Le nez en l’air, tu avances d’un pas lent dans les rues d’Alger, vagabondant plus qu’autre chose. Tu as encore du temps devant toi avant de reprendre le bateau pour rentrer en France — et retrouver par là même la route de Central — et ton compagnon étant encore occupé avec sa propre mission, tu te retrouves désœuvrée — ce dont tu n’as plus l’habitude maintenant (alors tu avances vers rien, te contentant d’observer la beauté de la ville, bien différente de quoi tu as l’habitude). Tu ne fais rien donc, la faute à ta trop grande compétence ? Après tout, si tu as fini cette mission plus rapidement que ce qu’il était prévu — plus rapidement que l’autre apprenti, surtout — c’est bien parce que tu es maintenant assez entraînée pour être efficace. A moins que l’ordre qui t’avait été donné était trop simple et que, comme toujours, tout ceci n’était qu’un teste de plus, voir de quoi tu étais capable — et, surtout, de combien de temps tout cela te demanderait. Plusieurs Brookers avaient été signalés dans la ville et, plutôt que de les envoyer devant les autorités ou de chercher à les convaincre, il avait été décidé de les mettre sous surveillance, afin d’intercepter leurs informations — ou de leurs en transmettre de mauvaises — mais surtout de les priver de leur travail. C’était une chose affreuse, tu en as conscience, mais tu as déjà accompagné plusieurs missions de diplomatie et tu sais, de source sûre, que la plupart d’entre elles ont échoué. Alors bon, si des hommes ont décidé d’être suffisamment stupide pour travailler pour l’ennemi, pourquoi ne pas en tirer avantage ? Enfin, de toute façon ce n’est pas ton rôle de remettre en question les ordres qui te sont données et les décisions prises par Central — qui, de toute façon, te sont pour l’écrasante majorité cachée (alors à quoi bon juger un tableau sur un seul coup de pinceau) — toi, tu es là simplement pour les accomplir et aider à gagner la guerre. Tu as donc mis les voisins dans ta poche, a récupéré autant d’informations que possible sur tes cibles et sais comment les mener en bateau pendant assez longtemps pour qu’ils vous soient utiles. C’est donc avec la satisfaction du travail bien fait que tu continues de te promener, le nez en l’air, lorsqu’un bruit capte ton attention. À quelques pas de là, plusieurs hommes sont en train de s’en prendre à une tierce personne — dont tu ne vois que la couleur des cheveux, d’un blanc éclatant. En temps normal, sans doute serais tu passée sans t’arrêter, car tu n’as pas le temps et que tu te dois d’être discrète. Mais, cette fois-ci, le temps tu l’as et si on devait te faire un reproche, tu pourras toujours répondre que c’était comme un entraînement pour toi — mettre à terre plusieurs adultes, c’est là une compétence utile au combat. C’est pourquoi, t’approchant à petits pas et sans un bruit, tu t’en prends à un premier des agresseurs, frappant de toutes tes forces dans l’arrière de son genou, pour le faire flancher, avant d’envoyer ta jambe, toujours gracieusement en l’air, dans sa mâchoire, l’envoyant au tapis. Tu n’as pas tapé bien fort pour ce deuxième coup, ne voulant pas t’attirer d’ennuis avec les autorités, mais la surprise est sans doute suffisante pour les effrayer. « Laissez cet » un coup d’oeil à la victime et tu reprends « homme tranquille, ou je vous fais subir le même sort. »Tu sais bien qu’ils ne vont pas partir, qu’ils vont essayer de te mettre à terre à ton tour. Les adultes (et les hommes, plus particulièrement) ont encore plus d’orgueil que toi, alors se faire battre par une gamine ? Impensable. Mais tu es prête — d’autant plus que le visage que tu protèges ne t’est pas inconnu (et que, au contraire, ce sont ces hommes que tu protège en vérité). |
GASMASK |
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- La Voyante a dit, go bully Nihil