Requiem
Que les exorcistes disent ce qu’ils veulent, le Comte est en dépit de tout, quelqu’un de bien. Même dans mes pensées, je ne peux empêcher mes sarcasmes. “ Quelqu’un de bien ”. Pas pour les humains ni pour les exorcistes ni pour les Akumas. Il l’est uniquement pour nous. Et nous ne l’avons pas assez bien protégé. Bon, c’est vrai, le Comte est un peu effrayant. Un peu radical certes. Et burlesque. Peut-être diabétique mais…- Faire des compliments est plus difficile que je ne le pensais, autant m’arrêter là.
Mélusine glisse quelques mèches blondes derrière son oreille, observant le paysage inconnu du Danemark. Pourquoi est-elle venue ? Parce qu’elle ne peut pas rester dans sa bibliothèque (celle de l’Arche mais elle lui appartient) après ce qui est arrivé. Elle doit y mettre un peu du sien. C’est pour cela qu’elle a accepté cette quête, pour dépanner les autres et parce que jouer les détectives est moins risqué que d’affronter des exorcistes. Il est temps qu’elle se remonte les manches et participe à la vie active des Noés : exécuter de sales besognes.
Quel plaisir.
Cet élan de bonté l’emmène à Copenhague où elle se fond presque trop facilement parmi les humains. Il n’est pas écrit “ Descendant de Noé prêt à tous vous exterminer ” sur son front, c’est peut-être pour cette raison. Enfin, soit. Mélusine cherche du regard le bâtiment où elle va commencer son investigation après avoir rejoint ses camarades. Pourquoi sont-elles là ? Parce que des gens sont morts. Quel malheur. Ce n’est pas comme si tous les jours, des centaines d’humains meurent et que d’autres sont tués par ses semblables. La bonne blague. Mourir après avoir écouté un requiem, c’est tout de même très intriguant.
Bref. C’est parti.
Mélusine marche en direction de l’Opéra afin de rejoindre le point de rassemblement. Petite et discrète, elle marche entre les silhouettes d’adultes, serrant sa peluche contre sa poitrine. Rien à faire, même après trois ans, les hommes lui font toujours peur. Des êtres assoiffés de sang, de violence. Quelques regards la scrutent, elle sait d’instinct qu’ils se demandent si elle n’a pas perdu ses parents dans la foule. Ils l’agacent. Elle les ignore, marche dans ses jolis souliers jusqu’à s’arrêter, destination atteinte. Et…
Personne ne l’attend.
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Souffle-t-elle, contrariée. Ses sourcils se froncent légèrement, elle pousse un soupir. Être la première arrivée n’a rien de surprenant, attendre en revanche est agaçant. Pourtant, elle ne peut s’en prendre qu’à elle d’être partie en tête. Cependant, elle ne l’avouera pas et préfère jeter un regard las lorsque deux silhouettes féminines viennent à ses côtés.
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Sarcasme à peine volé, Mélusine adore se faire détester.
— Copenhague
Private RP