En fait, le temps était tout bonnement exécrable.
Il faut dire que notre égyptien venait d’arriver sur Paris après un périple de plusieurs centaines de kilomètres à travers la campagne française qui séparait la capitale des côtes bretonnes où il s’était séparé d’Elliot. Il avait faim, il avait froid et il était aussi trempé qu’une vieille soupe. Sans parler qu’à marcher comme ça sous la pluie, il avait choppé un rhume. Oui un rhume alors que le mois de juillet venait de commencer !
Il n’y avait pas à dire, c’est dans ces moment-là que l’Égypte lui manquait. Au moins là-bas, il faisait chaud. Et puis l’orphelin aurait pu facilement se trouver une cachette où se reposer. Alors que là, dans cette ville immense et inconnue, le petit caïd ne savait pas par où commencer pour se dénicher un toit digne de ce nom.
C’est ainsi que la mort dans l’âme, il errait à travers les petits faubourgs bourgeois de la ville lumière, éternuant à qui mieux mieux et se mouchant sur son bras.
Mais soudain, la chance lui sourit enfin ! Il venait de s’apercevoir qu’une des maisons avait la fenêtre de son grenier ouverte. Et en plus, un arbre possédait des branches assez proches de la toiture pour que le gamin puisse espérer y grimper et atteindre cet havre tombait du ciel qui lui tendait les bras.
Ni une , ni deux , voici notre petit alexandrin à tresse qui se lance dans une séance d’escalade digne d’un petit chimpanzé. Le voici qui progresse le long du tronc. Puis, il s’accroche de rameau en branchage. S’approche de son objectif… prend son élan… bondit… Argh !!! les tuiles sont plus glissantes qu’il ne l’aurait cru. Ses bras battent un peu l’air. Va-t-il tomber ? Non ! Il arrive à retrouver son équilibre… ouf c’est bon. Mais c’est pas passé loin. Plus que quelques mètres… et voici notre héros, victorieux des éléments qui rentre tel un prince dans son nouveau sanctuaire… sauf qu’à sa grande surprise… il n’y ait pas seul.