De retour au travail, Adelheid ne saurait dire si elle était heureuse d'être revenue ou non. Ses vacances n'avaient pas vraiment été des vacances et elle sentait toujours ce poids désagréable sur ses épaules. Mais bon, elle devait reprendre, de toute manière. En politique, surtout à son poste aussi haut placé, il n'était pas bon de s'absenter trop longtemps et elle n'avait aucune envie qu'un homme audacieux l'évince de sa place, qu'elle avait si durement gagné. Et elle avait tant à faire, tant à rattraper. C'était comme si elle s'était absenté pendant des mois. Certes, elle savait très bien que le monde ne s'arrêterait pas de tourner en son absence, pendant ces vacances, mais tout de même, comme s'ils avaient attendus son absence pour travailler plus intensément. Quelle idée saugrenue n'est ce pas ?
Cela dit, Adelheid avait été agréablement surprise à son retour ; Edith, amie de sa soeur bien aimée, s'était proposée pour l'aider, quand bien même le châtiment avait une armée de domestiques derrière elle. C'était un euphémisme de considérer que la Noé avait été surprise, elle ne s'y attendait vraiment pas ; mais elle avait accepté la proposition de l'akuma, toute aide, d'une personne de confiance, était bienvenue. La jeune femme n'avait pas pleinement confiance en ses domestiques, seulement une poignée d'entre eux qu'elle avait trié sur le volet. Lorsque l'on faisait son travail, il était nécessaire d'avoir des personnes de confiance à son service, Edith s'était proposé pour une aide ponctuelle, elle n'avait aucune raison de refuser. Alors elle l'avait invité dans sa demeure berlinoise, et elle était arrivée il y avait quelques jours déjà ; que le temps passe vite !
Et aujourd'hui ne faisait pas exception aux derniers jours ; l'akuma apportait son aide, triant des papiers, apportant et rangeant des dossiers dans son bureau, elle l'assistait dans son travail de tous les jours. Et il fallait avouer que cela lui faisait l'effet d'une bouffée d'air frais, de voir quelqu'un d'autre, une personne différente dans cette marée de personnes avec qui elle travaillait tous les jours. Un énième document qu'elle devait signer, un autre où elle devait apposer son sceau, un rapport qu'elle devait lire, et c'était sa routine, encore et encore ; jusqu'au moment où Edith l'interpella (prudemment). Une pause ? Adelheid aurait bien besoin d'une petite pause, et le thé sentait si bon, et l'akuma avait même apporté quelques sucreries. You're right, Edith. A break sounds nice, lui dit-elle, un doux sourire sur les lèvres. Please, sit with me, lui demanda-t-elle tout en décalant ses papiers traités pour nettoyer un peu son bureau. Thank you for your hard work and for the tea. It's much appreciated, Adelheid était sincère et cela lui faisait du bien, l'akuma n'était pas obligée de l'aider (elle s'était proposée (de son propre chef)), alors elle était reconnaissante de son geste. Elle recula dans sa chaise, collant son dos contre le dossier et fermant les yeux quelques instants ; indeed, a break sounds nice. How are you, Edith? Do you enjoy your stay ? finit-elle par lui demander, intéressée par la conversation que pouvait lui offrir son interlocutrice.