Maé soupira après un sourire fugace. C’était toujours une joie d’écouter Clarence chanter. Elle donnait une représentation à Paris et il avait profité de sa présence dans la capitale française pour venir la voir. Il avait apprécié la représentation, les chanteurs et les danseurs avaient tous été exceptionnels à ses yeux. Ce fut une bouffée de fraîcheur au vu de la journée qu’il avait passé. Il n’avait pas réellement prévu que sa journée se passe si mal, mais il était ravi de passer une soirée plus tranquille.
Clarence plus que ravie d’apprendre qu’il serait dans la salle et l’avait supplié de l’attendre. Alors il attendait dans le hall avec un large nombre de personne. Les personnalités étaient assez variées bien qu’un grand nombre d’hommes discutait entre eux. Quelques femmes accompagnant leurs maris discutaient dans un coin leurs éventails bougeant doucement devant leurs lèvres. Après réflexion, un peu plus tôt, il avait décidé de se changer, l’idée fut la bonne. Il se démarquait beaucoup moins dans la foule que s’il avait gardé son uniforme. C’était bizarre pour lui de mettre des vêtements si chics. Il s’était habitué à la coupe simple mais efficace de l’uniforme de central.
Seul près d’un mur, il faisait un peu tache dans le décor convivial de l’opéra. Si sa cousine ne lui avait pas demandé de rester, il y a longtemps qu’il serait parti. Ses yeux vagabondèrent une nouvelle fois dans la foule. Il remarqua que les différentes ballerines commençaient à arriver. Pas de trace de sa cousine. À peine étonnant, elle devait sûrement se refaire une beauté. Elle ne changera jamais.
Alors qu’il observait les petits rats se faufiler entre les différents invités, une des danseuses attira son attention. C’est elle qui avait danser le premier rôle. La jeune femme était très jolie et d’une grande élégance. Son visage impassible était rendu froid par ses yeux clairs. Mais il était bien placé pour savoir qu’une froide façade pouvait cacher un grand cœur. Pour être honnête, il devait avoir le même genre d’expression plaqué sur son visage. Ils semblaient si étrangers au milieu de la foule souriante et festive. Il anticipait déjà la réflexion de Clarence sur son air sérieux comme elle l’appelait. En attendant, il observait la jeune ballerine. Allait-elle le remarquer ? Il avait après tout une tête à faire peur.