Rien qui viendrait trahir ce qui se passe sous la surface. Les petites mains qui préparent la grandiose cérémonie de ce soir.
Samuele siège sur son trône
Son trône d’or et de sang
Son regard brûlant se pose sur le défilé de fidèles, qui s’empressent en contrebas
Pour que tout soit prêt pour ce soir
La cérémonie sera magnifique
Ces souterrains qui servaient de passages secrets et de lieux de réunion aux pontes religieux du Vatican sont désormais un véritable royaume, où Samuele règne en maître et sans partage. Situé au fond d’une pièce immense, dans une caverne creusée à même la roche, se trouve le trône depuis lequel elle régit son monde souterrain. En contrebas de l’estrade, la surface est pavée de marbre et d’or. D’immenses colonnes ouvragées s’élancent vers le ciel de la caverne. La pièce est une véritable réplique de l’intérieur de la basilique Saint-Pierre-de-Rome qui, récemment encore, se tenait juste au-dessus de leurs têtes.
Le Royaume de Samuele. Le lieu est souterrain, mais il n’y fait pas sombre pour autant ; le plafond, en réalité, a été modifié par la matière noir de manière à pouvoir être traversé par la lumière du jour – la lumière divine, la lumière d’il Sole – et la nuit, les fidèles se relaient pour entretenir les nombreuses sources de lumière réparties aux quatre coins de la pièce et qui permettent de maintenir la luminosité de manière quasiment constante. C’est toujours le jour au royaume d’il Sole.
Une silhouette émerge de la foule. Un fidèle s’avance cérémonieusement vers elle, gravit les escaliers de marbre, avant de se pencher pour glisser quelques mots à son oreille. Samuele hoche la tête en silence, son visage revêt une expression difficile à déchiffrer.
Qu’ils viennent ces intrus, s’ils l’osent
Qu’ils pénètrent dans son royaume
Qu’ils viennent la chercher, qu’ils essaient
Elle saura les accueillir.