« A girl should be two things: who and what she wants. » ; feat Emily

A girl should be two things: who and what she wants.

Accepter de sortir dehors, même dans le jardin de cette immense propriété, n’avait pas été une chose aisée pour la jeune femme. La peur lui avait pendant longtemps dévorait les entrailles au point de la courber de douleurs lorsqu’elle tentait de mettre le pied dehors. L’idée de tomber face à face avec son potentiel meurtrier avait rendu son subconscient particulièrement hostile à l’extérieur et enthousiaste devant la bibliothèque. Alors quand enfin, après des jours et des jours à s’efforcer, la jeune femme fut apte à mettre un pied dans les jardins du manoir de son protecteur, ce fut comme une victoire sur son Grand Méchant Loup. Certes, elle n’était pas encore apte à se pavaner dans les rues mais pouvoir admirer les jardins en compagnie de Liam était déjà une très bonne chose. De même, c’était un lieu merveilleux pour papoter librement avec son ami le petit moineau démoniaque.

Cette journée-là, elle est particulièrement heureuse. Elle lisait un de ces merveilleux romans à l’eau de rose – que Liam lui avait offert, béni soit-il ! – en buvant un verre de brandy chaud sur le bord de la terrasse, une veste de son protecteur sur les épaules. Tout était parfait : le roman était excellent, le brandy à la bonne température, la veste chaleureuse, l’automne sublime … Seul le rouge de ses joues soulignait le froid qui commençait à lui mordre celles-ci. Elle s’apprêtait à découvrir qui la Duchesse de La Rochelle avait assassiné pour le compte du Duc d’Orléans quand un retournement de situation apparu, affirmant que la douce Jeanne était toujours vivante et au main du Cardinal, forçant Léandre à quitter précipitamment les noces de son mariage arrangé pour rejoindre son véritable amour …

Soudainement, le battement d’aile d’un oiseau attira son attention. Un battement qu’elle ne connaissait que trop bien dorénavant. Presque immédiatement, la jeune femme leva la tête à la recherche de Cody avant de sourire de toutes ses dents, se relevant de sa chaise et s’élançant chaleureusement vers une silhouette qu’elle adorait. « Elliot ! Tu es venu me rendre visite ?! »

usrjoined : 11/06/2014

Automne

" A l'automne des saisons, ce sont les feuilles qui meurent. A l'automne de la vie, ce sont nos souvenirs. "

Voilà bien quelques jours que l'enfant-machine n'avait pas rendu visite à la pauvre colombe qu'il avait sauvé des griffes d'un gros chat ; il était temps de corriger cette erreur. Mais ce n'était pas sa faute ! Il avait eut tant de choses à faire à travers le monde, et il avait également du tenir compagnie à sa belle Mathilde. Oh, le petit homme ne pouvait qu'espérer que ses disparitions régulières ne lui mettent pas la mort dans l'âme ; enfin.. elle lui aurait dit sinon, n'est-ce pas ? Ils se disaient tout, se confiaient tout.. alors comme une mère, elle lui aurait dit si cela la dérangeait. Ça, Elliot en était persuadé ! Alors, ni une, ni deux, il n'hésita pas à prendre l'arche pour se rendre à proximité du manoir ; le reste, il du le faire à tire d'ailes avec son compagnon à plumes. Tout autour d'eux était orange et brun, oh que l'automne était une saison merveilleuse !

Mais dans ce décor coloré, une imposante bâtisse ne tarda pas à se détacher, avec ses grands jardins tout aussi étrangement habillés et là, dans un coin, une petite tête blonde perdue. Que faisait-elle ici par ce temps ? Allez savoir. Une seule chose était certaine : Ophelia l'avait vu - ou entendu - arriver et ne tarda pas à se lever.

" Elliot ! Tu es venu me rendre visite ?! " s'exclama la blonde.

Elle l'avait appelé, mais ne l'avait pas vu encore. Cody, lui, se fit une joie d'aller virevolter autour de l'humaine, tandis que l'Oiseau en Cage, lui, s'était posé sur un balcon juste au-dessus d'eux.

" Non, je passais pas là et je suis venu voir si tu étais encore en vie ! " s'exclama-t-il avant de rire de bon cœur et de descendre à sa hauteur, " Bah bien sûr qu'j'suis venu pour te faire un petit coucou ! "

Elliot devait somme toute avoir un humour contestable ; mais ça, ça ne regardait que lui. Ne laissant alors pas le temps à la blondinette de répliquer, l'oisillon finit par se pencher de côté pour tenter de lire l'inscription du livre de la jeune femme.

" Qu'est-ce que tu liiiiiiis ? " fit-il tout en insistant bien sur les -i et en continuant de battre des ailes.

Après tout, même après tout ce temps, il restait un enfant au fond de lui.

A girl should be two things: who and what she wants.

Cody battit de ses petites ailes pour voleter autour de la blonde, la ravissant au plus haut point ! Ophelia avait toujours cru que l’unique être capable de faire autant d’effet au petit oiseau était l’autre moineau lui-même. La blonde tenta de lui caresser la tête du bout du doigt, échouant à chaque tentative à cause de la rapidité du si petit volatile. Par le cheveu de bookman, elle devait apparaitre tellement gauche ! Pour autant, Ophelia eut un sourire amusé avant de lever la tête vers l’enfant qu’elle connaissait si bien. La jeune femme posa ses mains sur ses hanches, affichant un grand sourire de défi, invitant d’un geste de la tête à l’enfant de la rejoindre. « Bah bien sûr qu’j’suis venu pour te faire un coucou ! » Les visites d’Elliot étaient toujours la bienvenue pour la bookwoman … Cela tuait la solitude passagère qu’elle était parfois obligée de supporter.

L’akuma était dorénavant à sa hauteur, se penchant sur son précieux roman pour déchiffrer certainement le thème du nouveau roman qu’elle était en train de dévoré – le troisième volet d’une saga de dix-sept volumes, toujours en parution – et déjà Ophelia préparait ses arguments pour protéger l’ouvrage. Le grand moineau battait des ailes, lui permettant de flotter à sa hauteur. « Qu’est-ce que tu liiiiiiiiiis ? » La blonde roula des yeux avant de poser ses deux mains sur son crâne et de le frotter de toutes ses forces en ricanant. « Quand on est poli, on demande comment va la personne avant de fouiner, petit monstre ! » Mais elle le lâcha rapidement, claquant doucement ses deux mains sur ce qui lui servaient de joues avant de lui embrasser le front.

Prudemment, elle récupéra l’ouvrage et le colla contre sa poitrine. Tentant de prendre l’éloquence du grand monde de façon totalement parodique, la jeune femme se réinstalla sur sa chaise. « Figure-toi qu’il s’agit là du troisième volume d’une saga romanesque de la grande littérature frrrrançaise. » Elle avait insisté sur chaque syllabe, prenant l’accent aristocratique parisien avant d’éclater de rire et d’avancer son visage vers le sien en remuant le nez, un sourire joueur sur le visage. Le jeu tombait, elle était redevenue Ophelia. « C’est un nouveau roman bisou bisou ! La suite d’un autre que j’avais lu. Cadeau de Liam. »

C’était fou comme elle n’avait plus honte elle-même de donner ce surnom péjoratif à ses romans préférés …

usrjoined : 11/06/2014

Oiseau

" Tout oiseau aime à s’entendre chanter. "

Allez savoir pourquoi - sans doute à cause du temps - mais le petit chardonneret jaune ne pouvait s'empêcher de voleter partout autour de la blonde ; comme une abeille autour d'une fleur. Mais le pire dans tout ça, c'est que l'américain ne tarda pas à faire de même afin de se mettre à la taille d'Ophelia ; sans toutefois abandonner ses précieuses ailes qui lui permettaient d'être presque aussi grand qu'elle. Ou tout du moins, de s'en donner l'illusion. Grossière erreur. Ni une, ni deux, la blonde ne tarda pas à lui frotter vivement la tête avant de le réprimander sur son arrivée. Elle lui avait même attrapé les joues et déposé un baiser sur le front !

Pour un peu, Christopher aurait presque rougi - bon, d'accord, il l'avait fait - mais ne put s'empêcher de lui tirer la langue ; avant de reporter son attention sur le livre inconnu.

" Figure-toi qu’il s’agit là du troisième volume d’une saga romanesque de la grande littérature frrrrançaise. " fit-elle avec un accent parisien encore pire que celui de l'enfant avant d'éclater de rire, " C’est un nouveau roman bisou bisou ! La suite d’un autre que j’avais lu. Cadeau de Liam. "

Au fond, l'enfant-machine aurait du se douter que ce n'était qu'une autre histoire d'amour ; c'était presque toujours des histoires d'amour.

" Je suis sûr que la fille sera pas avec l'homme qu'elle aime avant au moins le dernier chapitre du dernier livre. " fit-il tout en semblant s'assoir dans l'air, les jambes croisées, " C'est toujours comme ça que ça fini, quand ça fini bien. Sinon l'un des deux meurs, et l'autre vit avec son souvenir et en aime un autre, mais moins. "

Il n'en donnait peut-être pas l'impression, mais les livres à l'eau de rose qu'Ophelia lui avait donné.. il les avait tous lu. En seulement quelques jours. Ce n'était pas plus sa tasse de thé que ça, mais au moins, il avait bien aimé ; quand bien même ça l'avait rendu triste.

" Moi j'préfère les romans d'aventure ! "

Des choses qui ressemblaient un peu plus à la vie qu'il s'était créé.

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L’enfant fit semblant de s’asseoir en l’air alors qu’il se permit d’émettre son opinion sur le livre qu’elle lisait. « Je suis sûr que la fille sera pas avec l’homme qu’elle aime avant au moins le dernier chapitre du dernier livre. » Roh ! Tout de suite, des spéculations. « C’est toujours comme que ça fini, quand ça fini bien. Sinon l’un des deux meurs, et l’autre vit avec son souvenir et en aime un autre, mais moins. » La blonde but une gorgée de son brandy, écoutant l’enfant décrire de façon détourné certains ouvrages qu’elle lui avait prêté. Ou bien qu’il avait volé, les deux étaient envisageables, surtout avec Elliot. « Moi j’préfère les romans d’aventure ! »

Ca aussi, la blonde s’y attendait.

Elle posa son verre et installa ses coudes sur la table pour tenir sa tête de ses deux mains en observant son petit ami vollant. « Pour le moment, l’histoire à débuter justement avec le couple ensemble … Et maintenant ils ont les difficultés à être ensemble. Mais qui sait, il y a près de dix-sept tomes et la saga n’est pas encore terminé … peut-être qu’ils se rendront compte que l’amour est ailleurs. » Ophelia aimait ces histoires sottes, tirées par les cheveux, elle aimait se perdre dans l’impossible pour oublier. Il n’y avait rien de mieux que de voir un amour puissant vivre mille et une péripétie. « Personnellement, moi les romans d’aventures … Ma vie à moi, est un roman d’aventure ! Je pense que j’ai assez vécu d’aventure pour trois vies ! » Et ce n’était certainement pas terminé. Rien ne se terminerait tant que ce semi serait vivant, tant qu’elle serait bookwoman, tant que la guerre sainte continuera d’exploser le monde.

La blonde s’étira avant de mettre ses bras derrière la tête. « Et puis, honnêtement … quand tu vois que dans une saga de romance, y’a des meurtres, des empoisonnements, des petits coups de putes bien senti, des guerres … Je me demande pourquoi tu te plains. »

usrjoined : 11/06/2014

Aventure

" L’aventure est dans chaque souffle de vent. "

Lorsque la jeune femme lui avait parlé de la saga qu'elle lisait actuellement, l'Oiseau en Cage ne put s'empêcher de hocher pensivement la tête ; comme si au fond, il réfléchissait à comment cette histoire pouvait bien terminer. Peut-être que les deux amants allaient mourir, ou bien un des deux, ou alors ils allaient finir heureux. Non, personne ne finissait jamais réellement heureux. Même en ayant de grandes aventures, comme le disait si bien Ophelia.. il y avait toujours un petit quelque chose d'étrange, un sentiment de vide. Tout du moins, pour Christopher.

" Et puis, honnêtement … quand tu vois que dans une saga de romance, y’a des meurtres, des empoisonnements, des petits coups de putes bien senti, des guerres … Je me demande pourquoi tu te plains. " finit-elle par conclure après s'être étirée, les bras derrière la tête.

Le petit homme ne mit qu'une seconde et demie à réagir, battant des ailes avec plus d'ardeur comme si on avait osé remettre en question sa fiabilité.

" Hé, minute papillon ! " s'était-il exclamé non sans grimacer, " Ne déforme pas ce que j'ai dis. Je préfère les romans d'aventure, mais j'ai jamais dis que je n'aimais pas tes livres à toi. "

Sur ces mots, l'américain abandonna ses ailes d'oiseau de mauvaise augure pour retomber sur ses pieds nus et réprimer un frisson de froid ; les pavés glacés, ça ne faisait jamais du bien.

" Ils étaient même plutôt sympas, je trouve. "

Certaines histoires lui avaient un peu fait penser à lui, à eux.

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« Hé, minute papillon ! » Ophelia eut bien du mal à retenir son sourire goguenard qui commençait à naitre sur son visage. Alors qu’elle écoutait le petit oiseau protester quant à la prétendue accusation qu’elle aurait dite, la blonde glissa ses pieds hors de ses bottines pour les glisser d’un mouvement de cheville vers le petit garçon avant de remonter ses genoux contre son torse et recouvrir ses pieds de sa robe de coton. Elle avait certes un peu froid, mais le coton coupait la morsure, cela était donc largement suffisant. Et le sourire d’Ophelia pouvait être aisément camouflé dans ses genoux. « Ils étaient même plutôt sympas, je trouve. » Cette fois elle n’en pouvait plus, elle éclata d’un petit rire avant de lui faire un clin d’œil. « Je vous l’avais bien dis à Ilias et à toi que mes livres étaient géniaux ! »

La blonde était relativement satisfaite de son petit effet. Elle rejeta légèrement sa tête en arrière en avalant une gorgé de brandy. « Alors, c’est parce que tu arrivais à t’identifier à un personnage ? » Puis, quelque chose la frappa violement. S’identifier oui … mais à qui ? Aux personnages féminins ou masculins ? En la compagnie d’Elliot, la jeune femme avait énormément appris sur les akuma, notamment sur leur naissance … Elliot avait-il une âme féminine ? Une âme masculine ? Quel genre de romance l’avait-il touché ? Ophelia se mordit la lèvre inférieure avant de vider cul sec son brandy.

Ce n’était pas une question que l’on pouvait facilement poser. Pourtant la curiosité la rongeait. « Dis moi … Elliot … J’ai une question indiscrète à te poser. » Maintenant, il fallait trouver la bonne tournure de phrase, sans risquer de briser quelque chose dans leur relation. « La personne qui a été rappelé, ton âme … c’est une fille ou un garçon ? » Ophelia avait du mal à voir Elliot autrement qu’en enfant, mais si cela se trouvait, le garçon qui possédait avant ce corps était une vieille dame que l’enfant avait rappelée.

usrjoined : 11/06/2014

Jeu

" Aucun jeu ne peut se jouer sans règles. "

Géniaux, ces livres ? Le petit homme n'aurait pas été à dire que c'était le cas, mais ne pouvait nier qu'il les avait apprécié à leur juste valeur ; toutefois sans doute pas autant que l'archiviste. Et s'il s'était identifié à des personnages ? Pas vraiment, si ce n'était peut-être à Roméo et à Juliette. Non pas à cause de l'histoire des deux familles en guerre - quoi que ? - mais plutôt parce qu'Emily était morte empoisonnée, et qu'Elliot, lui, d'une certaine manière.. s'était suicidé en tentant de la rappeler à la vie.

L'enfant-machine se contenta de hausser les épaules face à cette question ; sans savoir qu'une autre arrivait déjà. Quel idiot il avait fait.

" Dis moi … Elliot … J’ai une question indiscrète à te poser. " avait-elle fini par souffler, " La personne qui a été rappelé, ton âme … c’est une fille ou un garçon ? "

Alors ça, il ne s'y était pas attendu du tout. Totalement sur le cul, Christopher en perdit son air arrogant et ne put retenir une grimace perplexe. En presque quatre ans de tueries, on ne lui avait encore jamais demandé une telle chose.. pas même Mathilde. Mais il en fallait plus pour ébranler un aventurier comme lui.

" T'as raison, c'est bien une question indiscrète. " répondit-il tout d'abord, avant de sourire, " Alors, pour te répondre, on va faire un jeu ! Je te raconte trois histoires, à toi de trouver la mienne. D'accord ? "

Ne laissant à la blonde que le temps de hocher la tête ou bien de dire un mot, l'oisillon finit alors par danser d'un pied à l'autre ; toujours et encore des théâtres.

" Je suis l'âme d'un vieil homme qui se faisait et qui tuait des enfantss. " commença-t-il, toujours en se dandinant, " Ou alors j'étais une femme qui tuait des jeunes hommes avant de les cuisiner dans un restaurant. Ou bien, j'étais un tueur en série qui adorait égorger des jolies petites blondes comme toi. Manque de pot pour lui, ils ont tous croisé la route d'Elliot. Alors ? "

Mais il avait oublié une chose dans ces histoires montées de toutes pièces pour effrayer la jeune femme : l'amour. Sans amour, pas de rappel à la vie. Sans rappel, pas d'Akuma.

Ophelia le savait-elle seulement ?

Hrp:

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Poser une telle question aurait forcément des répercutions et, en étant totalement honnête avec elle-même, Ophelia s’attendait à un refus catégorique d’Elliot de partager cette information. Et elle aurait été dans l’incapacité de lui en tenir grief : c’était quelque chose d’intime, de personnel, qui résultait de sa propre existence. La réponse du moineau lui donna l’impression tout d’abord qu’elle n’aurait jamais la réponse et s’apprêtait à changer de sujet avant de voir un sourire naitre sur le visage enfantin du blondinet. « Alors, pour te répondre, on va faire un jeu ! » Ah. Oui, elle en avait presque oublié qui elle avait en face d’elle après tout. « Je te raconte trois histoires, à toi de trouver la mienne. D’accord. » Un sourire goguenard lui répondit. « Ça marche, oiseau de mauvais augures. »

Et Elliot se remit à jouer. Avec lui, tout était toujours dans l’exagération. Mais ce fut avec une grande attention chacune des histoires. « Je suis l’âme d’un vieil homme qui e faisait et qui tuait des enfants. » Non, se fit elle mentalement. Non, pas celle-là. « Ou alors j’étais une femme qui tuait des jeunes hommes avant de les cuisiner dans un restaurant. » Non plus. « Ou bien, j’étais un tueur en série qui adorait égorger des jolies petites blondes comme toi. » Non … non, vraiment toutes ces histoires la dérangeaient. Pourquoi l’enfant aurait rappelé toutes ces personnes.

En faisant la moue, la blonde lui lança un sale regard. « Je répondrai : aucune ! » Et maintenant l’heure était à la justification et à l’argumentation. Et cela s’annonçait relativement simple. Doucement elle tapota son index sur le torse du petit acteur. « Ce garçon n’aurait eu aucune raison de rappelé ce genre de personne … Croiser le chemin d’une personne n’aurait pas poussé cet enfant à invoquer le comte. »

Et puis elle réalisa, simplement. Ophelia perdit son sourire et eut un regard plus doux, beaucoup plus triste. « Ce garçon devait beaucoup t’aimer, n’est-ce pas ? »

usrjoined : 11/06/2014

Idiot

" Être triste, c'est idiot et inutile. "

Lorsque la jeune archiviste finit par donner sa réponse tout en tapotant le torse du petit monstre, ce dernier ne put retenir une grimace mécontente : elle avait vu clair dans son jeu. Elle avait comprit qu'il avait menti et inventé toutes ces histoires.. parce qu'il avait oublié l'amour. Et Ophelia, elle, ne l'oublia pas. Malheureusement ; sans doute aurait-il préféré que oui.

" Ce garçon devait beaucoup t’aimer, n’est-ce pas ? " souffla-t-elle finalement, comme une triste évidence sur sa condition d'Akuma.

Cette simple question fut comme une claque pour Christopher ; ou plutôt.. la pauvre petite Emily. Son enveloppe corporelle en perdit toute expression l'espace d'un instant, comme si l'âme avait fini par se rendre compte de ce fait.. après plus de quatre ans passés à détruire le monde.

" C'était surtout un crétin. " finit par répondre l'enfant-machine non sans un sourire fraichement retrouvé, " Mais un garçon gentil, sinon je ne serai pas là aujourd'hui. "

Ces quelques mots dit, l'Oiseau en Cage finit alors par tourner sur lui-même pour faire dos à son interlocutrice, levant simplement les yeux vers le ciel ; sans doute à la recherche de quelque souvenirs.

" Il serait allé loin dans la vie, je pense. Ses parents lui avaient tout offert, et il voulait conquérir le monde, tout voir, tout vivre. " reprit-il alors, avec un rire un peu triste, " Il serait sans doute devenu un grand médecin, comme son père. Et il voulait que je le suive à travers le monde, mais.. "

Un soupir s'échappa de ses lèvres, sans qu'aucune larme ne vienne baigner ses yeux, tandis que sa tête se tournait à nouveau en direction de la jolie blondinette :

" Elliot a fini par me tuer. "

Fatalité.

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Le garçon avait tué. Accident ? Volontaire ? Injustice du destin ? Des tas de réponses étaient possibles … Mais Elliot était là aujourd’hui … L’amour, le regret, la culpabilité, tels étaient certainement les sentiments qui avaient envahis cet enfant. Pourquoi ramener un inconnu à la vie si ce n’était par amour ? Est-ce qu’Elias avait déjà envisager de la rappeler ? Ophelia laissa perdre son regard en fixant le visage de l’akuma en face d’elle. La blonde avait encore tant de questions, tant d’interrogations. « Il t’aimait ? Tu l’aimais ? » C’était peut-être là le pire : les akuma étaient la représentation de la bêtise humaine : les sentiments étaient si forts que le péché d’ibris leur faisait oublier les règles fondamentales de la vie. Chaque chose née pour mourir. Le Prince usait d’horrible méthodes, jouant sur la seule force plus puissante que l’Etre Supérieure pour les pousser au péché.

Doucement, la main de la jeune femme se releva pour caresser le cuir chevelu blond du petit akuma. Etait-ce étrange d’oser penser qu’elle avait développé une affection toute particulière pour son ami ailé ? Qu’elle souhaitait le voir heureux, aimé et qu’elle ne souhaité plus entendre parler de toutes choses horribles ?

Elle ne voulait pas entendre parler de l’unique salut possible pour les akuma.

Ophelia lui offrit un sourire. « Alors … quel est ton nom ? Qui étais-tu ? » la blonde eut un sourire en lui attrapant lui visage. « D’après cette histoire … tu étais une petite fille, c’est ça ? » Une petite fille qu’un petit garçon avait voulu emmener à travers le monde entier. Un amour immature et pur. Elle les aurait adorés, elle le savait. « Tu étais une aventurière. » Ophelia voulait lui souffler qu’elle était sûre qu’il l’avait aimé, adoré même.

Qu’elle aussi, l’adorait et l’aimait.

usrjoined : 11/06/2014

Aimer

" Aimer sans donner, est-ce aimer ? Aimer en souffrant, est-ce souffrir ? "

Si Emily l'avait aimé ? Bien sûr que oui. Si Elliot l'avait aimé ? Il y avait des chances ; sinon, il ne l'aurait sans doute pas rappelé d'entre les morts. A moins qu'il ne l'ait fait seulement par culpabilité après son erreur, après.. son assassinat. Ça, la fillette ne le saurait sans doute jamais. Alors, l'Akuma s'était contenté de hausser les épaules face à cette question, tandis que son interlocutrice lui caressait les cheveux tout en lui offrant un doux sourire, terriblement compatissant.

" Alors … quel est ton nom ? Qui étais-tu ? " fit-elle en lui attrapant le visage avec ses doigts chauds, " D’après cette histoire … tu étais une petite fille, c’est ça ? Tu étais une aventurière. "

Joues compressées par les mains de l'autre blonde et oreilles bourdonnantes à cause de toutes ces interrogations, l'enfant-machine ne tarda pas à faire une drôle de grimace, avant de pointer du doigt Ophelia. Et comme elle était toute propre, le petit monstre n'eut aucun remord à enfoncer son doigt dans son ventre.

" Hé, minute avec tes questions Miss bisou-bisou ! " s'était-il braqué tout à coup, à sa manière, " Et j'te signale que nous sommes toujours un aventurier. "

Tout en disant ces quelques mots, l'Oiseau en Cage avait ramené son pouce vers lui-même ; beaucoup de mimiques, presque mécaniques, mais surtout pour cacher le trouble qui l'habitait actuellement. Son sourire, lui, ne tarda pas à se briser.

" Mais t'as raison sur un point, j'étais bien une fille avant. " finit-il par reprendre non sans un rire nerveux, " Emily Peterson, que j'm'appelais. Et si tu le répètes à qui que ce soit, j'viendrais t'arracher la langue moi-même ! "

Pourquoi lui racontait-il tout ça ?

Who and What she wants.

feat. Elliot & Cody

Le retour du surnom Miss bisou-bisou. Au fond d’elle-même, Ophelia en était venu à regretter de ne plus entendre ce nom que lui avait donné son ancien apprenti, ce morveux disparu aujourd’hui de la circulation. C’était son lien avec cette époque si proche qu’elle avait balayé d’un revers de la main. L’enfant semblait s’offusquer du comportement de l’ainée – mais l’était-elle vraiment ? – ce qui fit rire légèrement la jeune blonde. Tentant de cacher son fou rire derrière ses mains, les souvenirs lointains remontèrent doucement, lui rappelant sa première rencontre houleuse avec le petit oiseau. Mais oui. Elliot était un aventurier, le plus grand qu’elle connaissait. Mais son rire ne trouva pas d’écho.

Le sourire d’Elliot s’effaçait un peu plus à chaque fois qu’il parlait pour finalement totalement disparaitre et terminer sur une charmante menace de mort dont seul lui avait le secret. La blonde cessa de rire. Elle fixa l’enfant sérieusement avant d’appuyer sa main dans la paume de sa main et son coude contre son genou qu’elle remonta sur sa chaise. « Emily. C’est ça ? … J’aime ce prénom, c’est un joli prénom. » Elle tenta d’imaginer Emily, pétillante, aventureuse, fragile … Mais la seule image qu’elle arrivait à visualiser était Elliot, en fille, au bal. Un nouveau sourire, plus vague, plus songeur se dessina alors qu’elle ferma ses yeux légèrement. « Parles moi d’Emily. Parle-moi du cœur d’Emily. Je veux la connaitre. » A travers la mémoire d’Ophelia, Emily serait immortelle. « Et puis de toute façon, tu as déjà prouvé à tout le monde que tu étais une fille quand tu t’es rendue au bal avec des couettes et une robe, ma puce. »

Elle termina son verre doucement. Cela devait être une chose compliquée de parler de son ancien soi. Et étrangement, Ophelia comprenait totalement. Absolument. « Tu veux que je te prépare un chocolat chaud, Elliot ? »

Car il ou elle était Elliot.

usrjoined : 11/06/2014

File

" Garçon a deux féminins : fille et garce. "

Lorsque la jeune femme finit par plonger son menton dans le creux de sa main et par clamer que son prénom - à elle, l'âme de l'enfant-machine - était beau, le monstre ne put s'empêcher de laisser ses joues s'empourprer quelque peu ; et cela faisait du bien, de voir qu'on appréciait encore ce qu'il se cachait au fond de sa coquille vide.

" Parles moi d’Emily. Parle-moi du cœur d’Emily. Je veux la connaitre. " souffla-t-elle, avant de répliquer sur son comportement féminin au bal de charité des Noés.

Face à ces quelques mots, l'Oiseau en Cage ne put se retenir de gonfler les joues tout en tirant une mine vexée ; était-elle en train de dire qu'il ressemblait à une fille ? Bon, certes, ce soir là, le petit homme n'en avait vraiment plus été un à cause d'une des expériences ratées de l'un de es maîtres Noés. Mais quand même !

" Ça c'est parce que je suis le meilleur acteur au monde ! " fit-il les mains sur les hanches, plus fier que jamais, " Si je ne t'avais pas donné d'indices, t'aurais jamais pu deviner que je suis une fille, en vrai. "

Enfin ça, c'était ce qu'il pensait au plus profond de lui.

Sans doute l'ancienne archiviste finit par se rendre compte que toute cette conversation troublait d'une manière ou d'une autre l'américain ; car elle ne tarda pas à lui proposer un bon chocolat chaud. Et il fallait dire qu'il commençait vraiment à avoir froid aux pieds en plus.

" Hmm.. Si tu me fais un chocolat chaud avec beaucoup de chantilly et des gâteaux, je te raconterai tout d'elle. Enfin.. de moi. "

Et sur ses lèvres, un pauvre sourire vint briller alors ; qu'est-ce que c'était étrange de parler de soi, après n'avoir fait que de parler d'un autre ces quatre dernières années. Son âme n'en était que plus troublée.

Heureusement, le chocolat aide toujours à aller mieux.

Who and What she wants.

feat. Elliot & Cody

Ophelia réalisa qu’elle adorait voir Elliot se mettre à bouder et à gonfler les joues. Cela lui faisait particulièrement plaisir, et surtout, cela lui donnait encore plus envie de taquiner l’enfant. Elle en viendrait presque à oublier leur situation si spéciale : l’akuma et la bookwoman. Pourtant l’orgueil de l’enfant était une chose dont il se devait d’être fière. « Si je ne t’avais pas donné d’indices, t’aurais jamais pu deviner que je suis une fille, en vrai. » Nouveau pouffement de rire de l’ainée qui haussa un sourcil goguenard. « Je te rappelle que je t’avais totalement pris pour une fille au bal ! Donc peut-être qu’avec un an ou deux de plus en ta compagnie, je l’aurai deviné ! »

Ou pas. Mais ça, l’enfant n’était pas obligée de le savoir.

L’enfant semblait apprécié son idée d’aller déguster un bon chocolat chaud. Une bonne nouvelle ça ! La blonde se redressa, remettant les couvertures sur ses épaules avant d’attraper son verre et remettre ses chaussures. « Je ne sais pas vraiment si on a de la crème de chantilly de pré-faite, ce n’est pas vraiment une spécialité italienne tu sais. Et je ne sais pas forcément la préparer, mais pour les gâteaux, je pense que cela peut se faire. » Ophelia se souvenait d’une boite en ferraille cachant des palets bretons … La blonde guida le pas vers la cuisine, appréciant la chaleur du manoir, avant de commencer à chercher les ustensiles.

Elias lui avait appris à faire du chocolat. Une seule et unique fois et cette seule et unique fois avait suffi à rendre heureuse l’enfant. Le chocolat était un met couteux et elle ignorait comment son mentor l’avait trouvé mais il avait pris beaucoup de patience pour lui préparer, lui montrer et l’avait regarder boire et s’émerveiller sans rien dire. C’était une belle époque, une époque où elle aimait dormir contre son mentor. Une douce époque nostalgique et révolue maintenant. Pourtant, Ophelia tentait de reproduire à l’exactitude les mêmes gestes. Le chocolat fondit doucement alors que la blonde sortait les gâteaux. « Alors, parles moi de la petite fille que tu étais. »

usrjoined : 11/06/2014

Gâteau

" Le choix est le gâteau du caprice.” "

Lorsque la blondinette clama qu'il n'y avait pas forcément de la chantilly de faite et de prête pour aller avec le chocolat, le petit homme ne put s'empêcher de croiser les bras tout en affichant une moue boudeuse. Il n'était pas vraiment habitué à ce qu'on ne réponde pas totalement à ces attentes.. mais pour une fois, il pouvait sans doute faire une exception.

" Je peux me passer de chantilly s'il y a beaucoup de gâteaux. " fit-il, même si on ressentait bien une certaine petite déception dans sa voix.

Sur ces mots, l'enfant se mit alors à suivre l'archiviste emmittouflée dans sa couverture, avant de l'observer patiemment préparer le chocolat pour que ce dernier fonde bien comme il fallait dans la casserole. Et pour mieux faire passer le temps, Elliot vint même s'asseoir sur le rebord du plan de travail tout en commençant à piocher dans les gâteaux trop pleins de beurre pour ne pas être appréciés.

" Alors, parles moi de la petite fille que tu étais. "

Face à cette attente, l'américain ne put s'empêcher de hocher la tête tout en croquant dans un nouveau gâteau ; il en avait déjà mangé quatre.

" Alors, oui, Emily, celle que j'ai été il y a longtemps. " fit-il pensivement, comme s'il puisait sans ses souvenirs les plus lointains, " Mes parents v'naient d'un coin d'Afrique dont j'ai oublié le nom, et peut-être même qu'ils l'avaient oublié aussi. Ça faisait longtemps qu'ils étaient en Louisiane, j'crois même pas qu'il aient déjà vu leur patrie, ni même leurs grands-parents. C'était des gosses d'esclaves. Enfin on s'en fiche d'eux, ils sont morts de toutes façon. "

Au lieu de la tristesse que le môme aurait du afficher, ce ne fut qu'une certaine fierté que fit briller son unique prunelle : c'était lui qui les avait tué.

" Moi j'ai eu la chance d'avoir accès à une éducation, j'allais même à l'école. C'est grâce à ça que j'ai connu Elliot. "

Au fond, elle ne savait même pas quoi raconter sur elle.

Who and What she wants.

feat. Elliot & Cody

La blonde écoutait attentivement la petite fille – le petit garçon ? avec tout cela elle ne savait même plus – alors qu’elle terminait de préparer le précieux breuvage qui plaisait tant aux papilles. Rapidement elle tapa la main de l’akuma pour l’empêcher de ronger la totalité des gâteaux avant d’être servi. La blonde écoutait simplement avant d’hausser un sourcil. « Tu étais une petite fille de négrier ? » L’esclavagisme était encore puissant à l’étranger si ses études avaient été correcte, uniquement en extinction grâce à la volonté des Nordistes, les Yankee, qui souhaitaient libérer les populations noires du joug de l’oppresseur … Une pratique qui n’existait sur le territoire européen depuis maintenant un petit moment. Même si elle n’était pas assez naïve pour ne pas se rendre compte que ces pratiques étaient toujours d’actualités sur les terres colonisées.

La blonde lui déposa une tasse devant son nez avant de s’asseoir en face d’elle avant de la dévisager, un sourire aux lèvres. Un sourire de lutin ayant une idée derrière la tête. « Tu dois te sentir chanceuse non ? Qu’un petit garçon te regarde malgré la situation relativement patriarcale de l’Amérique. » La blonde ébouriffa la plus petite avant de boire son propre chocolat. « Tu sais, je pense qu’il avait un petit béguin pour toi. Je trouve ça mignon. » Mais il y avait d’autres choses, d’autres question que l’on pourrait se poser … Une fille scolarisée était une chose rare, une chance unique. Elle-même doutait qu’elle ait été capable d’être scolarisé dans sa vie si elle était restée dans ce petit village gallois. « Tu étais bien intégrée dans ton école ? Et Elliot … il te plaisait ? ~ »

Un rire échappa de la bouche de la blonde alors qu’elle avala. « L’amour des tendres années est toujours le plus beau et le plus doux. »

usrjoined : 11/06/2014

Souvenir

" Se souvenir ranime ; vouloir se souvenir détruit. "

Lorsque l’archiviste tapa sur les doigts de l'Oiseau en Cage, ce dernier ne put s'empêcher de faire une grimace vexée avant de sauter de son rebord. Comment osait-elle l'empêcher de manger des gâteaux alors qu'il était si gentil avec elle ?

" Tu étais une petite fille de négrier ? "
" Mes parents étaient noirs, ouais ! 'fin, moi aussi, du coup. "

Le pas léger, le blondinet trottina alors jusqu'à la table tandis que son interlocutrice déposait sa tasse de chocolat devant son petit museau. Curieux, Christopher ne put s'empêcher de humer le doux parfum qui s'échappait de la tasse, avant de tenter de boire une première gorgée.. avant de grimacer comme pas deux à cause de la chaleur. Il allait devoir attendre un peu avant de le boire, son chocolat chaud. Et à côté de ça, la galloise lui avait balancé plein d'informations à la tête.

" Elliot était quelqu'un de gentil, de trop gentil. " fit l'enfant avant de boire une gorgée de son chocolat chaud, " Il considérait tout le monde de la même manière : les filles, les garçons et même les animaux. C'est sans doute pour ça qu'il m'appréciait telle que j'étais. "

Pensivement, l'Akuma se mit alors à souffler sur le liquide chaud et brun qui fumait comme pas deux depuis sa tasse. Pour un peu, il avait l'impression d'avoir un bébé dragon de caché entre ses doigts.

" J'étais pas la seule enfant de nègre en Louisiane, hein. " reprit l'américain en riant avec légèreté, " Donc j'étais plutôt bien intégrée, parce que j'étais pas seule. Pis y avait cet tête blonde d'Elliot qu'était toujours là quand ça n'allait pas. "

Et il avait été là avec elle et pour elle, jusqu'à la fin.

Who and What she wants.

feat. Elliot & Cody

Alors comme ça Emily était noire. Une véritable petite fille d’exception donc … Scolarisée, forte, aventurière … Un sourire se dessina sur le visage de la blonde. C’était peut-être stupide de sa part de penser ainsi à leur époque, mais Ophelia aimait savoir que l’intellect des filles pouvaient être traité de la même façon que celui des garçons, qu’on puisse les considérer comme des gens capables et aptes aux études. La blonde s’installa, soufflant doucement sur son chocolat chaud, attendant qu’il refroidisse en écoutant les dires de la petite. « Elliot était quelqu’un de gentil, de trop gentil. » Un garçon blanc qui voyait une petite fille noire de la même manière qu’un garçon et qui posait les animaux au même degré que les hommes ? Un tel petit garçon avait existé ?

La blonde l’écouta avant de pousser un soupir en lui tendant des gâteaux. « C’est le genre de petit garçon qui serait devenu un homme vraiment bon … et qui aurait peut-être fait bougé le monde, qui sait. » Mais Elliot était mort et les si ne ramènerait pas le garçon à la vie, bien loin de là. Elle dévisagea Emily un instant. Calmement.

« Je crois que je ne pourrai plus jamais te voir comme un garçon. » C’était impossible. Le Elle était déjà omniprésent dans son esprit : c’était un corps de garçon mais l’âme d’une fille. « Il doit te manquer parfois … Elliot ? » C’était une question risquée, elle en avait conscience, mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. « Quand on trouve quelqu’un qui nous aime comme cela … c’est dur de le remplacer. Milo était un tout autre genre d’aventurier. » Milo lui manquait aussi.

usrjoined : 11/06/2014

Manque

" Manquer d’imagination, c’est ne pas imaginer le manque. "

Si Elliot serait devenu quelqu'un de bon et aurait permis de faire changer un peu le monde pourri dans lequel ils vivaient ? Oui, sans doute ; il y avait même de fortes chance. Mais le petit homme était mort il y a de cela trois ans maintenant, et il ne restait plus de lui qu'une vieille maison, des carnets de voyage, et un corps habité par une autre âme que la sienne. Alors, cette âme là, ne put que hausser pensivement les épaules face aux paroles de son interlocutrice ; avec des si on refaisait le monde, et ce n'était sans doute pas à un Akuma de rêver à un monde meilleur.

" Je crois que je ne pourrai plus jamais te voir comme un garçon. "
" Ouais ben, tu ébruites ça et je te coupe la langue ! Tchak ! "
" Il doit te manquer parfois … Elliot ? "
" Un peu, je ne sais pas trop. "

Après tout, l'enfant-machine avait tellement joué à devenir le petit aventurier qu'il avait fini par oublier que tout ceci n'était qu'un jeu ; et que son âme, elle, n'était pas celle d'Elliot Christopher Brooks, mais celle d'Emily Peterson. Comment aurait-il pu se manquer à lui-même ? Emily lui manquait.. mais Elliot ?

" Quand on trouve quelqu’un qui nous aime comme cela … c’est dur de le remplacer. Milo était un tout autre genre d’aventurier. "
" C'était un petit con, mais on s'amusait bien ensembles. "

Tout en disant ces quelques mots, le blondinet ne put retenir une grimace crispée. Ce n'était qu'un humain et pourtant, ils en avaient vécu des aventures tous les deux ! Qu'avait-il pu devenir ? Ça, le petit monstre n'en avait pas la moindre idée.

" J'l'ai pas tué si tu te le demandes, j'fais plus ça. "

Mis à part sur ordre d'un supérieur, il ne tuait plus les civils ; non, plus maintenant.

« A girl should be two things: who and what she wants. »

Ophelia ne pouvait pas le nier, elle s’était attachée à l’oisillon de telle manière qu’elle ne l’aurait jamais cru lors de leur première rencontre. Le voir n’était plus un calvaire mais un véritable plaisir, elle appréciait sa compagnie, sa discussion et elle aimait le chouchouter. Ophelia était tellement faible face aux enfants. Mais Elliot était devenue spéciale : le genre d’enfant aventurier, qui revenait couvert de terre et tout sourire auprès de sa mère qui ne pouvait s’empêcher de sourire alors qu’elle savait qu’elle devait disputer le petit sauvageon. Elliot la menaça de lui couper la langue si elle venait à parler du petit détail de son essence, ce à quoi Ophelia répondit en faisant rapidement une croix sur le cœur – cela resterait entre fille. Puis vint Milo. Milo qui n’étais pas mort. Ophelia posa distraitement sa main sur le cuir chevelu du plus petit. « Tu n’aurais jamais tué Ilias, ça, je le sais. » La blonde lui fit un immense sourire narquois, lourd de sous-entendu avant d’agiter ses sourcils. « Après tout, qui tuerait le garçon qui vous fait tourner en bourrique ? Après Elliot, Ilias hin … tu aimes les garçons qui te promettent un monde d’aventure ? Hin ? Petite maline va. »

Ophelia eu un rire en buvant sa propre boisson, prête à accueillir la mine offusquée et la menace de la petite blonde. Pourtant une autre chose attira son attention. « Tu ne fais plus ça ? Cela signifie que tu ne tueras plus de civil ? Est-ce vraiment dans le code d’honneur des akuma ? »

Ou Elliot était véritablement un être à part, unique, choisissant sa propre voix indépendamment de sa nature sombre.

usrjoined : 11/06/2014

Honneur

" Les affronts à l'honneur ne se réparent point. "

L'archiviste avait juré de ne jamais révéler son secret, et elle avait intérêt si elle tenait à la vie ; Elliot ne s'en prenait plus de son propre chef aux humains, mais rien ne l'empêchait de lui tirer un obus en plein dans la tête. Et ce, même s'il aimait bien la compagnie de la blonde qui ne cessait pas de le taquiner à chaque fois un peu plus. Si Emily aimait la compagnie des aventuriers ?

" On peut dire ça comme ça.. " maugréa-t-elle alors.

Un grimace-sourire un peu contrariée sur les lèvres, l'Oiseau en Cage se laissa alors ébouriffer les cheveux par la galloise, avant de finalement reporter son attention vers sa tasse presque vide de chocolat chaud.

" Tu ne fais plus ça ? Cela signifie que tu ne tueras plus de civil ? Est-ce vraiment dans le code d’honneur des akuma ? "
" Y a pas de code, pas plus que d'honneur d'ailleurs. "

Sur ces quelques mots, l'américain ne put retenir un léger rire avant de terminer sa tasse ; aujourd'hui, ce serait l'une des premières fois qu'il parlerait de sa façon de se nourrir et d'évoluer.

" J'ai d'abord arrêté de tuer des civils à Paris, pour pas faire de peine à Mathilde - c'est qu'elle aime bien l'humanité. " commença-t-il à expliquer d'un air pensif, " Et je me suis mis à chasser les autres Akumas de la ville, et à les dévorer pour ne pas être tiraillé par la faim. Pis.. maintenant je ne me nourris plus que de mes frères et sœurs. "

Un sourire ne put s'empêcher de se dessiner sur les lèvres encore chocolatées de l'enfant ; pour un peu, il aurait presque paru être un véritable enfant.. enfin, ça, c'était sans compter son air carnassier.

" C'est un peu comme si toi tu mangeais d'autres humains. "

C'était toujours bon à préciser.

« A girl should be two things: who and what she wants. »

Il n’y avait pas de code et d’honneur chez les akuma, c’était ce que Emily tentait de lui souffler … Et après réflexion, il était vrai que sa question était stupide. Les akuma de premier niveau agissait à l’instinct, comme des bêtes primaires ne cherchant rien d’autres que le sang. Pourtant, les niveaux supérieurs permettaient aux akuma de développer une conscience, ou tout du moins la notion de leur propre existence. « J’ai d’abord arrêté de tuer des civils à Paris, pour pas faire de la peine à Mathide – c’est qu’elle aime bien l’humanité » Ca aussi, cela faisait partie des choses qu’Ophelia avait appris en restant au manoir.

Certains Noé ne voulaient pas ébranler l’humanité et ne partageaient pas les idéaux du comte. Une grande surprise, elle devait l’avouer. Elle avala une gorgée de son chocolat en dévisageant l’enfant, l’invitant à continuer. « Et je me suis mis à chasser les autres akumas de la ville et à les dévorer pour ne pas être tiraillé par la fin. Pis, maintenant, je ne me nourris plus que de mes frères et sœurs. » « Ah ? Tu pourrais pas manger Percy alors qu’on est tous les deux la paix ? » Elle lâche un petit rire avant de grignoter un gâteau.

En lui fourrant un gâteau dans la bouche, la blonde se mit à sourire. « Moi je ne mange pas de chaire humaine, mais tu sais, dans certaines îles de l’océan pacifique, il existe des communautés dites cannibales qui mangent les humains ! J’ai plein de romans à ce sujet si tu veux. » Puis terminant pour débarrasser elle haussa les épaules. « Sur certains aspects, un humain n’est pas mieux qu’un akuma. On sait très bien se détruire sans vous après tout. »

usrjoined : 11/06/2014

Humanité

" Dieu est-il le rêve de l'humanité ? Ce serait trop beau. L'humanité est-elle le rêve de Dieu ? Ce serait abominable. "

Lui ? Manger Percy ? Jamais ! Déjà, parce qu'il ne pouvait pas se permettre de dévorer l'Akuma personnel d'un descendant de Noé. Ensuite, parce qu'il ne pouvait pas se permettre de le faire avec l'Akuma personnel de son maître Noé ; enfin, le frère de sa maîtresse, mais c'était tout comme. Puis aussi, parce que l'oisillon ben, il l'aimait quand même vachement bien le squelette.

" Nah Percy c'est mon grand frère, je peux pas le manger voyons ! "

Par contre, il pouvait très bien croquer le biscuit qu'Ophelia lui avait fourré dans la bouche. Combien en avait-il mangé déjà ? Ça commençait à faire beaucoup, Elliot commençait à avoir mal au ventre et la nausée ; mais il préféra oublier ça pour le moment afin d'écouter les histoires de tribus mangeuses de viande humaine de son interlocutrice. Et étrangement, cela n'empira même pas son état.

" Ch'est vrai cha ? " avait-il demandé la bouche pleine, avant d'avaler les restes du gâteau, " Tu pourras me les prêter ces livres, dis ? S'il te plait ! "

D'ordinaire, il les aurait sans doute volé comme il l'avait fait une fois à Londres pour une drôle de civile commère ; mais il ne pouvait pas jouer au voleur de livres avec Ophelia. Pas avec elle, non.

" Sur certains aspects, un humain n’est pas mieux qu’un akuma. On sait très bien se détruire sans vous après tout. " finit-elle par souffler.

Un silence après un haussement d'épaules. Qu'est-ce que cela voulait dire ça ? N'était-ce qu'une constatation ou.. est-ce que cela sentait le vécu ?

" L'humanité t'a déçu, hein ? "

Zou, les pieds dans le plat.

« A girl should be two things: who and what she wants. »

« Nah Percy c’est mon grand frère, je peux pas le manger voyons. » Ophelia grimaça légèrement, tirant la langue. « Faudrait p’tête revoir tes décisions de vie … Percy en grand frère ? Il est insupportable … » Dieu, elle avait toujours envie de lui casser le nez pour avoir osé sous-entendre qu’elle restait chez Liam pour simplement coucher avec lui. Elle frissonna de colère et déjà une veine d’agacement recommença à pulser en pensant à Percy. « Un abruti qui n’apporte rien du tout au monde et à son entourage. » Parler des cannibales, c’était beaucoup plus amusant et agréable que de parler de cet akuma de malheur dont elle ne souhaitait que la destruction.

Les exorcistes ne pouvaient-ils donc pas faire correctement leur boulot ?

Elle regarda du coin de l’œil son cadet se goinfrait avec un sourire au coin des lèvres. « Tu pourras me les prêter ces livres, dis ? S’il te plait ! » La blonde eut un sourire goguenard avant de ricaner comme un démon. « Bien entendu, je te préparerai tout un sac … Je dois glisser des romans bisou bisou, miss Emily /color] Elle allait en faire un rat de bibliothèque, une amoureuse des livres. Et elle pourrait montrer à Liam que les livres étaient plus important que tout ! Les livres vaincront.

Mais elle ne s’attendait pas à la suite des évènements qui la calma presque immédiatement. «#22427C L’humanité t’a déçu, hein ? » Ophelia regarda le petit akuma un instant. Réfléchissant à sa question. A sa propre réponse avant de finalement regarder sa propre tasse. « Je suis bookwoman, cela n’a pas vraiment d’importance pour moi. » Car elle ne devait pas porter de jugement.

C. V.

B. O’C.

C. A.

E. K.

D. R.

E. L.

Fin d'un XIXème siècle futuriste...

Notre Poulain...

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