En tout cas, le repos ne viendra certainement pas pour tout de suite. Si cette mission avait été courte, le portail de l'Arche n'avait pas mené directement à la ville, et il avait fallu prendre un train pour pouvoir enfin arriver au train. Une fois sur place, la rumeur d'un akuma avait bien été confirmée. Un akuma de niveau un, qui avait été rapidement neutralisé, avant qu'il ne puisse provoquer des dégâts et que des innocents ne puissent être témoins de cette guerre Sainte.
Même si. Tu doutais honnêtement que cette guerre ne continue à rester secrète bien longtemps. Les deux camps employaient tous les moyens pour remporter cette guerre, souvent au détriment des civils qui se trouvaient chaque fois au milieu. Et tu sais, que l'Ordre n'a pas le choix, pour gagner la guerre. Mais se prétendre "sauveurs de l'humanité" est bien ironique, lorsqu'on sait tout ce qu'ils sacrifient.
Kiseru en bouche, il t'avait fallu ta dose de tabac pour te calmer. Malgré ta fatigue, non, tu ne pourras pas prendre du repos tout de suite, tout simplement parce que le train pour repartir vers le portail est en panne. Un retard conséquent, pendant lequel tu... Eh bien, que tu vas devoir combler. Parce que tu n'as pas prévu de rester à l'auberge, et tu ne vas pas y rester pour devoir repartir dans quelques heures.
C'est donc d'un pas agacé que tes pas parcouraient les rues. Découvrir de nouveaux endroits, ça n'a jamais été vraiment ta tasse de thé, asocial que tu es, donc non, tu n'es pas enthousiaste pour cette expédition forcée. Mais marcher te maintient au moins éveillé, même si tes pas te mènent... tu ne sais où, en fait. Non pas que tu sois perdu, tu penses pouvoir aisément retrouver ton chemin, mais tu ne réfléchis absolument pas à la direction que tu prends, ton esprit trop occupé à voguer ailleurs.
Ce n'est que lorsque ton unique oeil lit quelque chose qui t'interpelle que tu réatteris sur Terre.
"Exposition d'art et de littérature"
Et, si ton oeil ne brille plus de curiosité comme avant, ayant trop été désillusionné par les pires côtés que ce monde puisse offrir.
Tu ne peux le nier. Malgré ta fonction d'exorciste qui te tue à petit feu, malgré ce rôle que tu as accepté et dans lequel tu t'es enfermé, l'ancien écrivain que tu étais, cet homme que tu pensais mort, est repris d'un soudain intérêt en lisant cette ligne.
L'art, la littérature, tu en as fait ton métier, ta manière de vivre. L'art avait une place importante pour toi, ancien auteur de livres pour enfants, même si tu as commencé par des livres engagés.
Et, si tu ne t'autorises plus à rêver - tu n'y arrives plus.
Cette exposition ramène en toi une étrange vague de nostalgie. Et, même si pour toi, c'est du passé, même si tu n'es plus un humain mais seulement un monstre aujourd'hui.
Pour une fois, tu ne vas pas étouffer cette vague de nostalgie.
Tu entres dans l'exposition. Pour une fois, peut être que tu auras bien fait d'être sorti de ton trou.
Ou pas.