D.gray'man HEART - Le Réveil du Coeur
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28.03.2023
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28.03.2023
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28.03.2023
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Fin d'un XIXème siècle futuriste...

Le monde vit des heures sombres. Peuplé d'Akumas, machines meurtrières créées par le Comte Millénaire, l'Humanité touche à sa fin. C'est là qu'entrent en scène les Exorcistes : combattant au service du Vatican, ils se dressent sur la route du Comte et du Clan Noé dans le but de ramener la Paix dans le monde grâce à l'Innocence, une arme céleste. Cette Guerre Sainte est tenue secrète aux yeux du Monde : pour la comprendre, il faut prendre part au combat... Lire le contexte complet
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Fragments du passé
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Exorciste et Maréchal, Yuu Kanda est de retour dans les rangs de la Congrégation. exorciste de seconde génération, son passé est trouble et nul ne peut prédire son avenir.

Tyki MikkDescendant de Noé
Souvenir du Plaisir de Noé, il est le Troisième Apôtre du Clan Noé. Il s'est auparavant livré à une terrible bataille contre les exorcistes. Reprendra-t-il part à la bataille ?

Archibald GuillemetExorciste
Orateur né qui parle trop pour son propre bien. Utopiste et pacifique. Idées controversées qui lui ont valu les foudres de Central, et une mémoire modifiée et effacée.

AtemCivil
Ancien mercenaire et espion, il fait partie d'une troupe d'artistes. Pour protéger ses amis et sa troupe, Atem a tourné le dos à la Guerre Sainte. Mais elle pourrait le rattraper.

Dolores GarcíaDisciple de Néah
Fervente religieuse qui a grandi dans un foyer très croyant, Dolores rêve d'un monde en paix. Elle rejoint les Disciples de Néah dans l'objectif de travailler pour son idéal.

Nunes MaseAkuma
Ancienne boule de colère et de violence, Mase est désormais une machine de guerre solitaire et réservée. Il a tissé des liens très forts avec l'Apôtre du Savoir.

Jax « Asahi » HarrisPacificateur
Vagabond qui ne reste jamais bien longtemps au même endroit, Jax est un informateur pour les Pacificateurs, ainsi qu'un ancien Noé désormais exorcisé.

Ahyoka VannDescendant de Noé
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Tempête de Sable. —Dans le Sahara, une importante tempête de sable fait rage depuis plusieurs jours. Les locaux sur place sont cloitrés chez eux et certains parlent déjà de colère divine. La Mort du Prince. —Depuis le dernier affrontement sanglant qui a eu lieu dans l'Arche, les Noés semblent se faire plus discrets. Presque calmes. L'Arche ayant été détruite, une étrange rumeur commence à circuler dans les couloirs. Et si le Comte Millénaire avait péri dans l'attaque. Et si c'est bien le cas, pourquoi la guerre n'est pas stoppée ? Idéalistes Perdus. —Si jusqu'ici Central n'avait pas fait des traîtres sa priorité, ses plans paraissent avoir changé. La traque des exorcistes en fuite prend de l'ampleur, d'important moyens sont déployés. Au vu des derniers combats, Célania Vaillant semble être sa cible principale. Rayé à l'Encre. —Lavi Bookman Junior a fuit la Congrégation. Il est maintenant considéré comme un traître et semble faire parti du groupe des pacificateurs. Aurait-il abandonné ses devoirs de Bookmen ? Jeune Maréchale. —Auparavant en apprentissage, la jeune Maréchale Destiny Richards voit son unité se remplir doucement. Beaucoup se questionne sur sa légitimité au vu de son jeune âge. Une paraît plus tenace que les autres : est-elle assez mature pour tenir son unité, compte tenu des derniers affrontements et des désertions. L'Amour et le Printemps. —Dans les couloirs de la Congrégation, il y a une rumeur qui circule en gloussement. L'on dit que Sevket Dečkih et Persephone Athanasis seraient plus proches qu'ils ne devraient l'être. Y a-t-il de l'amour dans l'air ? Liens étroits. —Auparavant discret, ça ne semble plus vraiment être un secret. Central renforce ses liens avec la Congrégation. Dans les couloirs, beaucoup sont maintenant obligés de se côtoyer, donnant presque l'impression d'être surveillé. Des tentions pourraient-elles éclater ? Vatican't. —De nombreux civils ont perdu la vie dans une mystérieuse explosion, d'origine inconnue, qui a entièrement soufflé le Vatican ainsi que les quartiers environnants. Les mots sur les pages. —Des bruits commencent à se propager sur ce mystérieux groupe hors du temps, les Bookmens. Certains les disent étrangement plus présents ces derniers temps, moins discrets, alors qu'ils semblaient presque ne pas exister jusqu'ici. L'étendu d'un Empire. —Les attaques d'Akumas et les disparitions inexpliquées de traqueurs semblent survenir de plus en plus fréquemment en Pologne. La Congrégation craint que le pays ne soit en train de tomber entre les mains du Comte et de ses alliés. L'envolée d'un Corbeau. —Une semi-Akuma prénommée Madalia Cuervo aurait disparu après l'attaque de la Congrégation. Cependant, les recherches n'ont permis de trouver aucun corps sur le champ de bataille. Les recherches ont été interrompues après plusieurs semaines d'enquêtes. Bateau Fantôme. —A New York, on raconte qu'un bateau aurait été plusieurs fois aperçu, passant devant les côtes, vers minuit. Du style de la Renaissance, on raconte qu'il s'agit d'un bateau fantôme d'explorateurs qui errerait, n'ayant jamais pu atteindre les côtes américaines. Complot Mondial. —Des destructions ainsi que des phénomènes étranges semblent se tenir partout dans le monde sans schéma précis. Petit à petit, des foules paraissent se rassembler pour essayer de comprendre ce qu'il se passe. Chasse au Trésor. —Une lumière dans un désert au fin fond du monde semble avoir été aperçu. De bouches à oreilles, la rumeur se perd et se transforme mais on raconte qu'elle serait source d'un grand trésors.

Notre Poulain...

Les Chroniques d'Elysia Après des siècles de guerre et de désolation, un climat de paix s'installe sur le Continent Blanc. Les habitants apprennent à panser leurs blessures et à cohabiter ensemble.
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Aube et Crépuscule Empty Aube et Crépuscule

Dim 14 Aoû - 16:13
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Invité
Invité

Aube et Crépuscule



T u fixes l'extérieur, le nez contre la vitre. La neige tombe à gros flocons, recouvrant la vitre de perles immaculées. Les arbres se font un manteau blanc, pour remplacer leurs feuilles, et la vallée ressemble à un édredon pour géant. Que tu aimes ce spectacle, d'habitude! Tu vas alors te rouler dans la neige, faire mille formes avec, la tasser, la lancer, la goûter, parfois juste observer ces cristaux...
Et puis, à chaque fois, il te voit par la fenêtre. Paniqué, il sort avec une couverture, t'enroule dedans. Il prend un air sévère, et te traite d'inconsciente, te rappelle qu'il t'a dit mille fois de ne pas aller dans le froid sans te protéger. Tu baisses la tête, honteuse, en murmurant "tilgivelse". Alors, il s'adoucit, te ramène à l'intérieur, et te fait une boisson chaude. Puis tu éternues: inquiet, il te met au lit, et veille. Il es médecin, il sait comment te soigner.
Et tu recommenceras à jouer à peine guérie, il s'en doute. Il soupire, et se dit qu'avec le temps, tu retiendras...

Mais tu n'as pas envie de te rouler dans les flocons, aujourd'hui. Comme hier, comme avant-hier, comme depuis des semaines et des semaines. Tu n'y as pas le cœur... il est serré, plein d'angoisse. Tu ne joues plus, et ton doux sourire n'apparaît plus sur ton visage. J'essaye de te changer les idées avec des pirouettes, ou en t'invitant à jouer à cache-cache, mais tu me regardes avec un air plein de tristesse, et me prends dans tes bras, serrant fort. Comme si tu avais peur que je parte aussi...
Non, tu ne sors plus. A quoi bon affronter la morsure de l'Hiver? Après tout, tu faisais aussi cela pour qu'il quitte ses préparations de médicaments, et vienne s'occuper de toi. Mais... il n'est plus là.

Il est parti depuis longtemps. Très longtemps. Tu n'as pas compté les jours, les longues nuits d'angoisse; mais tu sais qu'Osvelt ne te laisserait pas seule tant de temps.
Tu manges des plats froids. Tu reste enroulée dans ta couverture, ne sachant allumer le feu. Et surtout, ton âme s'engourdit, perdant peu à peu sa joie de vivre, frigorifiée par la solitude, l'ennui et l'angoisse.
Et tu regardes dehors. Tu veux voir une grande silhouette, se détachant sur le paysage de marbre, émergeant de la brume glacée comme un héros. Tu veux voir son sourire et ses yeux étincelant. Tu veux retrouver sa tendre et forte étreinte, rassurante et pleine de chaleur. Tu veux entendre sa gentille voix, admirer son air heureux, mécontent, inquiet, riant, doux...
Tu veux qu'il te parle, te raconte des histoires folles, te réprimande... ou même qu'il soit simplement là, et te regarde avec ses yeux pleins d'attention.

Mais il n'y a rien. Juste la neige qui tombe. Et puis, tes larmes...
Le peur te tord le ventre. Tu te sens seule, comme quand ta mère s'est éteinte, te laissant dans l'obscurité et le froid. Tu ne veux plus vivre cela... Tu ne veux plus pleurer chaque soir, en murmurant le nom de l'aimé, pour le faire revenir. Tu ne veux plus te rappeler sa voix, ses mots, sa douceur, et comprendre qu'il ne te reste que les souvenirs. Souffrir si fort...

Mais il n'apparaît pas. La fenêtre offre le même spectacle, celui qui te ravissait, mais qui ne t'apporte plus que chagrin. Les flocons qui tombent, encore et encore... Dans un ballet inerte, vide de sens. La beauté est vaine, quand on ne peut la voir avec ceux qu'on aime...
Alors, tu prends une décision.
Tu vas partir, pour le chercher.

Tu y as souvent pensé avant, mais tu n'osais pas: Osvelt t'a toujours interdit de sortir sans lui, parce que c'est trop dangereux. Et puis, tu crains qu'il ne revienne alors que tu es loin.
Mais maintenant, attendre est devenu trop dur. Et qu'importe les risques: rien ne saurait être plus douloureux que ce supplice. Alors, après avoir attendu que la tempête se calme, tu prends un sac, tu mets de la nourriture, de l'eau et de l'argent dedans, et tu passes la porte...

Il fait un peu froid, mais tu as l'habitude. Cela ne te dérange pas; au contraire. Quand il y a du soleil, tu dois te protéger, pour ne pas avoir mal.

Tu sais où aller: il faut suivre le chemin, pour arriver au village. Tu pourras le chercher, là.
Même si tu ne connais pas bien les gens...
Même s'ils ont peur de toi.

© Halloween




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Sam 20 Aoû - 17:00
Anonymous
Invité
Invité


Lieu : Norvège.
Date : Octobre 18XX.
Partenaire : Flonne, une gamine.
La Norvège. Il avait grogné à peine avait-il entendu le nom du pays dans lequel ils allaient l’envoyer. Déjà que recevoir des ordres de missions par son nouveau camp l’emmerdait prodigieusement. Cette guerre il n’y participe que parce que sa survie en a dépendu un jour, mais au fond que se soit les exorcistes, les noés ou même que tous crèvent dans d’horribles souffrances, il s’en contrefiche. Tout ce qu’il lui a toujours importé c’est lui-même et ses propres envies. Il s’est surement un jour soucié de ce qu’il pouvait advenir de ses camarades corbeaux, ceux qui avaient grandi avec lui, ceux qui comme lui avait décidé de devenir des monstres peu importe leurs raisons. Aujourd’hui, il les a oublié, ce qu’ils avaient vécu ensemble, les idées que Central avait tenté de glisser dans sa tête tout comme la personne qu’il avait été avant sa transformation. Et comme tout bon serviteur du Comte, il obéit tout en espérant obtenir ce qu’il désir un jour ou l’autre, dans cette guerre qui peu à peu détruit le garçon que sa mère ne voulait pas voir changer.

Un coup de feu, le sang se répand sur la neige et la tâche sombre s’étend autour du corps qui s’effondre face à lui. Un soupir passe ses lèvres formant un nuage avant qu’il ne remonte son écharpe sur son visage. Il n’avait jamais aimé le froid, il ne le supportait pas, bien plus habitué aux températures chaudes de son pays. Il range son arme à sa ceinture et frissonne au contact du métal froid contre sa peau.

« Mission effectuée. »

Un nouveau soupir, plein de lassitude avant qu’il ne retourne sur ses pas pour retourner à la port et enfin quitter ce pays avec son climat effroyable. La neige se répand dans ses cheveux sombres alors qu’il avance dans la ville, les mains enfoncées dans ses poches de blouson et la tête enfoncé dans son écharpe rouge qui remonte jusque sur ses oreilles pour les protéger de la morsure du froid. Un nouveau grognement lorsque le vent vient lui fouetter le visage et le faire frissonner. Les étés brûlants de son enfance lui manque soudainement, ceux où il courait dans les rues de Constantinople avec ses amis en ne portant qu’un simple short sale. La vie semblait si simple à cette époque, il était une toute autre personne, un garçon qui se contentait de sourire de ce qu’il avait, un bon garçon. Un garçon aujourd’hui disparu pour ne laisser place qu’au monstre : Ilknur le semi-akuma, Ilknur celui qui tue sur ordre.

Il n’a jamais aimé tué, pas lorsqu’il appartenait à Central, pas même maintenant qu’il a changé de Camp pourtant ça lui semble plus facile, moins douloureux d'ôter la vie. C’est devenu si simple après Rayn, après avoir abattu cette gamine qui n’avait rien demandé. Ces morts n’étaient rien face à ce que lui faisait ressentir celle de cette blonde et c’était ça qui l’agaçait tellement. Pourquoi celle-ci le hantait ? Peut-être parce qu’il l’avait tué pour lui et personne d’autre, parce que ça n’avait pas été un ordre et qu’il avait seulement agit pour lui-même ou peut-être n’était-ce que le sale gosse, la petite chose fragile qu’il avait été qui tentait de le rendre dingue, de lui dire que sa vengeance n’était pas une bonne chose, qu’il n’aurait jamais dû chercher à faire du mal à son frère de cette manière. Ilknur grogna une nouvelle fois, son poing se serra. Ce qu’il aimerait le tuer lui-aussi, ce gamin qu’il avait été et qui refusait de le laisser agir comme il le voulait.

Aube et crépuscule

Aube et Crépuscule Empty Re: Aube et Crépuscule

Dim 21 Aoû - 17:21
Anonymous
Invité
Invité

Aube et Crépuscule



Tu marches depuis longtemps: tu as mal aux pieds, et tu commences à avoir très froid. Cela fait une heure que tu es partie: pour toi, c'est beaucoup d'effort. Tu ignores qu'il faut presque deux jours de marche pour atteindre le village...,
Heureusement, une charrette s'arrête à côté de toi: un monsieur te demande ce que tu fais ici, toute seule. Tu le reconnais: il passe parfois à la maison pour vendre des choses, et il te connait un peu: il t'aime bien.
Tu lui dis que tu vas au village, pour retrouver Osvelt, ton Papa. C'est comme ça que tu l'appelles: tu ne sais pas ce qui fait que quelqu'un est un père, mais tu sais que le Papa, c'est celui qui protège, qui gâte, qui apprend les choses. Alors, c'est ton Papa.
Le monsieur grogne, marmonne le mot "inconscient", puis te propose de monter pour aller avec lui là-bas. Il a l'air un peu fâché: il dit que Papa n'aurait pas dû te laisser seule sans bien fermer la maison, et qu'il va lui dire deux mots.
Toi, tu hoches la tête: mais tu te dis que s'il avait fermé à clé, ce serait encore pire.

Il te parle, pendant le voyage. Il est heureux: il va revoir son frère. Cela fait longtemps qu'il ne lui a plus parlé, parce qu'il a un travail très loin. Mais aujourd'hui, il a put venir, pour quelques jours!
Tu écoutes cela, et tu souries. Tu es heureuse pour lui. Maintenant, tu sais ce que cela fait, de ne pas voir quelqu'un qu'on aime pendant longtemps... Tu aimerais tant retrouver Papa.

Après quelques heures, vous arrivez à l'endroit. Il est impatient de voir son frère, mais il te rassure:
- Je ne t'abandonne pas. Allons d'abord trouver ton père! Tu as une idée d'où il pourrait se trouver?
Tu secoues la tête: tu ne sais pas. Il faut chercher, demander aux gens...
Il t'ébouriffe les cheveux, affectueusement
- On va le retrouver, ton tête-en-l'air de père. Allons-y...
Alors, vous marchez un peu en ville.

Tu es déjà venue ici, plusieurs fois.
Tu reconnais les grandes maisons, les ruelles qui partent partout, les hauts lampadaires. C'est un bel endroit, tu aimes bien y aller; mais les gens ne sont pas toujours gentils. Ils te regardent avec des regards méfiants, méchants. Parfois, ils te frappent, quand Papa est occupé à soigner quelqu'un et que tu es partie explorer le village. Papa t'a déjà expliqué pourquoi: ils ont peur de l'inconnu. Ce n'est pas parce que tu es méchante, ou que tu as mal agis, c'est eux qui sont bêtes et qui sont effrayés par toi. Parce que tes yeux ont une autre couleur, parce que tu vois les choses autrement. Parce que tu es une enfant, mais très grande.
Quand tu lui as dis que tu ne comprenais pas pourquoi ça faisait peur, il t'avait répondu que c'est comme les araignées. Elles ne sont pas dangereuses, mais tu as peur, parce que tu ne sais pas ce qu'elles vont faire, parce qu'elles sont différentes...
Alors, tu avais hoché la tête, et tu t'étais dit que ce n'était pas vraiment de la faute des gens s'ils étaient méchants, que tu n'arrivais pas non plus à prendre les araignées dans tes mains pour les mettre dehors.
Mais tu as tord: tu ne les frappes pas, toi, Flonne...

Heureusement, il y a le monsieur. Lui, il n'a pas peur, il te protège. Tu regardes son visage: il a un air doux, et ses yeux pétillent de bonheur. Tu aimerais être comme lui, ne plus avoir peur pour Papa... il faut vite le trouver.
Mais le monsieur s'arrête. Il a l'air surpris. Tu suis son regard: il y a quelque chose par terre, et la neige a fondu autour.
Son beau sourire s'éteint, ses traits se crispent. Il dit un gros mot, semble hésiter. Puis il te dit:
 - Attends-moi là. Ne viens surtout pas, ne regarde pas! Si quelqu'un t'approche, tu cries et tu cours vers moi.
Tu ne comprends pas ce qu'il se passe, mais tu sais que c'est grave. Alors, tu obéis, tu ne bouges plus.
Le monsieur va vers le corps -parce que tu as reconnu, finalement, ce que c'était. Pendant un instant, tu espères: Papa soigne toujours les gens qui saignent, peut-être qu'il va venir pour celui-ci!
Mais tu te sens vite coupable: le pauvre homme doit souffrir, s'il saigne autant. Heureusement, le monsieur va le soigner...

Tu sursautes: le monsieur vient de hurler. Il prend l'homme à terre dans ses bras, et crie. Il pleure: tu l'entends.
Tu ne sais pas quoi faire. Tu as envie de le consoler, parce que ça te fait mal de le voir si malheureux... mais tu as déjà vu ces scènes. Tu sais ce qu'il se passe: l'homme à terre est mort.
Ça arrive, quand Papa essaye de soigner des gens: c'est trop tard...
Il t'a dit que, dans ces cas-là, il vaut mieux laisser la personne tranquille. Alors, quand ça arrive, tu te retiens. Tu restes avec Papa: même s'il ne montre rien, tu sais qu'il est triste aussi.

Papa n'est pas là, aujourd'hui: mais tu ne bouges quand même pas. Le monsieur se lève lentement, puis... il voit quelque chose. Des traces de pas, dans la neige... Alors, il part en courant, disparaissant au coin d'une rue.

Tu attends. Le temps te semble long, très long. Et puis, tu aimerais bien retrouver Papa. Alors, au bout d'un moment, tu t'en vas. Tu as déjà désobéi aujourd'hui, de toute façon...

© Halloween




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Jeu 25 Aoû - 22:30
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Lieu : Norvège.
Date : Octobre 18XX.
Partenaire : Flonne, une gamine.
Il grogne, secoue sa chaussures comme si ça allait faire disparaître la neige qui ne cessait de mouiller le bas de son pantalon, lui gelant les mollets. Il éternue dans une ruelle déserte. Manquerait plus qu’il choppe une merde comme quand il était encore humain tiens. Est-ce seulement encore possible ? Certainement pas. Il enfonce un peu plus sa tête entre ses épaules en espérant que cela fasse disparaître le courant d’air qui lui gelait le bout des oreilles. Peine perdue, il ne retrouverait la sensation de ses doigts de pieds qu’une fois qu’il aurait passé les frontières de ce pays et cela ne le faisait que grogner encore plus. Il voulait rentrer au plus vite, se rendre dans un pays où les températures dépassent les 10° même au plus froid de l’hiver. Il voulait fuir ce froid qui lui brûlait les yeux, ce froid qui chatouillait son nez et qui gelait ses extrémités.

« Toi. »

Il lève les yeux au ciel, ignore la voix qui s’adresse pourtant à lui, il en est certain puisqu’il n’y a que lui dans cette rue. Qu’est-ce qu’on lui veut encore ? Ilknur ne s’arrête pas, se contentant de faire comme si de rien n’était, il n’était pas d’humeur à discuter ou même à supporter le ton plein de haine de cet inconnu. Bordel qu’on le laisse rentrer tranquillement au chaud. Pourtant le bruit des pas qui s’approchent trop rapidement le font se retourner, sa main attrape le poignet d’un homme qui s’apprêtait à le frapper. Qu’est qu’il lui veut ce con ? Il lui faut un petit instant pour remarquer les yeux rougis de son agresseur. Il a pleuré. Le sang sur ses vêtements lui apparaissent alors. Et merde, fais chier. Pourquoi fallait-il que ça lui arrive à lui ? Il n’avait jamais eu de veine après tout, il aurait du s’en douter.

« Allez faites pas chier et barrez-vous, vous ne voulez pas finir comme l’autre, si ? »

Il semble que le vieil homme ne soit pas de son avis puisqu’il lui donne un coup de pied dans le genou. Ilknur soupire. Pourquoi se sente-t-il toujours obligé de répliquer ? Pourquoi se sentent-t-ils toujours obligé de le provoquer de la sorte ? Sa prise sur le poignet de l’homme se fait plus dur, il le voit grimacer avant de sortir son arme de nouveau pour glisser sur son front tout en affichant un air dépité. Pourquoi n’ont-ils aucun instinct de survie ?

« J’ai dit, cassez vous, je n’aime pas tuer quand ça ne m’apporte rien, alors malgré votre tentative de vous débattre je vous laisserais partir si vous restez bien gentil et que vous faites ce que je dis. »

Il ne voulait pas le faire, mais il le ferait s’il venait à tenter le diable une fois de plus. Il n’était pas d’humeur à hésiter, à douter de ses gestes, il le ferait parce que le froid l’emmerde, parce que perdre du temps avec un idiot l’emmerde, parce qu'obéir l’emmerde, parce qu’être ici l’emmerde. Il trouverait peut-être un peu de réconfort s’il venait à tuer un abruti d’humeur suicidaire. Dommage, l’homme s’affaisse sur lui-même comprenant qu’il n’a aucune chance. Ilknur voudrait le punir pour son acte, mais il s’abstient, il n’a pas envie de supporter ses cris alors déjà que le froid le fait grogner. Il le relâche alors avant de reprendre sa route, ne rangeant son arme que lorsqu’il est bien sûr que l’homme ne cherchera pas à l’avoir par derrière. Ca aurait été une très mauvaise idée.

« Journée de merde. »

Il soupire avant de bifurquer sur une rue un peu plus fréquenté que celle qu’il a longé depuis son arrivée dans la ville . Ses yeux se posent alors sur une jeune fille qui s’avancent face à lui. Que fait-elle si peu habillé dans les rues par ce temps ? Qu’est-ce qu’une gamine fait-elle toute seule ici ? Et puis qu’est-ce qu’il en a foutre après tout hein ? Il soupire avant de lever les yeux au ciel. Il s’est enfin arrêté de neiger. Peut-être que cette journée n’est pas si pourrie que ça finalement.

Aube et crépuscule

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Jeu 22 Sep - 22:33
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Aube et Crépuscule



Tu marches depuis un petit temps, déjà. Tu passes souvent par le même endroit, un peu perdue. Il y a un bistrot, quelque part: un endroit où les gens boivent un liquide qu'Osvelt t'a interdit de goûter, et parlent et rigolent. Parfois, ton protecteur y allait: peut-être qu'il y est. Ou que tu pourras demander aux gens s'ils savent quelque chose.
Mais tu ne le trouves pas. Le village n'est pas grand, mais tout se ressemble, avec la neige. Alors, tu erres, ouvrant grand les yeux à la recherche du bâtiment. Tu as un peu de mal à marcher, à cause du tapis blanc, et tu manques plusieurs fois de tomber, mais tu ne te décourage pas. Tu es trop impatiente de le revoir: l'espoir brûle en toi sans s'amoindrir. Peut-être es-tu trop bête pour comprendre le peu de chances que tu as de le trouver ici, et pour comprendre la vanité de ton projet... peut-être est-ce parce que tu l'aimes, bien trop pour ne pas espérer à chaque ruelle.

Tu as froid. Tu manges un biscuit que tu as pris avec toi, parce que ton ventre a grogné: il t'en reste beaucoup, heureusement. Enfin... tu ignores qu'en vérité, il n'y en a pas assez du tout. Comment rentreras-tu à la maison, si tu ne trouves pas Papa, ou le monsieur de tout à l'heure? Tu ne te poses pas la question. Tu ne te rends pas compte que la maison est à deux jours de marche, et que tu n'as rien pour dormir: que tu pourrais bien mourir cette nuit, de froid...

Tu ne penses qu'à une chose: retrouver Papa. Mais... tu ne croises personne à qui demander. Les rues sont désertes, les gens sont occupés. Mais tu continues à marcher, pour trouver le bistrot...

Puis tu vois quelqu'un. Enfin! Ton cœur se gonfle de joie et, pleine d'espoir, tu vas vers lui.
Tu n'aimes pas parler, en général, mais tu n'as pas trop le choix.
Tu tires son vêtement pour attirer son attention et, de ta voix faible et douce, tu murmures:
 - ...sieur... avez vu... Papa? Il s'app.... svelt... médecin...
Tu sens quelque chose de chaud sur ta main qui a pris sa veste. Tu regardes...
Du sang.

Tu fais des yeux ronds, surprise. Il est blessé! Comme l'autre monsieur, dans la neige!
Inquiète, tu prends maladroitement de la neige, et la met contre la tâche. Tu te rappelles que Papa faisait ça, pour certaines blessures. Comme les bosses...
Est-ce que c'est bon ici aussi? Tu ne te poses pas la question, un peu paniquée. Tu ne penses même pas que, s'il y a le vêtement entre, la glace ne sert à rien.

Puis tu le regardes dans les yeux. Tu voulais lui dire d'aller chez un médecin, mais...
Tu restes muette. Qu'as-tu lu dans son regard? Tu sembles perturbée, comme si tu ne comprenais pas ce que tu lisais. Un mélange de différents sentiments... douleur, colère, tristesse, tous cachés derrière une chape de fausse indifférence.
Alors, tu le serres contre toi. Tu détestes voir les gens souffrir, tu espères chasser un peu de son chagrin...
Puis tu le relâches, et t'éloigne un peu, pour le regarder.
 - ... devriez... soins...
Tu aimerais bien lui montrer où aller, mais tu ne sais pas non plus. Papa pourrait s'en occuper, lui...
Tu te sens coupable. Tu aurais dû mieux regarder quand il soignait, pour retenir comment faire.
Quelque chose te reviens: tu arraches un morceau de ta robe, et t'apprêtes à faire un bandage autour de la plaie. Mais... il faut retrousser la manche, pour ça. Alors, tu fais mine de remonter la tienne. Tu n'en as pas vraiment, c'est pour que lui le fasse.
Cela, tu l'as retenu: Papa a insisté. Une plaie, il faut vite la protéger, sinon, ça peut devenir très grave...

© Halloween




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Sam 24 Sep - 19:24
Anonymous
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Lieu : Norvège.
Date : Octobre 18XX.
Partenaire : Flonne, une gamine.
Il grogne, qu’est-ce qu’on lui veut encore ? Pourtant la colère ne gonfle pas, seul l’incompréhension se lit sur son visage. Qu’est-ce qu’elle lui veut cette gamine ? Il ne s’énerve pourtant pas, relâchant son arme, qu’il s’était empressé de reprendre en sentant ce contact. Il la fixe sans un mot, c’est elle qui le dérange, à elle de s’expliquer. Elle tente alors de parler, sa voix se brisant face aux froids et déformant ses mots prononcés en norvégien. Ilknur hausse un sourcil face à cette phrase qu’il n’arrive pas à comprendre. Oh ce n’est pas qu’il ne connaît pas cette langue, il est persuadé d’avoir appris toutes les langues possibles et imaginables avec Central, seulement en plus d’avoir une mémoire sélective qui lui permet de ne pas retenir les choses inutiles, les mots hachés de la jeune fille n’existe pas pour lui dans tout ce qu’il a appris et n’étant pas du genre à faire des efforts pour les autres, même une petite fille seule, il ne cherche pas vraiment à comprendre non plus.

Il se fige pourtant lorsqu’il voit le sang sur ses mains. Et remerde. Est-ce qu’un jour le karma sera de son côté ? Est-ce qu’il aura un peu de chance ou pas ? Il hésite un court instant, la tuer ? Il soupire. Jamais il ne pourrait faire ça. Il la regarde alors faire, attraper de la neige puis la déposer sur la tâche de sang, tu vois les flocons rougirent et fondre doucement entre ses petites mains. Que fait-elle ? Tente-t-elle de l’aider ? De le soigner ? Un frisson parcoure le dos d’Ilknur face à cette petite qui tente d’aider un inconnu qui il le sait n’a pas une expression qui dirait “Viens, je suis gentil et câlin.” Et lorsqu’elle le prend dans ses bras, son esprit se déconnecte, ses mots se brisent dans sa gorge et ses gestes se figent. Pourquoi fait-elle ça ? Et pourquoi se sent-il comme ça ? Ses bras maigres contre son ventre, ce petit corps chaud contre le sien, cette étreinte qu’il n’a plus connu depuis son enfance, elle semble réveiller l’enfant, elle ramène les sourires, la naïveté et l’amour qu’il ressentait autrefois pour les autres sans raison, son envie de faire le bien qu’il a fini par abandonner pour se protéger, parce qu’il n’avait plus la force de le faire.

Elle fait briller la lumière enfermé au fond de son coeur.

Ce n’est pas mon sang.

Sa phrase est courte, ses mots sont la vérité pure. Parce que le norvégien n’est pas l’une des langues qu’il maîtrise le mieux, parce qu’il ne sait pas mentir, parce qu’il veut la faire fuir, ne plus voir ses yeux innocents posés sur lui, des yeux qu’il ne connaît que trop bien pour les avoir porter lui aussi, parce qu’il veut briser l’image qu’elle se fait de lui, parce qu’elle a su lire en lui en un instant et que ça lui prouve une fois de plus qu’il est loin d’avoir réussi à changer comme il l’aimerait, parce qu’elle lui rappelle les larmes qu’il a étouffé avec des grognements de rage. Elle n’a vu que l’enfant apeuré derrière le monstre et il ne le supporte pas.

Tu devrais plutôt t’inquiéter pour toi gamine.

Il ouvre alors son blouson un bouton à la fois, son esprit hurlant qu’il créverait encore plus de froid après ça, mais que peut-il y faire ? Cette gamine a essayé de l’aider, il doit lui rendre la pareille, même s’il finit par trembloter, les oreilles rougies et le nez coulant. Ce n’est pas comme s’il pouvait tomber malade ou mourir du froid après tout. Il dépose alors son blouson sur les épaules de la jeune fille, posant un genoux dans la neige pour refermer les boutons. Il est trop long et traîne un peu dans la neige, mais ça lui est égal.

Tu voulais quelque chose ?

À part l’émouvoir ?

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Lun 3 Oct - 0:51
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Aube et Crépuscule



L'homme ne comprend pas tes frêles phrases. Parle-t-il seulement ta langue? En vérité… cela importe peu. Tu n'aimes pas les mots: ils peuvent cacher trop de choses, être trop mal compris. Décrire des sentiments est comme décrire une couleur: absurde, impossible. Tu ne le penses sans doute pas en ces termes, avec tant de certitude, mais… tu le ressens.
C'est pour cela que tu préfères les actes…
Comme cette étreinte.

Si j'avais su que tu allais faire cela, je t'en aurais dissuadée: tout en cet homme me poussait à la méfiance, à la crainte. Mais…
Il ne te repousse pas, ne te frappe pas. Il reste pétrifié, comme s'il avait oublié la chaleur humaine et la retrouvait brusquement. Alors que je veux fuir les orties piquantes, tu les caresses doucement… Tu sais naturellement comment faire pour qu'elle ne veuille pas faire mal, pour endormir le mauvais en elle. Et cette plante douloureuse, toi seule, finalement, pourra en découvrir les mille vertus…

Toi aussi, tu as aimé d'être serrée contre lui. Ta solitude s'est un peu dissipée, son corps chaud a dégelé ton cœur angoissé. Il t'a rappelé Papa, aussi… mais en plus maladroit. Et puis, tu espères avoir pu un peu le soulager, lui aussi: malgré ta vision trouble, tu vois son visage se transformer. En bien, ou en mal? Tu ne peux le deviner.
 - Ce n’est pas mon sang.
Tu restes figée un instant, surprise. Cette phrase… tu l'as déjà entendue. C'était Papa qui disait cela, quand tu t'inquiétais de le voir couvert du liquide vermeil. Mais c'était celui de ses patients…
Tu ne fais pas le lien avec le macabre spectacle de tout à l'heure. Tu n'y penses déjà plus, prise par l'instant présent. Tu le fixes avec admiration, et souffle:
 - …Médecin?
 - Tu devrais plutôt t’inquiéter pour toi gamine.
Tu baisses les yeux à ces mots, attristée. Tu le sais bien, que c'est dangereux. Il n'y a pas Papa pour te protéger, et tu as souvent été maltraitée dans les villes. Mais tu ne peux pas t'empêcher de penser que les gens seront gentils ici, cette fois. Tu es trop optimiste…
Et puis, tu dois trouver Papa. Qu'importe le risque, ce que tu pourrais subir… Aucune blessure ne serait pire que ce grand vide en toi, qui te dévore. Qui fane ton sourire, et fait pleurer tes yeux…

Tu sens quelque chose se poser sur toi. Tu relèves la tête, surprise: le grand homme te donne sa veste. Il se met aussi à genoux, à ta hauteur, et ferme doucement les boutons.
Une tendre chaleur t'envahit, berçant ta peau gelée et ton âme chagrine. Cet attention, cet amour, après ces semaines entières de solitude que même ma présence ne pouvait réellement combler, font naître des larmes dans tes yeux. Cette profonde gratitude se mêle alors à ton angoisse, ton désespoir… ton envie de revoir Papa. Il te manque, terriblement, vitalement: et à prendre soin de toi comme Papa le faisait, l'homme te rappelait cruellement son absence.
- Tu voulais quelque chose?
Tu n'arrives pas à parler, la gorge nouée. Mais tu ne veux pas l'inquiéter, alors tu caches tes larmes. A la place, tu t'accroupis, et dessine dans la neige avec ton doigt. Un rond… Un serpent… une pointe vers le bas, comme les deux ailes d'un oiseaux… un peigne avec trois piques… Et puis… Et puis…
Tu hésites. Tu as oublié… Papa t'avait pourtant bien appris à dessiner ça! "C'est mon prénom, en écriture", avait-il dit: c'était comme un dessin de lui. Tu ne sais ni lire, ni écrire: ta vision brouillée t'empêche de voir les caractères.
Après le peigne… "Tombé dans un trou… le serpent… veut voler. Le fond est salle comme un peigne… et…" Tu te concentres fort. Tu essayes de revoir Papa quand il t'explique la petite histoire pour la centième fois, d'imaginer sa voix.
La… "La pente est trop forte"…
Oui! Une barre en bas pour le sol, une vers le haut pour le mur. Et puis… la fin est bonne, sinon, ce serait triste… "quelqu'un met un bois en haut… avec une corde, pour qu'il monte!"
Tu traces le bois horizontal, et la corde qui va vers le bas.
Tu te lèves, et montre le dessin. Puis, pour être sûre qu'il comprenne que tu parles de Papa, tu lèves la main vers le haut, pour montrer qu'il est grand.
Finalement, faire tout cela t'a consolé. Alors, tu arrives à murmurer:
 - …avez-vu… Papa…?...
Et, toujours aussi bête… tu espères. Ils sont tous les deux médecins… alors, tu penses que forcément, ils sont liés. Tu ne te rends pas compte que l'homme est très foncé de peau, qu'il ne vient pas d'ici: tu ne vois que sa gentillesse, son métier, et tu penses qu'il sait tout, comme Papa.

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Ven 28 Oct - 14:04
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Lieu : Norvège.
Date : Octobre 18XX.
Partenaire : Flonne, une gamine.
Il grince des dents, il n’aime pas ça, il ne supporte pas cette sensation. Cette humanité qu’il tente vainement de faire disparaître et qui aujourd’hui s’amuse à le contrôler. Cette partie de lui est douloureuse, elle lui rappelle ce qu’il a été, ses espoirs détruits, il voudrait la briser, cette gentillesse. Il aurait voulu que tuer Rayn suffise à la faire disparaître, mais elle est toujours là, lui rappelant jour après jour qu’il n’est qu’un imposteur, que sa haine n’est que de l’amour, que son allure de monstre n’est qu’une armure qui peut être brisé d’une étreinte, d’un sourire et il se hait d’être si faible, de laisser le monde éveiller son bon côté si facilement. Il les voit, les larmes de cette gamine dans ces yeux, mais il ne dit rien, se contentant de réprimer cette envie soudaine de la réconforter.

Elle écrit à même la neige ce qu’elle tente de lui expliquer, des lettres. Un mot. Osvelt. Il essaye de comprendre, mais il ne connaît pas ce mot, peut-être l’a-t-il oublié avec le temps.

…avez-vu… Papa…?...

Il se fige. Papa. Ce n’est pas qu’un mot, c’est un nom. Celui de son père qu’elle cherche. Les yeux d’Ilknur s’ouvrent et il espère durant un long moment que l’homme qu’il a tué plus tôt n’est pas son père, qu’il n’est pas la seule personne que cette petite avait pour survivre. La culpabilité, elle revient le torturer, tordant son coeur, c’est impossible, la vie n’est pas une telle chienne avec lui, si ? Il reprend son calme, fixant ses yeux dans ceux plein d’espoir de cette gamine.

Je ne suis pas d’ici, je ne connais aucun Osvelt.

Et il essaye douloureusement de se souvenir du nom de sa victime, de cet allié de l’ordre qu’il vient de tuer, il cherche nerveusement avant qu’enfin son identité lui revienne. Rien à voir avec Osvelt, rien avoir avec le père de cette gamine perdue. Doit-il lui proposer son aide ? Est-ce une bonne idée de la laisser seule dans cette ville, même alors qu’il lui a offert son blouson pour qu’elle ne souffre plus du froid. Il a autre chose à faire, comme fuir le froid de ce pays par exemple, rentrer pour expliquer que sa mission a été une réussite, qu’il a bien assassiné la cible demandée, pourtant il était incapable de bouger. Foutu humanité. Il lui attrapa alors la main, essayant de contrôler sa force pour ne pas la blesser pour l’amener là où il savait qu’il obtiendrait des informations : un bar. Il n’avait jamais aimé boire et encore moins entrer dans ce genre d’endroits remplit d’humain alcoolisé se sentant plus puissant qu’ils ne le sont en réalité.

Restes ici et surtout ne parles à personne …

Il ne pouvait tout de même pas emmener une enfant dans un bar, surtout lorsqu’il savait qu’il y avait de grande chance pour qu’il s’énerve plutôt violemment contre les idiots s’y trouvant. Il n’était pas patient et ce n’était pas son envie de protéger cette gamine qui changera ça. Il entra ensuite dans le bar, poussant la porte dans un soupir avant de relever les yeux vers les clients et le barman qui le fixèrent comme une nuisance. Il était étranger et ça se voyait clairement à son visage et qui pouvait apprécier un étranger ? Surtout lorsque celui-ci semblait aussi aimable.

Je suis à la recherche d’un certain Osvelt, j’ai entendu dire qu’il était médecin.

Rester poli et calme, il essayait tant bien que mal de l’être, mais ces regards l’énervaient plus que tout. Il aurait voulu montrer à ses vermines qu’il pouvait très bien les briser avec deux doigts si l’envie lui prenait, mais il se retient avant de s’approcher du bar.

J’ai une gamine avec moi qui a besoin de le voir.

Le visage du barman se fit moins méfiant alors qu’il reposait le verre qu’il était en train d’essuyer avant de soupirer. Ce qu’il avait à dire était sûrement désagréable et il cherchait ses mots pour l’expliquer sans provoquer de la colère chez Ilknur qui semblait être aussi irritable qu’un vieil alcoolique.

“Il a disparu depuis des semaines, on a aucune nouvelle. Désolé pour votre fille, mais il va falloir trouver un autre médecin.”

Ilknur grogna, ignorant le fait que cet homme croyait que la gamine était la sienne, puisque cela avait sûrement été la raison pour laquelle il lui avait dit. S’il ne trouvait pas le père de cette fille, jamais il ne pourrait retrouver un pays chaud où récupérer la moindre sensation dans ses orteils.

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Sam 5 Nov - 14:04
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Ta question semble troubler l'homme. Finalement, il te répond:
 - Je ne suis pas d’ici, je ne connais aucun Osvelt.
Tu hoches la tête, la gorge nouée, les épaules affaissées. Tu es bête, petit ange… Tu espères avec tant de force, sans comprendre que la déception n'en sera que plus cruelle. Jamais tu n'apprends la leçon, mais jamais tu ne te brises non plus: tu oublies si vite les échecs, qu'ils ne peuvent s'accumuler sur ton cœur pour le faire sombrer dans le désespoir.
Du moins… pour les petites choses. Mais la perte de ta mère, le chagrin que tu avais ressenti pendant des années entières, malgré l'amour de Papa, reste gravé dans ton âme. Et tu ne veux plus vivre cela. Tu ne veux pas qu'il ne soit plus là. Ce vide dans ton cœur, incomblable, dans lequel meurt les sourires que mes cabrioles les plus folles ne peuvent sauver. Ces souvenirs qui te hantent, ce bonheur passé qui devient chagrin, qui fait couler des perles sur tes joues pâles et brisent le peu de sommeil que tu trouves. Et surtout, la peur, pour la personne qui n'est plus là. Que devient-elle? Va-t-elle bien? Pourquoi ne peut-elle revenir? Ne t'aime-t-elle plus?
C'est là ton grand défaut: tu ne supportes pas d'être loin de ceux que tu aimes, ou qu'ils te rejettent.

Tu serres la veste contre toi, comme pour te protéger du malheur. Que faire? Où chercher?
Mais l'homme répond à ta question: il te prend la main fermement, une main chaude grâce aux gants qui les couvrent, et marche. Tu le suis sans le lâcher, heureuse de ne plus être seule -je fais comme parti de toi, après tout, aussi perdu et ignorant.
Il t'emmène jusqu'à un de ces endroits que t'a interdit Papa, qui sent mauvais et duquel un boucan infernal s'échappe.
 - Restes ici et surtout ne parles à personne.
Tu hoches la tête. Tu n'aimes pas le voir partir; même quand Papa le faisait, tu n'aimais pas cela. Mais tu comprends que c'est nécessaire, et puis, Papa revenait toujours.
Alors, tu attends, sagement. Pour combien de temps…? Tu as la mauvaise manie d'oublier les interdictions et de t'en aller -puis de te prendre un sacré savon de Papa.

Mais… tu n'as même pas le temps d'oublier. Un groupe d'adultes sort de la maison, et te voit.
 - Hé, min… migngo… ne! T'as – une drôul… Drôle de tièt…

Tu baisses les yeux, gênée. Tu ne comprends pas ce qu'il dit, et il ne sent pas bon. Et puis, tu ne dois pas parler, le monsieur te l'a dit.
Et même si ce n'est pas bien… Qu'il ne faut pas avoir peur des gens sans les connaître… Tu aimerais qu'il parte. Il y a quelque chose qui t'angoisse, chez lui, tu as envie de t'éloigner.
- Hey. Hey! J't'he… palr! T'es un v'tit monslre, t -toi, na? C'te cleur… de chfeu… pis t'a des yeux d'démon!
Il s'approche, avec des gestes bizarres, et approche son visage du tiens. Il a l'air en colère. Derrière, les trois autres rient, mais pas comme s'ils étaient heureux. C'est gras… Effrayant…

"Yeux de démon". Cela, tu l'as compris. Quand quelqu'un dit ça…
Crachats. Bousculades. Douleur.

Tu commences à avoir peur, et à trembler. Le mur derrière toi t'empêche de bouger, tu ne peux que fuir son regard, pour cacher tes yeux rouges, et essayer de ne pas respirer à cause de l'odeur.
Et prier pour que le monsieur revienne vite…

Mais je ne compte pas l'attendre. Je monte sur ton épaule, et feule.
- WHO, LE DIABLOQUIN!
Un autre type surgit, et essaye de m'attraper.
J'évite, mais les autres attaquent à leur tour. Et je fonce entre leurs jambes, esquivant les mains et les coups de pied, mordant et griffant la chaire que je peux atteindre. Ils hurlent de douleur, tombent, deviennent enragés, frappent plus fort et plus chaotiquement.
Tu veux me prendre pour me protéger, mais le meneur te plaque contre le mur froid avec son bras.
- PUTAIN! DIS A TON MONSTRE D'ARRETER, SALOPE!

Tu es terrifiée. Tes lèvres tremblent, des larmes perlent à tes yeux de braises, tu n'arrives qu'à chuchoter
 - Arrêtez… S'il-vous-plait… Laissez-le…
Je ne comprends pas vos mots: je vois juste qu'il te tient à sa merci, et ton regard angoissé qui me suit… et les larmes.
Je m'immobile, ne sachant que faire; et ils m'attrapent. Et je ne peux plus rien faire, enfermer dans une poigne de fer, impuissant.
- Pétasse. On va t'refaire ta sale gueule de monstre!
Et son poing fuse.

Tu es à terre. Le sang coule de ta joue, se mêle à la neige, la fait fondre. Tu sanglotes, recroquevillée, attendant que tout finisse. Murmurant un nom, encore et encore, pour te donner de la force, de l'espoir. "Papa… Papa… Papa…".
Et ils frappent, ensemble, multipliant les hématomes, les plaies, le sang qui coule, ta douleur…

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Lun 14 Nov - 19:56
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Lieu : Norvège.
Date : Octobre 18XX.
Partenaire : Flonne, une gamine.
Il avait remercié le barman, laissant un billet sur le bar avant de quitter l’endroit. Il gardait toujours un peu d’argent sur lui, si jamais l’envie lui prenait d’obtenir des informations autrement que par la violence. Il lui arrivait très peu souvent de le dépenser d’ailleurs. Il grogna une dernière fois alors que la morsure du froid lui brûlait de nouveau la peau. Il crevait de froid maintenant qu’il n’avait plus son blouson, mais peu importe non ? Cette gamine en avait certainement bien plus besoin que lui. En parlant d’elle. Il regarda aux alentours et ne la trouvant pas, l’inquiétude grimpa en lui ainsi que la colère. Où avait-elle disparu ? Pourquoi n’avait-elle pas écouté ? Il allait devoir la retrouver maintenant. Un cri pourtant lui fait accélérer le pas, dans cette petite ruelle près du bar,  la scène qu’il a sous les yeux le rend dingue. Ses poings se serrent par automatisme. Il va les tuer et sans remords.

Son poing frappe le mur le plus proche alertant les hommes saouls qui s’en prennent à la petite. Il n’entend pas leurs mots, leurs insultes et leurs “Casse toi, c’est pas tes affaires” qui essayent d’être menaçant. Ils ne savent pas ce qu’est une vraie menace. Une menace silencieuse qui s’accompagnent d’une douleur monstrueuse. Ils ne savent pas qui est le véritable monstre dans cette ruelle. Ils ne savent rien ces sales chiens ! Ilknur sert le morceaux de mur qu’il a arraché en le frappant de toute sa force avant de l’envoyer sur l’un d’eux qui se le prend dans le torse. Un bruit de craquement se fait attendre et ils comprennent. Ils comprennent que toucher à cette gamine était une très mauvaise idée.

Je vais vous massacrer bande de pourritures.

Son visage s’éclaire d’un sourire, ce sourire monstrueux, celui qu’il porte lorsqu’il se bat, parce qu’il aime se battre, il aime blesser, il aime faire souffrir les gens comme eux, les déchets dans leur genre et que s’il avait été seul, s’il n’avait pas peur de traumatiser cette petite, il les aurait probablement tué avec un grand plaisir. Les deux tentent de s’excuser, de trouver des excuses pour éviter de subir le même sort de leur ami gémissant sur le sol. Ils se sont senti puissant en s’en prenant à une enfant ? Ils vont comprendre à quel point ils sont faibles. Ilknur s’avance alors dans le cul-de-sac, ses pas faisant crisser la neige, les deux hommes sortent alors deux couteaux et face à cette menace le sourire d’Ilknur ne fait que s'agrandir. Ils ne savent vraiment pas. Un pas de plus et le plus courageux des deux se jette sur lui. Le semi ne bouge pas, le regardant seulement tenter de lui enfoncer la lame dans l’oeil. Il ne bouge que lorsque la lame en vient presque à le toucher, la stoppant de la paume, laissant l’arme s’enfoncer dans sa main comme si ce n’était rien, comme si ce n’était qu’une égratignure. Ses doigts s’accrochent alors à la main qui vient de le blesser, brisant ses doigts.

Tu espères me faire mal avec ton cure-dents ?

Il le balance alors dans le mur le plus proche afin de l'assommer et peut-être même lui briser quelques os. Il s’en fout au fond, il ne se retient que pour la gamine. Le troisième et dernier, le meneur de cette bande de cons selon toi, attrape alors la gamine contre lui, plaquant la lame contre sa gorge. Celui-là tu reviendras le tuer et pas gentiment, pas aujourd’hui, pas demain, mais un jour tu reviendras venger ce geste.

“Approche encore et je lui tranche la gorge.”

Tu ne souris plus Ilknur, plus du tout, tu sors alors ton arme afin de la pointer dans sa direction. Tu sais viser, très bien même, tu pourrais le tuer avant même qu’il ne bouge un doigt, il ne sait pas, pourtant il a peur, très peur, tu peux le voir dans ses yeux.

Ca serait con de tuer ta seule carte de sortie, libère la et je te laisse en vie sinon je te tire dans l’épaule avant de te torturer jusqu’à ce que tu me supplies de t’achever.

Tu ne plaisantes pas. Il n’a pas vraiment le choix. C’est alors qu’il se met à bouger, tenant fermement la petite contre lui. Il a fait le bon choix. Il passe à tes côtés tenant toujours la petite et sa lame tremblante qui lui écorche légèrement la peau. Rien que pour ça, tu lui briseras les membres un à un. Une fois au bout de la rue, il relâche la jeune demoiselle, la lançant dans ta direction. Tu accours alors pour la récupérer contre toi, espérant seulement qu’elle n'ait pas été effrayé par cette vision de toi. Par le monstre qui vit en toi. Ce monstre  que tu as créé et chéris durant des années. Tu baisses alors ton visage vers la petite contre toi, ton visage s'adoucissant presque instantanément.

Tu vas bien ?

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Sam 19 Nov - 17:18
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J'ai déjà vécu ça tant de fois. Ma faiblesse, mon impuissance à te protéger, et te voir souffrir...
Si seulement je pouvais prendre ta douleur! Si seulement j'étais plus grand, plus fort...
Je me débats de toute mon énergie, de toute ma rage, en vain. Je ne peux que les voir frapper, ricaner...

Un grand bruit les fait stopper. Alors, ils se retournent, pour voir ce que c'est.
Tu hésites un moment. Tu as envie de savoir, de lever les yeux, mais... tu dois te faire toute petite, ne plus bouger, pour qu'ils t'oublient. Tu as peur d'attirer l'attention en bougeant, et que tout recommence. Si tu gardes la tête entre tes bras, que tu ne fais rien, ils repartiront. Ils repartent toujours, après un moment. Il faut juste attendre... Supporter, et espérer que ça finisse vite...

Ils crient, insultent, menacent. Ce n'est pas adressé à toi, tu le comprends.
Tu te surprends à être soulagée: ils ne te frapperont plus toi. Alors, tu culpabilises, tu t'en veux. Tu dois aider cette personne!
Tu relèves la tête, prête à protéger le nouveau-venu, à interposer ton corps déjà meurtri. Alors...

Tu le vois.
Ton visage s'éclaire. L'espoir revient: il va faire comme Papa! Il va menacer d'appeler la police, et ils vont décamper. Puis il te serrera, te soignera, se fâchera parce que tu t'es éloignée, puis te consolera et te dira de faire attention. Et tout ira mieux...
 - Je vais vous massacrer bande de pourritures.
Tu ouvres les yeux, surprise. Tu as déjà entendu ces mots, tu les connais presque. Ça veut dire qu'on veut faire du mal...
Et le monsieur sourit. Un rictus que portent parfois ceux qui veulent te frapper. Les autres ont peur, ils s'excusent, ils disent qu'ils ne le feront plus. Alors... il faut les laisser partir, non? Papa disait toujours que répondre à la violence par la violence, au mal par le mal, ce n'est pas bien, ça ne fait qu'aggraver les choses. Il faut les gronder, leur expliquer pourquoi il ne faut pas frapper les gens. Pas besoin de faire encore mal, qu'il y ait encore des coups, de la haine...

Mais ils prennent quelque chose... des couteaux! C'est dangereux, quelqu'un t'a déjà fait mal avec, une fois. Alors, ignorant la douleur, tu essayes de te lever, maladroitement, péniblement. Le monsieur ne sait pas que ça fait mal, il n'a pas l'air inquiet.
Tu veux te précipiter, empêcher l'agresseur de frapper...

Mais trop tard. Tu te figes, ton cœur rate un battement. Un cri s'étouffe dans ta gorge.
L'arme a coupée sa main.
Tu portes tes mains à ta bouche, horrifiée. Il... il doit avoir si mal! C'est ta faute... Ta faute, s'il est blessé! Si tu ne l'avais pas rencontré... si tu n'avais pas été si étrange... si tu ne t'étais pas fait haïr par ces gens...
Tu veux courir vers lui, mais tu ne peux que tituber. La tête te tourne, tu manques de tomber.
 - Tu espères me faire mal avec ton cure-dents ?
Tu vois l'homme au couteau projeté contre le mur. Il s'écroule, grimaçant de douleur. Tu n'as pas compris ce qu'il s'est passé, mais... tu as mal pour lui. Pourquoi tout le monde doit être blessé...?

Mais celui qui t'a parlé avant, va vers toi. Tu essayes de reculer, mais tu es trop lente: il te saisit, et met son couteau contre ta gorge.
Tu n'oses plus bouger, terrifiée. Papa t'a dit qu'il fallait faire attention à la gorge, que c'était important... qu'on pouvait mourir.
Tu fermes le yeux. Tu as peur... tu ne veux pas disparaître... tu veux voir Papa...
Tes lèvres tremblent, tu murmures de prières, tout bas...
Tu ne veux plus voir, plus entendre. Tu ne comprends pas pourquoi tout cela arrive, pourquoi il faut que tout le monde souffre. Qu'as-tu fait de mal? Comment aurais-tu pu éviter cela? "Aimer est la solution", dit Papa... Tu ne l'as pas assez fait? C'est vrai... Tu as eu peur d'eux. Tu ne leur as pas répondu... Tu aurais peut-être dû le faire, même si le monsieur t'avait dit de ne pas parler. Ce n'était pas gentil de ne pas leur répondre. Tu n'aimes pas quand Papa ne le fait pas...

L'homme bouge, alors tu le suis, toujours en fermant fort les yeux, et en demandant à Dieu que tout s'arrange. Puis tu sens une griffure contre ta joue; tu frémis de peur. Seigneur... faites que tout aille bien, qu'il n'y ait plus de souffrance, prenez pitié...
Pitié... pitié... pitié... pitié... pitié...
Pitié... pitié... pitié... pitié... pitié...

Tu es poussée brutalement. Tu ouvres brusquement les yeux, sous la surprise. Tes jambes essayent de freiner, mais tes pieds glissent. Tu tends tes mains pour te rattraper, craignant déjà la douleur, plus forte encore à cause de tes blessures...




Mais il te rattrape.
 - Tu vas bien ?
Ses yeux se plongent dans les tiens.
Ses yeux étranges... Avec cette douceur, tout au fond...
 - Par...
Ta gorge est nouée. Tu as été trop secouée, trop effrayée, trop angoissée, trop...
 - Pardon... Je...
Tu n'arrives plus à parler. Ton cœur te fait mal, bouleversé, rempli de tous ces sentiments, tristesse, horreur, crainte, angoisse...
Et, éclatant en larmes, tu te réfugies dans ses bras. Tu colles ton visage contre sa veste, et tu gémis, secouée par les sanglots.

Parce que tu as mal. Parce que tu as été terrifiée.

Parce que tu penses que c'est ta faute. Que tu as été méchante.

Parce que Papa n'est plus là. Qu'il te manque, horriblement. Que tu as peur de ne plus jamais le revoir. Que tu l'aimes si fort, et qu'il n'est plus là.
 - Papa... Papa! Papa!
Tu veux qu'il entende, que le vent porte tes suppliques jusqu'à son cœur, qu'il revienne, qu'il ne t'abandonne pas...
Et tu pleures, déversant le chagrin qui s'accumule depuis si longtemps, libérant l'angoisse qui te tord l'esprit...

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Dim 20 Nov - 12:17
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Lieu : Norvège.
Date : Octobre 18XX.
Partenaire : Flonne, une gamine.
Il ne sourit pas Ilknur, il est bien trop énervé pour le faire. Pourquoi est-ce que ces cons s’en sont pris à une gamine ? Il ne comprend pas, ça l’agace et en même temps ça lui rappelle des jours plus difficiles, quand il était si petit que les adultes ne pouvaient que le regarder de haut, quand il était si faible que les abrutis dans leurs genres pouvaient le briser d’un coup. Il a bien changé, mais n’a pas oublié la cruauté des adultes, des autres enfants aussi parfois, le monde est cruel il a appris à vivre avec, c’est ce qui l’a transformé, ce qui a fait disparaître la lumière en lui. Pourtant il ne veut pas que celle de la gamine soit soufflé, il ne veut pas qu’elle abandonne comme il l’a fait, il ne veut pas qu’elle se transforme en monstre elle aussi.

Elle s’excuse. Surpris, il ne sait pas quoi dire. Pourquoi ? Pourquoi s’excuse-t-elle ? Il se souvient de ses mots. Rester là et ne pas parler. Peut-elle réellement être aussi détachée du monde qui l’entoure ? Est-elle réellement aussi perdue qu’il l’a été ? La violence, la cruauté, elle ne les voit sûrement pas, imaginant que tout ce qui arrive est de sa faute. Ça fait écho dans ses souvenirs alors que son cœur se serre. Pourquoi avait-il dû la croiser ? Pourquoi est-ce qu’elle faisait battre son cœur endormi ? Pourquoi est-ce qu’il souriait comme ça ?

Ce n’est pas ta faute, tu as fait exactement ce qu’il fallait.

Pourquoi est-ce qu’il est si gentil avec elle ? Ça le dégoutte et pourtant ça lui fait tellement de bien, de se retrouver, de pouvoir être humain. Il a cru se perdre dans le monstre qui vit en lui, qu’il est devenu, mais aujourd’hui il le sent, la lumière s’allume au contact de cette gamine, au contact de cette pureté enfantine qui réveille l’enfant endormi en lui, l’enfant qui aurait protégé les autres peu importe ce qui aurait pu lui arriver. L’enfant qui aimait tendrement. Lorsqu’elle se met soudain à pleurer, le turc se crispe, prêt à paniquer face à cette vision. Est-ce que c’est sa faute ? Comment est-ce qu’on console un gosse ? Sérieusement il n’en sait rien et il a soudain peur de mal faire, d’empirer la situation, mais lorsqu’elle se blottit contre lui, son inquiétude disparaît, laissant place à une douce chaleur qui emplit sa poitrine.

Il passe alors un bras sous ses jambes, l’autre dans son dos avant de se relever pour la prendre dans ses bras et la serrer avec douceur contre lui. C’est de ça dont elle a besoin, d’affection, même si elle souhaitait quelqu’un d’autre, même alors qu’elle appelle son père aussi fort qu’elle le peut. Il n’est pas son père, mais puisque celui-ci n’est pas là, c’est à lui de le faire. Il la sert un instant avant de commencer à avancer, c’est qu’il fait froid dehors et que les blessures de la gamine, même si elles n’ont pas l’air grave, pourrait s’avérer dangereuse pour une enfant aussi faible. C’est qu’il ne saurait plus vraiment dire si une blessure est critique ou non pour un humain, la plaie de sa main commence déjà à cicatriser après tout. Il entre alors dans l’auberge du village, demandant une chambre et de quoi soigner la gamine avant de déposer un billet sur le bar et de récupérer la clé ainsi que la trousse de soin donnée par l’aubergiste. Il la dépose alors sur le lit avec douceur, ne se détachant d’elle que très lentement par peur que ses pleurs ne s’accentuent s’il s’éloigne brusquement. Ilknur s’assoit alors sur la chaise à côté du lit, ouvrant la trousse de secours avant de remarquer qu’il ne sait toujours pas le nom de cette enfant pour qui il a déjà trop fait.

Comment tu t’appelles gamine ?

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Jeu 24 Nov - 0:56
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Farewell - Atonement
Tes pleurs durent, encore, et encore.  Tu étouffais, depuis des mois! La surprise, l'ennui, la colère, la solitude, l'inquiétude, le doute, le trouble, la peur, l'angoisse, les craintes, le chagrin, l'espoir, la confusion, la terreur, la souffrance, le désespoir…
Ton âme, d'habitude si légère, torturée de questions douloureuses…
Ton cœur, d'habitude si joyeux, enserré dans un étau glacial…
Ce vide, qui t'aspire toute vitalité, te fait suffoquer, t'emplit de désespoir…

Puis ce monsieur, qui est arrivé.
Avec cette lueur dans les yeux, tout au fond.
Qui a chassé le malheur, qui t'a aidé, qui te prend dans ses bras.
Il accepte ton chagrin, t'enveloppe de douceur, malgré son corps de géant. Il te serre, te protège.
Il te réchauffe, te parle.

Et cette chaleur te fait sentir le froid, qui frigorifie ton cœur depuis si longtemps, petit à petit…
Et la glace fond, se brise en mille éclats qui te déchirent, te font pleurer, déverser ces terreurs en torrent de larmes. Tu parles si peu, mais tu ressens si fort! Cet étau implacable, seuls les sanglots les plus forts pourront le briser… Te laissant suspendue, perdue, livrée à ton chagrin qui éclate violemment.

Il te dit que tu n'as rien fait de mal… mais c'est faux! Sinon, Papa… Papa serait revenu. Peu importe son métier, peu importe tout, il serait revenu. Il en a eu assez… assez que tu n'obéisses jamais. Que tu oublies tout. Que tu sois si bête, si bizarre, si dissipée. Alors, il est parti… Tu le sais, depuis des semaines déjà, tu le penses, de plus en plus fort, du doute à l'angoisse, et à la certitude... Toutes les nuits, tous les soirs, tous les matins!
Il t'a laissé seule, pour te punir, parce que tu as été méchante. Comme maman… c'est ce qu'ils ont dit, que c'était de ta faute, parce que tu as les yeux rouges.
Tu ne mérites pas des gens gentils… Tu dois être seule… Seule… Seule…
Il ne t'aime plus, Papa est parti… Pour toujours.

Tu es soulevée, par le monsieur. Lui aussi, il va partir. Parce que… tu es trop bête, tu ne mérites rien…
Peut-être que tu mérites d'être frappée. Si seulement… si seulement être assez punie pouvait le faire revenir… Le revoir, juste un moment…

Puis tu es sur un lit. Il recule, ne te tient plus. Et d'un coup, tu as froid…
Je me roule contre toi, mais ça ne sert à rien. Je suis toi… tu es moi… nous sommes seuls. Seul.
Du coin de l'œil, tu vois la trousse. Le monsieur qui prend de quoi soigner les gens.
Comme Papa le faisait…
Papa que tu ne verras plus…

Tu restes immobile, sur le lit. Comme une poupée brisée, sans fils. Ton espoir de le retrouver a disparu. Plus jamais... Tu ne l'entendras...
 - Comment tu t’appelles gamine ?
Tu ne veux plus parler. Tu ne veux plus qu'il soit gentil, qu'il prenne soin de toi. Tu ne veux plus aimer, être aimée. Parce que tu ne le mérites pas… Parce que quand ça finit, ça fait trop mal, comme si tu mourrais… Comme si tout était vide, froid, triste. Et ça finira…
Tu baisses les yeux. Tes lèvres restent closes. "Pars". "Reste". "Arrête". "Parle encore". "Câline-moi". "Va-t'en". Tu ne sais plus ce que tu veux, te brûler avant de retourner dans le froid, ou ne plus jamais avoir chaud.
Il te touche, soigne tes blessures. Ça pique, mais tu ne réagis pas, immobile, silencieuse.
Et le temps passe. Où tu ne penses plus… Espérant fuir la douleur.

Puis il se lève. Tu ne sais pas pourquoi.
Et tu te jettes contre lui, renversant tout.
 - Reste!
Tu le serres de toute tes forces, pour qu'il ne parte pas.
Tu as agi brusquement, sous une impulsion, une pensée: s'il part, tu ne le supporteras pas.

Tu ne veux pas être seule, dans ce froid. Tu ne veux pas! C'est trop horrible, trop triste! Plus jamais! Jamais! Jamais!
"Je m'appelle Flonne!". "Je serai gentille, obéissante!". "J'essayerai de ne plus être bête!".
Tu veux dire toutes ces choses, mais ta gorge est trop serrée. Tu t'agrippes, décidée à ne pas le lâcher, quoi qu'il arrive, quoi qu'il fasse. Tu as honte, tu entends Papa dire qu'il ne faut pas s'imposer aux gens, mais tu n'as pas le choix. Il ne peut pas partir…
Tu ne peux pas être seule.
 - Vær så snill… Avec moi… Je… Discrète ...
Pitié!

Spoiler:

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Sam 10 Déc - 11:52
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Lieu : Norvège.
Date : Octobre 18XX.
Partenaire : Flonne, une gamine.
Ilknur se concentre comme jamais il ne l'a fait, parce qu'il a peur, peur de la blesser, peur qu'elle souffre à cause de ses soins. Il n'est pas un homme qui soigne, pas un homme qui réconforte ou qui protège. Il détruit. Il tue. Il brise. Et il aime ça. Voilà l'homme qu'il est. Alors il a peur parce que cette fois-ci il essaye d'être différent, il essaye de se reconstruire, mais ses mains sont trop grandes, ses doigts pas assez agile avec le froid qui rend si froid. Il commence par son visage, désinfectant les quelques égratignures qui saignent, ce sang, ces blessures, ça l'énerve, ses mâchoires se crispent et ses yeux se plissent. Il regrette, il regrette énormément de ne pas avoir pu les tuer ou au moins avoir pu les massacrer comme il se doit. Oh il ne s'imagine pas mieux qu'eux après tout il a tué une innocente par vengeance, seulement pour atteindre son frère et par égoïsme, non il n'est pas mieux qu'eux, mais il n'irait pas demander pardon si un jour quelqu'un vient le chercher au sujet d'Ophelia. Si jamais on venait à le tuer pour venger cette gamine, il ne pourrait pas dire qu'il n'est pas le méchant de l'histoire.

Elle ne répond pas à sa question. Il n'insiste pas, sachant qu'elle n'est pas vraiment en état. Reposant le coton sur la table de nuit, il attrape un tissu propre dans la trousse de secours avant de se lever afin d'aller l'humidifier pour retirer les quelques résidus de sang qui tâche toujours la peau pâle de la jeune fille. Il se retourne et avant même qu'il n'est pu faire un pas, il sent le poids de la gamine contre lui. Il se fige à ce contact, ses mains relâchant ce qu'il tenait entre ses mains. Elle cri, aussi fort qu'elle le peut, le supplier de rester avec elle, de ne pas partir comme l'a fait son père. Les pensées d'Ilknur vont trop vite. Peut-il réellement garder une gamine à ses côtés ? Il n'est pas son frère qui a élevé son apprentie, il n'est pas un bookman qui peut sauver une gamine puis en faire son élève. Ilknur est un monstre, un monstre qui tue, torture, détruit. Il n'est pas une ombre qui peut enseigner dans la neutralité, il est une lumière trop chaude, une lumière qui brûle tout sur son passage. Pourtant lorsque ses yeux plein de surprises et d'inquiétudes face à sa propre nature trouvent ceux de cette gamine, il sait qu'il ne pourra jamais dire non, il ne pourra jamais la laisser seule livrée à elle-même. Fais chier.

Un sourire apparaît sur ses lèvres et sa main caresse doucement le crâne de la gamine.

« Je ne partirais pas. Je ne te laisserais pas. »

Il retire finalement les bras de la gamine qui le retienne toujours avant de ramasser le tissu qu'il a fait tomber sans pour autant briser le contact entre, sa main reste attachée aux bras de cette petite, il ne serre pas, seulement il ne veut plus la voir pleurer, il ne veut plus qu'elle le supplie. Cela lui rappelle son propre passé, sa propre solitude et son besoin trop immense d'amour. Il se souvient avoir supplier Gölge de venir le sauver lorsqu'il était jeune, il se souvient qu'il l'avait appelé avec cette même voix, espérant que celui-ci vienne le sauver de la cruauté de la vie, de la solitude et de sa propre faiblesse. Il se souvient qu'il aurait tout fait pour que son frère vienne, même en sachant que celui-ci était mort, même en sachant que c'était tout simplement impossible.

Il attire alors la jeune Norvégienne vers la bassine d'eau au fond de la pièce avant d'y plonger le tissu et de l'essorer pour nettoyer son visage. À genoux devant elle pour être à sa hauteur, il retire les traces de sang sur son visage.

« Je vais prendre soin de toi à partir de maintenant. »

Il aurait souhaité ne jamais avoir prononcé ses mots, il aurait souhaité retrouver le père de cette petite, parce qu'il n'est pas l'homme qui lui faut pour ça, parce qu'il est un monstre et qu'il ne veut pas que son innocence soit brisé lorsqu'elle le comprendra, parce qu'il ne veut pas lui imposer la violence qui fait parti de lui. Il sait qu'il regrettera. Il sait qu'il finira par la briser. Pourtant à cet instant il est incapable de laisser le futur guider son choix. C'est un tueur oui, mais l'enfant en lui, celui qui veut protéger les autres peu importe ce qui lui dicte sa raison, cet enfant veut prendre soin de cette gamine envers et contre tout.

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Jeu 22 Déc - 23:10
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Tu as peur. Peur qu'il écarte tes bras, qu'il s'en aille. Qu'il passe la porte, et que tu ne le revoies plus.
C'est égoïste. Au fond, tu le sais. Tu ne le connais presque pas, tu ne veux pas qu'il reste parce que tu l'aimes, mais… parce que tu ne veux pas être seule.
Pas parce que le monde est dangereux, que tu ne peux te nourrir, ou même que tu ne pourras pas rentrer par toi-même : non, tu ne penses pas à ces choses, trop inconsciente. Ce qui créé cette boule dans ton ventre, qui te fait trembler, qui te fait tant craindre sa réponse… c'est la solitude. Tu la détestes, plus que tout au monde. Elle rend le monde froid, incolore. A quoi sert la neige, si on ne peut jouer dedans avec quelqu'un ? Un repas, si on le mange seul ? Le bonheur, si on ne peut le partager ?

Papa n'est plus là. Tu ne sais pas pourquoi, tu ne sais pas s'il reviendra un jour. Il a laissé ce vide en toi. Tu sais que rien ne pourra le combler, mais tu peux penser à autre chose… L'homme peut te tirer un peu hors de ce vide, t'empêcher d'étouffer.
Il t'a câliné, avant, et tu t'es sentie plus légère. Tu as pleuré, pleuré, pleuré, parce qu'il était là : parce que tu as accepté, tu as compris que Papa ne reviendra pas tout seul, qu'il faut le chercher. Qu'une page est tournée…
Et ça te fait mal. Comme une pointe dans le cœur. Tu es terrifiée à l'idée de ne plus le voir.
Mais avant, c'était pire… L'angoisse, les faux espoirs, l'attente désespérée… C'était comme si on te brisait le cœur de l'intérieur, comme un mal de ventre atroce. C'était très différent, et si douloureux.
Et c'est grâce à la douceur du Monsieur que tu as trouvé la force d'aller de l'avant. D'accepter. De surpasser. Tu as encore besoin de sa présence, de son soutient.
Alors… s'il refuse…

La main de l'homme bouge. Elle se dépose sur ta tête. Et il sourit.
 - Je ne partirai pas. Je ne te laisserai pas.
Tu entends ces mots. Mais tu n'aimes pas les mots. Ils sortent si vite, sans efforts. Ils peuvent promettre tant, créer tant, des châteaux entiers ! Et puis, en un souffle de vent, tout disparaît, comme un mirage…
Tu te méfies des mots, mais tu es un peu, un tout petit peu, rassurée. Surtout quand il laisse sa main sur ton bras en ramassant ce que tu as fait tomber, pour ne pas s'écarter, même un peu.

Il t'emmène un peu plus loin, pour te laver la figure. L'eau est chaude, c'est agréable.
Il parle encore, et tu as envie de le croire, d'espérer.
Sa main tient encore la tienne. Alors, dans cette chaleur, dans ces yeux où brille une chose que tu es la seule à pouvoir voir, tu puises la force qu'il te faut. Et tu décides de lui faire confiance.
Tu hoches la tête, et un sourire fragile s'ose sur ton visage.

Alors, libérée de cette angoisse, toute la fatigue de la journée s'abat sur toi. Tes yeux papillotent, ton corps te semble lourd. Les nuits d'inquiétude, la peur, les coups, les blessures, le soir qui tombe…
Tu bailles, en mettant ta main devant ta bouche comme te l'a appris Papa. Voyant cela, le monsieur te dépose sur le lit. Je viens t'y rejoindre, et me loge contre toi.

Tu devrais dormir… mais tu as peur qu'il ne soit plus là, quand tu rouvriras les yeux.
Alors, tu le regardes, sans savoir que faire. Mais tu ne peux pas le forcer à rester, ce n'est pas bien. S'il part… alors, c'est qu'il ne veut pas vraiment de toi. Être avec quelqu'un qui reste par pitié… cela ne peut vraiment chasser la solitude, non?
Et puis, tu te rends compte qu'il n'y a qu'un lit. Ou va-t-il dormir? Alors, tu roules sur le côté, pour laisser une place au monsieur. "Monsieur"… Tu te rends compte que tu ne connais pas son nom. Et que quand il te l'a demandé, tu n'as pas donné le tiens.
Alors, tu murmures :
 - Je m'appelle Flonne.
Tu ne trouves pas que les noms sont importants. C'est quelques lettres sur une personne, sur beaucoup de personnes parfois. Personne ne se résumé à son nom. Mais il te l'a demandé, alors tu réponds...

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Dim 5 Fév - 20:23
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Lieu : Norvège.
Date : Octobre 18XX.
Partenaire : Flonne, une gamine.
Elle sourit et le coeur du turc se serre, pourquoi est-ce qu'il fait ça déjà ? Ce sourire, un jour il se transforma en pleure, en grimace, il le sait, il en est persuadé, mais il ne peut pas s'en empêcher, il veut agir comme il aurait souhaité que Gölge le fasse pour lui. Cette gamine, elle ne pourra pas survivre sans lui et bien que tout ce qu'il a fait jusqu'à maintenant depuis que la haine l'a consumé ne l'a poussé qu'à devenir de plus en plus monstrueux, aujourd'hui il veut aider cette gamine, comme pour se racheter du meurtre de Rayn, se racheter de tout ce qu'il a fait de mal depuis qu'il est devenu un semi. Pour faire taire cette envie de vengeance qui le bouffe de l'intérieur. Peu importe combien de fois il essaiera de devenir inhumain, de vouloir abandonner ses sentiments pour n'être plus qu'une machine sans émotion, il n'y est jamais parvenu et il n'a fait que souffrir de plus en plus. Il a cru que la vengeance lui apporterait enfin un peu de paix, seulement celle-ci n'a rien changé. Il se sent toujours aussi seul. Cette gamine pourrait l'aider autant qu'il le ferait.

Elle baille avec douceur lorsqu'il a fini de la nettoyer, il aurait souri, s'il n'était pas rongé par la colère et la haine, il aurait souri s'il n'était pas aussi brisé, pourtant il sait que bientôt à ses côtés, bientôt il pourra sourire de nouveau. Il la porte alors avec douceur afin de la déposer sur le lit, son animal domestique la rejoignant sans qu'Ilknur ne s'en préoccupe. Elle se décale comme pour lui laisser de la place, Ilknur hésite, ce n'est pas contre elle, mais depuis qu'il a cette carrure imposante et surtout depuis la nuit de l'incendie, il n'arrive pas à dormir avec quelqu'un. Il y a aussi ces horribles cauchemars qui le réveillent en pleine nuit et il a peur de l'effrayer ou même de la blesser sans le vouloir, pourtant il retire la veste de son costume ainsi que ses chaussures avant de se glisser sur le matelas. Oh et aussi, il y a cette proximité qu'il n'aime pas et qui le gêne, mais pour elle il fera un effort.

"Flonne …"

Il répète tout en fixant le plafond, un bras replié derrière la tête et une jambe en dehors du lit pour ne pas prendre toute la place.

"Moi c'est …"

Il se rend soudain compte, Ilknur, un nom turc difficile à prononcer en tant normal, mais en norvégien, cela devient pratiquement incompréhensible surtout pas une jeune fille comme elle. Ses yeux passe sur le visage fatigué de la petite alors qu'il réfléchit. Pourtant cela vient comme une évidence, il sera pour elle ce qu'il aurait voulu que Gölge soit, il sera présent, protecteur et bienveillant, il la protègera de tout et même de lui-même parce qu'il le sait, lui-même est une menace à l'innocence de cette gamine.

"Appelle moi Abi."

Parce qu'il sera le frère de cette gamine. Le frère qu'il aurait aimé avoir et qui n'a été qu'absent. Il fera mieux. Il sera là, quoi qu'il arrive. Un sourire fait enfin plier ses lèvres. Quelle ironie. Lui qui l'a entendu toute sa vie, il le devient. Lui qui a entendu un frère absent toute sa vie vie, devient celui de cette gamine qu'il connaît à peine. Lui qui avait reproché à son frère de s'être attaché à une enfant plutôt qu'à lui. Il est pitoyable, il le sait. Pourtant à cet instant il s'en fou. Il sent déjà la lumière dans son coeur se raviver et il le sent, ce gamin qui sourit avec douceur se réveille déjà.

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Jeu 9 Fév - 16:31
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Tu vois sur son visage qu'il hésite, mais finalement, il vient sur le matelas. Il répète ton nom, et tu aimes bien. S'il veut retenir, c'est qu'il veut encore l'utiliser. Rester avec toi. Tu as l'impression qu'il est plus proche de toi, que tu deviens quelqu'un pour lui, et pas juste une enfant trouvée par hasard… Peut-être que les noms sont un peu importants, en fait.
Morphée t'enveloppe, te câline, et tu luttes pour ne pas t'endormir. Comme tu dors peu et que tu es toujours fatiguée, quand tu laisses ton corps et ton esprit aux mains du sommeil, ils plongent en un instant. Mais tu ne veux pas dormir tout de suite. Parce qu'il va dire quelque chose.
Il hésite, il réfléchit. Un autre se serait demandé pourquoi il hésite autant sur son propre nom, mais pas toi : tu ne fais même pas attention. Ça t'arrive aussi de devoir réfléchir quelques secondes avant de te rappeler.
 - Appelle-moi Abi.
"Abi". Tu essayes de t'en rappeler, de ne pas oublier. C'est un nom court, simple, alors ça devrait aller. "Abi". "Abi".
Le monsieur qui t'a aidé. Qui a éloigné ceux qui te faisaient mal, qui a cherché Papa avec toi, qui a été gentil. Il dort même avec toi…
D'habitude, tu n'es pas si méfiante. Tu fais vite confiance, trop vite. Mais tu as si peur, cela te semble si beau qu'il reste, et ton cœur est si blessé, que tu as douté. Mais…
Plus maintenant. Il est juste à côté, tu sens sa chaleur. Il a dit qu'il ne partira pas… Il dort même avec toi… alors, tu le crois. Entièrement, sans aucun doute. Et tu es soulagée, si soulagée ! Tu ne seras pas seule… Avec lui, tu pourras chercher Papa… Et il est si gentil, Abi…
Libérée de ton angoisse, comme si tout allait forcément s'arranger grâce à Abi, tu sens ton esprit partir. Tu es simple : tu ne réfléchis pas à la suite, tu ne doutes plus, tu n'analyses pas les changements apportés. Tu vis ce qu'il se passe, tu l'acceptes, tu suis ta voie.
Voie sombre, caillouteuse, mais dont tu ne vois que la beauté.
Tu réussi à murmurer, avant d'enfin céder au sommeil :
 - Takk.
Merci.
D'être là.


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