de Seconde Génération
Le programme des Exorcistes de Seconde Génération, lancé quatre-vingt-dix-neuf ans avant la trame principale ; est l'un des premiers projets menés par Central après la création de l'Ordre Noir. Ceux qui en sont issu sont appelés " Apôtres artificiels ".
Expérimenté au sein du Laboratoire n°6 de la Branche Asiatique et supervisé par les familles Epstain et Chan - et plus particulièrement Zu Mei Chan - le programme fut fondé dans l'espoir de pouvoir partiellement réutiliser les exorcistes tombés au combat ; à une époque où, tout juste créé, l'Ordre Noir peinait à trouver et recruter de nouveaux compatibles. L'idée était donc - si l'état de la dépouille le permettait - de récupérer le cerveau des exorcistes morts et de les transplanter dans de nouveaux corps artificiellement créés. Une fois les sujets éveillés, ils étaient régulièrement forcés à se synchroniser avec l'Innocence de leur précédente vie. Le projet fut abandonné au bout de quatre-vingt-dix ans d'essais infructueux, suite au carnage perpétré par l'un des sujets, Alma Karma.
Si l'on ignore beaucoup de choses sur la façon de créer les corps artificiels, on sait en revanche qu'ils sont liés à une puissante magie utilisée par la famille Chan depuis plusieurs générations. Le but était de maintenir les corps en l'état en prévision des dommages infligés par une synchronisation forcée à l'Innocence, via un sceau de régénération implanté dans le cœur artificiel des apôtres dès leur création. Le sceau, marqué du symbole " Om " (un symbole sacré du bouddhisme) est si puissant qu'il permet, d'une part, la régénération même à un stade très avancé de détérioration : par exemple, sur des corps presque entièrement démembrés ou désintégrés (cf. Kanda Yû lors de l'explosion d'Alma Karma). D'autre part, le sang des apôtres artificiels possède à lui-seul la capacité de soigner les autres (cf. Noise Marie tiré de son état de mort cérébrale au contact du sang de Kanda Yû). L'autre caractéristique est leur puissance et leur robustesse surhumaines, bien au delà de la moyenne (cf. Kanda Yû, qui n'était alors qu'un enfant, parvient à encastrer Alma dans un mur de ciment au point d'y former un cratère, et ce avec la force d'un seul bras).
Les corps artificiels étaient créés dans une salle spécialement prévue à cet effet, un genre de " chambre de naissance " où les sujets, immergés dans des " trous " implantés dans le sol et remplis d'un liquide verdâtre ; sommeillaient jusqu'à leur éveil. L'éveil de ces derniers semblait survenir de façon aléatoire et, sur les nombreux sujets d'expérimentation, seuls quelques uns arrivèrent à terme.
A noter que les apôtres artificiels étaient tous créés et naissaient à l'âge biologique de neuf ans, et que Central semblait privilégier les sujets de sexe masculin, indépendamment du sexe de leur précédente incarnation (cf. Alma Karma, réimplanté et réincarné dans un corps d'homme alors que sa précédente incarnation était une femme).
Les quelques sujets qui s'éveillèrent connurent un destin lugubre et tragique. Une fois éveillés, les apôtres artificiels étaient régulièrement forcés de se re-synchroniser avec leur Innocence, et les résultats de ces séances étaient à chaque fois les mêmes : le corps des sujets était rapiécé, démembré, parfois complètement détruit par l'Innocence. Si le sceau régénérateur leur permettait de se remettre - avec plus ou moins de temps - de ces blessures, les souffrances physiques et morales étaient quant à elles bien réelles ; quand bien même leur résistance de leurs corps artificiels était accrue par la magie. Central ne témoignait aucune pitié ni compassion envers les sujets - qui n'étaient alors que des enfants - et n'hésitait pas à les pousser au delà de leurs limites physiques et psychologiques.
Mais la capacité de régénération ayant elle-même ses propres limites, les synchronisations forcées se sont toutes soldées par des échecs ayant systématiquement entraîné la mort des sujets (à l'exception de Kanda Yû et d'Alma Karma). Deux cas se distinguaient alors :
I. Les Déchus
Ce fut le sort de la plupart des sujets. L'Innocence ne reconnaissant pas son précédent porteur, et la compatibilité ne pouvant être recréées pour diverses raisons (taux de synchronisation insuffisant dans la précédente vie, lien trop faible entre l'Innocence et son précédent porteur, désir trop faible de combattre ou de se synchroniser, etc...), l'Innocence rejetait son porteur et ce dernier, dans d'atroces souffrances, devenait un déchu que Central se chargeait ensuite de neutraliser.
II. L'euthanasie
Les rares sujets qui parvenaient à survivre aux violentes synchronisations forcées sans que l'Innocence ne les rejette - mais, sans toutefois parvenir à se synchroniser - finissaient, au fil du temps, par être euthanasiés. En effet, au bout d'un certain temps d'éveil, les apôtres artificiels commençaient à se souvenir de leur précédente vie sans avoir connaissance de cette dernière, ce qui résultait bien souvent par la détérioration de leur stabilité physique et mentale. La totalité des sujets finissaient par tomber dans la folie, mêlée à une haine profonde de l'Ordre Noir lorsqu'ils comprenaient enfin ce qui leur était arrivé. Leurs cas étaient tous gérés de la même façon : ils étaient violemment et douloureusement euthanasiés grâce à la magie.
Sur les quatre-vingt-dix ans que dura le projet, seuls deux sujets parvinrent à se re-synchroniser avec succès à leur Innocence. Il s'agit d'Alma Karma et de l'exorciste Kanda Yû, unique survivant du programme des Exorcistes de Seconde Génération.