Tu te penches et fais un petit tas — qui devient très vite un gros tas — de toute cette tignasse dont tu ne sais que faire et la portes dans tes petits bras. En attendant de trouver des ciseaux, ce sera beaucoup plus facile pour toi de te déplacer s’ils ne traînent pas par terre. Enfin, plus facile... Tes pieds s’emmêlent et tu manques de peu de tomber, entraînée par le poids de l’énorme touffe de cheveux que tu décides finalement de porter bien haut contre toi. Ta vision est à moitié cachée, et tu penches maintenant vers l’arrière — mais au moins, tu arrives à peu près à marcher droit. Tu avances tant bien que mal, la tête remplie de dizaines de questions, jusqu’à ce qu’un bruit attire ton attention. Là, tout près d’ici, tu es sûre d’avoir entendu quelque chose, et ce n’était pas le bruit du vent — d’ailleurs, tu remarques qu’il n’y a même pas de vent, ici. Tu dois vraiment être très très très loin de chez toi.
« Il y a quelqu’un ? Mamaí ? »