Peux-tu réparer la chose qui est la plus précieuse à mes yeux ?C. Pandélis Bias
Comme à ton habitude petite renarde, tu te promènes à nouveau en ville après avoir effectué ton petit travail chez ton honorable maîtresse Adelheid Von Rosenweld. Cette fois-ci, tu es certaine que personne ne pourra te reprocher quelque chose sur ton travail de tout à l’heure. Les couloirs brillent, certains bureaux sont rangés et tu as aidé deux trois suivants de ton adorable maîtresse. Tu aimes te rendre utile pour les autres douce Ruby. Tu ne peux pas t’en empêcher, c’est incrusté dans tes gênes. Tu adores apporter le sourire aux gens car quand ils le font, tu es certaine qu’ils sont heureux pour un bon bout de temps. Même si c’est quelques secondes, voire minutes, tu sais au moins que leurs petits cœurs ont été légèrement apaisés. Tu te comportes toujours comme une petite chevalière servante, qui se donne corps et âme pour apporter la paix intérieure à un individu et en faisant ce genre d’action tu oublies constamment que toi, majestueuse Ruby, tu dois tout de même penser à toi. Rendre heureux les gens est une chose mais te rendre heureuse toi en est une autre. Depuis ta naissance en tant que démon, tu n’as encore jamais pensé à t’occuper de ta vie à toi. Te faire des amis ? Tu n’as pas songé à ce genre de cas. Avoir une nouvelle famille ? Rester au côté de ta resplendissante maîtresse semble être une meilleure solution. Rencontrer pour la première fois l’amour ? Tu es décédée, tu es morte, tu n’as pas besoin de danser dans ce domaine. Maintenant, toi la petite Akuma de deuxième niveau, en réalité tu ne te soucies plus de ta vie que ta sœur bien-aimée t’a redonnée en échange de son âme et de son corps. Tu restes idiote, sotte, immature, gamine, mais tu t’en fiches car tu aimes servir les gens, tu idolâtres même ta maîtresse Adelheid à tel point que tu peux devenir extrêmement violente si on souhaite la blesser. Actuellement, à l’heure d’aujourd’hui, en ce moment même, tu fixes ton reflet qui est projeté par la vitrine d’une boutique. Ton visage ou plutôt celui de ta sœur Ginger est neutre, non souriant, frôlant la tristesse. Machinalement, tu caresses à l’aide de ta main libre qui ne tient pas le parapluie de ton père ta joue gauche. Le toucher est doux, comme la peau d’un bébé. Tu te souviens que tu as toujours voulu ressembler à ta grande sœur que tu trouvais extrêmement belle. Au final, l’ironie du sort t’a permis d’avoir son corps…
Tu gonfles tes joues, tu détournes ton regard ambré puis tu reprends ta petite promenade en sautillant tout en faisant tourner ton parapluie. Tu te mets à chantonner une mélodie de ta mère, tu esquives avec grâce les habitants de la ville Allemande, puis soudainement, tes petites perles se mettent à briller en y découvrant des glaces. Tu ne sais pas du tout ce que c’est, tu aperçois juste un petit garçon âgé d’une dizaine d’années qui semble très heureux de dévorer ce dessert. Vas-tu être tentée par la tentation de cette petite merveille. Bien sûr que oui, en plus tu ne tiens plus en place. Tu cherches dans ton petit sac la bourse que t’a donnée ta maîtresse ravissante qui ressemble à un ange tombé du ciel. Tu disposes de quelques pièces Goldmark qui feront parfaitement l’affaire pour choisir plusieurs parfums. Fraise et Vanille, voilà ce que tu choisis comme goût pour ta glace. Tu fermes tes petits poings, tu les places près de ton menton, tes yeux brillent de plus en plus d’admirations sur la conception de ton dessert qui arrive rapidement. Lorsque le vendeur te tend cette précieuse nourriture, tu y tends tes petites pattes, toute tremblante, avec limite un petit filet de bave descendant de ta lèvre inférieure. Tu remercies chaleureusement le vendeur, puis tu reprends ta petite route en dégustant tout d’abord le côté où il y a de la fraise. Mon Dieu que c’est terriblement délicieux. Tu es conquise, en extase. Tu retrouves même toute ton énergie qui a été consumé par ton travail dans le manoir de ta ravissante Maîtresse.
Puis, ne regardant pas devant toi car ton dessert est bien plus intéressant. Tu percutes un jeune homme… Tu tombes sur ton derrière, la glace s’écrase sur tes vêtements et ton parapluie repose sur le sol un peu plus loin de ta position. Tu te mets à genoux, comme le font dans ton pays natal, tu poses ton front sur les pavés de la ville, et tu t’excuses auprès du garçon. « Je suis terriblement désolé ô honorable seigneur. J’espère ne pas avoir importuné votre agréable journée et si c’est le cas, je vous donne mille pardons pour mon geste odieux et maladroit. » Tu écarquilles tes iris orangés en entendant le bruit du bois qui se brise. Instinctivement, tu détournes ton attention sur ton parapluie qui est casé en deux. Sûrement par le biais d’une personne qui l’a écrasé de son pied. Les larmes perlent depuis tes billes à tes joues toutes mignonnes. Le cadeau de ton père, de ton merveilleux papa Empereur vient de mourir, vient de succomber à la maladresse d’un honnête homme qui vient d’insulter en Allemand la petite Ruby à cause de son parapluie qui a failli le faire tomber. Tu attrapes les deux bouts de ton précieux cadeaux, tu pleures, tu évacues ton chagrin et tu as honte de ne pas avoir pris soin de ce qu’avait ton père à l’époque. « Pardon ô respectable Père. Pardonnez-moi d’être votre fille. J’ai échoué à ma promesse de prendre soin de votre parapluie… »
️ Jawilsia sur Never Utopia