Presque drug, sex and Rock'n'Roll [PV Elliot]

Tu soupires et reprends ta marche. Te voilà reparti pour une mission dont tu ne sais rien, et cela te fatigue. En vérité, tout te fatigue ces derniers temps. Et en premier lieu, cette guerre que tu comprends de moins en moins. Ou plutôt, en laquelle tu te sens de moins en moins impliqué. Ce qui représente pas grand chose, au vue de ton niveau d'implication au départ.
Tu n'as qu'une envie, partir d'ici, quitter l'Arche quelques jours. Quelques minutes même serait un luxe. Mais un luxe que tu ne peux te permettre. Depuis la mort de ce jeune Noé, lors du bal, tu sais que tu ne peux faire ce que tu veux, comme tu le veux. Enfin, encore moins que d'habitude, bien entendu.

Tu sers les poings en te souvenant de la scène. Tu ne connaissais pas ce gamin, mais savoir qu'il a été tué, alors que tu étais là pour assurer sa protection, te rend malade. Tu aurais dû sentir la menace arriver. Ou plutôt, tu aurais dû l'identifier. Car tu n'avais aucune idée de la chose qui s'était immicée parmi les invités. Et tu ne le sais toujours pas.
Tu fermes les yeux et cherches ton calme. Si tu attaques la mission en était sur les nerfs, ça ne va pas être une bonne chose du tout.
Une fois que tu as semble avoir retrouvé ton sang froid, tu reprends ta route. Tu te demandes combien de temps tu vas encore devoir marcher quand tu aperçois enfin ton compagnon de mission.
Elliot. La dernière fois que tu l'as vu, il ressemblait à une jeune fille. On dirait qu'aujourd'hui, il est plus normal.
Arrivé devant lui, tu t'arrêtes et mets tes mains dans tes poches.

« Hoy. »

Non, tu ne deviendras pas plus bavard. Ce qui – tu t'en souviens – est le cas de l'enfant machine. Et l'idée de devoir supporter son bla bla inutile te fait lever les yeux au ciel.

« Alors, on doit faire quoi ? »

Mission

" Les gens s'attendent à ce que nous échouions. Notre mission est de dépasser leur attente. "

Se balançant sur ses pieds nus, le petit homme attendait son camarade dans l'arche depuis quelques temps, en vue d'une mission qu'ils devaient mener à bien tous les deux. Tout avait été si calme ces derniers temps, après ce qui était arrivé, qu'il fallait bien se changer les idées en sortant un peu loin de tout ce silence pesant. Et s'il y avait bien une chose que Christopher n'aimait pas, c'était bien ça !

Alors, quel ne fut pas son bonheur lorsqu'il vu la silhouette de Sebastian se diriger vers lui, avec cette drôle de nonchalance qui lui était propre.

" Hoy. " le salua-t-il, " Alors, on doit faire quoi ? "

Face à cette question, l'Oiseau en Cage ne put s'empêcher de laisser un large sourire étirer ses lèvres ; comme à son habitude, comme si rien ne s'était passé depuis tout ce temps. Comme si personne n'était mort, comme s'il n'avait pas échoué à sa tâche. Il souriait, à s'en arracher les joues.

" Salut Sebby ! " lui fit-il au retour, après avoir fait claquer sa langue, " C'est un plaisir de te voir ! Ça faisait longtemps ! "

La dernière fois.. non, mieux valait ne pas penser à leur dernière rencontre, car ça s'était très mal terminé. Combien de temps avait passé déjà ? Elliot préférait ne pas compter les jours, ceux depuis lesquels il craignait de perdre sa douce maîtresse. Il préféra alors enchainer pour changer de sujet :

" Alors pour cette mission, on va devoir se rendre.. en Inde ! "

Pourquoi ? Il n'en savait rien. En réalité : il n'y avait aucune réelle mission derrière tout ça. L'enfant s'ennuyait, voilà tout.

Surprise

" Il faut avoir confiance dans les surprises de la vie. "

L'Inde, c'est que ça devait être un beau pays, avec ses tigres, ses éléphants et ses vaches ! Oui, cela semblait la destination rêvée pour faire une petite escapade avec un camarade de longue date. Tout du moins.. c'était ce que l'américain pensait, ne se doutant pas une seconde que son comparse ne verrait sans doute pas du même œil cette drôle d'aventure.

" On doit faire quoi exactement ? " finit-il par lui demander avant de rechigner, " J'espère que ce n'est pas salissant. "

A la deuxième question, l'Oiseau en Cage se contenta de hausser les épaules tout en affichant un sourire ravi : il n'en savait strictement rien.

" Ça mon ami, c'est une surprise ! " fit-il en riant.

Et sur ces mots, son comparse Akuma se mit en marche après avoir jeté un regard vers une des portes de l'arche, puis vers lui.

" Si t'as tes affaires, on va pouvoir y aller. "
" Un Aventurier se doit de toujours avoir ses affaires sur lui ! "

Sourire aux lèvres comme jamais, le petit homme se mit alors à marcher dans les pas de son ainé, ne tardant pas à le rattraper pour se retrouver à ses côtés. Comme un enfant qui collerait l'un de ses parents à la trace.

Et qui le dévorait du regard ; littéralement.

Son entrain et sa bonne humeur commencent à être contagieux et viennent effacer ces drôles de rides sur ton front. Tu défronces un peu les sourcils, mais est loin de sourire pour autant. Elliot te rejoint rapidement et te fixe. Tu n'en tiens pas compte et continues d'avancer. Mais tu as le sentiment que son regard se fait insistant. Tu ne remarques pas la menace qui plâne dans les yeux du gamin. Tu commences juste à t'énerver – doucement mais sûrement – d'être fixé ainsi.

« Y'a un problème ? »

Machinalement, tu sors une cigarette de ta poche et l'allumes. Ça te calmait les nerfs dans le temps. Mais ça, c'était quand tu avais encore des nerfs. Néanmoins, le simple geste de fumer te détend un peu. Une espèce de nostalgie rassurante, sûrement. Des conneries.
Tu te demandes ce qu'une personne normale ferait à ta place. Parler, peut être ? Mouais, c'est clairement pas une bonne idée. Mais bon, on peut toujours essayer. Tu as l'Oiseau dans les pattes de toute façon. Alors qu'il soit bavard ou non, ça ne devrait pas changer grand chose.

« T'as déjà été en Inde, toi ? »

Après tout, c'est un aventurier, non ? Il a déjà dû visiter de nombreux pays. Plus que toi en tout cas, c'est certain.
Vous continuez d'avancer, jusqu'à ce que tu aperçois la porte tant cherchée. Tu ne sais pas ce qui t'attend de l'autre côté, mais tu as un mauvais pressentiment.

Inde

" Une fois que vous aurez senti la poussière de l’Inde, vous ne vous en libèrerez jamais. "

A force de fixer son interlocuteur de son unique pupille aussi ronde qu'un beignet, le pauvre petit homme ne tarda pas à s'attirer les foudres de ce dernier. Son ainé lui lança même un regard sombre, mais qui - comparé aux autres qu'il avait déjà vu sur les plages de Bretagne - n'était pas si terrible que ça.

" Y'a un problème ? "
" Aucun ! "

Il en fallait plus pour perturber un aventurier comme Christopher ! Toutefois, il arrêta dans la foulée de fixer ainsi son camarade, et se mit à accélérer le pas en se balançant d'un pied à l'autre pour prendre de l'avance sur l'anglais. Non mais qu'il avait envie de se détacher de lui ou de le semer - loin de là ! - juste qu'il avait envie d'être le chef de cette escouade, et donc, de marcher devant.

" T'as déjà été en Inde, toi ? "
" Non, jamais ! Ce sera la première fois ! "

Ceci dit, le petit homme ne tarda pas à se retourner pour recommencer à toiser son interlocuteur ; marchant alors à l'envers pour ne pas ralentir leur escouade.

" Mais j'ai entendu dire que c'était un pays extraordinaire ! " fit-il non sans un regard plus brillant que jamais, " Ils ont une culture très éloignée de celle qu'on a en occident, et même que là-bas, on peut trouver des éléphants et des tigres ! "

Oh, qu'il espérait pouvoir voir ces animaux lors de leur voyage ! Il pourrait même monter sur le dos d'un éléphant, ou courir aux côtés d'un tigre. Ce serait terriblement chouette !

Il faut croire que l'enthousiasme peut être contagieux. Et ce qui est certain, c'est que l'Oiseau n'en manque pas. Alors, lorsqu'il parle de l'Inde et de ce qu'il en a entendu dire, tu te mets toi aussi à l'imaginer. Tu as vaguement entendu des anglais en parler, lors de tes escapades dans Londres. Et le portrait qu'ils en dressaient est bien moins flatteur que celui de l'enfant. Surtout que tu te demandes bien ce que peuvent être des éléphants ou des tigres.

Vous voilà arrivés devant la porte. Derrière, votre mission et un pays que tu ne connais. Il est vrai que tu appréhendes un peu. Un peu beaucoup même. Tu as ce drôle de mauvais pressentiment qui ne te lâche pas. Arrête de faire ta gamine.
Tu balances ta cigarette au sol et ouvres en grand la porte, d'un geste énergique. Tu te retrouves en plein milieu d'une rue enfumée et a du mal à voir. Tu te couvres les gestes dans un reflexe de protection et cherche à savoir ce qu'il se passe. D'autres akumas seraient-ils déjà sur place ? Des exorcistes sont présents et un combat a lieu ?

Sauf qu'il y a un soucis. La fumée est multicolore.

Tu baisses ton bras et écarquilles les yeux. Partout, les gens dansent et rient. Le bonheur qui flotte dans l'air est on ne peut plus sincère. Et surtout, ces personnes sont recouvertes de bleu, rouge et autre jaune. Et bientôt, voilà que ta chemise si blanche devient une toile pour ces peintures.
Tu sens la colère monter en toi. C'est lent, mais c'est puissant. Il vaut mieux ne pas être dans les parages quand tu exploseras. La poignée toujours dans la main, tu peux la sentir casser sous tes doigts avant de te tourner vers le gamin.

« Bordel, jure moi que tu n'en savais rien »

Couleur

" La couleur est la gloire de la lumière. "

Sourire aux lèvres comme pas deux, l'enfant-machine laissa son camarade ouvrir la porte et s'engouffrer dans ce pays inconnu le premier. Normalement, c'était aux aventuriers de renom de le faire mais.. comme il aimait bien Sebastian et qu'il comptait lui faire une surprise, Elliot accepta de lui laisser tout le bonheur qu'on ressentait lorsqu'on était le premier à déposer pied sur une nouvelle terre. Malheureusement, le bonheur sembla très vite se muer en colère lorsque l'air se mit à être emplit de brumes colorées. Tout comme les habits blancs de l'Akuma.

" Bordel, jure moi que tu n'en savais rien. "

Oh, il ne s'y était vraiment pas entendu le petit anglais ! Et ça, l'Oiseau en Cage l'avait prévu depuis longtemps ! Pourquoi aurait-il choisi l'Inde spécifiquement sinon ?

" On arrive pile au bon moment ! " s'exclama-t-il alors.

Ces quelques mots dit, le blondinet n'attendit pas un instant de plus pour passer la porte et profiter des poussière colorées qui ne tardèrent pas à rendre ses cheveux tantôt rouge ou rose, tandis que sa chemise se teintait de vert et de bleu. Oh, on se serait cru dans un véritable arc-en-ciel ! Si le paradis existait, les deux Akumas venaient sans doute de mettre les pieds en plein dedans. Et Christopher, quant à lui, ne comptait pas laisser son ami s'enfuir ou se perdre parmi les anges à la peau mate !

Alors, il ne lui demanda pas son avis pour lui attraper la main, et le tirer parmi la foule.

Tu inspires profondément, puis expires profondément. Il ne faut pas que tu craques. Pas encore. Vous avez une mission à effectuer, et tu as besoin d'Elliot pour cela. C'est ça, il faut que tu restes concentré sur la mission. Que tu gardes ton calme. Une fois que tout sera fini, tu pourras déverser ta colère sur l'Oiseau, mais pour l'instant, tu dois te contenir. Ce qui est loin d'être facile.

« On arrive pile au bon moment ! »

Lui semble aux anges, amusé par tout ce qui l'entoure. L'air renfermé, tu l'observes profiter des festivités. Tu relâches la poignée, qui tombe dans un bruit sourd sur le sol. Il ne reste plus qu'à espérer que le Comte ne t'en tiendra pas rigueur. Et d'un coup, tu réalises. Tes sourcils se froncent, ta mâchoire se crispe.

« Mais attends, ça veut dire q- »

Tu n'as pas le temps de finir ta phrase, emmené dans les festivité par le gamin. Tu voudrais te débattre, mais il marche bien trop vite pour toi, et tu ne voudrais pas tomber. Il ne manquerait plus qu'une telle humiliation. Avec difficultés, tu essaies d'éviter les civils. Tu as toujours eu horreur de la foule, et celle-ci est bien trop particulière à ton goût.

Mais toute cette joie est contagieuse. Et peu à peu, ta colère disparaît. Pas totalement bien sûr, elle est toujours présente, grouillante sous ta peau. Mais tu as comme l'envie de rester ici, de visiter ce pays avec Elliot. De céder à son caprice. Tu soupires et ressers ta main autour de celle du gamin, avant de te mettre à ses côtés.

Tu te ramollis, Sebastian. Tu deviens humain.

Légèreté

" Une fois le désir comblé, une sorte de légèreté vous envahit. Cette légèreté, c'est peut-être ça, l'âme heureuse. "

Sourire aux lèvres comme pas deux - comme à son habitude - l'enfant-machine n'eut aucun scrupule à courir parmi les passants et leurs brumes colorées, et ce, bien sûr, en trainant son ami derrière lui. Ce dernier ne sembla pas très coopératif sur le coup mais, étrangement, il se ravisa bien vite et se mit même à marcher à la même allure que l'Aventurier. Oh, que c'était amusant ! Et comme tout sentait bon autour d'eux ! Il y avait du monde, du bonheur, de la chaleur ! Un peu trop de chaleur, d'ailleurs. Assez tout du moins pour faire tourner la tête à l'américain, qui du s'arrêter l'espace d'un instant parmi les nuages colorés.

Il reprit son souffle avec difficulté, mais son sourire, lui, se fit toujours aussi brillant lorsque Christopher finit par reporter son attention sur son frère d'arme. Oh, qu'il était coloré et vivant comme ça !

" Alors, alors ? Tu en penses quoi de mon plan ? " finit-il par demander, avant d'essayer de replacer la situation dans un contexte sérieux, " Avec toutes ces couleurs, on se fond parfaitement dans la population ! "

C'était la technique parfaite pour un aventurier qui voulait passer inaperçu dans une foule déjà bien colorée. Non. Deux aventuriers !

Vous vous arrêtez enfin, et tu regardes Elliot reprendre son souffle, les mains enfoncées dans tes poches. Il a l'air si innocent. Si humain. On en oublierait qu'il n'est qu'une machine apportant la mort et la destruction. Et on pourrait presque dire la même chose de toi, Sebastian. Ton regard s'est adouci. Ton visage s'est détendu. On pourrait presque s'attendre à voir un sourire apparaître sur tes lèvres.

« Alors, alors ? Tu en penses quoi de mon plan ? »

Tiré de tes pensées, tu lèves un sourcil interrogateur. Que va t' il encore te sortir ?

« Avec toutes ces couleurs, on se fond parfaitement dans la population ! 
En effet. »

Tu ne peux t'empêcher d'être sarcastique, ce ne serait pas toi sinon. Mais ton visage est beaucoup moins fermé. C'est presque un trait d'humour que tu viens de faire. Tu as bien conscience qu'il n'y a aucune mission ici, juste la curiosité d'un Enfant. Et tu as fini par te résigner. Tu n'avais rien d'autre à faire de ta journée de toute façon.

« Alors Capitaine. On commence par où ? »

En ce qui te concerne, on commence par retomber en enfance, doucement mais sûrement.

Capitaine

" L'intelligence est un capitaine qui est toujours en retard d'une bataille. Et qui discute après la bataille. "

A fond dans sa mission inventée, l'Oiseau en Cage ne fit même pas attention au sarcasme dans la voix de son camarade ; il ne se doutait d'ailleurs même pas une seconde que son ami avait arrêté de croire qu'ils étaient réellement en mission. Pour Elliot, son talent d'acteur était indiscutable !

" Alors Capitaine. On commence par où ? "

Face à une telle appelation de la part de Sebastian, le blondinet ne put s'empêcher d'avoir le regard brillant de mille feux. Capitaine, il l'avait appelé Capitaine ! Cela voulait donc dire qu'il admettait qu'il était le chef ? Dans ce cas, lui serait le co-chef !

" Alors, la première à chose à faire lorsqu'on part en mission comme ça, c'est de manger un petit quelque chose ! " fit-il, quand bien même les Akumas n'avaient pas réellement besoin de manger, " En plus, c'est l'occasion de découvrir les spécialités locales ! "

Sourire grand jusqu'aux oreilles, le petit homme ne put s'empêcher de faire claquer sa langue contre son palais rien qu'à l'idée de manger quelque chose du coin. Toutefois, il fallait quand même demander l'avis de son compagnon de mission avant tout :

" T'es partant pour ça ? "

Pourvu qu'il soit d'accord ! Sinon, il irait sans lui.

Capitaine. Ce simple titre est venu mettre de la joie sur son visage. Tu peux le voir, Sebastian. Maintenant, tu peux reconnaître les émotions des autres. Triste que ce soit ta condition de machine qui te permettre d’être plus humain. Mais peu importe.

« Alors, la première à chose à faire lorsqu'on part en mission comme ça, c'est de manger un petit quelque chose ! En plus, c'est l'occasion de découvrir les spécialités locales ! »

Tu retiens de justesse une grimace et te contentes de marmonner un « très bien », bien trop faible pour être entendu. Cela fait des mois que tu n’as plus rien avalé. Ou plutôt, plus rien d’humain. Tu ne prends pas la peine d’avoir l’air comme les autres, Sebastian. Ça te fatigue plus qu’autre chose. Il y a bien des tics que tu as gardé de te vie d’avant – comme le fait de fumer – mais ce sont plus des habitudes qu’autre chose.

Et manger n’en fait pas partie. Car manger, c’est un cérémonial en soit. On prend le temps de choisir un plat puis de le savourer. On donne de l’importance à ce qu’on avale, comme pour le respecter. Et surtout, on mange rarement seul. C’est un temps convivial, propice à la discussion. Ce n’est pas du tout pour toi. D’ailleurs, tu n’as rien avalé depuis si longtemps que tu as oublié la simple notion du goût.

« T'es partant pour ça ? »

Tu hausses un sourcil et esquisses un sourire en coin. Alors maintenant, il te demande ton avis ? Il t’a trainé jusqu’ici et a transformé ta magnifique chemise en tableau de maître, mais pour t’inviter à manger, il veut savoir si tu es partant. Est-ce que lui aussi prend le temps de s’adapter à son partenaire ? Peut être.

« Ma foi, pourquoi pas. »

Ton entrain sonne faux, mais tant pis. Et puis au moins, en ayant la bouche pleine, tu ne seras pas obligé de parler. Pas que tu sois obligé dans tous les cas en fait, mais bon.

« Par contre, si on peut éviter un endroit plein, ce serait mieux. »

Tu regagnes ton sérieux une poignée de secondes et tes yeux redeviennent froid. Il est hors de question que vous subissiez un bordel semblable à celui de la rue. Tes nerfs ne supporteront jamais.

Invitation

" Tous les pays se ressemblent. Tous les amours sont une invitation au voyage. Ce sont les voyages seuls qui diffèrent. "

Lorsque son camarade ne réfuta pas l'idée de l'Oiseau en Cage, celui-ci ne put s'empêcher d'afficher un sourire plus brillant encore. Ah ! Que cela faisait plaisir de voir une telle attitude ! Dire que Sebastian était d'ordinaire si réservé et pas très sociable - sauf avec Elliot bien sûr ! - cela faisait donc terriblement plaisir à la petite terreur de le voir le suivre ainsi dans une aventure. Pour sur, l'anglais savait profiter de la vie autant que l'américain !

" Par contre, si on peut éviter un endroit plein, ce serait mieux. "
" Ah oui, ah oui, c'est vrai. Il y a trop d'humains ici ! "

C'est qu'avec tout ça, Christopher en oublierait presque que ses proies - camarades - n'ont pas le même régime alimentaire, et que par conséquent, cela doit être difficile d'avoir autant de gibier sous les yeux sans pouvoir attaquer. Alors, le blondinet finit par reprendre la main de son ami pour le trainer hors de la foule, et ce, tout en recommençant à parler comme à chaque fois.

" Alors, dans ce genre de situations, le mieux c'est d'aller manger chez des habitants du coin. Tu sais, parce que ce sont eux qui nous apprennent le plus sur leur culture et leurs traditions. " avait-il commencé avec un ton très solennel, avant de finalement se dérober, " Le problème.. c'est que je parle pas la langue, donc ça risque d'être difficile. "

Puis là, il leva les yeux vers le brun et lui demanda le plus sérieusement du monde :

" Tu saurais pas parler indien par hasard ? "

Après tout, on ne savait jamais ; Sebastian avait sans doute des talents cachés.

«  Ah oui, ah oui, c'est vrai. Il y a trop d'humains ici ! »

Trop d’humains. Trop de bruits. Trop d’agitations.  Il y a trop de tout à tes yeux, Sebastian. Et ce qui te dérange semble tout à fait anodin pour Elliot. En même temps, il est fait de bruit et d’agitation. Et les humains n’ont pas l’air de lui poser soucis. D’ailleurs, il était avec un jeune garçon civil lors du bal. Preuve en est qu’il est moins asocial que toi, non ? A bien y réfléchir, tout le monde est moins asocial que toi, gros bêta.

Il reprend ta main – te tirant de tes pensées – et t’entraînes à sa suite. D’un pas plutôt rapide, tu fais attention à ne pas être à la traîne. Comme s’il racontait tout ce qui lui passe par la tête, ton compagnon se remet à parler. Au moins, il compense ton silence.

« Alors, dans ce genre de situations, le mieux c'est d'aller manger chez des habitants du coin. Tu sais, parce que ce sont eux qui nous apprennent le plus sur leur culture et leurs traditions »

Okay, si ça peut lui faire plaisir. Mais l’Enfant semble oublier un détail : comment allez-vous vous rendre chez des particuliers ? Personne ne vous ouvrira la porte. Elliot est bien mignon, mais deux anglophones risquent d’être mal vus par la population locale. Le mot Indépendance rôde sur certaines lèvres. Tu ne réponds pas, gardant ton avis pour toi, jusqu’à ce qu’Elliot s’arrête brusquement et s’adresse à toi.

« Tu saurais pas parler indien par hasard ? »

Heureusement que vous êtes en pleine rue, tu serais sûrement en train de t’exploser la tête contre les murs dans le cas contraire. Au lieu de ça, tu inspires profondément et essaies tant bien que mal de ne pas te montrer grognon ou sarcastique. C’est un enfant alors il pense comme un enfant. Il faut que tu gardes ça en tête.

« Non, j’parle pas Indien. Mais normalement, ça d’vrait marcher même en parlant anglais. »

Vous êtes en colonies anglaise, la langue ne devrait pas être un souci.

« Par contre, j’suis pas certain qu’aller chez des particuliers soit une bonne idée. J’doute qu’ils nous accueillent à bras ouverts. »

Et assassiner des civils serait une façon peu commune d’animer cette journée touristique. Même si elle ne serait pas sans te déplaire.

Anglais

" Mistakes are proof that you are trying. "

Quand bien même cela faisait plus de trois ans qu'Elliot était devenu un Akuma, il continuait de poser des questions digne d'un jeune enfant ; ce genre de questions que l'on avait presque envie de compiler dans un livre tant elles étaient farfelues. Et là, c'était avec tout le naturel du monde que blond avait demandé à son ainé s'il parlait indien, alors qu'il n'avait aucune raison de le faire. Mais bon, hein, on savait jamais !

" Non, j’parle pas Indien. Mais normalement, ça d’vrait marcher même en parlant anglais. "
" Oh, oui, tu dois avoir raison ! "
" Par contre, j’suis pas certain qu’aller chez des particuliers soit une bonne idée. J’doute qu’ils nous accueillent à bras ouverts. "

Suite à cette remarque, l'Oiseau en Cage gonfla les joues tout en posant ses mains sur ses hanches. Des particuliers ? Ne pas les accueillir à bras ouverts ? Mais dans quel monde vivait-on ? Tout le monde était censé venir en aide à tout le monde dans ce monde ! Non ? Était-ce trop demander ? Ce n'était sans doute que l'anglais qui voyait les choses sous un mauvais anglais.

Alors très vite, l'américain retrouva le sourire.

" Voyons Sebastian ! " fit-il tout en lui mettant un coup amical dans les côtes, " Sois plus positif ! Tu ne crois donc pas à la bonté humaine ? "

Quelle bonne blague venant de la bouche d'un Akuma. Vraiment.

Elliot réagit, mais pas de la façon à laquelle tu t’attendais. Il fait … En vérité, tu ne sais pas ce qu’il fait. Il gonfle ses joues et semble pas content, sans pour autant être en colère. Tu restes là, les bras ballants, ne comprenant pas ce qu’il se passe. Est-ce qu’il est contrarié ? Est-ce que tu as dit quelque chose qu’il ne fallait ? Aucune idée. Et ne pas savoir de la sorte t’exaspère un peu. Et te désespère tout autant : après tout ce temps, tu es toujours incapable de déchiffrer les êtres humains.

Surtout que l’Enfant ne t’aide pas beaucoup. Le voilà qui se met à sourire, sans plus de raison. Tu te demandes vraiment ce qu’il peut se passer dans sa tête. Wait … A bien y réfléchir, être dans la tête d’Elliot ne doit pas être de tout repos et tu préfères l’éviter.

« Voyons Sebastian ! Sois plus positif ! Tu ne crois donc pas à la bonté humaine ? »

Tu retiens une grimace quand il vient te taper dans les côtes. C’est que mine de rien, le gamin à de la force. Discrètement, tu te masses avant de remettre tes cheveux en place, le tout en ignorant royalement la remarque de ton compagnon. Croire en la bonté humaine ? Toi ? Bon Dieu, ça fait des années que ce n’est plus le cas. Et tu n’as pas eu besoin d’être une machine pour ouvrir les yeux.

« Si tu l’dis. C’est parti alors. Youpi » Tu feins l’excitation avant de rire doucement, avec sincérité cette fois-ci. « On fait du porte à porte où tu veux aller quelque part précisément ? »

Heureux

" Peu importe ce que tu décideras de faire, assure-toi que cela te rende heureux. "

Beaucoup trop excité à l'idée de cette drôle d'aventure, l'Oiseau en Cage ne remarqua même pas la grimace de son ainé lorsqu'il lui tapa dans les côtes ; il fallait dire qu'il avait beaucoup plus de force qu'il n'en avait l'air ce petit bout d'homme. Heureusement, il n'avait pas cassé de côtes ou quoi que ce soit d'autres à Sebastian ; si ce n'était peut-être ses pieds, dans une autre mesure.

" Si tu l’dis. C’est parti alors. Youpi. " Fit-il avant de sourire de bon cœur, " On fait du porte à porte où tu veux aller quelque part précisément ? "

Interloqué par une telle question, le petit homme ne tarda pas à reporter son attention vers son interlocuteur, puis vers le reste de la rue. Où pouvaient-ils aller ? Oh, dans une maison chaleureuse ! Il fallait trouver une maison avec des enfants, un endroit où il y avait de la vie. Puis, s'ils comprenaient l'anglais, c'était un plus ; mais il ne fallait pas rêver non plus. Bah, ils arriveraient à se faire comprendre d'une manière ou d'une autre.

" Il faut trouver une maison qui a l'air chouette, ni trop modeste, ni trop extravagante. " lui répondit-il tout en réfléchissant, " Il faut que nous tombions chez des gens dans la moyenne tu vois, pas des grippe-sous qui ne voudraient pas partager ou bien des gens pauvres qu'on pourrait mettre dans l'embarra. "

Tout en disant ces quelques mots, le petit monstre ne put s'empêcher de hocher la tête : oui, tout ceci n'était que des bonnes idées. Vraiment ! Après tout, Elliot avait toujours de bonnes idées.

" Nous devrions quand même essayer de nous procurer de l'argent, tu sais, ou bien un cadeau à offrir à la famille. Genre, une vache. "

Est-ce qu'ils allaient devoir voler pour ça ?

Elliot semble réfléchir à ta question et tu te rends compte qu’il n’a vraiment rien prévu. Enfin, ça tu l’avais déjà compris. Mais tu pensais qu’il avait quand même un mini plan, que tout ceci n’était pas totalement improvisé. En vérité, il n’a vraiment vraiment rien prévu.

Tu restes silencieux, ne voulant pas le troubler dans sa réflexion. Il va déjà trouver une idée totalement farfelue sortant de nulle part, hors de question d’interrompre sa pensée et de se retrouver avec une idée totalement farfelue sortie de nulle part ET incomplète. Ce serait comme entrevoir l’Apocalypse.

« Il faut trouver une maison qui a l'air chouette, ni trop modeste, ni trop extravagante. Il faut que nous tombions chez des gens dans la moyenne tu vois, pas des grippe-sous qui ne voudraient pas partager ou bien des gens pauvres qu'on pourrait mettre dans l'embarra.
Ça me semble être une bonne idée. »

En effet, trouver refuge chez une famille accueillante et ayant les moyens de vous nourrir, ce n’est pas totalement insensé. Tu es presque surpris qu’Elliot ait pu avoir une telle idée, avant de te rappeler qu’il est bien plus humain que toi. Et que donc, des petites choses comme ça, il y pense naturellement.

« Nous devrions quand même essayer de nous procurer de l'argent, tu sais, ou bien un cadeau à offrir à la famille. Genre, une vache.
…. Une. Une vache. Pourquoi une vache ? »

Tu le fixes avec de grands yeux ronds. Alors voilà son idée farfelue. Heureusement qu’elle est complète bidiou. Quel est l’intérêt de ramener un animal toujours vivant ? Ramener de l’argent ou un plat, pourquoi pas. Tu comprends rapidement le pourquoi du comment. Mais un animal vivant ? A part prendre de la place, ça n’apporte pas grand-chose. Et puis, une vache. Pourquoi une vache. Pourquoi pas un chien ou un lapin, ou un truc de petite taille quoi.

« A quel moment on va réussir à discrètement voler une vache, alors que toute la ville est dans la rue et qu’on attire déjà l’attention en étant des étrangers ? »

Vous avez dit sceptique ?

Vache

" Si on te promet une vache, cours vite chercher la corde. "

Voler une vache, cela semblait être une excellente idée pourtant, mais l'anglais, lui, il n'avait pas l'air de comprendre. Peut-être était-ce parce qu'il était trop vieux ? A moins que ce ne soit parce qu'il était trop bête. Oh non ! Ce n'était pas gentil ça. Il n'avait juste pas des idées aussi brillantes qu'Elliot, sans doute parce qu'il n'était encore qu'un niveau II.. mais ça allait venir un jour ou l'autre ! L'enfant-machine allait y veiller.

" Voyons Sebastian, c'est logique ! " fit-il le plus sérieusement du monde, " Les hindous vénèrent les vaches. Il nous en faut donc une. "

Tout en disant ces quelques mots, l'Oiseau en Cage ne put s'empêcher de poser ses mains sur ses hanches tout en toisant son camarade d'un air confiant. Ensembles, ils étaient capable de tout faire ! S'ils arrivaient à massacrer des exorcistes, ils pouvaient bien voler une vache, non ?

" A quel moment on va réussir à discrètement voler une vache, alors que toute la ville est dans la rue et qu’on attire déjà l’attention en étant des étrangers ? "

Ah, oui, c'était une bonne question ça. C'est vrai qu'ils étaient un peu trop blancs pour être des indiens. Ils n'avaient rien de peaux-rouges comme ça ! Il fallait régler ce problème afin d'éviter d'attirer tous les regards.

" Eh bien, eh bien.. " hésita-t-il après avoir été prit de court, " On va trouver de la terre rouge, ou des épices, et on va se barbouiller le visage pour se faire passer pour des locaux ! On se fondera dans la masse comme ça. "

Ou le concours de l'idée la plus loufoque.

Cette fois-ci, on dirait bien que tu fais mouche. Elliot prend le temps de réfléchir, pour trouver une solution, alors que tu en fais de même. Mais non, là comme ça, aucune idée géniale ne te vient pour réussir à voler une vache. Ou du moins, aucune idée où tout le monde finit en vie et avec tous ses membres.

« Eh bien, eh bien...  On va trouver de la terre rouge, ou des épices, et on va se barbouiller le visage pour se faire passer pour des locaux ! On se fondera dans la masse comme ça. »

Il te faut quelques secondes pour bien réaliser ce qu’il a dit, avant d’enfouir ton visage dans ta main. A mi-chemin entre la colère et un fou rire – ce qui est très étrange -, tu as besoin de retrouver ton calme. Lorsque c’est chose faite, tu remets tes mains sur tes hanches et fixes le gamin.

« Je … Je suis pas certain que ce soit une bonne idée, Elliot. » Tu jettes un coup d’œil à la ronde et reprend « Ça pourrait les vexer, tu sais. Enfin, peu importe. On va trouver une solution comme ça. »

Sans rien dire de plus, tu te remets en route. Il y a tant de monde que pour l’instant vous n’attirez pas tant l’attention que ça. Bien sûr, on vous pointe du doigt et on chuchote, mais ce n’est pas insurmontable. Qui sait, vous pourriez bien réussir à voler cette vache, finalement.

« Je surveille les gens. Dès que tu vois une vache, tu me dis. »

Vol

" Qu’est-ce que la chance ? C’est un vol inconscient. Il est donc assez juste qu’elle soit punie un jour comme le vol. "

Comment ça, pas une bonne idée ? Mais voyons ! Toutes les idées de l'américain étaient bonnes, vu qu'il était justement un américain ! Franchement, ces anglais n'avaient pas grand chose dans la caboche. Mais bon, Elliot pouvait lui pardonner vu que c'était un bon ami à lui ; on évite en général de balancer les défauts des gens en pleine face. Il n'empêche que le blondinet ne put s'empêcher de perdre son sourire. C'était vraiment pas drôle, pas drôle du tout même.

" Roh mais s'ils ont un balai dans l'cul aussi ! " pesta-t-il, visiblement vexé que son idée ne plaise pas à Sebastian, " Mais hm, soit. "

En tant que chef, il devait également être prêt à écouter les conseils de son co-chef. Enfin, là, c'était plutôt une critique mais, soit, soit, il pouvait l'accepter. Il se devait de le faire pour la bonne cohésion de leur groupe.

" Je surveille les gens. Dès que tu vois une vache, tu me dis. "

Attentif, l'Oiseau en Cage se remit alors en marche - oubliant son coup de colère passager - tout en regardant autour de lui. Il allait bien finir par la trouver cette vache parmi tout ce monde ! Il devait bien y en avoir une, non ? Quelque part, là, caché parmi les défilés de couleur et.. Ah ! Là !

" PAR LA ! SEBASTIAN ! SUIS-MOI ! " cria-t-il.

Trop tard : l'enfant-machine était déjà parti en courant sans même attendre son camarade. C'est qu'un aventurier, ça n'attend pas !

Il ne faut que quelques secondes à Elliot pour te suivre, te dépassant même d’une poignée de pas. Tu laisses cet écart entre vous, bien plus concentré sur les personnes qui vous entourent et le potentiel danger qu’elles peuvent représenter. Ce ne sont que des civils, certes, mais tout de même. Si vous pouvez éviter un quelconque combat – et donc l’agitation suspecte qui l’accompagne – c’est bien mieux. L’Inde commence un peu à te plaire et tu aimerais pouvoir y remettre les pieds en toute quiétude. Et ce n’est pas une simple vache qui viendra se mettre en travers de tes plans.

« PAR LA ! SEBASTIAN ! SUIS-MOI » Tu lui empresses le pas, continuant de râler dans ta barbe « Mais bordel, c’est quel parti du mot « discret » qu’il comprend pas ? »

Avant qu’il ne fasse une bêtise qui puisse vous coûter cher, tu attrapes le bras de ton compagnon et l’arrête. Par chance, personne ne vous a vu vous précipiter en direction de l’animal et des autochtones qui sont à ses côtés. Le bovin semble très important à leurs yeux, vu toutes les décorations qu’elle arbore, et tu espères qu’elle ne fait pas partie intégrante du spectacle.

« Il nous faut un plan, Capitaine. Ou au moins quelques grandes lignes » Tu fais attention à tes mots, afin qu’ils ne sonnent pas comme des reproches. Mettre l’Enfant en colère si proche du but, ça serait franchement con « Ce qu’on va faire, c’est que tu vas attirer leur attention, pendant que je m’occupe de la vache, ok ? Si jamais les choses se gâtent un peu, essaie peut-être de casser quelque chose. Genre des épices, ou de jeter de la poussière de couleur là. Histoire de faire diversion, pour que tu puisses partir. »

Et avant qu’il n’ait pu dire quoi que ce soit, tu te mêles à la foule et t’approches de l’animal, analysant chaque ruelle alentour, chaque petit passage qui pourrait te permettre de partir comme si de rien n’était. Tu es prêt à mener une opération commando. Rien que ça.

Appât

" Avec un petit appât on capture de gros poissons. "

Allumé comme une véritable électrique, le petit homme avait filé en criant à son ami de le suivre sans même se soucier de ce qui l'entourait ; ou de ce que ce dernier pouvait dire dans sa barbe. Non, Elliot n'était pas discret, il ne l'avait jamais été. Même s'il restait silencieux, rien que son allure habituelle n'avait rien de discrète. Le petit homme était un m'a-tu-vu ambulant ; c'était ça d'être originaire du plus grand et plus évolué pays du monde ! On ne voyait que lui, c'était un américain, un vrai, qui courait et que rien n'arrêtait.. si ce n'était Sebastian qui lui attrapa vivement le bras, le coupant net dans sa course. Ah, ces britanniques.

" Ce qu’on va faire, c’est que tu vas attirer leur attention, pendant que je m’occupe de la vache, ok ? " lui proposa-t-il après avoir clamé qu'il leur fallait un plan, " Si jamais les choses se gâtent un peu, essaie peut-être de casser quelque chose. Genre des épices, ou de jeter de la poussière de couleur là. Histoire de faire diversion, pour que tu puisses partir. "

Ah, décidément, l'enfant-machine avait bien fais de prendre son camarade avec lui pour cette mission ! Ensembles, ils allaient faire des merveilles.. et voler une vache, une merveilleuse vache ! Pour quoi faire encore ? Pour l'offrir, oui, oui. A moins qu'ils ne la gardent pour eux ? Non, mauvaise idée. La bonne idée, c'était de féliciter l'idée de son ainé.

" Tu es excellent co-chef Sebastian ! " s'exclama-t-il avec un large sourire, " Bonne chance avec cette vache, je crois en toi ! "

Ceci dit, l'Oiseau en Cage lui fit un salut militaire à l'envers - avec la mauvaise main - avant de finalement disparaître à nouveau parmi la foule. Quelques instants plus tard, il réapparaitrait debout sur une caisse, bien en hauteur comparé à tous les autochtones, les bras tendus avec un immense sourire sur la face. Là, il se mettrait à débiter tout et n'importe quoi d'une voix assurée et forte, suffisante pour attirer l'attention.

A toi de jouer Sebastian, vole cette vache !

Il ne faut pas bien longtemps avant qu’Elliot mette votre plan à exécution, et tu peux l’entendre de loin faire du bruit. Tu n’as aucune idée de ce qu’il dit, bien trop concentré sur ta partie du plan et l’animal bovin dont tu te rapproches. Tu sais pertinemment que tu n’auras qu’une chance, et tu ne comptes pas la louper. Par car tu veux absolument de cette vache, mais parce que tu as encore suffisamment d’honneur pour mal prendre le fait d’être battu par de simples civils.

Alors tu te concentres et fais de ton mieux pour capturer ce foutu animal et t’enfuir le plus loin possible. Heureusement pour toi, malgré tous ses défauts, Elliot est efficace dans son rôle de diversion, et l’attention des gardiens du bovin sacré perdent de leur attention. Il ne suffit que de leur porter un coup fatal – métaphoriquement bien entendu …. Quoi que – pour être sûr de réussir. C’est pourquoi tu bouscules un homme en passant et frappes dans les côtes un autre inconnu qui te tourne le dos. Et bien rapidement, le ton monte, alors que tu t’enfuis en faisant profil bas.

Les quelques voix fortes deviennent des bousculades et des coups. Et le conflit prend de l’ampleur. Ajouté au charabia de ton compagnon et les festivités, c’est un véritable bordel. Et c’est sans difficultés que tu voles la vache, sous le nez de ses gardiens bien trop concentrés sur tout ce qui les entoure.

Prenant le licol de la vache, tu commences à partir d’un pas rapide, croisant les doigts pour que tout marche. Et pour qu’Elliot trouve un moyen pour s’en sortir. En espérant qu’il n’ait pas sorti d’horreurs raciste – ah ces foutus américains – qui lui attirent les foudres des badauds.