I tell my pride: take a seat in the back — f.t. Xuan

L’aube et l’odeur du sang sont encore fraiches ; loin à l’Est, aux confins du monde, le soleil entame son ascension dans le ciel éclairci. Une lumière écarlate, légèrement rosée cependant, baigne les rues de Londres, illuminant le chemin de l’Assassin en ce funeste matin. L’effluve de la Mort le prend au nez et à la gorge. Et même s’il chancèle quelque peu alors que s’installe de plus-en-plus son malaise, il est déterminé à endurer ce calvaire. Aujourd’hui, il aura ses réponses. Enfin, il pense qu’il en aura ; Xuan a des yeux partout – et surtout là il ne faut pas. Il a l’espoir qu’il puisse l’aider avec son problème.

Alors, il frappe durement à la porte du magasin lorsqu’il y parvient enfin. Il a le visage plus pâle que d’habitude et les dents serrées. Mais en dépit de son mal-être grandissant, il a bien l’intention de tirer le gamin du lit.

« Xuan ! » finit-il par appeler car la porte reste résolument fermée, impatient ... Non, menaçant.

Même s’il n’a pas à attendre bien longtemps, les quelques minutes qui s’écoulent lui paraissent durer plus longtemps qu’une éternité alors qu’il marine dans l’odeur dégoûtante du sang. Enfin, la porte grince et s’ouvre sur Xuan. Le jeune homme, encore aux prises avec Morphée semble-t-il, est tout juste vêtu de ses habits de nuit. Une couverture (sa couverture ?) repose encore sur ses épaules. L’Assassin aurait pu en sourire et offrir à l’asiatique une vision aussi rare qu’inhabituelle, mais son visage se fend plutôt d’un rictus : le gamin lui adresse un accueil glacial.

« Angus. Qu’est-ce que tu me veux ? »

Angus ne prend même pas la peine de répondre ; il force le passage et entre dans la boutique en écartant Xuan de son chemin à l’aide d’une poigne de fer. Il referme la porte derrière lui. Il se passe plusieurs secondes sans qu’il ne dise rien, laissant l’atmosphère singulière de la boutique le saisir. Le Brouillard avait toujours trouvé cet endroit … intriguant. (Ses activités cachées beaucoup moins.)

« Nima. » commence-t-il. « Nima a disparu. Envolée. » Il s’arrête un instant. « J’ai besoin de savoir où elle est passée. »

Son inquiétude est habilement cachée derrière ses mots ; toutefois, ses gestes sont pressants et trahissent sa fièvre. C’est alors qu’il se penche sur le chinois et que sa voix se fait soudainement plus basse, plus dangereuse encore :

« Tu sais quelque chose, n’est-ce pas ? »

L’Assassin étudie chaque trait du visage de Xuan avec l’attention d’un prédateur aux aguets, en l’attente d’une réponse, n’importe quoi qui pourrait enfin balayer un peu de l’épais brouillard dans lequel il est plongé. Mais l’Asiatique prend son temps, s’autorisant même à réajuster sa tenue de fortune et à ordonner qu’on apporte un thé. Son employé file hors de leur vue à la manière d’un roquet fuyant le gros molosse peu commode du voisinage. Puis le jeune homme consent enfin à lui jeter un petit morceau de réponse. Il lui dit que Nima a fui. La surprise frappe le vieil écossais qui se redresse brusquement, perdu et surtout blessé. Fuir où ? Grâce à qui ? Et pourquoi Diable Nima s’en irait-elle ? Curieusement, la voix de Martin lui revient en mémoire mais il la chasse. Ce n’est pas le moment.

Evidemment, Xuan demande des comptes. Qu’est-ce qu’il a à lui faire gagner en retour ? Rien. Le Brouillard n’a jamais rien eu à offrir à qui que ce soit. Sa vie est une misère. Il n’a rien et il n’est rien ; le gamin (cet effronté) le sait. Et l’Asiatique de mauvaise humeur pousse le vice jusqu’à lui grogner au museau.

« Je pourrai te rendre service. Gratuitement. » propose-t-il d’une voix plus modérée afin de ne pas le froisser davantage même si ce n’est pas l’envie de lui en coller une qui lui manque (ça doit se voir dans ses yeux). « N’importe qui. N’importe où. N’importe quand. » Il s'arrête petit instant. « Une dette envers toi, si tu préfères. »

Ca lui coûte énormément de le dire. Il a besoin de cet argent. Pour survivre – car l’Assassin ne vit pas. Pour … Eh bien … S’autoriser un peu d’espoir aussi. Et d’habitude il est tatillon sur la question du « qui ». Vraiment tatillon.

La tension dans ses muscles se relâche quelque peu lorsque Xuan accepte la dette. Il vaut mieux cela au silence de l’ignorance. Puis il grogne à la remarque du gamin. Lui et son putain de tapis. Le Brouillard baisse brièvement les yeux ; en effet, quelques perles sanglantes scintillent doucement dans la lumière tandis qu’elles s’engorgent lentement dans le tissus. D’un geste qui manque de discrétion, l’Assassin pose sa main contre son flanc. La blessure a dû se rouvrir. Il serre les dents. Il déteste quand les cibles se défendent.

Xuan le conduit dans une cuisine adjacente. Il hésite un peu avant d’emboiter le pas à l’Asiatique. Sur la table attendent une théière et deux tasses. Le jeune homme ne tarde pas à les servir et à poursuivre la conversation. Minima a eu de la visite : un policier est venu la voir pour des renseignements. Le peu de raideur dont Angus était parvenu à se débarrasser lui revient. Il prend une grande inspiration avant que sa voix basse ne s'élève :

« Oui. Sur moi. Evidemment. »

Il essaie de ne pas penser à ce qu’elle a bien pu faire avec ce qu’elle sait de lui.
Ni à cet argent qu’il a mis de côté. Surtout.

« Un nom ? » reprend-t-il d’un timbre creux qu’il fixe un point dans le vide derrière Xuan.

Addison ? Ce nom n’est pas inconnu à l’Assassin. Et pour cause : c’est celui de la femme qu’il a tué trois nuits auparavant, qu’il n’a pas encore oublié parce que sa mort est encore fraiche dans les mémoires. Quant à ce qu’il a bien pu faire pour attirer la police ? Il ne l’a pas attirée. C’est elle qui est attirée par lui. Aussi ne répond-t-il pas à la question de l’Asiatique, qui continue sur sa lancée, et se mure dans le silence tandis qu’il l’écoute. Lorsque que le jeune homme se tait, Angus est immobile, trop immobile. Il comprend maintenant toute l’ironie de la situation. Une ironie cruelle qui le fait regretter amèrement d’avoir attendu si longtemps pour se rendre chez Xuan. Mais comment aurait-il pu savoir ?

Comment aurait-il pu se douter une seule seconde qu’il tuait sa chance de retrouver Nima ? Elle est loin, désormais – Dieu seul sait où.
Et il lui a donné son ticket de sortie.

Sa carcasse s’anime soudain : son poing s’abat violemment sur la table. Ses vieux os grincent leur protestation sous la peau sèche, puis la douleur remontent de ses doigts malmenés. Il s’éloigne de la table, le souffle court, fugitif, et tourne le dos à Xuan. Il serre les poings, résistant à grand-peine de frapper un mur, ou n’importe quoi.

« J’ai tué Mary Addison. » dit-il au bout d’un moment. Il se force à ne pas élever la voix. Mais Dieu qu’il a envie de hurler.

Une émotion qu’il n’a pas ressenti depuis des années se précipite à sa rencontre ; voilà qu’il redécouvre la peine, lui qui est pourtant habitué à la douleur (et pas seulement celle de sa main). Les mots de Xuan sont durs à entendre – insupportables. Ils lui font mal aux oreilles. Mal au cœur. Mal. Il inspire. Un peu trop profondément. L’odeur putride du sang lui saute une nouvelle fois à la gorge et ses jambes ne lui paraissent plus être des appuis si solides que ça. En conséquence, il se retourne finalement vers l’Asiatique et rejoint la table pour s’y asseoir. Sans rien dire.

Il a le visage fermé, mais pâle. Il étouffe la souffrance. Etouffe tout simplement. Crève toujours d’envie de hurler. Ca attendra. Il se sent et se sait trahi. Il ne doit surtout pas penser à l’argent. Pas maintenant ; ça attendra aussi. La voix de Martin lui revient et il n’a pas le cœur de la repousser. Alors il l’écoute.

« Martin. » dit-il soudain en se forçant à parler clairement malgré son mal-être. « Il m’a dit quelque chose, il y a quelques jours. ‘‘Je crois que ça vous rend plus méchant que d’habitude de savoir que Nima est partie’’. » Il s’arrête un court instant, le temps de s’en rappeler plus précisément. « C’est ça. Il a bien dit ‘‘partie’’. ‘‘Partie’’, pas ‘‘disparue’’. » Nouvelle pause. « Je ne savais pas qu’elle était partie, je n’en avais même aucune idée. Partie. C'est ce qu'il a dit. Comment est-ce que cette sale fouine – … »

Il s’arrête de lui-même. Il recommence à penser à voix haute, à parler tout seul. D’habitude, il n’y a personne d’autre que lui pour s’en rendre compte et il ferme sa bouche en public.
Il renifle.

Vieillard.

Il dévisage Xuan qui s’est drastiquement rapproché de lui avec, visiblement, la ferme intention de le rafistoler. Le Brouillard a un vague mouvement de recul lorsque les mains de l’Asiatique s’en prennent à ses vêtements. Il écarte prestemment le gamin d’un geste du bras, avant de se débarrasser tour-à-tour de son manteau et de sa chemise, puis de les jeter au hasard sur le sol. Et de regarder ailleurs. Déjà pour ne pas voir l’expression du jeune homme lorsqu’il constatera que son torse est parsemé de bleus. De plus, son visage maintenant à découvert, loin des ombres confortables de sa capuche, révèle la vraie pâleur de son teint. Il est blafard. Pour cause : l’odeur du sang est enfin libérée de sa prison de tissus et se fait plus forte que tout. Il n’a pas non-plus besoin de montrer la blessure : une large tâche rouge enjolive son flanc droit. Les quelques bandages de fortune qu’il avait appliqué ont maintenant l’air aussi misérables que lui.

« Suspecte, tu dis ? » grince-t-il, les dents serrées, pour penser à autre chose qu’à son estomac qui se tord – où à Nima.

Xuan s’éloigne au lieu de répondre immédiatement ; le silence ne tarde pas à envelopper la cuisine. Un silence tendu. Autant que peuvent l’être les muscles du vieil Ecossais qui déploie des efforts considérables afin de ne pas tourner de l’œil (l’odeur le rend malade) et pour lutter contre la douleur de ses maux (fussent-ils physiques ou non). Le jeune homme revient finalement avec une bouteille d’alcool, puis reprend la parole en auscultant l’Assassin. Ce-dernier n’aime pas ce qu’il entend, d’ailleurs.

Il prend néanmoins le temps de respirer de grandes bouffées d’air, d’inspirer, d’expirer lentement, et d’ainsi s’éclaircir l’esprit. Et de repousser les vertiges qui l’assaillent d’une vigueur renouvelée, au moins le temps qu’il prenne la parole.

« Martin n’est pas un ami. » siffle-t-il alors, glacial. « C’est une fouine, » (dont il rêve de se débarrasser) « un miséreux avec une grande gueule. Rien de plus. Je le vois mal se payer un cocher – sauf s’il accepte la merde en guise de salaire. » grogne-t-il ensuite avec une honnêteté plate et austère.

Xuan Ming a écrit:

"In the sky far above the shadows of death was coming with the dawn.”
― J.R.R. Tolkien, The Return of the King

-Je ne pense pas que ce soit le cas. Il y a autre chose. Et ça ne va pas du tout te plaire.

Il fit une pause pour mouiller un tissu et commencer à nettoyer la plaie. Il devait la rendre la plus propre possible avant de passer de l’alcool. Ugh, mais pourquoi faisait il ça, il n’était pas médecin enfin. Mais il ne pouvait pas le laisser dans un état pareil. Et qui allait le soigner maintenant que Nima était partie? La prochaine fois, il le laisserait entre les mains d’un médecin du réseau. Gratuitement, s’il le fallait, il ne préférait pas mettre la vie d’Angus en danger. Il nettoyait la blessure le plus délicatement possible.

-Si l’alcool ne te suffit pas, j’ai plus fort... J’ai plusieurs témoins qui disent l’avoir vu traîner autour de Scotland Yard. Je ne sais pas s’il y est déjà entré, c’est peut-être du pur hasard, mais méfie toi.

Que pouvait-il dire de plus. Aucun de ses hommes pouvait entrer dans Scotland Yard et il n’avait aucun agent à l’intérieur. Ils faisaient profil bas tout en se préparant au pire.  




By Halloween

Evidemment que ça ne lui plait pas. Rien ne le réjouit lorsque ça touche Martin, que ce soit de près ou de loin. Mais il se sent trop nauséeux pour être contrarié — pour le moment. Il reste coi. Mais ses poings sont serrés et ses phalanges blanches. Scotland Yard, hein ? Alors quoi ? Cette fleur de nave serait un indic pour le compte de la police ? Est-ce toutefois surprenant ? Evidemment que Scotland Yard voudrait garder un œil sur lui : il a une certaine réputation, après tout. Et quand bien même, il ne peut pas trancher la gorge de cet emmerdeur à cause d’une suspicion.

Un sursaut lui échappe quand Xuan appuie un peu trop durement sur sa blessure. L’écossais pousse un grognement d’inconfort en sentant le tissu humide titiller les lèvres irrégulières de la plaie et réveiller davantage de douleur. Une drôle de chaleur, même, s’installe dans son flanc.

« De quoi ça a l’air ? » se renseigne-t-il sans pour autant regarder l’Asiatique.

« Quatre jours. »

Sa voix est sourde, retenue. La souffrance continue de lui labourer le flanc avec une insistance cuisante. C’était mieux quand on n’y touchait pas : ça rendait le fait qu’on lui avait creusé un trou dans le bide un peu plus supportable au quotidien. Quatre jours, c’est si peu pour lui. C’est trop pour n’importe qui d’autre et ça déroule un tapis rouge à une maladie quelconque ou une infection.  Qu’il se retrouve avec l’une des deux l’étonnerait à peine. Toutefois, la médecine est un luxe dans les bas-fonds, un confort qu’Angus n’a pas les moyens de se payer.

« J’en ai vu d’autres. » grommèle-t-il pour lui-même en posant (malgré lui) les yeux sur l’eau écarlate dans la petite bassine.

Il survivra. Malheureusement.

« Que peux-tu me dire d'autre ? Sur Martin. Sur Nima. Qu'importe. »

Plus rien. Il n’y a plus rien. A apprendre ou à faire. Alors Angus décide de juste … se laisser porter. La tension retombe enfin, l’agitation dans son esprit se tasse petit-à-petit pour ne laisser que la douleur. Celle de son corps, mais pas que. Il prend une inspiration abrupte et accepte enfin de se laisser submerger. Sa forme de vieillard efflanqué s’affaisse soudain dans la chaise, puis il s’en vient saisir le verre d’alcool d’une main incertaine, le porte à ses lèvres, goûtant l’arôme corrosif de la boisson du bout de la langue. Puis le relève d’un coup, avale son contenu d’un trait – tout entier. Sa gorge se met à le brûler presque autant que son flanc, que Xuan tourmente doucement.

« Fais ce que tu veux. » murmure-t-il à l’Asiatique.

Il veut juste … Il veut juste se reposer. Avoir la paix, juste une fois, rien qu’une fois. Mais il sait : sa rage reviendra, toujours plus forte, toujours plus dangereuse. Elle ne le laissera jamais tranquille, fera fondre son masque pour révéler la bête immonde et désespérée qui se cache derrière, jusqu’à la consumer à son tour.

Pour le moment, cependant, le moindre de ses muscles tire. Et son crâne s’allège alors que ses paupières font mine de s’alourdir.

Un poids pèse sur les épaules de l’Assassin ; ce-dernier se sent glisser en douceur vers un état léthargique dont la fatigue et l’indolence due à l’alcool se disputent méchamment la souveraineté. Un instant durant, il papillonne des yeux avant que ses prunelles presque égarées ne se pose sur l’Asiatique qui vient de siffler et de jeter un ordre à un larbin. Puis le jeune homme lui demande s’il souhaite un nouveau verre. Angus hésite, ses pensées dans le flou, mais malgré tout conscient que Xuan entreprend de bander la blessure en attendant qu’il réponde. Les tissus qu’ils utilisent sont bien trop propres, d’ailleurs. Et ne resteront probablement pas longtemps au vu de l’état global du vieil Ecossais qui baigne dans la saleté et le sang depuis des jours.

Il secoue la tête.

« Non. » parvient-il à grommeler. Il ne préfère pas prendre le risque de s’endormir quand bien même son être tout entier lui hurle de s’allonger. « Ton thé refroidit. » se justifie-t-il un peu vainement en désignant les deux tasses abandonnées sur la table.

Le Brouillard attend que le gamin en ait fini avec lui pour, en premier lieu, remettre sa chemise et ensuite s’emparer d’une des coupes. Il la monte à son visage et en hume l’odeur juste pour se dire qu’il ne la reconnait pas. Le thé, ce n’est pas pour les crève-la-faim. Il a même oublié à quand remonte la dernière fois qu’il en a bu.

Et alors qu’il s’apprête à le goûter, il l’éloigne de ses lèvres.  

« Merci pour tout, Xuan. » dit-il d’une voix grave où un tout petit peu de chaleur parvient à poindre.

Il n’ajoute rien. L’Asiatique n’a pas besoin de savoir … eh bien, le reste de sa pensée. Et puis Angus est trop éreinté pour s’épancher. Il devra donc se contenter de ça.

Les paroles d’Angus, inattendues et surtout incongrues venant de ce-dernier, prennent l’Asiatique par surprise. Il remet rapidement en question la sincérité de l’expression affichée par le visage de son compère, mais fréquente le garçon depuis trop longtemps pour que son étonnement lui échappe. Il ne peut s’empêcher de se demander depuis combien d’années il se connaissent, tandis que l’autre clôt leur conversation. La réponse lui parvient un peu difficilement. Un peu moins d’une vingtaine d’années. Déjà. Ah, mais plus il y pense, plus il a l’impression que Xuan a toujours été là. Depuis le début. Pourtant, il avait une trentaine d’années lorsqu’il a rencontré ce gosse pour la première fois. Les temps étaient différents. Pour le jeune homme, en tout cas. Pour Angus, les choses n’ont jamais réellement évoluées.

Le Brouillard se laisse glisser dans une semi-somnolence ; quelques souvenirs viennent défiler devant ses yeux égarés alors qu’il prend, à son tour, une gorgée de thé, aussi mélancolique qu’épuisé. Le silence les assourdit ; ni l’un, ni l’autre n’aura l’idée de le briser. Aussi se retrouvent-ils à attendre l’arrivée du médecin dans un calme presque religieux.

A l’extérieur, la ville entreprend de se réveiller complètement, mais lentement, tandis que le Soleil commence sa lente escalade dans un ciel qui perd peu-à-peu son apparence sanglante. Et quelque part ailleurs sous ce même ciel rouge, le destin se remet en route.

HRP: