Tout doucement, savourant le craquement de la neige sous tes bottes, tu avances dans les rues silencieuses de ta ville. Les fenêtres sont éclairées et, pour qui tend suffisamment l’oreille, on peut entendre les rires et les festivités se dérouler derrière les lourdes portes en bois. Les rideaux sont tirés mais il suffit d’un seul coup d’œil pour apercevoir les ombres danser. Tu adores ce genre de spectacle, Magdalena, et si tu en avais le temps tu t’arrêterais pour les observer. Qui pourrait se douter, en voyant toutes ces lumières, en entendant toutes ces chansons, en apercevant ces ombres rires, qu’une ville comme la tienne est rongée par l’horreur. Personne — même pas toi (surtout pas toi (pas encore)). Non, tu es encore ignorante et heureuse, ton sourire si doux caché derrière ton écharpe, alors que le froid te mord le visage et rougit tes joues. Tu n’as jamais autant donné l’impression d’être faite de porcelaine que ce soir, alors que seule la lumière faible des lampadaires éclaire ton teint pâle et ces joues maintenant bien rouges. Oh, si tu croisais ton reflet tu ne pourrais t’empêcher de râler ou de rire — sûrement les deux en même temps — mais heureusement, les rares aperçues de ton apparence ne te rendent qu’une image incertaine, celle d’une silhouette emmitouflée dans un long manteau noir, aux cheveux couleurs pastelle parsemés de flocons. Alors tu continues d’avancer, Magdalena, pendant que ton estomac gronde et que la neige crisse sous tes pas et que les flocons effacent tes empruntes — et que ton sourire continue de s’étendre. Tu penses à la douce soirée qui t’attend, à cette année qui s’arrête et à la nouvelle qui s’annonce. En vérité, tu ne sais vraiment quoi penser de celles-là. Les 365 jours qui se sont écoulés n’avaient rien de bien incroyables — routines, potins, sourires et musique — et ceux qui s’apprêtent à arriver n’auront rien de plus merveilleux, tu le sais bien. Oh ce n’est pas là un constat triste — malgré la neige, la Grise n’est pas dans l’un de ses jours blancs (comme la tristesse (et les regrets (et la neige))) — ce n’est qu’un soupire qui traverse tes lèvres avant de disparaître. Ta vie est toute simple, et c’est très bien ainsi. Tu as eu ton lot d’aventures et de magie et ne voudrais recommencer. Heureusement pour toi, tes concitoyens ne t’ont confié aucune missions ces derniers temps, voyant bien que tu étais trop occupée avec tes cours et ta boutique. Ou alors as tu fait quelque chose pour les offenser — eux, ou Celui qui vous emploie tous. Tu ne saurais dire tant ces vieux et ces vieilles sont imperméables à la moindre émotion sincère. « Enfin peu importe » marmonnes tu tout en allumant une nouvelle cigarette, avant d’apercevoir une silhouette devant ta porte « Qu'est-ce que» ronchonnes tu alors simplement, te rendant compte que tu as parlé trop vite.Son sourire détestable sur le visage, le maire t’attend devant chez toi. Tu sais exactement ce qu’il te veut et, déjà, une pointe d’irritabilité s’immisce dans ton esprit. Il était évident que tu n’allais pas pouvoir passer le nouvel an au calme, en tête à tête avec une tisane et un vieux livre. Bien sûr que non. « Bonsoir, Monsieur le Maire.Puis, après lui avoir adressé un dernier signe, voilà que tu rentres chez toi. La chaleur t’étouffe et tu te presses d’enlever ces deux mètres d’écharpe et ce long manteau, avant de t’attaquer à l’énorme pull en laine que tu as (volé) emprunté à l’une de ces anciennes conquêtes et dans lequel vient s’accrocher — tu ne sais comment — l’une de tes mèches de cheveux (sans doute l’un de ces boutons pour refermer le col). C’est à ce moment qu’on toque à ta porte, alors que tu te contorsionnes dans tous les sens pour retirer tes manches et ainsi disposer de tes mains pour te défaire de ton piège. Incapable de quoi que ce soit, te voilà donc en train d’inviter ton inconnu à rentrer, en espérant qu’il puisse t’entendre. « C’est ouvert, venez ! Saleté de … Entrez c’est ouvert ! »En voilà une étrange façon de souhaiter la bienvenue chez soit. |
GASMASK |
Old Friend (Is it too early to say I love you ?) || Romain
Re: Old Friend (Is it too early to say I love you ?) || Romain
Old Friend (is it too early to say I love you ?)
Romain & Magda
Lorsque le jeune français apprit qu’il devait feindre un besoin d’hébergement chez une jeune femme, dans le but très clair de la confondre avec sa possible trahison ; il crut sentir ses jambes se dérober sous lui. Pourquoi est-ce que cela devait tomber sur lui ? Il n’était absolument pas l’homme de la situation ! Il ne saurait pas l’amener à se confier, et il saurait encore moins la piéger ! Sans Arcanum, il ne pourrait pas.
Romain prit la route pour la Pologne. Enfin, il prit surtout la porte de Road. Et se retrouva une ville avant Zgierz. « Lodz ? » Prononça-t-il avec un accent français. Malheureusement, le polonais n’entrait pas dans la liste des langues qu’il parlait. Il soupira. Le Comte Millénaire n’aurait-il pas pu envoyer quelqu’un avec une attache à la Pologne, plutôt que lui ?
« Je crois que je suis prêt à me trouver n’importe quelle excuse pour ne pas y aller… Mais j’y suis déjà… » Et quand Romain se mettait à se parler à lui-même ce n’était pas bon du tout ; cela signifiait sans aucun doute que son niveau de stress était déjà élevé.
Le jeune homme réajusta son bonnet vert, son écharpe verte ainsi que ses gants de la même couleur. Il faisait plutôt froid ici et la neige recouvrait le sol d’une épaisse couche. En Angleterre, il ne neigeait pas beaucoup… Cela allait rendre son périple difficile. « Pour feindre la fatigue à la perfection, mieux vaut la vivre. » Se murmura-t-il. Habillé d’un long manteau noir et équipé d’un sac de voyage de couleur similaire, Romain tenta d’avancer dans la neige. Les craquements de la neige sous ses pas l’amusaient, en revanche la dureté des flocons en amas menaçait de le faire tomber sans arrêt – et ça, ça l’amusait guère. Non, le jeune homme n’avait pas l’habitude de la neige. Il manqua tant de fois de s’écrouler au sol qu’on lui proposa un voyage dans un moyen de transport plus confortable. Les routes étaient plutôt dégagées et praticables. Le voyage ne fut pas plus long que quelques heures et il fut ravi – ou presque – de poser le pied sur le sol de Zgierz. Lui aussi était enneigé. Ce ne fut que lorsqu’on lui souhaita un joyeux réveillon qu’il tilta. Il soupira, et comprit pourquoi c’était lui que l’on avait envoyé.
« Moi aussi j’ai une famille… Même si elle a été amputée. » Fit-il, boudeur.
Romain expira une nouvelle fois, pour se donner du courage, et avança droit devant lui, en direction de la maison de son hôte. Une jeune femme au service du Comte. Il n’avait pas énormément d’informations sur elle, par choix. Comment pourrait-il récolter des informations objectives s’il était biaisé par tout un tas d’informations préalablement données ? S’il avait un avis à se faire sur elle, il le ferait lorsqu’elle serait en face de lui. D’ailleurs, il se trouvait devant sa maison. Romain observa cette dernière avant de toquer à la porte. Ce sera donc ici qu’il passera quelques jours. En parlant de son séjour, il devra sûrement lui annoncer la raison de ce dernier ! Il ferait mieux de se préparer à mentir avant de s’emmêler les pinceaux et qu’elle finisse par se douter de quelque chose. Il n’eut pas le temps de réfléchir au mensonge de sa vie.
« C’est ouvert, venez ! Saleté de… Entrez c’est ouvert ! » L’entendit-il parler à travers la porte. Il aperçut son ombre se débattre avec elle-même. Il haussa les sourcils ; chez qui est-ce qu’il l’avait envoyé ?
Alors Romain poussa la porte et fit face à la jeune femme. Elle était entortillée avec les manches de son pull et se démenait pour se libérer.
« Vous… Vous voulez un coup de main ? » Lui proposa-t-il tandis qu’il retirait son bonnet et libérait ses cheveux blancs gris – ou gris-blancs, cela dépend de la façon que vous avez de les percevoir – et que la porte se refermait. « Je suis Romain. Vous êtes bien Magdalena ? » Fit-il d’une voix douce.
Non pas qu’il pensait s’être trompé d’adresse mais bien que la jeune femme était plus que déroutante. Ses cheveux colorés, ses yeux, ses cicatrices, sa voix rauque, la couleur de sa peau. Plus il passait de temps à la regarder plus il sentait ses joues rougirent et un nœud se former au creux de ses intestins. Elle paraissait si chétive et si forte à la fois… Il sentit naître en lui un sentiment nouveau.
Re: Old Friend (Is it too early to say I love you ?) || Romain
Tu continues bien maladroitement de te contorsionner, essayant tant bien que mal de te défaire de ce nœud entre tes cheveux et ton pull lorsque tu l’entends la porte s’ouvrir. Très bien, il a réussi à comprendre tes directives malgré l’étrange position dans laquelle te voilà maintenant. Certes c’est embarrassant mais au moins il n’a pas à attendre dehors avant de te voir débouler à toute allure à la porte, encore à moitié décoiffée et terriblement essoufflée — et puis de toute façon, la Grise n’a que faire de l’embarras, ce n’est qu’un sentiment passager qui s’oublie bien vite (et elle est plus forte qu’un sentiment passager). « Vous… Vous voulez un coup de main ?Puis tu lui tends une main abîmée — dur travail que celui de luthier — mais amicale, non sans le détailler de haut en bas l’air de rien. Le Descendant de Noah n’est pas comme les autres, ceux que tu as pu héberger avant ou dont tu as croisé la route. Peut être est-ce à cause de ses cheveux — aussi étranges que les tiens — ou est-ce son regard doux, tu ne saurais dire, mais Romain te plaît d’une manière singulière. Tu sens — tu sais — qu’il a plus à offrir que ce que tu peux deviner en un simple coup d’œil et un tel constat te met en joie. Toi qui redoutais de devoir partager ton nouvel an, au dernier moment, voilà que tu es contente d’une telle situation. « Vous avez dû avoir sacrément froid avec ce temps, je vais vous faire quelque chose à boire venez. Oh, vous n’avez sûrement pas mangé non plus, si ? Je peux cuisiner quelque chose sinon, j’allais justement me faire à manger pour moi aussi. Je suis désolée, je n’ai pas grand-chose de raffinée. »Tout en lui parlant, tu files jusque la cuisine et commences à brasser dans tous les sens. Être une mauvaise hôte n’est pas dans tes plans, encore moins un soir comme celui-ci, alors tu n’as pas de temps à perdre. Sans oublier que plus tu es occupée et moins tu devras faire la conversation. Pas que tu ne sois une véritable sauvage, mais parler de tout et de rien avec un inconnu n’est jamais vraiment ton fort. Tu es une âme silencieuse, Magdalena, qui préfère mille fois la compagnie de son violoncelle à celle d’un tiers. Ramenant ta chevelure en un chignon pastel, tu reportes cependant ton attention sur le jeune homme et lui adresses un nouveau sourire poli avant de reprendre la parole. « Je suis désolée, je ne vous ai pas demandé ce que vous vouliez boire. Je dois avoir de quoi faire un lait chaud au miel, un thé ou un café. Qu’est-ce que qui vous ferait plaisir ? » |
GASMASK |
Re: Old Friend (Is it too early to say I love you ?) || Romain
Old Friend (is it too early to say I love you ?)
Romain & Magda
Ce fut davantage la panique quand la jeune femme lui tendit la main. Il la regarda en se demandant ce qu’elle attendait de lui en retour. Sa main était abimée mais elle n’en restait pas moins douce ; ce fut le détail qu’il prit en compte lorsqu’il la prit dans la sienne. Douce et chaleureuse. Et Romain ne sut plus très bien s’il voulait parler de sa main ou de la jeune femme en face de lui. Perturbé par l’être entier qui se présentait à lui, le jeune homme ne prêta pas attention à la façon que Magdalena avait de le regarder, ni même de sa façon de le détailler.
Le nouvel an risquait d’être prometteur, et cela enchanta le français.
« Vous avez dû avoir sacrément froid avec ce temps, je vais vous faire quelque chose à boire venez. Oh, vous n’avez sûrement pas mangé non plus, si ? Je peux cuisiner quelque chose sinon, j’allais justement me faire à manger pour moi aussi. Je suis désolée, je n’ai pas grand-chose de raffinée. » Tout en lui adressant la parole, elle s’agita dans tous les sens dans la cuisine. Avec un regard tendre, Romain la regarda faire. Puis parla un peu plus fort que d’habitude, pour qu’elle l’entende tandis qu’il admirait l’intérieur de la maison. Ses affaires jonchaient dans l’entrée, il s’en occuperait plus tard. Pour le moment, il avait envie de faire un peu le tour sans trop s’éloigner. « Ne vous embêtez pas trop pour moi, je ne suis pas compliqué. » Il avait eu envie de dire qu’elle pouvait faire ce qu’elle aimait et qu’il mangerait quand même – quand bien même il ne connaissait rien à la cuisine polonaise.
Elle se coiffa d’un chignon, marquant une pause dans sa préparation, et le regarda avec un sourire. « Je suis désolée, je ne vous ai pas demandé ce que vous vouliez boire. Je dois avoir de quoi faire un lait chaud au miel, un thé ou un café. Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ? » A chaque fois qu’elle s’adressait à lui, qu’elle le regardait, qu’elle lui souriait ; Romain trouvait sa singularité d’autant plus attirante. Magdalena était en train de s’embellir au fur et à mesure que le temps passait. Jamais le jeune homme n’avait ressenti pareille attraction pour quelqu’un. Que se passait-il ? Et que lui faisait-elle ?
Il dû se concentrer pour ne pas bredouiller. « Un thé m’ira très bien, je vous remercie. Vous prendrez quelque chose avec moi ? » Demanda-t-il poliment. Comme si étant donné qu’ils se retrouvaient tous les deux pour le nouvel an, ils devaient passer ce temps ensemble. « Si cela ne vous dérange pas, bien sûr. » Ne put-il s’empêcher de rajouter, les joues rougissant à nouveau.
Quelques secondes ou minutes s’écoulèrent, Romain admirait les détails de la maison et du mobilier pour faire refroidir ses joues. Non pas qu’il fut gêné du silence, il choisit de lancer la conversation sur un point qui l’intéressait. « Vous habitez ici depuis longtemps ? Vous avez une charmante maison. » Il lui fit face de nouveau, le feu de ses joues menaçant de reprendre comme elle risquait de le regarder. Il admira sa nuque, qu’il se surprit à vouloir embrasser. Il crispa ses yeux pour faire disparaître cette image de sa tête.
Quel sort cette jeune femme était en train de lui jeter ?
Re: Old Friend (Is it too early to say I love you ?) || Romain
Ton invité prends le temps d’observer ton intérieur et tu le laisses faire, t’affairant en cuisine. Il n’est pas le premier à être intrigué devant tout le bric à brac qui s’accumule chez toi et tu ne peux lui en vouloir, tant d’objets se sont entassés années après années — tant d’histoires se sont déroulées entre ces murs — que ta petite maison a presque des airs de cabinet des curiosités. Oh, la plupart des choses éparpillées chez toi n’ont pas grand-chose d’extraordinaires — ce ne sont, après tout, que des livres et des partitions, de vieux pulls et de longues écharpes — mais tous ensembles ils forment un patchwork atypiques et fouillis, qui attire l’œil à tous les coups. Il te rejoint ensuite, sans un bruit, alors que tu es en train de chercher dans les placards, pour en sortir de la vaisselle pour deux et de quoi cuisiner un semblant de repas pour le jeune homme. Tu te dis qu’il est chanceux d’être arrivé pour le réveillon, où ton garde manger est plein, plutôt que l’un de ces soirs comme tous les autres, où tu ne peux t’offrir le luxe de l’abondance — lorsque tu prends la peine de cuisiner, plutôt que d’aller te coucher le ventre vide. « Un thé m’ira très bien, je vous remercie. Vous prendrez quelque chose avec moi ? Si cela ne vous dérange pas, bien sûr.Puis tu continues de t’affairer, ne voulant perdre trop de temps — ne voulant, non plus, laisser tes pensées divaguer et s’égarer là où elles ne peuvent aller (il est un Noah après tout (qu’en penserait le vieux sorcier)). Les minutes s’écoulent en silence dans ta petite cuisine alors que ni lui ni toi ne prenez la parole et tu aurais presque l’impression que le tintamarre de tes casseroles est une insulte à ce même silence qui s’est installé — tu entretiens une relation étrange avec l’absence de bruit, Magdalena. « Vous habitez ici depuis longtemps ? Vous avez une charmante maison.Tu l’imagines vivre dans un grand manoir silencieux, à moitié abandonné. Quelque chose de gothique, comme dans ces histoires romantiques anglaises, avec ses fantômes et ses secrets de famille. Il n’habiterait qu’une seule des trop nombreuses pièces, où seraient entassés ses livres et ses plantes, un piano aussi, et un gros chat blanc allongé sur un rebord de fenêtre. Voilà ce qu’imagine l’Omble, elle qui n’a jamais vécu qu’à travers les livres qu’elle a lus — elle qui n’a jamais rien connu d’autre que cette petite maison charmante. |
GASMASK |
Re: Old Friend (Is it too early to say I love you ?) || Romain
Old Friend (is it too early to say I love you ?)
Romain & Magda
Et même si elle est libre et totalement elle-même, elle avait envie de partager un thé avec Romain. « Je ne dis jamais non au plaisir de partager un thé. » avait-elle précisément répondu. Cela avait plu au jeune homme. C’était toujours un plaisir, pour lui également, de partager une tasse de thé, mais cela l’était d’autant plus avec elle ; pour une raison qui lui échappait encore. Les casseroles qu’elle manipulait l’empêchèrent bientôt de réfléchir et de s’entendre penser. Il s’éloigna un peu de la cuisine, tandis qu’elle répondait à sa question, s’installa en même temps qu’elle. Pendant que le jeune homme écoutait Madgalena, il lui semblait que le temps s’était mis à s’écouler plus lentement.
D’ailleurs, Romain éprouvait beaucoup de mal à détourner son regard de la jeune femme en face de lui.
Il se produisait des choses étonnantes ici. Mais il l’avait écoutée lorsqu’elle avait dit qu’elle et son père n’avaient jamais quitté cette maison. Il avait remarqué qu’elle n’avait pas mentionné sa mère. Puis elle le prévint par rapport au thé russe. Il était bien vraiment que Romain n’était pas un habitué, toutefois ; le thé russe avait une saveur et un parfum bien à lui. Le jeune français but une gorgée de thé tandis qu’elle lui retournait sa question. « ]Elle est comment votre maison, vous ? » Elle voulait sans doute parler de cette « maison » dans laquelle ils vivaient tous.
Pense positif, Romain, il faut que tu apportes des réponses au Comte.
Il reposa sa tasse et esquissa un léger sourire. « Je n’ai pas encore de maison à proprement parlé. J’ai ce petit appartement en Angleterre… J’y séjourne quelques fois ; quand le pays me manque. » Cette pensée le rendit nostalgique. « Il est bien moins charmant que votre maison, hélas. » C’était tout à fait vrai. Rien ne pouvait enlever le charme d’une maison dans la campagne. Et un appartement dans une ville ne pouvait pas rivaliser le moins du monde.
Romain avait envie de lui poser une question. Mais après tout, c’était pour accomplir son « travail » mais surtout parce qu’il était curieux de l’entendre de sa bouche. « Comment est-ce que vous en êtes venue à rendre des services au Comte ? » C’était toujours mieux de mentionner un simple rang, plutôt que son nom. Au cas où. Ou peut-être pour faire plus chic. « Pardonnez-moi si ma question est trop indiscrète. Je suis sûrement beaucoup trop curieux. » s’excusa-t-il en buvant une nouvelle gorgée de thé.
Pourtant, il voulait vraiment connaitre cette réponse. Il voulait en apprendre davantage sur elle, et pas simplement grâce à un dossier, mais il voulait qu’elle lui parle, qu’elle lui partage des choses et qu’il se fasse sa propre idée sur le chemin du retour.