Allongée sur le comptoir, les jambes balançant dans le vide, tu n’arrives à détacher ton regard du plafond. Il n’a pas grand-chose d’intéressant pourtant, mais les pensées qui l’accompagnent, elles, le sont, et tu les laisses t’englober sans rien faire, te contentant d’un simple froncement de sourcils lorsque l’occasion se présente — et elle se présente bien plus souvent que tu ne l’aurais imaginée (te donnant un air grave et contrarié). Tu as passé une bonne partie de la matinée à compter et recompter les pièces s’alignant au fond de ton tiroir, les rares commandes attendant dans ton atelier et les factures qui s’empilent tant qu’elles pourraient atteindre le plafond. Il y a tes dépenses quotidiennes, les créances du magasins et les vieilles dettes de feu ton paternel qu’il t’incombe maintenant de rembourser, tu ne sais avec quel argent. Car c’est bien là le soucis, tu as beau compter et recompter, calculer encore et encore, changer les chiffres ou rajouter de nouvelles variables — possibles missions données par l’Arche — tu ne sais comment réussir à atteindre le prochain mois en honorant tous tes engagements. « fais chier » marmonnes tu, les yeux maintenant fermés, comme si cela allait aider d’une façon ou d’une autre.Ce ne sont pas des jurons qui vont ramener la clientèle dans ton magasin, encore moins faire magiquement disparaître toutes ces dettes qui t’étouffent — comme elles étouffaient ton père. Tu pourrais tenter de prendre d’autres commandes, de fabriquer autre choses que des instruments, mais ne veux t’y résoudre. Ce serait gâcher tes talents — et tes ressources — que de faire de vulgaires meubles moches, pour faire plaisir à Madame la Comtesse pendant trois jours avant qu’elle ne s’en lasse et les jette sans ménagement — oui, tu as une bien piètre opinion des gens fortunés (tu as une bien piètre opinion de beaucoup de monde en vérité). « raaaah fais chier » jures tu un peu plus fort, en te redressant d’un seul coup, avant de tanguer maladroitement, le temps que ton corps s’habitue à cette nouvelle position.Rien ne sert de ruminer toutes ces pensées, de toute façon tu n’as pas de solution pour l’instant, alors à quoi bon. Au lieu de ça, tu te décides enfin à utiliser ton temps et ton énergie de façon utile et, jetant un dernier coup d’œil à ta boutique vide et la rue, tout aussi vide, où tombent en silence de gros flocons, tu descends de la banque et files dans ton atelier. Tu as peu de commandes mais il te faut tout de même les honorer, et cet alto ne va pas se fabriquer tout seul. Concentrée sur ton ouvrage et enveloppée d’un lourd manteau silencieux qui te coupe du reste du monde, c’est une voix un peu insistante qui finit par te tirer de tes pensées, alors que ta main ripe et que ton outil vient tracer un profond sillon rouge sur le dos de ta main — ce n’est qu’une cicatrice de plus, qui disparaîtra dans quelques jours (et un énième juron qui traverse tes lèvres avant que tu ne portes la plaie à ces dernières). « Bo— mince. J’étais concentrée, pardon. Je peux vous aider ? » Si la voix est irritée, faute à la douleur, le regard est doux et le sourire que tu esquisses, tout en enveloppant ta main d’un vieux chiffon traînant là, invite à la conversation. |
GASMASK |
Tempête (do you wanna burn the world too ?) || Niilo
Re: Tempête (do you wanna burn the world too ?) || Niilo
Rang F
— 330 ptsRang E dans ?? pts• Topic name — Irene 15
• Topic name — Irene 15
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• Topic name — Irene 15
bb (70)
bb/freya (70)
zoya (30)
magdalena (10)
sua (20)
cassidy (10)
jasdebi/freya (10)
freya (10)
nausicaa (10)
rp libre quelquepart mdr (10)
pts de départ 50 pts.
330 pts. rang F
Tes yeux retombent sur ton pseudo (agresseur ?) interlocuteur qui semble (soudainement haha soudainement tu lui fais peur et plus que te satisfaire cela te blesse en réalité Niilo car) réaliser que tu pourrais lui faire plus de mal que simplement le secouer dans tous les sens (tu n’aimes pas effrayer les autres comme les autres t’ont effrayé (faux gamin terrorisé)) et alors que tes mains se levaient pour aller chercher les siennes en lui sommant de te lâcher dans un anglais incertain (plus que tu grommelais encore dans ta barbe (ronchon comme tu es (Niilo))) il s’écarte de lui-même comme brûler par ta flamme incertaine et il y a les chuchotements des gens (les chuchotements de ceux qui jugent sans savoir ceux qui rigolent sans même regarder (ceux qui ne méritent pas (qui ne méritent rien)) et tu sens le dégoût t’envahir (le dégoût de celui qui sait (qui a vécu)) tu le regardes et après ce que tu supposes être une dernière insulte il s’éloigne mais les chuchotements continuent et la nausée de remonter le long de ta gorge ta gorge de se serrer et toi de vouloir disparaître et pourtant toi qui te détourne comme si (comme si rien (car toujours plus simple de faire comme si)).
Ç'a été celle-ci mais en vérité tu voulais juste sortir (sortir de la rue des gens des regards (des chuchotements (fuir la nausée)) sortir de la rue rentrer quelque part (mais ne pas perdre de vue l’objectif (Freja toujours (Freja)) tu étais donc rentré (timidement en réalité) il n’y a personne enfin (tu supposes qu’il y a bien quelqu’un mais que tu le vois pas) tu portes un regard curieux sur ce qui t’entoure et (tu te demandes si cela va réellement lui faire plaisir) tu touches avec les yeux et de ta voix encore un peu étranglée tu tentes de te faire entendre (sinon partir mais (les chuchotements)) mais finalement « Bo— mince. J’étais concentrée, pardon. Je peux vous aider ? » et tes yeux de se poser d’abord sur ta main et ton empathie d’essayer de prendre le dessus sur ton agacement (et sur ta terrible nausée (cette envie de vomir sur l’humanité)) “ Vous êtes blessée ? ” de ta voix un peu cassée et abrupte de ta voix qui dit je suis désolé je suis agressif (mais comprenez ce sont les gens qui).
- by my twin :
Re: Tempête (do you wanna burn the world too ?) || Niilo
C’est un jeune homme qui te fait face, un visage inconnu aux allures pourtant si familière — comme si quelque chose dans son regard, quelque chose dans la façon qu’il a d’observer tout ce qui l’entoure t’était connue (sorte d’âme sœur de par sa lassitude et cette fatigue des autres) — et à la voix tout aussi familière, avec ses intonations et ses cassures — une voix comme la tienne, désagréable à entendre et que, pourtant, on aimerait écouter des heures entières pour ce qu’elle a de particulier (pour ce qu’elle a à raconter). « Vous êtes blessée ?Tu ne rajoutes rien de plus, restant silencieuse, cherchant ce qu’un jeune homme si atypique peut bien vouloir chez toi. Pas qu’il soit si différent que cela — pas en apparence tout du moins — mais quelque chose chez lui – toujours cette même petite chose – te crie qu’il n’est pas d’ici et qu’il donnerait tout ce qu’il possède pour être ailleurs. Alors pourquoi, justement, pousser le vice jusqu’à rentrer dans ta si petite et si anodine boutique, perdue dans une ville oubliée de la plupart — car pourrie jusque la moelle (bonne à jeter (brûler (non, tu peux encore les sauver (mais à un autre moment, Grise, tu as tant de choses à faire aujourd’hui)))). Finalement, tu décides de te lever et, après lui avoir indiqué ta boutique d’un geste de ta main valide, quittes ton atelier, prenant garde à éteindre la lumière et en fermer correctement la porte (La Juste aime les choses bien faites). Toujours silencieuse — parce qu’il n’a pas répondu à ta question (parce que tu ne vois l’intérêt d’en poser d’autres pour l’instant) — tu te faufiles derrière ton comptoir et sors un linge propre des tiroirs, bandage de fortune pour ta blessure qui continue de saigner, tâche indélébile au milieu de ta peau si claire. « Qu’est-ce que je peux faire pour vous »Et ta voix aussi déraille, ta voix aussi se fait plus agressive qu’elle ne devrait, mais ton regard est là pour combler les lacunes de tes mots, pour dire excusez moi mais ce sont les autres, vous savez, ce sont toutes ces petites choses qui s’accumulent et rendent les journées plus difficiles encore que les veilles, ce sont toutes ces pensées qui parasitent le reste — les miennes comme les leurs, si sales et détestables (mais je fais de mon mieux pour les empêcher de tout gâcher vous savez (alors ne prêtez pas attention à cette voix fatiguée, s’il vous plaît)). Un regard qui semble dire, moi aussi je n’en peux plus et pourtant. « Vous désirez un instrument ou un renseignement ? » |
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