Angus a entendu les rumeurs. Elles ont traversé l’Atlantique, se sont perdues dans les rues tortueuses de Londres pour finalement parvenir jusqu’à ses oreilles. Certains habitants relaient ces histoires, d’autres parlent d’un complot. Il a l’air de s’être passé des tas de choses passionnantes sur les vagues des Bermudes, mais l’Assassin en écoute à peine les récits car il n’y croit pas une seule seconde ; ces gens sont des fabulateurs ou, au mieux, des rêveurs naïfs.
Les cirques, aussi, sont des endroits propices à des illusions fantasques. La nuit tombe rapidement. La lumière du jour tombe mais ce sont celles du grand chapiteau qui attirent son œil. Pourtant, c’est à l’abri de tous les regards qu’il progresse. Il se remémore de temps en temps le nom de sa cible, comme si cela allait lui indiquer où sa cible se trouve en ce frais début de soirée, mais il sait la débusquer au milieu de la masse lui sera compliqué. Plus il voit les gens entrer sous l’immense tente, plus il se persuade d’attendre la fin de la représentation pour frapper.
Armé comme il l’est, l’Assassin ne peut pas rejoindre le reste de la populace. Alors il choisit de louvoyer silencieusement entre les tentes derrière le chapiteau, tirant profit de la noirceur de son manteau pour se faire discret et échapper à la vigilance des éventuelles sentinelles. Il erre entre les cages, aussi, devant lesquelles il s’arrête un peu pour admirer les bêtes qui les occupent. Cependant, il reste à l’affût. Son ouïe, notamment, s’évertue de capter le moindre son — pas, voix, souffle, tout — et ses jambes le portent hors d’atteinte dès que quelque chose lui parait sortir de l’ordinaire et que l’un des employés du cirque fait mine de s’approcher pour s’occuper des animaux ou les tirer de derrière les barreaux afin de compléter les préparatifs. Or, tout est calme …Pour le moment.
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Re: Les Mauvais Yeux — f.t. Annabelle
Un nouveau soir, une nouvelle représentation. C’est devenu un rituel, un quotidien qui t’est familier et que, surtout, tu adores par dessus tout. Dans tout ce chaos apparent tu as réussi à trouver une routine avec laquelle tu arrives à créer une stabilité rassurante. Tu préfères presque passer tes journées ici que dans la maison, si calme, de tes grands-parents. Une nouvelle représentation donc, et une nouvelle vente de potions. Enfin, c’est ce qui était prévu. Mais Esmée a dit non. Tu as eu beau demander à répétition, hurler ou taper du pieds, la réponse resta la même. D’après ta tante, le publique londonien n’est pas connu pour sa politesse alors elle refuse que tu prennes un risque inutile et t’attires les foudres d’un spectateur de mauvaise humeur. Ça te met en colère mais c’est comme ça point final, a t’elle finalement conclu avant de vaquer à de nouvelles occupations. Ne pas ouvrir ta petite boutique t’a profondément contrarié. Ce n’est pas seulement un caprice, c’est bien plus que cela. Un petit bout de ta routine qui se casse et il n’en faut pas plus pour que l’angoisse prenne le dessus. Ça, Héléna l’a bien compris, et il n’a pas fallu bien longtemps avant qu’elle ne vienne te réconforter et te rassurer. Puis, cherchant à occuper ton esprit inépuisable, elle t’assigna une nouvelle tâche. Pourquoi n’irais tu pas vérifier que tout est en place du côté des cages, t’a t’elle suggéré avec sa douceur habituelle. Voilà donc pourquoi tu es assise sur une caisse, parfaitement immobile, au milieu des cages et autres tentes techniques. Tu aimes beaucoup traîner dans ces coins là du cirque, où la vraie magie opère sans que personne ne se rende compte de rien. Si tel cordage n’était pas bien attaché ou telle cage fermée, le spectacle deviendrait une tragédie. C’est pourquoi tu prends ton rôle très au sérieux. Pourquoi, aussi, tu interpelles l’ombre qui se tient au loin alors qu’il ne devrait y avoir personne. « Bah alors Monsieur, tu t’es perdu ? » tu t’approches en courant, faisant voler tes petites couettes dans les airs, pour finalement arriver devant lui. « J’peux t’aider à rejoindre les tribunes si tu veux ! » |
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Re: Les Mauvais Yeux — f.t. Annabelle
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Soudain, alors que tout allait pour le mieux au milieu de ces tentes, de ces cages et sous la lumière déclinante, la voix d’une enfant brise le silence qu’Angus avait jusqu’alors sacralisé. Ses yeux se détachent aussitôt de l’animal qu’il examine (un singe, semble-t-il, mais d’une race qu’il n’a encore jamais vu et qui l’intrigue) ; par réflexe, sa main se referme complètement sur le pommeau de son épée et il se tient prêt à la dégainer. Mais au dernier moment, et à une respiration près, il arrête son mouvement. Ce qui apparait être une gamine d’une dizaine d’années (peut-être plus, peut-être moins) s’arrête près de lui. Il ne se paie pas le luxe de jurer car, déjà, les mécanismes de son esprit s’ébranlent dans l’optique de le sortir de ce qui est une erreur d’inattention de sa part. Vieil aveugle. Il n’a pas vu l’enfant. Il se sent comme un imbécile ainsi acculé par la présence d’un élément perturbateur aussi minuscule.
Ses bottes grattent le sol quand il se tourne complètement vers elle. Il n’a pas prêté la moindre attention à ce qu’elle lui a dit. L’Assassin considère brièvement la possibilité de l’endormir à l’aide d’un narcotique avant de se rendre à l’évidence que le produit, de par sa puissance, la tuerait sûrement.Est-ce seulement un problème si elle meurt ?
Il se demande sincèrement et pour une bonne dizaine de secondes si le décès tragique et tout-à-fait fortuit de cette gamine aurait le moindre impact sur lui alors même que son regard glacial examine la principale concernée de la tête au pied. Ses grands yeux, ses traits innocents, ses deux couettes rousses … Mais ce qui lui reste de raison et d’humanité le rappelle à l’ordre : il ne tue pas les enfants. Ca ne fait pas partie de sa vocation. Toutefois, il n’aurait pas donné cher de la peau de la petite si elle était tombée sur un autre membre du groupe.« Fiche le camp d’ici. » siffle-t-il avec suffisamment de véhémence pour lui faire peur – il l’espère.
Re: Les Mauvais Yeux — f.t. Annabelle
L’homme reste immobile, son regard fixé sur toi. Tu ne comprends pas ce qu’il veut ni pourquoi il est silencieux comme ça alors que tu lui as posé une question – normalement les gens répondent aux questions, non ? Comprendre les autres n’est pas bien facile pour toi, Petite Sorcière, mais pour une fois ce n’est pas complètement de ta faute puisque l’inconnu est impossible à lire pour qui que ce soit. « Fiche le camp d’ici »Siffle t’il entre ses dents d’un ton mauvais. D’abord un peu désarçonnée par une telle réponse et l’émotion avec laquelle elle est prononcée, tu retrouves bien vite ta contenance habituelle. En fronçant les sourcils, et te voulant impressionnante, tu poses tes mains sur les hanches et hausses un peu la voix. Tu es bien courageuse, Annabelle. Stupidement courageuse. « EH OH. C’est pas bien gentil ça Vieux Monsieur. Moi j’veux t’aider et toi t’es méchant. En plus ici c’est pas chez toi alors tu peux pas donner des ordres. Faut pas pousser l’ours dans les orties avant de l’avoir tué. » Puis, tu défronces les sourcils et retrouves ton sourire de gamine, car il ne faut pas être malpoli avec les spectateurs. « Aller viens Vieux Monsieur, je vais t’aider à retrouver ton chemin »Et sans sourciller ou montrer la moindre peur, tu lui tends le bout de ta manche sale de veste – hors de question qu’il te touche directement. |
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Re: Les Mauvais Yeux — f.t. Annabelle
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Un court silence se passe. Pendant un petit moment, Angus croit que fillette va s’en aller en courant (il l’aurait sans doute fait s’il avait été à sa place). Mais non. Quelque chose d’assez prodigieux se déroule alors : la petite campe sur ses positions. Il lit toutefois la surprise sur son visage rond ; mais quand ses grands yeux bleus chargés d’innocence s’assombrissent soudain, qu’elle se redresse (autant qu’elle peut) avant de poser ses mains sur ses hanches, il ne peut retenir une grimace mi-amusée, mi-ennuyée.« EH OH. »
Son rictus disparait aussitôt, remplacé par davantage d’agacement. La voix de la gamine résonne fortement (trop fortement) entre les cages. Il prie pour que personne ne l’aie entendue et ne se dirige vers eux. Il resserre inconsciemment sa prise sur le pommeau de son épée.« C’est pas bien gentil ça Vieux Monsieur. » Le Brouillard tique. Vieux monsieur. Les phalanges blanchissent sous ses gants. « Moi j’veux t’aider et toi t’es méchant. En plus ici c’est pas chez toi alors tu peux pas donner des ordres. Faut pas pousser l’ours dans les orties avant de l’avoir tué. »
Bien que l’Assassin soit à peu près sûr que ce n’est pas la forme correcte de l’idiome, il ne répond rien. La froideur l’emprisonne de-nouveau tandis que la candeur fait son grand retour sur les traits de la gamine. Elle lui lance un sourire typique de son âge – un sourire, cependant, qu’Angus n’a jamais eu le souvenir de posséder.« Allez viens Vieux Monsieur, je vais t’aider à retrouver ton chemin. »
« Je ne suis pas perdu et je n’ai pas besoin de ton aide. » répond apathiquement l’Assassin en dénigrant la manche qu’elle lui tendait comme s’il s’agissait d’un revolver pointé droit sur lui.
Il ne relâche pas son arme. Ce n’est rien qu’une gamine, pourtant, se raisonne-t-il. Mais une gamine au milieu d’un cirque où se trouve sa cible. Ce qui élève le nombre de personnes dont il se débarrasser à deux. De plus, l’impression qu’elle ne va pas le lâcher d’une semelle commence à désagréablement imprégner son esprit.« Fous-moi la paix. » reprend-t-il avant d'ajouter en se penchant sur la gamine, l’air véritablement patibulaire, cette fois : « Ou je vais me fâcher. »
Re: Les Mauvais Yeux — f.t. Annabelle
T’as l’air un peu bêbête à garder ta manche levée comme ça, mais tu n’as pas vraiment le choix. Si tes tantes apprennent que tu as fait fuir un spectateur en étant désagréable … Tu les imagines d’ici s’énerver contre toi. Et s’il y a bien une chose que tu détestes, c’est qu’on s’énerve contre toi. Tu ne comprends pas la colère des autres et ne supportes pas les cris, qui t’effraient et te font hurler plus fort encore. Au fond, tu sais bien qu’elles ne hausseront jamais la voix sur toi, mais tu ne veux surtout pas les décevoir. Alors tu attends, avec ton grand sourire et ton bras qui n’a pas bien l’habitude d’être tendu de la sorte. Heureusement, tu n’as pas à attendre bien longtemps, car l’homme te répond presque du tac au tac, toujours avec la même amabilité qui le caractérise si bien depuis le début de votre conversation. « Je ne suis pas perdu et je n’ai pas besoin de ton aide »Bah alors, pourquoi t’es là ? Penses tu immédiatement. Bah oui, normalement personne ne met les pieds ici, alors pour quelle raison il serait venu ? A aucun moment tu te dis qu’il s’est effectivement perdu mais ne veut simplement pas de ton aide. Non. Tu te dis juste qu’il est vraiment bizarre ce Vieux Monsieur et tu te méfies. La Peur gronde dans ton petit estomac, mais tu gardes la même contenance. Tu es chez toi ici, alors la peur n’y a pas sa place. « Fous-moi la paix. Ou je vais me fâcher.Il te donne envie de pleurer ce Vieux Monsieur. Pourquoi ? Tu ne sais pas vraiment, mais sûrement par frustration. Il te fatigue énormément cet inconnu, et tu n’aimes pas te prendre la tête ainsi. Les choses compliquées, ça t’angoisse très vite et te met dans des états pas possibles. « C’était une bonne soirée alors gâche pas tout Vieux Monsieur. S’il te plaît » dis tu finalement, un air profondément triste sur le visage et ton petit bras fatigué toujours tendu. |
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Re: Les Mauvais Yeux — f.t. Annabelle
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L’espoir qu’il avait de voir l’enfant lâcher l’affaire s’efface définitivement quand elle lui répond aussitôt, sa candeur renouvelée. Mais l’ombre d’un sourire s’étend sur le visage de l’Assassin, bien malgré lui, même si il a toujours autant envie de se débarrasser de la gamine. Or, le voilà qui arrive à court d’idées dans la mesure où son apathie naturelle n’a pas suffi à la faire décamper.
Et elle parle, et elle parle. La petite est inlassable, à un tel point que l’ennui revient se loger dans l’âme d’Angus.« C’était une bonne soirée alors gâche pas tout, Vieux Monsieur. S’il te plait. » fait-elle tristement, plus persistante que jamais.
Si le Brouillard s’est finalement décidé à prêter attention à ce qu’elle dit, ce n’est pas parce que ça l’atteint d’une manière ou d’une autre. Loin de là ; en vérité son âme demeure aussi glaciale que lors de la première minute de leur rencontre, et ses intentions aussi viles. Il est là pour tuer, après tout. Et la question qu’il se pose désormais est : le monde se formaliserait-t-il s’il fait une seconde victime ?
Non, bien sûr que non, lui vient naturellement la réponse.
D’un coup d’un seul, tandis que des bruits de pas se rapprochent – et aussi parce qu’il est persuadé d’être le seul à les avoir entendus – il attrape le bras de la gamine et la ramène contre lui. Il plaque également une large main gantée contre sa bouche pour la forcer à un silence absolu avant de leur faire gagner le couvert des ténèbres. Il se glisse silencieusement entre les cages et s’y tapit avec l’enfant fermement maintenue. Une silhouette passe bientôt devant leur cachette ; Angus, par réflexe, bloque sa respiration et baisse la tête, mais il sait qu’ils ne sont pas particulièrement bien cachés. Les secondes s’étirent dangereusement … longtemps. Puis, enfin, après ce qui lui parait comme une éternité entière, l’ombre s’arrête.
Se baisse pour faire Dieu sait quoi.
Leur tourne le dos.
L’Assassin n’attend pas plus longtemps : il relâche l’enfant et bondit, poussé par un instinct quelconque, son pistolet dégainé. Rapide et agile, il atteint l’inconnu (un homme, client ou employé, il ne sait pas ; il s’en contrefout) afin de lui asséner un violent coup de crosse à l’arrière du crâne. Le corps s’affaisse sur lui-même, s’effondre mollement à la manière d’une poupée de chiffons aux pieds d’un Angus dont le visage n’exprime nul sentiment. Ses yeux fixent sa victime avec sa froideur et son indifférence coutumières.
Il ne dit rien lorsqu’il retourne le corps sur le dos et qu’il le tire à l’abri des regards, entre deux cages voisines. Il vérifie que l’homme est toujours en vie sans véritablement s’en soucier, penchant sa tête sur lui pour entendre le bruit de sa respiration. Enfin, il se redresse et se retourne lentement vers l’enfant. Sa voix s’élève alors au milieu des allées sombres de l’arrière du cirque, et sa main se resserre davantage autour de son arme.« Et maintenant, je suis très fâché. Je t’avais prévenue. » dit-il avec colère mais si sa voix reste aussi basse qu’un orage qu’on entendrait depuis le lointain, sa dangerosité reste la même. « Maintenant, fous le camp avant qu’il ne t’arrive la même chose. »
- Spoiler:
- C'est - euh … Pas ouf, pardon.
Re: Les Mauvais Yeux — f.t. Annabelle
Le bras tendu et la mine triste, tu attends inlassablement – vainement – que l’adulte attrape ta manche. C’est la seconde chance que tu lui offres, et sûrement la dernière. Après ça tu irais checher tes tantes ou n’importe quel adulte pouvant le faire changer d’avis. Tu passerais le problème à quelqu’un d’autre et retournerais à tes occupations de petite sorcière. S’occuper des vieux messieurs bougons et mal-élevés ça n’est pas fait pour toi. Pas plus que ce qui va suivre, d’ailleurs. Sans que tu saches pourquoi, n’ayant pas entendu les bruits de pas, l’homme t’attrape par le bras et te plaque contre lui, te forçant au silence. Tu essaies bien de te débattre et de te défaire de son emprise, mais tes petites forces ne font pas le poids face à l’assassin. Pour autant, tu n’abandonnes pas et continues de te tortiller dans tous les sens, jusqu’à ce que la peur finisse par réellement te paralyser. Tu n’arriveras jamais à te libérer et vas mourir là, comme ça. Une troisième personne vous rejoint, ou plutôt passe devant vous sans jamais vous apercevoir. Le peu d’espoir et d’aide qu’elle incarne disparaît bien vite et de grosses larmes commencent à rouler le long de tes joues. Tu es terrifiée, Annabelle. Terrifiée et en colère que ce méchant monsieur s’en prenne à toi de la sorte alors que tu voulais l’aider, qu’il s’en prenne à Tony qui ne faisait que passer par là. Tu pourrais lui venir en aide mais à quoi bon ? Il est déjà au sol, alors que tes sanglots redoublent d’intensité. « Et maintenant, je suis très fâché. Je t’avais prévenue. » Sa voix, bien que basse, est incroyablement effrayante et lourde en menaces. « Maintenant, fous le camp avant qu’il ne t’arrive la même chose. »Tu restes encore un instant qui semble être une éternité, tes petites jambes étant incapables du moindre mouvement. Puis, aussi rapide que l’éclair, te voilà en train de fuir en courant. Tu parcours quelques mètres comme ça, avant de t’arrêter brutalement. Non. Ce n’est pas à toi de partir. C’est à lui. Et peut être qu’il est costaud, mais n’oublie pas : tu es une sorcière. Retrouvant ton stupide courage et ta colère pure d’Enfant, tu fais demi tour cours vers lui en hurlant. Il voulait être discret ? Cheh. Heureusement pour l’assassin, le spectacle vient de commencer et les applaudissements couvrent ta voix. De toute façon, tu ne criais que pour te donner plus de courage encore. « NON ! » articules tu enfin, lorsque tu es de nouveau à son niveau.Puis, prenant tout ce qui te passe sous la main, tu commences à lancer divers objets sur ton ennemi. Une lampe à huile – éteinte, heureusement – , un cerceau, un ballon (?), un caillou, de la boue même. Tout y passe, avec une vitesse incroyable – à défaut d’y mettre de la force. Pleurant encore à chaudes larmes, tu lui craches ta colère au visage (ou plutôt au bassin vu ta taille). « C’est à toi de partir ! C’est chez moi ici et puis toi tu viens et puis tu tues les gens ! NON. » Tu t’embrouilles dans tes mots mais ton message est clair, il n’est pas le bienvenue. Plus clair encore est ta malédiction lorsque, enfin, tu la prononces. « Je te maudis, Vieux Monsieur. Tu vas perdre tous tes ongles, puis tous tes cheveux, et puis ton ombre te tuera dans ton sommeil. »A court d’objets, et sentant bien qu’il est temps d’enfin partir, tu lui tires la langue et déguerpis en courant aussi vite que possible. Tu dois maintenant aller chercher un adulte, appeler la police ou Dieu seul sait qui. Le Vieux Monsieur doit être puni. |
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Re: Les Mauvais Yeux — f.t. Annabelle
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Il se passe quelques secondes qu’Angus compte inconsciemment avant que la petite ne prenne enfin les jambes à son cou. Et il se dit que c’en est fini. Lui-même s’apprête à rebrousser chemin mais voilà qu’à sa grande surprise l’enfant, qui était déjà plusieurs mètres plus loin, se retourne et revient vers lui. En hurlant. Sa voix aigue se répercute entre les cages et les tentes ; le Brouillard s’en inquiète, mais une autre clameur lui parvient aux oreilles. Des applaudissements émanent du grand chapiteau planté un peu plus loin dans la terre humide et un peu de musique aussi. Le spectacle vient de commencer, comprend-t-il.
La fillette se retrouve une nouvelle fois à son niveau voilà qu’après lui avoir hurlé son désaccord au visage, elle se met à lui lancer toute sorte de chose dessus. Surpris, le Brouillard n’a pas vraiment le temps de réagir. Le premier objet (une lampe à huile, lui semble-t-il) l’atteint en pleine poitrine. Puis un cerceau file dans sa direction, suivi d’un ballon et même d’un peu de boue. Et d’autres choses en vérité, mais Angus s’échine à les éviter tant bien que mal. Quelques-uns des projectiles l’atteignent et il recule peu-à-peu, sans véritablement s’en rendre compte.Deux rivières de larmes coulent sur les joues rondes de l’enfant, en amont desquels ses yeux miroitant plantés sur l’Assassin.
« C’est à toi de partir ! C’est chez moi et puis toi tu viens et puis tu tues les gens ! NON. »
Il s’apprête à lui dire que l’homme n’est pas mort, qu’il est juste assommé, mais la petite ne lui laisse même pas le temps d’ouvrir la bouche. Elle reprend de plus belle :
« Je te maudis Vieux Monsieur. Tu vas perdre tous tes ongles, puis tous tes cheveux et puis ton ombre te tuera dans ton sommeil. »
Les mots atteignent l’Assassin de plein fouet ; il a un court moment de flottement, ce qui donne un peu de temps à la gamine pour (de-nouveau) s’enfuir. Non, se dit-il. Elle l’a vu et il sait qu’elle va chercher de l’aide – c’est ce que n’importe quel autre enfant ferait dans cette situation.
Il ne se déroule qu’une seconde avant qu’il prenne sa décision. Il s’élance à son tour et la rattrape sans trop de peine. Il l’attrape par le haut de sa robe et, d’un geste assuré, un peu trop expert, il lui écrase également la crosse de son arme sur la nuque.
Il la rattrape aisément lorsqu’elle tombe en avant, afin de lui éviter une mauvaise chute ; toutefois, son corps lui parait si léger – trop léger. Presque autant qu’une plume. Angus soulève le corps frêle de la fillette, puis la porte jusqu’à une roulotte qui lui apparait vide et dont il pousse la porte. Elle grince un peu en s’ouvrant, or il n’y a personne d’autre que lui pour l’entendre. Il ne dit rien lorsqu’il dépose la petite sur un tas de couvertures qu’il trouve suffisamment confortable. Quand il se redresse, il l’observe quelques instants, sans véritablement savoir quoi penser.
Puis il fait volte-face et rejoint la froideur de la nuit, ainsi que leurs ténèbres.
Un peu plus tard, un cadavre sera abandonné entre les tentes, au milieu d’une vaste flaque écarlate. Son visage tâché par la boue sanglante sera figé dans une expression de terreur pure tandis que, quelques dizaines de mètres plus loin, on découvrira la petite Annabelle (belle et bien en vie, elle) avec une histoire au moins aussi terrifiante à raconter.
- The gang going on a job like:
Par Dess
Re: Les Mauvais Yeux — f.t. Annabelle
Tu cours, Annabelle, à toute vitesse, à en perdre haleine. Tes petites jambes sont terriblement douloureuses, mais il est hors de question que tu t’arrêtes tant que tu ne seras pas en sécurité, tant que tu ne seras pas certaine qu’il est parti. Alors tu sers les dents et ravales tes larmes, tu te conduis comme une grande fille. Dans les histoires c’est toujours comme ça que ça se passe, et comme ça que les gentils finissent par gagner. Sauf que tu n’es pas dans une histoire, Annabelle, et dans la vraie vie ce sont les adultes qui gagnent. En quelques instants à peine, ton adversaire te rejoint et t’attrape. Tu as beau gigoter dans tous les sens et te débattre, c’est un combat perdu d’avance – exactement comme tout à l’heure. Une douleur sourde à l’arrière de ta tête et tout devient noir. Ton petit corps s’affaisse et tu deviens poupée de chiffons. Lorsque que tu te réveilles, dans l’une des roulottes des artistes, c’est en panique. C’est en endroit que tu ne connais pas et les rêves forcés sont rarement agréables. Alors tu hurles à plein poumons – pour changer un peu – jusqu’à ce que ta tante, te cherchant partout, apparaisse dans l’encadrement de la porte. Elle a du mal à te calmer mais l’odeur familière de son parfum et la douceur rassurante de son foulard l’aident grandement et, finalement, tu finis par redevenir silencieuse. Un silence de courte durée en vérité, car te voilà déjà en train de raconter dans les moindres détails l’étrange soirée que tu viens de passer. C’est confus et maladroit, car tu n’as pas encore tout à fait les idées claires, mais tu n’oublies aucune action et c’est suffisant pour dresser un premier tableau. Demain tu répondras à toutes leurs questions, puis à celles de la police. Tu raconteras tes mésaventures à la Congrégation, décrivant dans les moindres détails le Vieux Monsieur. Au fil des jours, ton histoire prendra des allures d’aventure et la vérité sera retouchée. Mais pour l’instant, il est temps de dormir, bien à l’abri dans les bras réconfortant et aimant d’Helena. |
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