Le gang avait reçu une mission, il leur avait confié une mission. Évidemment, c’était sur lui qu’était tombée l’attribution. Aller Alfons ça te fera sortir, tu verras du pays. En attendant, il avait autre chose à faire que de servir de nounou dans l'exploration d’une légende urbaine. Il avait un frère à trouver, à faire souffrir. Cela faisait maintenant un petit moment qu’il n’avait pas eut de nouvelle de lui. Et pourtant, il savait qu’il suivait le moindre de ses mouvements. Peut-être que cette petite mission pouvait envoyer Declan dans une nouvelle chasse. Une chasse qui échouera par un nouvel échec, il sera loin quand l’information atteindra les oreilles de son indigne frère.
Alfons dans toute sa splendeur clair-obscur faisait le pied de grue non loin de la bâtisse qui l'intéressait. Il avait fait quelque recherche dans le voisinage pour avoir plus d’information. Un étage interdit d'accès semblait être la source de toutes les rumeurs. Fantômes, tueur en série. Tout ce qu’un manoir hanté et abandonné au fond d’une forêt pouvait accueillir, l’étage le possédait. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi il devait être ici. Si quelqu’un avait décidé de faire de l’étage son terrain de jeu qui était il pour lui dire d'arrêter? Chacun ses jouets et ce n’était pas les siens pesant lourd dans sa poche. Si ce n’était pour la mission, il n’aurait jamais mis les pieds là-haut, trop de risque d’être une cible. Pourtant, il aimerait tant être spectateur silencieux de la douleur des lieux.
Son regard scrutait la foule, il savait qu’il cherchait deux femmes. Il ne savait pas à quoi, elle ressemblait et sa vision médiocre ne lui permettait pas de voir aussi loin qu’il aimerait. Il devait donc attendre en espérant qu’elles aient reçu une description de lui. Après tout, il ressortait du paysage de printemps canadien. Il faisait toujours froid ici de toute façon. Que le soleil perce les nuages ou que la neige tombe, le froid canadien était bien connu. Ses cheveux blancs reflétaient les pauvres rayons de cette journée de mai. Les locaux semblaient l'éviter, était ce sa dégaine, son apparence particulière ou encore le sigle de son gang fièrement placardé sur son épaule. Pour ceux qui osaient rencontrer son regard, il répondait par un rictus. Pas un réel sourire, une menace, un ordre pour regarder ailleurs. Qu’ils viennent donc tout ses minables, il attendait tout ceux qui souhaitent le confronter. Ses outils pesaient tellement lourd dans ses poches, il voulait s’amuser. Un air renfrogné ornait son visage impatient. Qu’elles fassent vite, il s'ennuyait à les attendre dans le silence.