Ronchonnant comme à ton habitude — l’Omble a ses jours noirs (noirs comme ses pensées noirs (comme ses poumons noirs (comme son regard noir (comme (mais si vous savez))))) — tu essaies une nouvelle fois d’allumer ta cigarette avant d’envoyer ton briquet voler à l’autre bout de la pièce. Aujourd’hui n’est pas un bon jour, aujourd’hui t’énerve déjà alors qu’il ne fait que commencer. Mais ce genre de choses arrivent souvent malheureusement, lorsqu’on vit dans une ville telle que la tienne. Une ville où l’on est trop avide et orgueilleux qu’on en oublie l’essentiel. Une ville où on ne réfléchit pas avant d’agir pensant que, de toute façon, on est immunisé contre ceux qu’on traque. Qu’ils te fatiguent dans cette ville à ne pas être capable d’être plus intelligent qu’un bout de bois. Ils te désespèrent et tu ne sais comment tu réussiras à les sauver — de la Congrégation, du Comte et d’eux même (mais surtout d’eux-mêmes). Mais bon, tu as nombre d’objectifs à réaliser et ton sale caractère t’empêche d’abandonner. Alors, si tu prends le temps de t’asseoir un instant pour souffler et faire descendre toute cette colère qui te broie le coeur, tu ne restes pas immobile bien longtemps. On t’attend, là dehors, et tu dois te rendre à ce rendez-vous, au risque de réveiller les foudres de ceux qui t’emploient. Non, ce n’est pas ce qui t’embête le plus dans le fond, mais simplement l’idée de faire attendre une inconnue dans le froid polonais. Enfin, ça non plus ça t’embête sans vraiment le faire. Ce qui t’énerve ici, c’est toute cette situation. Te voir affublée d’une exorciste car tes concitoyens sont trop stupides pour ne pas se rendre compte que toutes ces années à faire disparaître des traqueurs finiraient pas se voir. Te voir affublée d’une exorciste car tu n’es pas assez efficace et que les rares actions que tu as réussies à mettre en place n’ont aucun poids face aux pêchés de cette ville. Te voir affublée d’une exorciste car, au fond, l’Ordre Noir ne te fait pas encore confiance et te surveille d’un œil inquisiteur, attendant le moindre faux pas pour abattre leur colère divine sur vous. Oh oui, tu as une bien mauvaise image d’eux, faute à des années à vivre dans le camp opposé mais également à cette impression d’être tenue en laisse et d’étouffer. Heureusement que tout ceci est pour la bonne cause — heureusement que tout ceci prendra fin quand tu partiras — ou tu en aurais perdu patience. Oui, l’Omble a réellement ses mauvais jours où tout lui semble insurmontable, où tout et tous l’irritent, où son caractère ne reflète que le pire d’elle même et où, finalement, elle se déteste elle même. Mais il est temps de cesser de penser (de ruminer). Tu te dois te mettre en route, Magdalena, car on t’attend encore et toujours. L’heure tourne et ton invité ne tardera pas à être là, dehors, seule. Ce n’est si souhaitable pour elle, ni souhaitable pour toi. Car seule elle ne saura où se rendre — car seule, elle avancera malgré tout (car seule elle verra la pourriture). Alors tu te lèves enfin, jolie Grise, ramasses ce briquet lancé au loin, enfiles un lourd manteau noir — comme ses pensées (poumons (regards)) — et sors enfin de chez toi. Tes pas crissent sur ce qu’il reste de neige et ce seul bruit vient dessiner un sourire sur tes lèvres. Ta cigarette enfin allumée, tu laisses la fumée s’enrouler autour de toi, empestant tes cheveux et ton col comme à chaque fois. Voilà une drôle d’allure que celle là, avec ton air renfermée, tes mains bien enfoncée dans tes poches et la fumée qui s’éparpille à chacun de tes pas. Seuls tes cheveux viennent ajouter un peu de couleur et de joie à ce tableau. Enfin, jusqu’à ce que ton unique œil se pose sur celle qui t’attend. Elle n’est pas partie seule, elle n’a pas vu la pourriture, non. Elle a attendu, et le soulagement détend tes traits. Daignant enfin t’ouvrir un peu, tu lui fais un grand signe de le main avant de parcourir les quelques mètres qui vous séparent encore. « Vous devez être Madame Owens, n’est-ce pas ? » une question qui n’en est pas vraiment une, personne ici ne détonne autant quelle — personne ici ne connaît la guerre autant qu’elle (à part toi peut être) « Je suis Magdalena. Pardonnez mon retard, je n’ai pas vu l’heure passer. Connaissez vous toute la situation ou dois-je vous l’expliquer ? »Suis-je condamnée à l’honnêteté ? |
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Poisse (I make bad choices, what about you) || Acanit
Rang F
— 230 ptsRang E dans 170 ptsRe: Poisse (I make bad choices, what about you) || Acanit
Rang F
— 370 ptsRang E dans 30 pts et 0 conditions
Condition en réserve : I
Ingrédients fabuleux en réserve : Wilma x1
• training — Adélaïde 50
• epic quest — Viggo/Soren 20
• abandonné — abandonné 10 +10 + 20
• intrigue VII — intrigue 100 + 20
• escape — Asiye/Lachésis/Adelheid 20
• grosse dalle — Edith 20
ft. MAGDA
pif paf pouf
L’Affamé n’aimait jamais les fumeurs de tabac, et cela avait une raison très bête et très simple. Le tabac perturbait le sens du goût et altérait le palais, un fumeur véritable ne pouvait pas apprécier un plat cuisiné à sa juste valeur. Ce qui énervait véritablement Acanit, maintenant, c’était les fumeurs qui faisaient semblant d’apprécier un plat altéré — c’était hypocrite. Enfin, Acanit n’aimait pas les fumeurs, voilà — un fumeur ne peut pas être automatique une bonne personne, c’est ce que son instinct lui disait alors
c’est pour ça que la Charbonnée avait penché la tête
les pieds dans la neige-douce-qui-crisse
elle avait penché la tête comme ça comme un corbeau comme une chouette
plissé son oeil mécanique en observant les volutes de fumée dans l’air froid s’envoler
une fumeuse, hein ?
bordel
et Acanit elle avait fait comme ça elle avait serré ses dents pointus sans rien dire en hochant la tête pour elle même
en hochant la tête comme pour elle même elle se disait
alors c’est comme ça, hein ?
bordel
un village problématique
et un contact qui fume
formidable
rien ne va plus et les humains ne sont pas dignes de confiances enfin
elle avait fait comme ça et dans son dos son énorme hachoir avait teinté métallique
ding ding
comme si l’Innocence acquiescait et trouvait aussi que franchement
voilà.
et en penchant la tête la Charbonnée s’était aussi fait un avis rapide de son interlocutrice
la situation
des traqueurs qui disparaissent mystérieusement
au même endroit les communications coupées ce n’était pas très original à la vérité
un visage d’Akuma peut-être ou bien des tricheurs
des humains trop humains trop terrifiés qui vendaient les leurs
un ou deux ou bien peut-être
l’oeil zoome sur le visage fatigué de la Grise
peut-être même le village tout entier ?
enfin
peut-être que Acanit était trop vieille
peut-être était-elle trop pessimiste
peut-être était-elle trop cynique peut-être voyait-elle le mal partout enfin
et en penchant la tête l’Affamée l’avait déjà remarqué mais maintenant qu’elle pouvait entendre la voix de Magdalena, elle en était sûre
cette femme était de la même matière acérée que elle ces yeux là étaient des yeux décolorés par les champs de bataille et la fatigue et l’inquiétude
bien cela simplifierait les choses
c’était inutile de faire l’exorciste naïve pour se faire attirer dans un piège, Acanit pouvait aller directement au but et économiser du temps
Canine-sourire-piquante. « Acanit. » Et la Charbonnée de tapoter le sol et la neige-crissante-pays-froid. « Vous faites disparaître des traqueurs dans ce petit village perdu, c’est ça ? » Elle hausse les épaules. « Enfin je dis « vous », je veux dire, quelque chose ou quelqu’un au village — évidemment. » Naturellement, ce n’était pas le genre de Acanit de douter de l’honnetêté des humains, ça, pas du tout.
Re: Poisse (I make bad choices, what about you) || Acanit
Rang F
— 230 ptsRang E dans 170 ptsTon œil — celui qui voit encore, celui qui n’est pas vitreux mais cerné (de fatigue (de colère (et d’anxiété (et à peine arrivée tu as déjà hâte que tout cela prenne fin)))) — détaille la jeune femme face à toi, n’oubliant aucun détail, allant de son manteau à l’insigne reconnaissable, en passant par cette manche vide et cet œil abîmé, et cette épée dans le dos et alors le coin de tes lèvres de se déformer en une esquisse de sourire — comme pour dire je sais qui tu es (car nous sommes semblables, n’est-ce pas ?). Et la jeune femme de sourire à son tour, de toute ses dents, agressive et (affamée) sûre d’elle, et tu comprends sans mal qu’elle sait, et que tu n’es pas sortie de cette (histoire). Alors tu prends sur toi, déjà, et te prépares aux mots qui piquent et aux accusations qui cinglent et au masque qui ne dit rien, car envers et contre tout, tu dois protéger cette ville — et te protéger toi (et alors, aujourd’hui, sale brooker, tu dois sauver ta peau (et la sienne si tu y arrives (en une pirouette digne du cirque du soleil))). Et la jeune femme, surtout, d’enfin prendre la parole, de sa voix qui rappelle qu’elle connaît les combats et plus encore, des choses qui te sont inaccessibles — et qu’au fond tu ne veux savoir (c’est à elle et c’est comme ça). Sa voix qui, surtout, te plaît, par son timbre différent de tout ce que tu peux entendre ici — méfie toi, Grise, ou tu finiras par t’attacher (à celle que tu dois éliminer (car les pirouettes, ce n’est pas ton fort, à toi la juste droit dans ses bottes)) à l’Affamée. « AcanitUne autre journée sans doute aurais tu rit de son audace et de cette façon qu’elle a de mettre les pieds dans le plat pour déstabiliser son adversaire. Acanit est piquante (comme ses sourires-canines) et cela aurait dû te plaire si seulement aujourd’hui n’était pas aujourd’hui — et ton regard (manteau (poumons (cœur (humeur))) noir. Non, au lieu de rire, tu sais que tu t’engages dans une danse étrange — comme ces hommes fous qui affrontent des taureaux (mais le tien a tout du lion) — où le moindre faux pas te serait fatale. Et alors, tu remontes ton col et jettes ta cigarette au loin. « Pardon pour la fumée, j’avais oublié » t’excuses tu, polie et sincère « J’espère que ça ne vous a pas dérangé. » (polie et sincère) « Je pencherais plutôt pour un quelque chose au lieu d’un quelqu’un » comprenez qu’ils sont vieux et que tuer n’est pas dans leur cordes « mais si vous voulez les interroger, je saurai faire interprète. » comprenez que dans le fond je n’en sais pas grand-chose car ils ne cessent de me décevoir jour après jour « Enfin, mettons nous en route. » |
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