D’abord, ce fut le Déni.
Une chose en entrainant une autre, il avait fini par fuir. Enfin « fuir ». Grand mot, vaste question. Certains vous auraient dit qu’il avait mis en place une « retraite stratégique ». Une sorte de retour aux sources quoi, un presque « pèlerinage ». Ne vous méprenez pas surtout : Cyclamën Animae était un lâche, et il avait bien fui. Une fuite motivée par la peur, peur de ce qu’il était devenu. Une fuite, baignade délicieuse à la noyade atroce, qui n’était que finalement qu’amertume et déni. Il réfutait, il voulait ignorer, peut-être même oublier, ce qu’il était. Pour ça, il aurait même été jusqu’à oublier Daret. Pour ça, il aurait tué, il aurait fait souffrir. Il aurait donné tout l’or du monde, et il aurait fait couler des larmes, ou du sang, ou même les deux, et pas forcément dans le bon ordre. Mais de la même façon que Lund, ce foutu stylo, semblait incassable, de la même façon que ces stigmates et ces affreux yeux dorés étaient le symbole du marquage des abysses de son âme (du moins, s’il en avait encore une) et de la même façon que le réservoir d’encre à cauchemar revenait toujours dans sa poche peu importe la distance et l’endroit où il le laissait, son destin semblait être scellé : il serait le jouet d’une guerre dont Feilen lui-même avait peur et il serait un instrument de souffrances innommables. Il serait un Noé, pour le meilleur, et surtout le pire.
Pourtant, Cyclamën ne se sentait pas vraiment concerné. Peut-être était-ce finalement là la nature de son souvenir d’être le possesseur d’une certaine couardise que d’aucun appelaient « instinct de conservation ». Après son réveil, après avoir vu Daret, il avait pris l’Arche : si un monde de nouveauté s’ouvrait à lui, il avait pourtant fait le choix de ne pas y rester longtemps, et il avait choisi pour toute destination exotique sa terre de naissance : la Norvège. En fait, il avait simplement décidé de retourner dans sa petite librairie. Tant que le Comte ne lui demanderait pas de bouger, il serait une pièce silencieuse et discrète, qui ne se mêlerait pas du ridicule ballet que formaient ces exorcistes au curieux Dieu idiot et ces tristes machines de guerre qui comme lui, semblaient ronger par les remords. Non, il vendrait des livres, et ignorerait tous ce beau monde. Sauf, peut-être, la Tham. Elle, elle était importante.
Il marchait donc les rues d’Oslo : on était tôt le matin. Une petite brume courait dans la ville, et tout cela sentait bon le froid mordant, et les rires sous les écharpes. Il savourait cette atmosphère : elle avait manqué à l’Animae.
Ensuite, la Colère.
Du bruit. Du bruit dans une ville qui n’était pas certes sienne, mais qu’il aimait, et dont il avait l’arrogance de penser qu’elle était protéger du monde extérieur par la seule présence de l’apôtre. Cyclamën détestait le Bruit. Il n’apportait en général rien de bon. Dans notre cas, il apportait justement hurlement de bon matin, idéals pour se réveiller, et explosions grossières, parfaites pour rentrer pleinement dans une fin atroce et lugubre. L’Animae se met à marcher plus vite, en direction du bruit. Le Bruit. Il n’a pourtant pas de raisons particulières de se diriger ainsi, normalement, il devrait même s’en éloigner plutôt que de s’en rapprocher, de ce lourd et affreux Bruit. Mais, voilà, il s’en approche : peut-être que son sang de Noé en lui se sait attirer par ce qu’il redoute et par ce qu'il craint : la Mort.
Il rentre dans une petite ruelle : ce genre de petite ruelle sombre, invitation au crime et à la délivrance de l’âme. Et son regard caramel, car il est sous sa forme humaine, se pose sur une fillette. Une gamine et un corps. Un corps, et bientôt des cendres. Une étoile luit sur le front de la fillette, avant de disparaitre. Un niveau 1 perdu, à n’en pas douter, attirer ici par une chose que le Noah ignore. Il s’avance, et ses pas résonnent la ruelle, et dans le vent froid de l’aurore. Il s’agenouille, face à face avec ce qui aurait dû être une simple enfant, et il passe une main sur sa joue, dessinant les ruines d’une larme le long de la chair devenue depuis bien longtemps froide. Il lui sourit tristement.
« Triste machine. »
Il la hait. Elle lui rappelle son souvenir d’une façon horriblement laide. Cyclamën approche ses lèvres de l’oreille de la petite et lui chuchote des mots. Voilà, l’Animae est pitié. Il vient de libérer son âme. Il observe la petite disparaitre au loin. Il sourit pour lui-même, ironique machine. Il se surprend à éprouver de la compassion, et même une certaine sympathie pour le sort de l’enfant. Oui, il la hait, mais après tout, elle aussi est prisonnière d’un rôle qu’elle ne veut pas jouer. Entre marionnette, il pouvait bien couper ses fils à elle. L’espace d’un instant, un sourire se dessine sur son visage, accompagnés par yeux dorés et stigmates. Le dessin disparait rapidement, il doit être comme les autres s’il ne veut pas se faire remarquer. Il doit être Humain.
Encore après venait le Marchandage.
Il reprend sa route vers sa Librairie. Très rapidement, l’adolescent arrive devant la porte de la bâtisse : faut dire qu’il connait le chemin. Il cherche la clé, il la trouve, vieille clé en cuivre usée par l’utilisation régulière sinon abusive, et il ouvre la porte. On est le matin, et pour la première fois depuis sa transformation, il ouvre de nouveau boutique. Intéressant.
Un fou, fanatique de Dieu, y commit l’erreur d’y entrer. Ce fut pour lui le Désespoir qui allait arriver.
« Bonjour ! Belle journée n’est-ce-pas ? »
Il commence sa scène, le théâtre d’un libraire normal qui prend soin de ses clients. Pourtant, il peut le sentir : un acteur imprévu, un sale petit grain de sable dans sa chaussure. Une Innocence qui réveille au fond de lui une envie de vomir. Lund, dans sa poche, bourdonne. Heureux hasard ou filature calculée ?
Smoke on the Water • Seth
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Re: Smoke on the Water • Seth
Smoke on the Water | Dieu, tel le clown qu’il avait attribué au Destructeur de Temps, nourrissait une certaine fourberie, un certain goût pour les farces grotesques et leurs scénarios sans queue ni tête. A quoi donc le Seigneur avait-il pensé en faisant intervenir Walker sur cette plage déserte alors que Seth allait rentrer de mission, non sans éprouver une certaine lassitude. Quelle était cette raison obscure pour laquelle le Créateur les avait fait se rencontrer dans un lieu et une situation si peu propices ? Le dévot se demandait encore et se le demanderait peut-être à jamais. Toujours est-il que Cairn s’était fait en ce jour un ennemi, un adversaire qui se révélait bien plus puissant que lui et donc bien plus dangereux. Mais lui n’avait pas envie ou du moins plus envie de faire d’Allen un ennemi, une cible à abattre. Alors il espérait sincèrement que le Maudit soit toujours doué de cette compassion impressionnante dont il avait fait preuve avant que son camarade ne lève la main sur lui. Seth espérait, du plus profond de son cœur, qu’il avait comprit les raisons de cette agression et qu’il avait, au final, décidé de le laisser partir, de s’enfuir du joug de la Congrégation. Ce n’était toute fois pas évident d’en être sûr, vraiment pas. Alors que des jours étaient passés depuis cet incident, cela tracassait toujours Cairn. Il avait dû répondre de ses actes devant le Grand Intendant et même si Komui avait paru bien calme et compréhensif, la possibilité qu’il y ait des éventuels représailles ou avertissements de la part de Central n’était certainement pas exclue. Il n’était pas un moment où il ne ruminait pas ses actes, ses paroles de ce jour, pas un instant où il priait le Seigneur de lui accorder le pardon si jamais il avait pêché. Il lui fallait se changer les idées, faire quelque chose, peu importe, qui puisse lui faire oublier cette soirée. Malheureusement, aucun ordre de mission ne lui fut assigné, peut-être pour le sanctionner. De plus s’enfermer dans sa cellule n’était certainement pas une solution. Et comme rien ne semblait vouloir le tirer de ses remords, de ses regrets, il prit les choses en main et partit. Il prit un bateau en partance pour le continent puis en chercha un autre qui le mènerait à sa destination finale, un lieu qu’il n’avait pas revu depuis longtemps et où l’attendait une personne qui devait se languir de ne pas le voir revenir. Une femme ? Non, Seth n’avait pas encore trouvé de femme à aimer et qui l’aimerait. A quoi bon d’ailleurs ? La guerre menaçait tout le monde et les exorcistes en première ligne. Pourquoi se lier à quelqu’un sans pouvoir lui dire pourquoi l’on part si souvent et pourquoi on risque de ne pas revenir ? Si ce n’était une femme aimante qui l’attendait là-bas, ce ne pouvait qu’être un proche, une mère, un père ou des frères et sœurs. Et dans le cas de Sem, ce ne pouvait être qu’une sœur, à défaut de ne plus avoir de mère et de frère et d’avoir perdu de vu un paternel qui lui aussi devait avoir rencontré Saint-Pierre depuis longtemps. L’idée d’une nouvelle rencontre avec sa très chère petite sœur, à chaque fois, le rendait étrange. Il avait le cœur lourd, ayant l’impression qu’il l’avait abandonnée, appréhendant aussi sa réaction en le voyant ainsi se pointer à sa porte. Elle était jeune lorsqu’on la plaça à l’orphelinat et lorsque, lui, on l’a interné. Elle n’avait jamais pu grandir avec le seul membre de sa famille qui lui restait. Que connaissait-elle de son frère et que connaissait-il d’elle ? Ils étaient comme deux étrangers partageant seulement le même sang. Seules les nombreuses visites que Seth avaient pu tisser un lien précaire entre eux deux mais il ne doutait pas qu’Adah ne le considérerait jamais comme son frère. Il ne serait qu’un étranger se disant de la même famille, famille dont elle ne connaissait rien ou presque. Leur relation était bien étrange et le fait de la revoir après s’être absenté pendant des mois pinçait irrémédiablement le cœur du prêtre noir. Sa destination finale était donc la Norvège et sa capitale, Oslo. Cela faisait bien longtemps que la jeune fille n’était plus à Bergen, sur la côte. On avait transféré les orphelins dans un tout nouvel établissement qui se voulait moderne dans la capitale. Ainsi donc l’exorciste avait débarqué dans le port de cette magnifique ville qui l’avait vu naître. Il n’avait pas vraiment eu l’occasion de la découvrir lorsqu’il était enfant à cause de la fuite de ses parents mais la première fois qu’il y fut revenu, il se promit d’en connaître les moindres monuments, les moindres rues et les moindres échoppes. Nul doute que cela prendrait des années et peut-être que jamais il ne finirait sa quête. En tout cas, cette visite à l’orphelinat était un prétexte pour flâner aussi dans les rues de la capitale, discuter avec les passants ou les commerçants et pratiquer une langue se voulant maternelle mais qu’il n’avait pas pratiquer vraiment pratiquer depuis sept ans. Il cherchait, comme à son habitude un objet, un cadeau pour sa sœur. C’est alors que, déambulant dans le froid si familier, il tomba sur une librairie qui venait d’ouvrir ses portes. Sans hésitation, il s’y engouffra et fut accueillit par le gérant en norvégien : « Bonjour ! Belle journée n’est-ce-pas ? » « Bonjour. En effet, il fait un temps radieux. » Le contraire était plutôt de mise en fait. La brume planait encore dans les rues et un froid glacial régnait. Mais qui disait que cela allait durer ? Seth avait beau être du coin, il n’y avait jamais vraiment vécu et peut-être que voir de la brume en matinée annonçait un temps radieux pour le reste de la journée. Sem s’avança encore un peu plus dans la boutique, habillé comme à son habitude, d’un costume trois pièces noir et blanc, Sanctum Rosarius Tenebris était enroulé autour de son bras, sans donc laisser apparent le crucifix. Il examina les étagères, lu quelques titres et noms d’auteurs avant de revenir vers le libraire. « Dites-moi, vous n’auriez pas un livre qui sort de l’ordinaire, par hasard ? Ce serait pour ma sœur et je crois que jamais elle ne me pardonnerait si je lui offre un énième livre de romance. » |
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Détruire. Détruire. Détruire.
Il ne peut pas supporter sa vue. Il la sent, et même ses entrailles lui rugissent de la détruire. De l’écraser dans la paume de sa main, et d’entendre la lente supplication qui précède la Mort. De la détruire, et de la tuer. Sa nature veut le meurtre, sa nature veut la voir mourir, et sa nature semble appeler à la profanation. Il lui faut, maintenant, la faire disparaitre, car la simple idée de son existence lui est. Insuportable. Elle, l’Innocence. La Croix. C’est comme ça qu’il décide d’appeler l’homme qui lui fait face, et qu’il voit, sans vraiment observer. Car son attention, son esprit, dans sa globalité se focalise sur le bras du fanatique. Définitivement. Il la sent, et c’est pour l’Animae un supplice que de se retenir à ne pas sombrer à l’appel du Regret. A garder son teint blanc maladif de norvégien, et ses yeux caramel rubis. Et surtout. Ne pas faire apparaitre les stigmates. Sa foutue malédiction. Il écoute à peine, il est, comme hors du Temps. Tenir. Tenir, et ne pas sombrer. Ne pas appeler Lund.
« […] -Ce serait pour ma sœur et je crois que jamais elle ne me pardonnerait si je lui offre un énième livre de romance. »---- Quelques 30 minutes plus tôt. ---
Cyclamën Animae détestait les Akumas, et il avait une certaine tendresse pour eux en même temps. Car l’Apôtre et les tristes machines étaient très semblable. Mécanique, Mort, et Désespoir, c’était bien là la clé d’une de ses étranges machineries vivantes. Souvent, le Désespoir éclot de l’œuf du Regret. Car, on peut regretter, et ne pas perdre espoir, on peut regretter, de ne pas avoir été là, de ne pas être riches, de ne pas être pauvre, on peut regretter d’être faible. Mais on ne perd pas espoir de changer. En revanche, lorsqu’on a perdu espoir, on regrette presque toujours, et on touche même là, à la fine fleur du Regret, le Regret avec un « R », celui, qui, délicieux supplice, vous laisse un goût amer en travers de la gorge. Les Akumas suivant cette équation, regrettaient souvent d’être. Du moins, leurs âmes le regrettaient. C’est pourquoi, Cyclamën leur permettait en général de mourir. Il les tuait, - les faisait se suicider-.
Regardez-le. Il chuchote à l’oreille de la jeune fille mécanique.
« Dis-moi petite fille. Quel était ton nom ? »
Il trace une larme du bout de son doigt sur le visage du corps cliquetant et mort.
« El… Elsa. »
Il lui parle encore et se relève. Et s’en va. Elsa. Va mourir.------------------------------
Il inspire.
Et contemple finalement l’homme qui lui fait face. Pensée à cette triste machine, à cette petite fille morte, à « Elsa », l’a rendu maitre de son corps. Malgré sa nature Regrettable, il reste le capitaine de son âme. Il est encore libre, ou du moins, aime à le penser. Il aime à se blottir dans une illusion de liberté.. Lund, dans sa poche, redevient silencieux. Le stylo semble accepter le choix de son hôte. Car c’était ce qu’était Feilen. Un parasite avec lequel il avait fait le choix de fusionner. Il finit par donc, pas s’intéresser à son interlocuteur, exorciste, vu la réaction de son organisme, qui lui crie littéralement de commettre ici, maintenant, un meurtre. Exorciste, mais aussi client, un client qui une petite sœur. Comme c’est mignon. L’écrivain dans l’esprit de l’adolescent aux cheveux gris se rebiffe. « Mignon ». En voilà un mot stupide et moche, impropre à l’écriture. Néanmoins, le lecteur lui, est piqué au vif. Il cherche un livre hein ? Intéressant.
Il recule dans le font de sa boutique et se met à chercher. Doublement : il cherche un livre, et cherche à se retenir. Car un exorciste qui vient faire des emplettes est un scénario complètement ridicule, et n’importe quel auteur de pendrait plutôt que d’écrire un navet de la sorte. Il lui faut donc trouver la véritable raison qui le pousse à venir ici.
Il trouve le livre parfait. Un très bon, que la Folie apprécie tout particulièrement.
« Lewis Caroll. Alice au pays des merveilles. »
Il garde le livre dans sa main, et s’assoit contre le comptoir. Il semble attendre quelque chose, et observe le type. Bien habillé d’ailleurs. Un costume noir et blanc, trois pièces, sobre et simple. Très pragmatique. Il tranche avec les habits rapiécés du Noé, qui finit par reprendre la parole.
« Un très bon livre, je ne sais pas si vous êtes lecteurs… Ma propre petite sœur l’aime beaucoup. Idéal si vous vous voulez vraiment quelque chose qui sorte de l’ordinaire . »
Il prend un ton badin et hausse les épaules. Porter un masque ? Ça, il savait le faire. Nonchalamment, il pose le livre sur le comptoir et met ses mains dans ses poches. Il touche son stylo. Le stylo du Regret.
Se retenir de Détruire.
Re: Smoke on the Water • Seth
Feat Cyclamën Animae Noé du Regret | ... | Quelles sont les chances qu'un exorciste et un Noé se rencontre dans une librairie par pur hasard et que cette dite-librairie appartienne au Regret de Noé ? Très peu de chance mais pour le moment, l'entretient n'est qu'une simple discussion entre un client qui ne sait rien de son hôte et cet hôte qui se retient de le tuer comme lui ordonne sa Nature. |
Il était futile de penser que Seth n’avait pas remarqué ces coups d’œil interrogateurs et étranges sur son innocence. Etait-ce la manière si atypique dont le norvégien portait son chapelet qui était la cause de ces regards pesants et malséants ? Ou bien peut-être était-ce ce que cela impliquait ? Le garçon avait-il conscience que c’était un exorciste et non un homme pieu comme Sem pensait le paraître ? Non il y avait peu de chance pour qu’un simple bout de chapelet dépassant d’un costume tout à fait banal soit le révélateur de la condition de la personne. Et finalement, le gérant se détacha de Sanctum Rosarius pour aller se couler dans les allées bondées de livres de sa boutique. Il disparut alors, laissant son client seul près du comptoir.
Ainsi tranquille dans le devant de la libraire, Seth se surprit à regarder par les fenêtres de la devanture, voyant ainsi la rue calme et abandonnée d’une ville qu’il croyait connaître. Alors que son regard dérivait, son esprit fit de même. Il se prit à penser à Adah. Leur relation était bien compliquée, bien trop au goût de l’ainé. Il se demandait quel serait l’impact de son nouveau cadeau sur sa sœur. Toutes les dernières fois, elle avait réagit étrangement, feignant très mal la joie et causant à son frère plus de dégâts que si elle lui avait clairement dit que ça ne lui plaisait pas. Mais est-ce que ça ne lui plaisait réellement pas (ce qu’il espérait changer cette fois-ci) ou bien est-ce que c’était le fait qu’elle reçoive les cadeaux et la visite d’un étranger qui la dérangeaient ? Parce que oui, Sem était depuis bien longtemps en étranger pour elle. Il en venait même par moment à se demander si elle se souvenait encore de ce qu’il s’était passé son internement et son placement en orphelinat ? Et si oui, avait-elle autre chose dans sa mémoire que cet ignoble assassinat qu’il avait commit sans jamais le vouloir. Est-ce qu’elle voyait de lui autre chose que le meurtrier de son frère. Et cette question le tarauderait sûrement jusqu’à la fin de sa vie.
Et le libraire revint de son arrière-boutique, le tirant de ses mornes pensées. Le garçon vint se poser contre le comptoir, tout en gardant le livre dans sa main. Alors ainsi il lui proposait ce livre au titre plutôt enchanteur et promettant des monceaux de rêveries. Cairn en avait déjà entendu parler de nom seulement. Il n’avait jamais eu le loisir de lire ce roman qui n’était pas si vieux que cela. Voir un tel livre fit prendre conscience au sombre dévot qu’il ne lisait pas beaucoup. La Bible, ça il l’avait lu. Il avait aussi lu pas mal d’ouvrages philosophiques mais ça remontait au temps où il parcourait les routes avec le Maréchal Yeegar. Et à vrai dire, il n’était pas vraiment contre le fait de s’y remettre et pourquoi ne pas commencer avec un livre se voulant fantastique, même s’il vivait chaque jour des aventures sortant de l’entendement.
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- J'espère que tu auras repéré la perche que je te tends :3 Et sinon, désolé pour le changement de cadre, j'en cherche un qui me plait xD
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Il retire sa main de sa poche dans la précipitation.
Apparemment, Lund réclame le sang.
Peut-être. Mais il ne lui donnera pas cette satisfaction. Non, pas cette fois. En fait, il est curieux, notre Cyclamën. Curieux, et flegmatique, en outre, il n’aime pas vraiment tuer. L’idée lui est surtout ennuyante. Il ne voit pas l’intérêt de tuer, juste pour tuer. Les gens emplis de Regret, ça il comprend qu’on puisse les tuer, ou plutôt. Les libérer. Alors, même si l’être en lui, le parasite ?, réclame la mort de cette Innocence avec un zèle plus que prononcé, il n’allait pas lui donner cette douce satisfaction. Je le répète. Non, quelque part, il souhaitait « tester » ses limites. Pourrait-il se retenir ? Ou sombrerait-il dans la fureur libératrice que lui criait le monstre en lui ? Que lui hurlait même cet affreux cork-mitaine qu’abritait son âme et son corps. Qui se cachait derrière la figure tremblotante d’un œil doré. C’était amusant. Drôlesque, et sans aucun sens. Il fixe l’exorciste, son « client », qui le renvoie à sa propre condition. Il n’était plus humain hein ? C’était dommage. Il aimait bien l’humanité : cette dernière écrivait de très bons livres dans les faits.
Et contrairement aux gens, les livres eux, ne peuvent pas mentir.
Non. Les livres sont le reflet de l’âme de leurs auteurs : c’est pourquoi il considérait la lecture comme quelque chose de sacré, une « prière » presque. En effet, c’était un moment de communion, entre le lecteur, avide de connaissance, et ouvert d’esprit, pour pouvoir « recevoir » cette même connaissance dans les meilleurs conditions, et l’écrivain, qui sacrifiait en offrande son esprit à un lecteur vorace, qui dévorerait les lignes tout comme un loup dévore un mouton. Avec gourmandise . Pour cette raison, et pour bien d’autre, les Animae depuis longtemps décidaient des livres et de leurs clients : chez eux, ce n’était pas l’individu qui entrait et choisissait simplement un livre, comme partout ailleurs. Non. Les livres vous choisissaient : il fallait se montrer digne de lire un livre pour pouvoir se voir offrir l’honneur de l’acheter. Roar avait appris tout cela à son fils : Cyclamën maintenant ne faisait qu’appliquer les enseignements paternels. Il plisse ses yeux rubis, et écarte une mèche plus aventureuse que les autres de son visage. Ses mains de pianiste, posés contre le comptoir maintenant, semblent vouloir jouer précisément du dit instrument : elles parcourent le vieux bois comme le musicien avec ses touches. Il est peut-être un peu nerveux notre libraire : il faut dire.
Que. Aujourd’hui, il, j’ai un client particulier.
« Il existe mille et une raison pour lesquelles ce livre est formidable. Je pourrai vous en dire des choses sur ce livre…Oui, je pourrai vous l’expliquer, si seulement, vous aviez du Temps. »
Il esquisse un sourire et hausse les épaules. Doucement, un mouvement, presque provocateur en fait.
« Mais vous semblez presser de me quitter. »
Le livre toujours dans la main, il le feuillète distraitement. Il se souvient encore de la première fois où il l’a lu : à la lumière de la Lune, il avait alors 5 ans. Roar, comme tous les soirs, était venu pour lui lire une histoire, mais cette fois, avait amené avec lui ce livre, le Livre. Et père et fils avaient sombrés ensemble joyeusement dans un océan de folie douce, cette même folie douce et inoffensive –en apparence- que dégageait le livre. Une aura de fantaisie qui faisait sourire et qui faisait rêver. Une aura de fantasmagorie qui vous sortait brutalement de votre enveloppe charnelle, et qui pouvait jouer avec votre esprit. Définitivement, ce livre était bien « un livre sortant de l’ordinaire. » Il était magique aux yeux de l’Animae, et c’était même en son sens la plus belle des magies. Une des plus belles créations humaines. Bien plus belle et magique que cette ignoble Innocence, qui n’était de toutes façons bonnes qu’à faire souffrir les honnêtes gens. Les libraires, entre autre.
Il penche sa tête sur le côté, amusé. Encore. Décidément, le Regret est bien souriant aujourd’hui.
« Ce que vous avez vu ? Les choses que vous avez vu sortaient-elles donc à ce point de l’ordinaire ? »Il laisse éclater un rire.« Dites m’en plus. Racontez-moi. Mon brave ami. J’ai toute ma journée, moi, et je dois dire que je suis très curieux. Et puis, vous êtes mon seul client. »
Re: Smoke on the Water • Seth
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Cependant le libraire n’était pas sourd, loin de là et il allait le lui prouver bien assez vite. Pour le moment, il semblait bien prompt à entamer un brin de causette avec son client, histoire de faire passer le temps. Il accusa même Cairn d’être pressé, de n’avoir le temps et de donner l’impression qu’il voulait le quitter au plus vite. Et en vérité, c’était plus ou moins cela. Il lui tardait de revoir Adah et il lui restait un bon bout de chemin avant d’arriver à l’orphelinat. Et plus il serait là-bas vite, plus sera heureux et ce libraire commençait à se montrer bien impudent. Mais Seth fit un gros effort pour ne pas l’être encore plus.
Seth avait dit cela sur un ton des plus neutres, s’efforçant de le lui faire croire mais c’était un mensonge, bien sûr qu’il était pressé, ça se voyait. Toutefois, l’exorciste resta dans la boutique, attendant qu’enfin le garçon se décide à lui dire le prix du livre. Mais cela ne vient pas, son interlocuteur préférant lui poser des questions bien indiscrètes et assassines.
Ce qu’il avait vu ? Qu’est-ce que ... De quoi voulait-il parler ? Et Sem se souvint alors de ses paroles, il ne s’était même pas rendu compte qu’elles avaient franchies ses lèvres et que le garçon s’en était délecté, comme s’il cherchait à l’enfoncer encore plus. Tout, absolument tout ce qu’il avait vu d’atroce avait un rapport avec les actions des Noés et de leur engeance maléfique et il en avait parlé à un civil, civil qui maintenant voulait en savoir plus, bien plus. Det var dum … Yeegar aurait été fier de son disciple, vraiment très fier. Ne lui avait-il pas répété cent fois qu’ils devaient toujours protéger les informations concernant leur ‘métier’ ? Si Catelyn avait été là, elle n’aurait pas hésité à réprimander son compagnon pour cette grossière erreur.
Et outre les mots qu’employait le libraire, son ton aussi se faisait plus insidieux, non sans exaspérer un peu plus le dévot sombre. Comment pouvait-il se permettre de poser de telles questions à un client ? Rien que le sens des affaires aurait fait qu’il se serait montré bien plus courtois pour ne pas perdre un client et à vrai dire, l’envie de quitter l’établissement et planter son interlocuteur là faisait du chemin dans la tête de Seth. Cependant, il ne pouvait pas partir d’ici sans lui avoir donné une explication rationnelle. Mais qu’est-ce qui était rationnel ?
Son ton s’était fait plus dur. Ce garçon était bien trop impoli et Sem allait se faire une joie de le recadrer s’il ne se reprenait pas bientôt.
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Accroupi près de l’enfant-mécanique, il lui chuchote à l’oreille. Sur le front de cette dernière, se dessine une étoile. Quelle triste tragédie que les enfants condamnés à tuer pour lui. Adam. Cyclamën n’est pas encore sûr de bien l’aimer, ce gros bonhomme. Une chose est cependant sûre : jamais il ne le considérera comme un père, jamais il ne se considérera comme un membre de cette macabre « famille ». Ces paroles se perdent dans la brume du petit matin. « Elsa hun ? Pourquoi es-tu ici petite machine ? » Elle le regarde, et dans ses yeux naît une terrible flamme, la flamme du sang, de la soif de sang. Une lueur que Cyclamën déteste voir, et que malheureusement, il a appris à reconnaître. « Innocence. » La petite martèle le mot comme pour lui donner plus de pouvoirs. « Innocence. Innooocence. Innocence ! INNOCENCE ! » Il la fait taire par un doigt sur sa bouche. Silence universel. Mh. Il ne doit pas trouver cette innocence ; elle ne doit pas causer de dommages dans la ville. D’autant plus qu’il s’agit de toutes évidences d’un exorciste, probablement solitaire, sinon lui aussi l’aurait remarqué.
« Très bien petite. Tu vas marcher, et sortir de cette ville. Tu vas marcher longtemps, jusqu’à le soleil tombe, emporté par la nuit, jusqu’à que tu ne trouves plus aucunes âmes vivantes sur ton chemin. Tu vas marcher jusqu’à un endroit désert, et quand tu parviendras à entendre. » Il arrête de parler en Norvégien et prononce les derniers mots en Anglais. « The sound of Silence. » Il se relève et se retourne. « Alors tu pourras t’autodétruire. »
Et il continue son chemin, car pour lui. L’enfant-mécanique est déjà mort.…
« Pressé ? Point le moins du monde, monsieur. Et je suis fort désolé de vous l’avoir fait croire. » Le libraire, tenant le fameux livre dans ses mains, lui sourit. Naturellement, pourquoi serait-il pressé après tout ? Et puis, il ne fallait pas oublier qu’au final : le client était Roi. Feilen ? Il s’est calmé. Heureusement d’ailleurs, car pour un peu plus, son déguisement d’humain tombait, et il ne résistait pas à l’appel de la destruction de l’Innocence : en effet, si Feilen était bien moins assoiffé de sang que ses congénères, n’en demeurait pas moins qu’il était un Noé, et que se faisant il haïssait l’Innocence, oui. Il la haïssait même encore plus fort qu’il haïssait les choses débiles et inutiles comme l’Espoir ou l’Amour. Cyclamën pose finalement le livre sur le comptoir, ce même comptoir sur lequel il est assis. Dans un coin, la vieille horloge familiale égraine les secondes, comme pour rappeler à son client sa condition de mortel. L’Animae, pensif, entortille une mèche de cheveux entre ses doigts. Il pense. Il pense à son condition, et surtout à cette soudaine envie de meurtre qui pendant un moment a si violemment assailli son pauvre petit esprit d’humain. Bah : il secoue la tête, et retrouve son sourire charmeur de vendeur. Même si devant lui se tenait un prêtre noir, officiellement, le Regret n’était pas en service. Il ne donnerait pas à Adam, Adam qu’il n’aimait pas vraiment, la satisfaction de lui montrer qu’il était un bon élève. Non, aujourd’hui, le norvégien au chapelet vivrait. « Je plaisantais évidemment, vous êtes libres. Pardon d’avoir été peut-être un peu espiègle. » Il hausse les épaules. « A la vérité, les temps sont sombres, et je n’ai pas beaucoup de clients. Alors forcément, quand quelqu’un entre dans mon antre… Mais je m’égare encore un fois mon pauvre monsieur. » Il reste poli, naturellement. Roar serait fière de lui.
Feilen, lui est intrigué, intrigué par cet humain qui ne cède pas à cette pulsion tellement primale et tentante qu’était l’acte de Caïn. Intrigué par cette Hôte si différent de ceux qu’il a connu avant.
Il éclate de rire, fixant le blondinet norvégien qui se tient devant lui. Ce blondinet qui parait tellement attaché à son précieux Dieu. « Pardonnez ma curiosité ! C’est comme je vous dis, mes clients me sont bien trop précieux pour que je les laisse partir. » Le visage du client devient plus sombre, et lui renvoie sa propre condition, et la présence de la guerre, en pleine figure. « J’ai vu des choses qu’un enfant ne devrait pas voir ni même lire. J’ai vu des gens se faire assassiner et croyez-moi, c’est la pire des choses qu’on puisse voir. » Le libraire perd son sourire. « Voilà des paroles bien tristes par cette froide matinée. Soit, je ne vous interrogerais pas plus. » Il reprend le livre en main, cet « Alice au pays des merveilles. »
« Mais dites-moi, pourquoi cet intérêt soudain pour la vie de vos clients et pour des choses aussi affreuses que la mort ? » Cyclamën reprend un peu de son sourire, pathétique petit sourire d’un soldat de champ de bataille. Si seulement ça aurait pu être un champ de fleurs. Il aurait largement préféré. C’était chouette les fleurs non ? « Pardonnez mon indiscrétion, je ne voulais pas réveiller de douloureux souvenirs. Mh. Pour votre sœur donc ? » Il lui tend le livre, un sourire rassurant aux lèvres.
De la même façon que le diable offre un souhait en échange d’une âme comme la sorcière qui offre la vie en échange d’une pomme comme le banquier qui échange l’honneur en échange d’argent comme le parieur qui échange l’argent en échange d’attention comme la putin qui échange l’amour en échange de l’Or comme les hôpitaux qui échangent la sécurité contre des cris comme ce Dieu idiot qui échange l’Amour des fidèles contre de la confiance vide comme ces gens-là qui croient croient en rien croient pour rien mais croient quand même croient sans vraiment y croire croient en rien n’y croient pas et ferment les yeux comme ces clochards qui échangent de la pitié contre un peu de chaleur ses musiciens qui échangent des notes contre un peu de confiance sociale ces libraires qui échanges des livres contre un peu d’attention un peu de feu ils jouent avec les feux ces gens-là ces libraires ils échangent un livre contre un assurance assurance d’être toujours humain assurance de pouvoir se retenir de tuer. Tuer, tuer, encore tuer. Un cycle apparemment sans fin dont Feilen craignait la rondeur définitive. Un cycle dont Cyclamën voulait désespérément sortir.
Son regard, pourtant se fige dans le vide, derrière Seth. Devant la vitrine, dehors. Elle est là, son enfant mécanique. Sur ses lèvres se dessinent nettement en boucle le mot « Innocence ». Bah, c’était une machine à l’intelligence limitée hein. L’appel du meurtre, le destin que le Comte avait conçu pour elle était bien plus fort que les ordres du Regret. De toute évidence.
Elsa était venu tuer Seth, elle était venu faire son travail d’Akuma.
Re: Smoke on the Water • Seth
Feat Cyclamën Animae Noé du Regret | ... | Quelles sont les chances qu'un exorciste et un Noé se rencontre dans une librairie par pur hasard et que cette dite-librairie appartienne au Regret de Noé ? Très peu de chance mais pour le moment, l'entretient n'est qu'une simple discussion entre un client qui ne sait rien de son hôte et cet hôte qui se retient de le tuer comme lui ordonne sa Nature. |
Le reste de la conversation tourna en plates excuses du libraire qui semblait croire qu’il avait incommodé d’une quelconque façon son client. Ça aurait pu être le cas si ce n’était justement pas Sem qui avait lancé ce sujet controversé. Du coup, il ne lui en tenait pas rigueur. Cependant il fallait avouer que ce n’était pas trop professionnel d’importuner d’une telle manière le client … surtout si les temps étaient aussi durs que le vendeur voulait lui faire croire.
Enfin Cyclamën lui tendit le livre tant espérer et Seth régla. Un lourd silence s’abattit sur la librairie, aucun n’ayant de chose à dire. Bon bon …peut-être était-il temps que le norsk sorte de cette boutique et prenne congé de son gérant étrange pour aller enfin rendre visite à sa chère sœur qui n’éprouvait pas pour lui ce sentiment commun à toutes les fratries. Programme génial en somme.
Et le prêtre noir se retourna, tournant le dos au comptoir et à son occupant si dangereux en intérieur. Ainsi donc son visage fut baigné par le soleil qui entrait péniblement dans la pièce à cause des quelques parcelles de brumes rebelles qui voulaient encore s’infiltrer dans les ruelles d’Oslo. La vitrine qui laissait ainsi les rayons salvateurs du soleil permettait aussi à Cairn de voir une fillette qui semblait intéressé par les livres que vendait l’Animae. Blonde, regard vide, peau blanche. Elle semblait si fragile mais pourtant si mignonne. Enfin, c’était sans compter sur cet incessant ballet de lèvres qui parsemait son visage pâle. Mais Seth ne s’en rendit pas tout de suite compte, du moins pensait-il qu’elle discutait avec une personne non loin.
Il sortit donc de la boutique en jetant un dernier regard à l’intérieur et finit par percuter une chose. Il recula sous l’impact et vacilla. Il découvrit alors que c’était la petite fille qu’il avait renversé mais que celle-ci n’avait pas cillé. Etrange d’autant plus qu’elle n’était pas devant la porte à la seconde où Seth avait jeté un coup d’œil en arrière.
Ce mot était telle une litanie pour la jeune fille au regard vide. Elle semblait étrangement absente, étrangement … folle. Bien trop tard, Seth comprit ce qu’elle était et ne put solliciter son innocence chérie. En une fraction de seconde, la fillette fragile avait disparue, remplacée par ce monstre difforme et grotesquement rond. Sem ne vit qu’une chose.
Sa propre mort sur le perron d’une librairie.
© Never-Utopia
Re: Smoke on the Water • Seth
now i am something else
a ruin
the million of what if I
between your ears
the feelings of regret
and now I'm running to forget
but know, the consequence of imagination is always fear.
Rang C
— 1490 ptsRang B dans 10 pts et 4 conditions• Topic name — Irene 15
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Ne rien faire impuissance ne rien faire lâcheté mais après tout ne rien faire c’était la logique la logique terrible du méchant la logique de ne pas se salir les mains ainsi il restait un Noé gentil qui ne tuait pas ainsi Elsa n’avait qu’à le tuer et lui il ne lui restait guère qu’à contempler ce massacre il ne lui restait qu’à ne rien faire faire impuissant ne rien faire sale petit lâche mais après tout pourquoi irait-il se risquer à sauver un exorciste c’était vrai en plus l’être ne lui plaisait pas d’abord cet humain avait un esprit mou et hybride sans consistance et flasque selon lui il n’était même pas un bon personnage principale dans sa propre histoire alors après tout il n’était pas digne de « Alice aux pays des merveilles » après tout c’était peut-être mieux qu’il meurt qu’il ne respire plus qu’il arrête de vivre massacré explosé par la rage la tristesse la mélancolie d’une petite solitaire machine grande âme coincé dans une prison de rouages et de sang une larme invisible coule le long de sa joue larme de voir ce qu’il est devenu ce qu’il devient en ce moment même de voir qu’il va peut-être laisser un moinsquerien sinon un innocent mourir dans Oslo dans la ville dans sa ville en Norvège la terre qu’il nommait tendrement « refuge » dans sa librairie où même que peut-être le fantôme de Roar pleurait de voir son fils ainsi triste et méchant froid et macabre sans consistance lui aussi qui laissait mourir ainsi des êtres vivants.
Tout cela se mélangeait avec Feilen, qui lui, était déjà prêt à totalement regretter la mort du blondinet.
A regretter son sauvetage éventuel aussi.
A regretter à peu près tout en fait.
« Et bien je vous remercie de m’avoir conseillé. Bonne journée à vous ! » Cyclamën relève doucement la tête, et lui retourne un petit sourire doux et un peu triste. Si le pauvre savait… Il murmure dans un souffle, de sorte que son pseudo-interlocuteur ne puisse pas l’entendre. « Je crains que la vôtre ne soit bien courte. » Et puis comme en écho à ses paroles, dehors, sans que personne ne s’en soit aperçu, déjà les nuages s’étaient rassemblés, et puis déjà, il semblait que le tonnerre de son cocon moelleux se préparait à sortir, pour descendre en trombe sur le sol des pauvres mortels. Déjà, les rayons de soleil pour chaque pas du blondiet-client-norsk se font moins présents. En Norvège ce n’était pas surprenant, on changeait de temps comme on changeait de points de vue, et déjà, ce « soleil » qui tout à l’heure perçait furieusement, -et triomphalement- les timides couches de brume se fait maintenant plus discret, et c’est son tour de disparaitre. Les nuages, comme vrombissants de colère à l’idée de venger leur sœur du matin, recouvrent peu à peu de leurs corps l’astre chaud pour finir par l’absorber complètement sous une épaisse couche de brume et de coton. A l’instant où le futur mort ouvre la porte de la librairie pour en sortir, ou plutôt pour s’en échapper, les premières gouttes de pluie tombent, discrètes entités de larmes divines.
Comme si ce sale imposteur de faux-dieu lui-même pleurait la mort futur d’un de ses disciples.
L’Animae soupire doucement en raccompagnant son « client », et en l’abandonnant à l’entrée alors que ce dernier sort avec un sourire de soulagement muet de la boutique à histoires. La clochette fait « ding-ding » et Elsa lui jette un dernier petit regard, comme pour lui dire « pardon d’être moi, et ne pas t’avoir écouté ». Comme pour lui signifier que ce n’était pas vraiment sa faute à Elle. Il hausse les épaules. Avec un peu de chance, peut-être l’exorciste réagirait-il suffisamment rapidement, peut-être pourrait-il même libérer l’âme de la gamine-mécanique. Et c’était peut-être même mieux ainsi. Sûrement non ? Alors qu’attendait-il cet idiot pour sortir sa sale Innocence de l’endroit où il la cachait ? Qu’attendait-il pour sortir son chapelet – L’Innocence c’était le chapelet, c’était évident.- de malheur ce pauvre fou ? Ne voyait-il pas la petite fille ? Ne la trouvait-il donc pas suffisamment étrange pour s’en méfier ? Il lui fallait quoi ? Un trou béant au milieu de son ventre pour se rendre compte du monstre qu’il lui faisait face ? Tant pis pour lui alors. Mh. Cyclamën Animae sort complètement de sa librairie et s’assoit sur le perron. Dans sa poche, Lund tremblotait, comme excité par la mort d’une Innocence. Il pouvait très bien faire ça d’ailleurs : attendre la mort du crétin, et détruire ensuite l’Innocence. C’était très lâche, tout à fait le style de Feilen.
Vraiment, il ne savait vraiment pas pourquoi il prit cette décision ce jour-là.
Toujours est-il que tout alla très vite : Lund dans sa main, Lund qui écrit. Au même moment, les traits du visage de la gamine qui se déchire, comme pour mieux révéler le monstre qui s’y cachait. L’Akuma qui doucement se transforme, dévoilant dans la rue de Oslo sa véritable apparence. C’était peut-être ça qui le poussa à agir, notre Animae. Il ne voulait pas que la guerre sainte ne s’infiltre jusqu’à dans sa ville, là où reposait ses ancêtres. Il l’empêcherait. Alors c’est pour ça, qu’il trace un regret, sur la porte de sa propre librairie, pour la première, mais aussi pour la dernière, il espère, fois. Un regret de brume, un regret de brume du matin.
Ce serait noir, noir comme de l’encre. Ce serait volatil et intouchable, invisible mais pourtant ça mangerait la lumière. Ce serait un voile, un voile terrible pour empêcher de voir la réalité, pour empêcher de subir la réalité. Ce serait un voile salvateur aussi : il sauverait une vie, la vie d’un idiot. Il me protégerait aussi, moi, le faux-apôtre qui aimait les Hommes. Il me dissimulerait du regard de l’idiot, il me dissimulerait du regard de la machine. Il serait partout, et seulement dans la rue en même temps. Cette brume de l’enfer plongerait la rue, l’idiot et la machine, et même tout autre observateur dans le noir. Mais pas le porteur de Lund. Non, Lund serait la lumière invisible qui servirait à éclaire le chemin du porteur, qui lui servirait à commettre son sacrilège à l’abri des yeux de tous. Cette brume d’encre, elle ne durerait pas longtemps. Elle durerait et serait, maintenant. Maintenant.
Et il se transforme : sa peau laiteuse devient cendrée, ses yeux rubis-miel-onsaitpasvraiment deviennent dorés. Terriblement dorés, alors que sur son front apparaissent les marques, les stigmates de sa malédiction. Mais déjà le regret pulse et se réalise, et une horrible brume noirâtre se diffuse dans toute la rue. Tout va très vite. Mais déjà, il est derrière l’idiot. Il l’attire vers Lui, et d’un bras puissant, le bascule à terre, le sauvant ainsi du premier obus de la futile machine aveugle. Mais déjà, il le laisse seul, et saute. Il est au niveau de la machine perdue, il est contre Elle, il la serre contre Lui, comme pour mieux mesurer ô-combien elle est pleine de regrets. De beaux et délicats regrets. Il murmure « Pardon » et ce n’est pas tant Feilen que l’humain qui parle. Et il lui plante Lund dans le front. Simplement. Et se recule, admirant tristement la destruction de la machine. Elle n’explose pas non, le stylo est bien plus terrible. Non, c’est comme si le stylo absorbait ses regrets, absorbait son âme. La machine tombe en poussière et n’est plus : son âme n’a pas été sauvé, non, elle est détruite. Elle n’est plus. Mais déjà, il bouge encore, alors que plus loin, l’Idiot commence à reprendre ses esprits. Il bouge, vole et se déplace dans la brume de la nuit artificielle. Il est au niveau de sa porte : il barre d’un grand trait le Texte, et le fixe disparaître, en même temps que la Brume d’ailleurs. Il redevient humain et se rassoit sur le perron. Calmement : sa peau redevient comme avant, la boucle est bouclée. Tout allait très vite. Seule trace du combat : en face de l’Idiot, qui se relève d’ailleurs, un autre texte, ou plutôt 3 mots. Ils flottent, grotesques en évidence en face de l’exorciste. Comme un avertissement.
« Tu devrais partir. »
Pensif, Cyclamën Animae fait mine de découvrir les mots en même temps que l’autre. Et puis, pensif, il se retourne lentement, comme pour rentrer se cacher à l’intérieur de la libraire. Après tout, lui, il n’était qu’un pauvre libraire. « Si j’étais vous, j’écouterai ce conseil. Bonne journée à vous aussi monsieur.» Les gouttes commencent à tomber plus sérieusement. Il n’était pas bon de demeurer dehors par la tempête qui semblait vouloir bousculer les prévisions météo de la journée.
Re: Smoke on the Water • Seth
Feat Cyclamën Animae Noé du Regret | ... | Quelles sont les chances qu'un exorciste et un Noé se rencontre dans une librairie par pur hasard et que cette dite-librairie appartienne au Regret de Noé ? Très peu de chance mais pour le moment, l'entretient n'est qu'une simple discussion entre un client qui ne sait rien de son hôte et cet hôte qui se retient de le tuer comme lui ordonne sa Nature. |
Il n’allait pas mourir, tout comme son hôte, et Cyclamën n’était pas un pauvre civil. Il était bien plus, plus terrifiant aussi. Tout se passa si rapidement que Sem ne comprit pas tout. Il avait vu l’akuma, avait compris ce qu’il était pour lui : sa mort et pourtant, rien ne vint. Il l’avait vu se transformer et armer ses canons pour se transformer en simple poussière noire, mais rien n’arriva. Une brume aussi sombre que les ténèbres elles-mêmes apparue comme par enchantement, aveuglant la créature. On tira le norsk en arrière, lui évitant une mort certaine. Alors qu’il se croyait déjà défaillir, il aperçut une ombre devant lui, traversant le nuage de nuit et bravant le démon.
Mais la brume recouvrit tout et lorsque Cairn tenta de comprendre ce qu’il s’était réellement passé, le jeune libraire était toujours assis sur son perron, Elsa avait disparu et il était là, encore vivant, sentant son cœur battre la chamade. Rien de ce qu’il avait vu ne semblait s’être réellement passé, mis à part lui à terre, hébété. Avait-il rêvé ? S’était-il senti mal au point d’halluciner ? Non, ce n’était pas possible. Le norsk se releva, les yeux encore ronds de surprise. Il ne put alors que voir le message, flottant au milieu de la ruelle comme une preuve unique qu’il n’avait pas rêvé et que quelque chose s’était bien passé ici.
Qui avait écrit cela ? Pourquoi ? Tant de questions sans réponse mais pour seule précision les mots de l’adolescent. Partir, oui c’était la meilleure chose à faire. Ce message était clairement un avertissement à l’égard de cet idiot de Cairn. Celui qui l’avait sauvé ne voulait pas avoir à le tuer parce qu’il faisait sa forte tête.
Alors que la pluie tombait de plus en plus fort et venait détremper les cheveux blonds de Sem, l’enfant repartit dans sa librairie. Avant qu’il ne ferme la porte, un mot le toucha, soupiré comme un murmure :
Never-Utopia
- Spoiler:
- C'est nul mais c'est la fin Merci pour le RP