Pourquoi es tu là, Nihil ? Toi même tu ne sais pas - enfin si, tu sais, c’est évident même. Simplement, tu n’avais pas envie d’y aller. Tu avais secoué la tête, tu avais baissé les yeux, tu n’avais pas répondu, tu avais voulu disparaître, mais, hé, tu n’y peux rien - tu dois le faire. Tu fais partie de la famille, Nihil, tu en as toujours fait partie, même si tu n’es, par définition, rien. Il y a un lien inéluctable, indéchiffrable, qui te lie à ta famille, un lien indiscutable. Cette famille, c’est peut être la seule chose qui te définit - peut être est ce pour ça que ça te fait étrangement peur.
Mais voilà, tu ne peux pas dire non. Tu es peut être à l'ouest, certains diront même que tu es lâche et peureux, mais tu n’es pas un traître (haha pourtant réfléchis, au fond tu l’es tellement). Alors tu n'avais pas refusé - ça ne veut pas pour autant dire que tu as accepté.
Il s’agissait de ces perturbations, à Londres. Récemment, des gens seraient victime d’hallucinations de tout genre, provoquant la panique en ville. Ces hallucinations collectives - qui n’ont rien de réel - seraient très problématiques, et inquiètent le Comte qui se tourne vers une hypothèse surnaturelle.
L’innocence, donc.
Voilà pourquoi tu te retrouves dans cette trop grande ville qu’est Londres. Astrós a voulu t’accompagner, mais, comme à ton habitude, tu as congédié l’akuma - qui, pour toi, n’es même pas ton akuma personnelle - lui confiant à la place la garde de Grimm. Le chien ne semble décidément pas t’apprécier, on pourrait se demander pourquoi tu t’acharnes à vouloir le garder et t’occuper de lui, mais c’est plus fort que toi, il te rappelle quelqu’un, sans savoir qui exactement (perdu, seul, affamé et blessé, comme je l’ai toujours été pendant mes voyages).
En tout cas, tu as l’air toujours aussi perdu que d’habitude, Nihil. Complètement habillé de blanc, ne portant jamais de chaussures, les regards que te lancent les Londoniens sont inquiets, comme s’ils voyaient en toi un fantôme - ont ils tord cependant ? Mais surtout, lorsque tu atteris dans la ville, c’est un concert de bruit qui t’accueille. Pas des voix, pas des chants, pas une mélodie, plutôt un mélange dysharmonique qui résonne dans ta tête.
Mais personne ne parle, Nihil.
Ce ne sont que leurs émotions qui s’expriment.
Tu te bouches les oreilles, comme si cela pouvait t’empêcher d’entendre la cacophonie.
En vain.
Oh que tu détestes les bruits, oh que tu détestes la foule, oh que tu détestes être oppressé ainsi. Voilà pourquoi tu ne voulais pas de cette mission, voilà pourquoi tu ne voulais pas te déplacer jusqu’ici…
-Mmh…
Tu t’étais recroquevillé dans un coin, contre un mur, les yeux fermés et les mains toujours plaquées - vainement - sur tes oreilles. Un instant passe - des secondes, des minutes, des heures ? - avant que tu ne sentes quelqu’un t’agripper par le bras. Tu ouvres les yeux, pour voir une dame devant toi, visiblement inquiète. Pour qui ? Pour toi ? Ne voit elle pas ?
Que sa peur ne fait que renforcer la tienne ?
Sans t’en rendre compte, ton pouvoir entre déjà en action. Sans t’en rendre compte, tu avais voulu la débarrasser de sa peur - alors c’est ce que tu avais fait.
PEUR
C’est sa peur que tu ressens bien, que tu entends bien, qui t’envahit bien. Et, à ce brouhaha incompréhensible et effrayant, se mélange autre chose.
Une douleur sourde, qui te perce le crâne.
-...Non…
Tu as l’impression que ta tête va exploser, d’autant plus que maintenant, tu as mal. Tu ignores d’où elle vient, mais pourtant, tu sais ce qu’est cette souffrance.
Innocence.
Elle t’appelle et te repousse en même temps, et tu as envie de la fuir, mai tu sais que tu dois y aller.
Parce que c’est un ordre, Nihil. Pourquoi ne peux tu pas juste fuir ce que tu détestes ? N’est ce pas plus naturel ainsi ?
Mai la guerre n’a rien de naturel, Nihil.
Tu te relèves alors difficilement, la dame te soutenant toujours. Tu marmonnes quelque chose d'incompréhensible, comme pour lui assurer que tu vas bien - alors que ce n'est pas vrai - et te dégage lentement de sa poigne. Et, avant qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit, tu fuis. Comme un lâche, oui.
Ou peut être pas tout à fait. Car tu continue de souffrir - avec courage ?
Ver la source de cette affreuse migraine.
- Takk :
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