était hors de portée de la Créature. L'homme avait un immense talent pour rendre sinueux le plus droit des chemins.

Elle ne prit même pas soin d'entendre les derniers propos de sa compagnonne de cette drôle d'aventure. Leurs regards se défiaient sans qu'Alix ne le perçoive réellement. Elle était absente. On pouvait lire sur son visage les prémices d'une émotion. Les yeux écarquillés, le front plissé, la mâchoire crispée, elle commençait à paniquer. Elle paniquait, car elle reprenait chaque élément du comportement de Max, et ne parvenait pas à en extraire la moindre logique. Elle ne pouvait analyser, et de faire comprendre. Alors elle paniquait, face à l'inconnu, face à la difficulté. Dans cette mer qui l'immergeait, elle tentait de lever les yeux pour atteindre la surface, s'extirper et respirer, mais réalisait que la surface était à des dizaines de mètres d'elle. Piégée.

Un bruit sourd d'un poing qui s'écrasait sur une table la fit revenir à la réalité. Elle ne sursauta point, mais tourna vivement la tête de côté le temps d'une seconde, comme un animal sur ses gardes guettant l'arrivée d'un prédateur, pour découvrir l'origine du brouhaha : la table des hommes jouant aux cartes s'agitait de plus en plus. Puis de focaliser son attention sur la jeune mendiante à nouveau. Elle avait repris le contrôle d'elle-même.

D'un geste incertain, elle rangea chacune de ses pièces d'or dans sa bourse. C'était la première fois qu'on lui refusait cette générosité dont elle n'avait aucunement conscience.

Sorry... Je veux dire... désolée...

Rares furent les fois où Alix s'excusa. Elle ne s'excusait pas de heurter la fierté de l'enfant, ni de l'avoir insultée par son geste, car elle ne pensait pas l'avoir fait. Elle était désolée de ne pas saisir le sens de son geste, et de ne pas décrypter ses motivations et ses choix.

Partons, ajouta-t-elle.

Mais plutôt que partir, elle extirpa de sa besace une carte de la ville pliée en quatre. Plusieurs points étaient entourés à l'encre. Elle l'étala sur la table, sous le nez de Max, avant de pointer l'une des marques.

C'est chez lui. Tu peux m'y conduire ? Je ne sais pas où on est.

Elle se leva alors, s'apprêta de tous ses effets et prit le chemin de la sortie d'un pas vif, mais suffisamment modéré pour laisser le temps à son acolyte de la rejoindre si elle prenait encore une fois la décision d'aider une femme qu'elle semblait mépriser.  


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Dim 15 Jan - 3:19
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Tout en reprenant ton repas, tu peux sentir l’appréhension monter en toi. Tu as peur qu’elle s’insurge de tes mots et ne s’en prenne à toi. Encore une fois. Mais ça ne doit pas t’empêcher de manger. Au contraire, tu te dois d’agir comme si tout allait bien, pour ne pas qu’elle remarque quoi que ce soit. Parfois, c’est beaucoup trop compliqué dans ta petite tête, Maxence.

Un bruit dans la pièce te fait sursauter et tu ramènes tes mains devant toi, prête à te défendre. Mais ce sont que des hommes un peu plus loin, en train de jouer. Ils ont sûrement été entraînés par leur enthousiasme et l’ivresse aidant, ne contrôlent plus tous leurs gestes. Tu ne sais pas et ne veux pas savoir. Alors tu retournes à ton repas.

Du coin de l’œil, tu vois qu’elle ramasse ses pièces. Mais tu vois surtout qu’elle n’est pas à son aise. Ce n’est pas comme tout à l’heure, où elle semblait être sur le point de s’effondrer à la moindre seconde. Non, c’est bien différent. C’est plus …. Intime ? Tu ne saurais le dire. Un peu comme si quelque chose la tracassait. Enfin, ce n’est pas non plus comme si tu avais toujours été excellent pour comprendre les autres. Tu laisses cette histoire de côté, sans pouvoir l’oublier pour autant. Chaque changement de comportement peut être le signe d’un danger. Et ça, tu l’as appris à tes dépens bien trop de fois pour faire encore une telle erreur.

« Sorry... Je veux dire... désolée... »
Tu relèves la tête de ton plat, intriguée. Pour dire la vérité, tu ne t’attendais pas à ce qu’elle s’excuse. Et quelque part, cela ne t’aurait rien fait si elle ne l’avait pas fait. Malgré tout, tu apprécies son geste un sourire timide étire tes traits, avant de disparaître rapidement. Tu n’as pas quitté ta drôle de carapace et la peur te noue toujours les entrailles. Mais malgré tout, un sourire c’est prometteur, non ?
« Partons
Très bien ».
Tu commences à ranger un peu, pour ne pas laisser la table dans un désordre totale mais remarques que la jeune femme ne bouge pas. Au contraire, Alix sort une carte de ses affaires et l’étales sur la table. Tu reconnais sans mal Paris – en même temps, une carte d’une autre ville aurait été inutile et stupide – et jettes un coup d’œil aux différents points.
« C'est chez lui. Tu peux m'y conduire ? Je ne sais pas où on est. »
L’étrangère ne te laisse pas le temps de dire quoi que ce soit et se met en route. Il te faut quelques secondes pour réagir, ne comprenant pas pourquoi elle part devant si elle ne sait pas où aller. Tu hausses négligemment les épaules et pars à sa suite, remerciant l’aubergiste en partant.

En quelques pas, tu rattrapes Alix avant de te caler sur son rythme de marche. D’abord silencieuse, tu te décides à lui parler. Pourtant, tu n’es pas une bavarde, Max. Mais ce silence là te pesait, sans que tu ne saches pourquoi. Et puis, tu as besoin d’avoir une confirmation de l’endroit où vous vous rendez. Ce serait dommage et franchement stupide de vous perdre, alors que tu connais si bien la ville.
« On s’rend bin Rue d’l’Abbé Grégoire ? J’voudro pô m’tromper. »
Tu lui jettes un coup d’œil et lui adresses un sourire avant de te concentrer sur ton chemin. Dans ton esprit, tu retraces un plan de la ville et essaies de voir le chemin le plus court – mais également le plus pratique – pour rejoindre l’endroit.
Distraitement, tu tournes dans une ruelle, sans dire un mot. Il y a un peu plus de monde, mais ça ne vous empêche pas de circuler pour autant. Normalement, si tu ne te trompes pas, vous ne devriez pas en avoir pour trop de temps. L’une comme l’autre, vous avez une bon rythme de marche, donc ça devrait être rapide.
« On n’a pour 10 minutes tout au plus j’pense. »
Tu évites un homme un peu ivre et continue d’avancer, les yeux rivés devant toi. Il te faut guetter chaque personne, chaque visage. Tu ne t’aventures pas souvent par ici, car c’est beaucoup trop loin de tes Garçons Perdus. Et que surtout, les riches ne veulent pas d’une souillon dans leurs pattes. Alors tu as peur d’être victime d’une réaction un peu trop … excessive de la part de l’un d’entre eux ou d’un marchand. Qui sait.
« Z’êtes pô d’ici, hein ? Z’êtes même pô une nénette del ville. »
Si tes mots peuvent sembler méchants, il n’en est rien. C’est une simple question et un simple constat. Après tout, toi non plus, tu n’es pas une nénette de la ville. Alors ce serait déplacé de le lui reprocher. Tu t’intéresses juste à elle. Tu fais la conversation.
« C’est comment là d’où vous v’nez ? »

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