Sur des couches de papier, les auteurs les ont couchés.
Tous les savoirs du monde,
Sur des étagères bien organisées, ils les ont répertoriés.
Tous les savoirs du monde,
Et si tous tu les lisais, le plus grand sage tu deviendrais.
Tous les savoirs du monde,
Ils passent leur vie à les étudier,
Mais seuls les vivre pourra vraiment les rendre plus éclairés.
Tous les savoirs du monde,
Ceux qui se contentent de les connaitre sans les vivre ne détiennent que
Toutes les conneries du monde.
Tu déambules donc malgré toi, dans cette bibliothèque bien trop silencieuse, bien trop pompeuse. Quiconque étudie ici veut les obtenir – tous les savoirs du monde. Les plus grands érudits sont aussi les plus flemmards, de leur trou jamais sortis !
Tu n'étais pas comme eux, et pourtant. Du savoir, tu n'as jamais eu de grand mépris. Mais de la vie, cette vie que tu sais raccourcie, tu as toujours été un acteur, Seris.
Apprendre est un devoir, vivre est un plaisir.
Et ce, malgré tout ce qu'on a pu te ravir.
Pourquoi donc es-tu en ce lieu, et non pas sur le terrain ?
C'est ta mission, et si d'habitude l'objectif est clair et précis, cette fois ci c'est le brouillard dans ton esprit.
Cader Idris. Paysage magnifique, mais surtout, paysage sujet à de nombreux commérages. Beaucoup de rumeurs rapportant des activités paranormales, sans qu'un seul ne soit capable de les décrire avec précision - "Sorcellerie, vous dis-je" ! « Ramassis de conneries » réponds-tu, mais si tes supérieurs ont jugé bon d'y enquêter, alors tu le feras, Seris.
Après tout, tu n'es que leur chien de chasse.
Malheur pour toi : le livre spécialisé sur ce lieu ne se trouve pas à sa place. Tu t'en vas donc harceler la bibliothécaire jusqu'à ce qu'elle fouille tous les registres des emprunts : il n'y est pas.
Ce fichu livre doit bien se trouver quelque part.
Un instant fortement tenté de faire demi-tour, tes yeux se posent sur ta convoitise par hasard.
Cader Idris. Qu'un jeune homme était visiblement déjà en train de lire.
Quel dommage pour lui.
-Ah ! Ça fait des heures que je tourne en rond pour le dénicher, celui-là !
Tu t'approches - et les regards qui se retournent vers toi, car on ne parle pas fort dans une bibliothèque. Et c'est sans aucune once de gêne ou de politesse que tu poses ta main sur le livre convoité, tandis qu'un sourire plein de fausse reconnaissance vient t'éclairer.
-Comme c'est gentil, Monsieur, de me le prêter !
En vérité, tu n'avais jamais demandé à l'emprunter : tu te l'étais déjà approprié.
Takk Beth pour avoir tellement bien dessiné Seris
Takk Destiny pour ce vava trop classe
- Dessins:
Par Beth la best