Le quotidien. Toujours, le quotidien. Chaque jour, le même que le précédent. Tout ce qui changeait (et cela aggravait tout), c'était la douleur. Non, pas que la douleur. Elle se sentait partir, l'enfant (loin de tout (ne pars pas)). Le monde, son monde, il était beau, si beau. Et la réalité, si horrible, si laide (ils se ressemblaient tous (plus laids les uns que les autres)). Ils la regardaient tous avec ce même regard (la pitié (le dégoût (pauvre enfant (elle mérite (elle ne mérite pas))))). Mais elle, mais elle, elle titubait, elle avançait, elle s'enfuyait (mais pour aller où ?). Le quotidien, le même dans la Narrenturm. Papa et Maman viendraient-ils ? Elle ne savait pas. Et les flashs, ils étaient récurrents (ils venaient (ils partaient (et elle, cette fille, qui était-elle ?))). Et elle plongeait la main dans de la peinture. Et elle entendait les cris (les leurs (elle ne criait pas)). Et de ses mouvements aléatoires, elle peignait (laissez moi (mon monde (rendez le moi))). Et les hurlements, encore, et les claquements de grilles, de portes. Et les larmes sur son visage (pauvre enfant (son monde (rendez lui son monde))). Et son prénom, prononcé (ne m'appelez pas (laissez moi)). Et le directeur s'approchait. Elle savait. Il allait la réprimander, encore. La peinture, sur la toile. La peinture, pas sur le mur. Il fallait nettoyer. Mais il ne disait rien. Et elle ? Elle continuait. Elle l'ignorait (partez (laissez moi)). Mais pas pour longtemps. Elle, elle ne savait pas. L'eau sur le mur, l'eau sur son corps. Et ces mots (les mêmes (encore (à ses oreilles (la peinture sur la toile (pas sur le mur))))). Et ses mains tombèrent, sur ses genoux. Et l'eau coulait. Et les larmes coulaient. Le visage de cette fille, défiguré. Il faisait froid. Encore plus. L'eau coulait. Et il faisait froid. Et la nuit tombait sur la Narrenturm. Le repas, jeté à ses pieds. La moitié ? Sur le sol. Et les mots, les mêmes. Mais l'infirmière, si douce. Elle entrait, ramassait. Elle mit une légère couverture sur ses épaules, sur l'enfant. Mais l'enfant, elle ne voulait pas qu'elle parte (reste avec moi (toi tu es (tu es la seule (ne pars pas)))). Mais il le fallait. Et le peu qui restait, elle mangeait. La douce, partie. Les mains, sales. Le noir, la lune, elle avait peur. Elle ne savait pas, elle avait juste peur (la lune révèle (la lune te force à voir (la lune (méfie toi de la lune (ferme les yeux))))). Et la lumière, elle s'allumait, puis elle s'éteignait (encore (et encore (pourquoi ?))). Et elle s'allongea sur le sol (les barreaux du lit (ils font mal)). Et de sa main, elle toucha la valise sous le lit (son petit trésor (l'équipement de papa (à elle (les beaux jours heureux (où ?)))). Et les lumières, elles s'allumaient. Et puis, plus rien. Et les hurlements, encore. Et les tremblements (les siens à elle (il faisait froid (elle avait peur (mais avec l'équipement de papa, tout irait bien)))). Et les hurlements. Elle ne pouvait pas dormir. Et le cri du directeur (taisez-vous). Et quelque chose claquait sur les portes en fer. Mais il fallait tenir bon. Demain, ça serait calme. Le soleil, il était bon. Le soleil, il ferait taire. La lune, elle devait partir. Il fallait se cacher de la lune. Et les souvenirs, ils semaient le chaos. Et cette fille, elle tombait, elle hurlait, elle avait du sang partout. Et elle, elle se recroquevillait (pas encore (pitié (il ne faut pas voir (il ne faut pas se rappeler)))). Il fallait que demain vienne. Il fallait que le soleil (par pitié). Papa et maman n'étaient pas là. S'ils savaient, s'ils savaient. Il ne fallait pas céder, il fallait tenir. Pour papa, pour maman (pour elle aussi (qui était-elle ?)). Et les larmes, elles n'étaient plus (sèches (le visage, fatigué (les yeux, cernés et rouges))). Il fallait tenir (un combat, pour un autre). La nuit sera longue, Betty. |
are you insane like me ? (asiye & viggo)
FP
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— 1490 ptsRang B dans 10 pts et 4 conditions• Topic name — Irene 15
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Re: are you insane like me ? (asiye & viggo)
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• Quête - La roue tourne — Sua, Ayden etc. 10
• Vivere militare est — Reynald 90
• Are you insane like me — Asiye & Betty 10
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D'un coup d’œil, l'Exorciste détourna son attention vers elle. Asiye avait toujours cette allure déterminée – contrastant avec la sienne, qui était encore hésitante, encore incertaine mais le garçon était tout aussi décidé à démêler le vrai du faux et à découvrir si cette piste à propos de l'Innocence était vraie ou non. « Qu'est-ce... Qu'est-ce que tu en penses, toi, Asiye ? » demanda t-il à mi-voix, son anxiété résonnant clairement à travers son timbre de voix, curieux de savoir ce qu'elle avait comme opinion à propos de tout cela. Et égarant ses prunelles devant lui, le garçon avançait, se rapprochant toujours plus du Narrenturm. Le lieu était sécurisé, impénétrable si le personnel n'en avait pas décidé autrement, mais Viggo avait Ange en son sein et passer par les toits serait probablement plus prudent pour retrouver leur allié que d'essayer de se faufiler autrement. « On y est. » finit-il par dire, le cœur battant un peu plus vite en voyant les contours encore flous de la tour, faiblement éclairé par quelques lampadaires. « Je vais m'élever pour faire un tour de reconnaissance et ensuite, on monte sur le toit. » dit-il en égarant ses prunelles vers le visage d'Asiye, hochant doucement la tête en souriant légèrement – comme pour se rassurer lui-même que tout irait bien.
Ange s'activa alors, dévoilant la blancheur de ses plumes et Viggo s'envola dans un battement d'ailes, prenant de la hauteur pour être sûr et certain d'être hors de vue. Volant autour du bâtiment, il ne voyait aucune silhouette au dehors et les caméras n'avaient pas une vision illimitée. Là où ils se trouvaient, et là où il les ferait atterrir, ils ne devraient pas se faire prendre. Se rapprochant alors finalement d'Asiye et d'Aslan, il atterrit, ses ailes s'arquant à plusieurs reprises pour amortir son atterrissage et le garçon tendit la main vers ses partenaires. « Les gardes sont sans doute à l'intérieur, mais pour le moment on peut atterrir sur le toit sans danger... Allons-y. » dit-il de sa voix encore incertaine, l'adrénaline pulsant dans ses veines. Son amie s'approcha alors avec son animal et Viggo passa ses bras sous son corps, Ange les propulsant à nouveau dans les airs. L'air frais de l'Autriche lui rappelait un peu celui de Norvège mais le jeune homme ne pouvait s'attarder sur ce détail – sur ces souvenirs – et en quelques battements d'ailes, il atterrit en douceur sur le toit. Ses cheveux se faisaient repoussés par le vent qui agressait aussi son visage. Il laissa Asiye se défaire de sa prise et désactiva Ange. « Il va falloir qu'on entre, maintenant. » souffla t-il alors que ses sourcils s'étaient froncés, son esprit laissant encore défiler ces rumeurs préoccupantes.