Essayant de reprendre ton souffle, tu regardes le carnage autour de toi. C’est un véritable champ de guerre et, du petit village pittoresque, il ne reste plus que des ruines. Des roches et des bouts de murs sortent de terre, comme autant de stèles mortuaires. Ce n’est plus un champ de guerre, c’est devenu un cimetière. Si une telle scène ne te fait ni chaud ni froid, tu ne peux t’empêcher de pester contre le camp adverse. C’est de leur faute si tout s’est aussi mal passé, et si autant de civils ont perdu la vie. Mouais non, ça ils n’y sont pour rien. Vous auriez sûrement tué tout le monde, as usual. Mais les choses auraient été propres, chirurgicales. Ça n’aurait pas été ce merdier qui s’étale devant tes yeux. Mais peu importe, ce n’est pas le moment d’être sentimental, Sebastian. Tu dois te remettre en route, aller trouver les derniers traqueurs qui se sont enfuis et les massacrer. Ça ne t’amuse pas – ne t’amuse plus – mais ça n’a pas d’importance. Tu dois faire ton travail correctement, c’est tout. Et puis, ça te ferait bien chier qu’ils aient de nouvelles informations sur toi. Tu imagines que ton dossier à la Congrégation est déjà bien gratiné – ça t’apprendra à être un soldat efficace. Ronchonnant comme à ton habitude, tu te mets enfin en route. Appuyé contre un arbre, tu laisses tes pensées vagabonder. Ils t’ont bien amoché ces enfoirés. A tel point que tu te demandes si ta dernière heure n’est pas arrivée. Non, ce serait ridicule. Après tout ce temps, tous ces combats, mourir comme ça serait franchement bête. Tu souris et un filet de sang passe tes lèvres. N’empêche qu’ils t’ont bien amoché ces enfoirés. Tu devrais rentrer à l’Arche pour te reposer et te soigner, mais tu n’en trouves pas la force. Pour l’instant, tout ce que tu arrives à faire, c’est garder une respiration calme et laisser ton esprit divaguer. Tu ne vois pas ta vie défiler devant tes yeux – quel cliché insupportable. Non, tu penses simplement à des trucs insignifiants, inutiles. Des trucs insignifiants et inutiles. Tu te rappelles avoir entendu une Noah dire que rien ni personne n’était jamais insignifiant et inutile. Encore une idéaliste qui vit dans son monde de lapins et de fleurs. Une imbécile, quoi. Mais tu n’avais rien dit, avais continué ton chemin comme si de rien n’était. Déjà, parce qu’on n’interrompt pas une conversation. Et puis, difficile de ne pas être de l’avis d’un Noah. Ça pourrait t’en coûter la vie. Un bruit attire ton attention, te forces à rouvrir les yeux. Si c’est un ennemi, tu es perdu. Si c’est un allié, tu auras l’air bien bête. Sauf que ce n’est ni l’un ni l’autre. Ce n’est qu’une jeune femme qui s’avance vers toi. Une vision tout à fait surprenante, te faisant arriver à une conclusion que tu formules rapidement à voix haute, un rictus amusé sur les lèvres. « God I’m fucking dead »Dieu n’a rien à voir avec cette histoire, mais peu importe. Pour l’instant, tu te dis juste que dans ton souvenir, être mort n’était pas aussi douloureux. |
GASMASK |
- aesthetic:
- Merci Edith
- never forget:
Bonnie t'es la best jtm