Kid...the Revolution is back !With Wilma Hartmann
Mâchouillant le bout d’un brin de paille, assise sur une clôture en bois repeinte la journée dernière, les orbes de sang de l’albinos protégés par ses lunettes de vue observent avec attention un cheval de race Pur-sang Anglais fraichement acheté depuis ce matin. Un cadeau offert en personne par sa nouvelle amie qui se trouve être la célèbre Reine d’Angleterre, Victoria. Selon les dires de cette grande dame, il est normal d’offrir une telle donation lorsqu’une femme devient une Duchesse. Sans oublier que le jour du couronnement de son titre, nombre d’hommes ont tenté de la courtiser par différentes façons. Comme par exemple en l’invitant à dîner dans leurs propriétés, participer à une fête bourgeoise, se rendre dans un opéra qui lui rappelle des souvenirs sur la petite princesse Française, ou encore sauter toutes les étapes pour un rendez-vous dans le lit. Tous ces gens, toutes ces personnes, tous ces nobles et bourgeois n’ont pas arrêtés de dégoûter l’albinos qui a une sainte horreur de ces individus. Se croire au-dessus de tout le monde, d’être la classe supérieure, de se moquer des orphelins, des pauvres, des honnêtes gens se levant tôt le matin pour finir tard le soir a attisé une grande haine à Cassidy sur cette inégalité injuste dans ce pays. Mordant de toute ses forces la tige de son brin de paille, ses crocs de louve coupent en deux cette dernière qui tombe plus loin dans le pré. Crachant le bout de la tige restée dans sa bouche, la Duchesse décide de s’occuper de son animal domestique.
Elle saute à pieds joints sur la prairie destinée à son nouveau compagnon, la cow-girl a pris le temps de changer il y a une heure de cela sa tenue de Duchesse en femme du Western. Prenant une corde bien épaisse qui est changée en lasso par ses soins, la rebelle est consciente que le canasson ne va pas se laisser dompter aussi facilement. Rien qu’à son approche, le bel étalon s’enfuit à galop en se disant que la présence surhumaine de la Noah n’augure rien de bon et de rassurant. Un sourire en coin se dessine sur la beauté exotique du visage du vampire. Elle apprécie que cet être vivant ne souhaite pas s’approcher dans l’immédiat. Il a l’âme d’un petit rebelle.
Lorsque Danvers fait tourner son lasso pour tenter d’attraper le chanfrein de la bête, son esprit lui dicte de ne pas exécuter les petites traditions de son pays. Pourquoi donc forcer ce ravissant bestiau à l’écouter avec la force alors que la femme peut exécuter une méthode moins brutale pour gagner la confiance de l’animal. Cassie lâche donc la corde sur le sol, nettoie les verres de ses lunettes recouverts de poussière, puis passe aux choses sérieuses qui sont de captiver l’attention du Pur-sang possédant une robe sombre majestueuse.
Pour faire simple, lorsque le magnifique étalon fixe la Reine du Crime, Cassidy se montre douce. Mais au moment où il décide de ne plus la fixer, l’albinos fait en sorte de l’effrayer. Ce numéro a pour but de faire comprendre au canasson que quand il regarde sa maîtresse rien ne peut lui arriver. Elle incite son nouvel ami à lui faire pleinement confiance. La patience est au rendez-vous pour ce type de dressage et la Révolte se montre calme pour ce genre de chose. C’est après une bonne petite heure sous le soleil du mois de Mai, que la femme du Wild-West arrive enfin à caresser le chanfrein du canasson. Un nouveau lien vient de se créer pour la criminelle désireuse de révolution. L’albinos savait qu’elle réussirait à dompter l’animal car rien ni personne ne peut l’arrêter sur ses objectifs, pas même la mort, pas même le Souvenir désespéré qui dort au fond d’elle. Cassidy Danvers est, et demeura à jamais, la Révolte incarnée.
« Je vais te surnommer Billy. » chuchote-t-elle à l’étalon. « Billy The Kid, car tu as l’âme d’être un petit rebelle. Ne crains rien, tu pourras galoper là où tu le souhaites, tu es libre à présent. Tu ne manqueras de rien, et je compte t’acheter une petite amie pour que tu ne puisses plus connaître la solitude. » Lentement, elle dépose un baiser sur le chanfrein de son enfant, arrache de l’herbe avec sa main pour la placer près de la gueule de l’étalon afin qu’il mange la verdure. « Soit juste patient quelques jours, je dois te trouver une partenaire digne de ce nom. »
Sortant du pré en laissant la clôture ouverte afin de montrer à l’animal que la femme est sérieuse en lui disant qu’il peut galoper là où ça le chante, l’Américaine range la corde servant de lasso, remet de l’eau dans l’abreuvoir et se dirige dans sa nouvelle demeure en longeant les nombreux jardins détenant différentes fleurs pouvant faire frémir les cœurs des demoiselles. Les plantes n’ont jamais été dans le dictionnaire de Cassidy mais elle se résigne à détruire ces belles choses qui ont été entretenu dans le passé par les anciens domestiques de ses parents. Tout détruire reviendrait à ternir la mémoire des personnes qui ont travaillé dur pour ces jardins magnifiques.
Puis, tout à coup, la Révolte s’arrête en chemin, plisse ses iris et invoque soudainement un de ses Colt Single Army qui est attrapé par sa main droite. Son flair l’avertit qu’un membre de sa nouvelle famille est présent, se baladant dans son domaine, ayant osé franchir les barrières de sa propriété. Un long soupir se dégage de ses poumons. Danvers commence à être fatiguée des présences imprévues de ses soi-disant frères et sœurs. Tout d’abord, Dominus, la planche à pain qui était venu pour tuer tout son gang et détruire son manoir. Et ensuite, il s’agissait de Poena avec son apparence attirante, envoûtante qui s’inquiétait de son propre état de santé. Elle lève les yeux au ciel et compte trouver l’intru et ne pas y aller par quatre chemins. Soit c’est pour discuter soit ça dégage avec un coup de pied au cul. Hors de question de perdre sa nouvelle demeure qui sert également à loger son fidèle majordome et la famille d’Ayden Hyde qui ne pointe toujours pas le bout de son nez.
Il ne faut pas longtemps pour trouver sa cible qui se trouve devant les portes de son manoir. Dos à la femme qu’elle ne reconnaît pas, à cause de sa mémoire de poisson rouge. Cassidy pointe son arme, enclenche le chien et pose son pouce sur la gâchette, restant à distance par sécurité.
« Je commence à en avoir ras-le-bol des visites surprises de la secte du Comte Millénaire, alors je vais être claire et précise. » Dit-elle d’un ton menaçant mais aussi blasé. « Si tu es un ennemi, on règle les comptes à l’extérieur du domaine. Des civils logent dans mon bâtiment, hors de question qu’ils soient blessés. Si tu es un ami, tu te retournes délicatement pour que je puisse voir si je peux te draguer ou pas. En tout cas, ce serait dommage de trouer de derrière ta jolie silhouette. »
Curieusement, de dos, l’individu lui dit quelque chose mais impossible de donner un nom sur elle. Retenir les prénoms n’est jamais le fort de l’albinos. Pourquoi donc se souvenir des gens qui ne sont pas importants dans sa vie. Néanmoins, la femme se sent honteuse de ne pas savoir de qui il s’agit car son petit cœur semble bien l’apprécier. Peut-être que la personne se trouve être une aventure d’un soir…
️ Jawilsia sur Never Utopia