Accueil
Rechercher
S'enregistrer
Connexion
Anja Bookman Jr.
am i making sense
Et les cloches sonnent douces lucioles qui te guident dans la nuit le tintamarre te prédit bien des choses et c’est-à-dire qu’il est l’heure de rentrer Anja l’heure d’accepter les faits ta place n’est pas ici auprès de lui ta place est ailleurs bien loin de ton coeur enfin
il y a tant de mots pour expliquer mais il n’y en a qu’un seul qui te sied et c’est celui-ci
interdit
tu n’as pas le droit Anja
de te faire des amis
alors tu coules du ciment sur tes bourgeons de sentiments ce béton doux amer qui pique les dents et t’enveloppe comme dans du marbre blanc il durcit ce coeur de pierre à ventre ouvert l’expression sévère de ton palpitant
appuie sur l'interrupteur et éteins la lumière
il ne bat plus
ou il fait juste semblant
tu prends une profonde inspiration tu remplis tes poumons d’un air frais et nouveau tu vogues sur ton petit bateau tu as quitté la terre ferme les deux pieds ancrés dans la mer tu navigues et tu divagues mais qu’est-ce que j’ai dit déjà rappelle-le moi
ah oui
cache-moi donc ces gerbes d’émotion
petites fleurs qui envahissent ton épiderme le printemps est-il déjà là je ne le sais pas mais l’éclosion te parcourt l’échine comme un joli ruisseau et
à l’intérieur de ton corps il fait beau
diablement beau et
au diable les aveux
tu ne failliras pas Anja après tout ce n’est que de l’encre sur du papier
et tout ce qui compte c’est l’Histoire la Vraie
tu as des tambours dans le ventre à l’idée de revoir Jun cela fait si longtemps tu as l’impression et si peu à la fois tu veux être à la hauteur de sa grandeur il est insaisissable comme le vent et toi tu ne rentres pas les bras ballants
tu sais Jun
je compte bien tout te raconter en long en large et en travers tu auras tous les détails indélébiles oui
tout
ou presque
c’est que je garde quelques petits secrets
rien qu’à moi
des sauts de ligne et des mots raturés
rien de bien intéressant crois-moi
et moi je crois que tu mens
mais tu diras Anja que ça ne profite pas à la Vérité la vraie tu sais celle que l’on chasse inlassablement et qui nous borde quand vient le soir l’indivisible les faits avérés droits et immobiles ceux qui luisent d’intérêt pour les yeux grand ouverts multiplicité de pupilles acérées le regard du monde entier qui se souviendra à chaque fois
enfin voilà je ne t’apprends rien
et cette Vérité
la vraie
c’est que je me suis bien amusée mais je dirais que j’ai bien appris et je te conterai cette page dédiée à Apocryphos dans mon joli carnet
de ce jour-là aux côtés de Pilar
(je ne te parlerai pas de Célania)
ne m’en veux pas
je me suis un peu perdue en chemin
et Anja qui ne tarit pourtant habituellement pas d’éloges
fait de tout petits pas
discrets
aux abords de l'héritier :
— Salut, Jun ! Alors… c'était comment sans moi ? Surtout, n'oublie pas de m'avouer que je t'ai manquée ! J'ai un tas de choses à te raconter.
et tu as le sourire qui pétille
oh
s'il savait.
☼
il y a tant de mots pour expliquer mais il n’y en a qu’un seul qui te sied et c’est celui-ci
interdit
tu n’as pas le droit Anja
de te faire des amis
alors tu coules du ciment sur tes bourgeons de sentiments ce béton doux amer qui pique les dents et t’enveloppe comme dans du marbre blanc il durcit ce coeur de pierre à ventre ouvert l’expression sévère de ton palpitant
appuie sur l'interrupteur et éteins la lumière
il ne bat plus
ou il fait juste semblant
tu prends une profonde inspiration tu remplis tes poumons d’un air frais et nouveau tu vogues sur ton petit bateau tu as quitté la terre ferme les deux pieds ancrés dans la mer tu navigues et tu divagues mais qu’est-ce que j’ai dit déjà rappelle-le moi
ah oui
cache-moi donc ces gerbes d’émotion
petites fleurs qui envahissent ton épiderme le printemps est-il déjà là je ne le sais pas mais l’éclosion te parcourt l’échine comme un joli ruisseau et
à l’intérieur de ton corps il fait beau
diablement beau et
au diable les aveux
tu ne failliras pas Anja après tout ce n’est que de l’encre sur du papier
et tout ce qui compte c’est l’Histoire la Vraie
tu as des tambours dans le ventre à l’idée de revoir Jun cela fait si longtemps tu as l’impression et si peu à la fois tu veux être à la hauteur de sa grandeur il est insaisissable comme le vent et toi tu ne rentres pas les bras ballants
tu sais Jun
je compte bien tout te raconter en long en large et en travers tu auras tous les détails indélébiles oui
tout
ou presque
c’est que je garde quelques petits secrets
rien qu’à moi
des sauts de ligne et des mots raturés
rien de bien intéressant crois-moi
et moi je crois que tu mens
mais tu diras Anja que ça ne profite pas à la Vérité la vraie tu sais celle que l’on chasse inlassablement et qui nous borde quand vient le soir l’indivisible les faits avérés droits et immobiles ceux qui luisent d’intérêt pour les yeux grand ouverts multiplicité de pupilles acérées le regard du monde entier qui se souviendra à chaque fois
enfin voilà je ne t’apprends rien
et cette Vérité
la vraie
c’est que je me suis bien amusée mais je dirais que j’ai bien appris et je te conterai cette page dédiée à Apocryphos dans mon joli carnet
de ce jour-là aux côtés de Pilar
(je ne te parlerai pas de Célania)
ne m’en veux pas
je me suis un peu perdue en chemin
et Anja qui ne tarit pourtant habituellement pas d’éloges
fait de tout petits pas
discrets
aux abords de l'héritier :
— Salut, Jun ! Alors… c'était comment sans moi ? Surtout, n'oublie pas de m'avouer que je t'ai manquée ! J'ai un tas de choses à te raconter.
et tu as le sourire qui pétille
oh
s'il savait.
☼
