I wanted to know what I looked like to you. A sin committed and a prayer answered, you said — persephone

Cela faisait plusieurs heures que vous marchiez, et tu n’avais pas pipé mot — rongé par le stress et incapable de choisir entre tous ceux qui tu avais envie de dire à ta partenaire du jour. La mission était simple, une comme tu avais l’habitude d’en faire: simple reconnaissance dans le but de confirmer ou d’infirmer l’implication de l’Innocence dans de récents phénomènes étranges. Tu avais relu le dossier de la mission une dizaine de fois déjà mais tu relisais encore — tu devais parfaitement maîtriser le sujet et (te parer à n’importe quelle éventualité (l’éventualité qu’il y ait effectivement des akumas dans ce village perdu de Mongolie (et que (...)))) et voilà Sevket tes mains tremblent à nouveau ton coeur s’accélère tu as chaud puis tu as froid tu te dis que prendre la main de Persephone te réchaufferait un peu mais tu sais les tiennes moites et tremblottantes et désagréables à toucher enfin Persie oui c’est vrai Persie
Persie est là
avec toi
concentrée sur votre mission
bien plus que toi en vérité
toi tu es concentré sur elle
et ton moindre faux pas

Ça va aller
ça va aller
ça va aller
c’est ce que tu te répètes en boucle
ça va aller

« It’ll be fine,

oh
tu as pensé à voix haute
et maintenant tu rougis
le regard tourné vers Persie
évidemment tu essayes de te rattraper
(Sevket tu dois être parfait)

— I mean, we’ll be finally there, I can already see the village ! Should be about twenty minutes left at most ! »

Tu ne sais pas si ça a marché
tu l’espères
tu crains toujours le faux pas
surtout lorsqu’elle est avec toi

vous vous êtes vu souvent
ces derniers temps
et Sevket je crois
que tu as des sentiments
du genre pas pour les enfants
l’amour des grands
c’est différent
tu sais pourtant
qu’ici c’est interdit
que pour toi c’est carrément maudit
que si tu laissais faire ton coeur
ça finirait en malheur
oh oui si tu le laissais faire
tu finirais en Enfer

alors tu te tais et tu avances
presse le pas jusqu’au village
entre les plaines et les montagnes
cela aurait presque des airs de vacances
mais tu es là pour l’Innocence
et elle pour mettre un terme aux souffrance
des âmes en sursis
en absence

« I don’t see anything weird from here… l do see a lot of people, though. Andn color… and music… Oh, it’s lovely, do you hear it too ?

et puis la réalisation soudaine
du jardin la mauvaise graine
vous les étrangers chasseurs de haine

— Ugh, I hope we won’t ruin their festivities… »

Tu parles tu parles parce que si tu ne le fais pas
oh Sevket tu as bien trop peur
que ton cœur le fasse pour toi

Bien-sûr qu’elle te rassure
c’était couru d’avance
t’as beau faire semblant
au fur à mesure
parfois à l’usure
elle a appris à lire
entre tes fines lignes

Et force est d’avouer que cela fait mouche Sevket tu n’es pas très courageux tu es même carrément peureux en vérité même si cela s’est un peu arrangé en cinq ans (cinq ans déjà que (...)) mais l’allure si fière si belle si forte de Persephone et les doux mots qu’elle prononce rien que pour toi (après tout il n’y a (rien que vous deux)) font battre ton coeur par d’autres lois ce n’est plus la peur c’est l’am-
l’erreur
voilà ce n’est rien que ça
une erreur un égarement
ça arrive même aux plus savants
et toi tu sais Sevket
comme se terminent
les histoires d’amants

still
“going home together”
it has a nice ring to it

mais toi lorsque tu imagines ta maison
tu ne vois pas les murs de la congrégation
pas l’ombre d’un réfectoire
ou des dizaines de chambre trop noires
pas de lits d’infirmerie
chez toi personne n’est meurtri
tu vois une petite maison
un peu comme celle de tes parents
ta chère Neza papa et maman
et enfin elle
elle serait là
au milieu de tout ce bonheur
des enfants qui chantent en coeur
quand tu fermes les yeux et regarde dans l’eau
c’est comme cela que se reflète
ta petite vie parfaite
mais les rêves ne sont que des rêves
loin de la réalité juste une trêve
et toi tu as l’habitude des bulles
tu sais qu’elles finissent toujours
par éclater

parlant d’éclater
tu ne peux t’empêcher de rire lorsque Persephone t’expose son plan et le justifie de mille et une façons c’est un rire franc et taquin alors que vous vous rapprochez du village tu essuies ta larmes à l’oeil et tu la regardes toujours avec des yeux rieurs et une bouche mutine tu oses même l’effleurer avec ton coude et le contact t’électrises et te calme un peu mais

« Ha ha… oh.. hah.. Persie, come on, admit it ! No need to make excuses, you just wanna have a little fun, right ? Well, I’ll tell you a secret:

et tu te rapproches d’elle un peu plus
tu lui chuchotes à l’oreille
pris d’un courage de celui qui ne pense pas
à l’après

— I’m dying to, too, from the second I heard their beautiful music. »

Car l’après vient et
tu rougis soudain
reprends vite te place
les restes d’un sourire
toujours sur tes lèvres

Comme c’est bon de voir
qu’il n’y a pas de danger pour l’instant
au loin déjà les habitants
vous font des grands signes de mains
vous invitent en chantant

alors vous y allez
en am-
(en amis)
pour l’instant

Elle a fait tout cela pour te distraire et tu te sens un peu honteux d’avoir autant ri mais tu ne pas nier que tu te sens aussi heureux — qu’elle ait fait ça pour toi et qu’elle réponde avec douceur à ta tentative (ratée) de l’amuser enfin peut-être que ce n’était pas le moment après tout vous ne savez pas encore ce qui vous attend même si pour l’instant
pour l’instant eh bien
tout semble aller bien
village en fête et serein
ils vous invitent à bras levés alors
tu presses un peu le pas
et lorsqu’elle te dit que vous devriez vous tenir la main
tu n’attends pas une seule seconde pour te saisir de la sienne
l’emporter avec toi
au pas de joie
vers cet endroit
aux airs de repos mérité
pour le soldat et son chevalier
le soldat c’est elle bien-sûr
toi tu ne sais même pas
monter à cheval
mais ça sonnait bien dans ta tête

vous y voilà enfin
à l’entrée du village

Des cris de joies s’élèvent dans une langue que tu ne comprends pas — heureusement les golems sont là pour traduire quelques unes des phrases qu’ils perçoivent dans tout le brouhaha et les joues rougissantes tu comprends vite qu’il y a méprise vous vous donnez la main c’est vrai mais vous n’êtes pas amants simplement amis aimants enfin
tu regardes ton amie
les joues rouges comme le sang
(oh tes mains tremblent maintenant)
tu hésites un instant
t’essayes de rire un peu de faire semblant
de ne pas avoir envie de disparaître à même l’instant

« I, uh, I think they believe we, we’re…,

et tu n’as pas le temps de finir ta phrase
qu’on vous recouvre d’habits et autres ornements
tressés dans la laine embellis aux perles et aux plumes
vos mains se défont et tu regardes Persephone
presque habillée d’un nouveau vêtement
et si le moment ne s’y prête pas
(tu dois rester vigilant)
tu ne peux pas t’empêcher de penser
qu’elle est belle la fille du printemps

— They think we’re a couple, uh…,

et tu regardes les autres
sourires et yeux chantants
corps dansants
tu as l’impression d’avoir
voyagé dans le temps
comme un air de vacances
un peu prises en avance

« No, we, uh, we’re not… um… Oh Persie, tell them ! Even our golem can’t follow them all… what should we do ? P-play along..? »

Ce que tu ne dis pas
c’est que pour toi
ce ne serait pas vraiment du jeu
mais pourquoi pas

Elle est toute aussi embarrassée que toi
et quelque part ça remplit ton coeur de joie
tu te dis que peut-être tu n’as pas tout imaginé
tout rêvé tout inventé
peut-être qu’il y a un peu de réalité un peu de vrai
dans cet amour et sa réciprocité

Et tes mains tremblent toujours Sevket comme à chaque fois que l’idée germe dans ton esprit (souvent ces derniers temps (tu dirais même tout le temps)) chaque fois qu’elle est à côté mais déjà des mains enjouées vous sépare l’un de l’autre et les golem qui te font parvenir des mots qui te font rougir apparemment il serait question
de vous unir
de célébrer l’union de deux jeunes amants
et ces deux jeunes gens
ce serait-vous
enfin c’est ce que tu crois comprendre et tu lances un regard embarrassé presque coupable à Persephone (oh crois moi je n’ai rien prévu rien décidé) qui finit par te chuchoter des mots que tu n’entends pas bien ce que tu comprends en revanche ce que tu ressens c’est le sursaut de ton coeur lorsqu’elle glisse à nouveau sa main dans la tienne et par instinct par l’émoi de l’instant tu la serres un peu plus fort entre tes doigts alors que tous autours s’affairent à vous séparer oh les amants paraît-il ne doivent pas se côtoyer jusqu’à l’heure de la cérémonie simplement manger danser chanter et s’amuser et alors que l’on vous sépare à nouveau (une fois de trop Sevket tu regrettes déjà la douceur de sa peau) et que l’on vous emmène au milieu du village ton oeil habile repère ce qui semble être la lueur d’une Innocence alors en dépit de tout en dépit des coutumes tu fais signes à ta partenaire d’y jeter un oeil aussi
puis tu vois le golem qui te suit
et le sien tout près d’elle
alors tu lui murmures
à la fois si près et si loin

« I think we’re gonna get married,

oh c’est plus facile à distance
elle ne peut pas voir le rouge sur tes joues
ou l’hésitation l’agitation quand tu danses

— I hope you don’t mind me as your husband ! »

tu te mets même à rire un peu
les airs joyeux sont contagieux
tu te sens porté par l’allégresse
et la félicitée d’une promesse
que tu comptes bien tenir:
ce soir à Persephone tu iras t’unir
pour le meilleur et pour le pire

Alors porté par les festivités et l’euphorie du moment tu te mets à danser à chanter enfin imiter c’est plus du yaourt que des phrases formulées mais enfin pas d’importance ici tu n’as pas l’impression de devoir être parfait (et pourtant tu le sais (tu dois toujours prouver (prouver que tu n’es pas ici à faire la fête (à la place d’autres vies enfin)))) dans cet instant de félicité la phrase de Persephone arrive à point nommé elle te demande si tu es d’accord et le rouge aux joues qu’elle ne peut pas voir (tu moins l’espères) pendant que l’on t’habille que l’on te pare tu lui réponds sans trop d’hésitation (pas le temps de regretter tes actions)

« Of course I am ! »

De son côté cependant
elle semble prudente
pas prête au serment
trop peur du serpent

Et même si dans tes pas
d’autres dansent ci et là
il n’y a qu’à elle que tu penses
il n’y a qu’elle que tu vois

Belle comme le printemps
et les fleurs qui éclosent
belle comme deux amants
que plus rien n’oppose
oh tu voudrais lui dire maintenant
à quel point tu
oh
tes mains sont toujours c’est vrai
liées à d’autres et tu n’as pas trouvé
comment cesser les tremblements
quand tu penses à tes sentiments

« We should just play along ! Everyone looks so happy about it… and don’t worry, it’s fake one after all ! Nothing too serious ! »

A fake one after all
et c’est vrai ça te mal
de devoir le reconnaître
à voix haute l’admettre
tu ne vas pas vraiment l’épouser
la sorcière qui t’a envoutée

Autour de vous dansent mille couleurs
mille saveurs
ça sent les rires et le bonheur
à l’horizon pas de malheur
pas l’ombre d’un akuma
cette fois tu te dis que tout ira
ça ira
ça ira

Et entre les rires et les corps
tu te frayes un chemin jusqu’à elle
jusqu’à celle
qui a brodé ton coeur de fils d’or
tu la trouves magnifiques dans sa robe rouge
le coeur au bord des lèvres tu veux tout lui dire
mais il te faut attendre encore
c’est ce que les autres disent
ou ce que tu crois comprendre enfin
ça ne fait rien
tu peux bien attendre un peu
du moment que vous êtes deux

« Oh Persie… you are breathtaking…,

elle te coupe le souffle c’est vrai
subjugué par sa beauté
et dans l’air mutin qui vous entoure
tu te sens un peu taquin
un peu plus brave
petit malin

— to be able to marry you… today I am the luckiest man alive ! »

C’est pour rire pour faire semblant
évidemment.

Elle te complimente à son tour et ton cœur fait le même tour
mille fois
l’espace de quelques secondes
tu as la tête qui tourne
et tu tournes avec elle
tu ne sais plus comment t’arrêter de danser
de rire
d’être heureux
de faire semblant
de l’être vraiment
même ça tu ne sais plus oh tu vas te marier ?
Sevket tu vas l’épouser ?
et un instant tes mains de trembler
Mais tu ne peux pas Sevket tu ne peux pas
Je te l’ai déjà dit cent fois et cent fois plus que cela
tu ne peux pas tomber amoureux
et surtout pas à deux
tu ne peux pas enchainer ton coeur à celui d’une autre Sevket
tu voudras la briser tu le sais
tu l’as déjà fait
tu viendras la briser tu le sais
lorsqu’il faudra te sauver
Sevket tu es lâche tu ne peux pas t’attacher
tu finiras par t’en détacher
par lâcheté ou par l’épée
par l’absence ou par le sang oh Sevket
Tu ne peux même pas t’enticher
c’est déjà trop risquer
risquer de l’abandonner
risquer de la tuer comme tu l’as tué
après tout c’est ce que tu fais de mieux n’est-ce pas ?
abandonner ceux
que tu aimes un peu trop
un peu trop près du coeur
un peu trop près des peurs
car Sevket avant d’être amoureux
tu es peureux
et les choses qui te font tu (...)

Non
pas aujourd’hui
pas maintenant qu’elle est si belle
si prête à t’épouser
même pour de faux
si prête à t’aimer
à faire semblant
que ce sera pour toujours
alors juste pour un jour
tes mains cessent de trembler
tu veux pouvoir l’aimer
tu diras que c’était pour jouer
entrer dans leur jeu
pour mieux les surveiller
pas d’akumas à l’horizon
oui c’est ce que tu diras
on a joué c’est vrai mais
c’était pour la mission
on n’avait pas d’autres intentions
pas besoin de permission c’était
pour la mission
pour la mission

éperdument

« Well, if it’s now or never then…,

tu poses un genou à terre
et la foule s’époumone de joie
they’re cheering for you, Sevie
do you hear them?
c’était la voix de ta soeur
dans ton esprit un instant
tu ne peux lui offrir qu’une fleur
mais
c’est tout comme une alliance

— Will you marry me, Persephone ? »

et ton coeur lui ne sait pas mentir
tu crains comprendre ce qu’il est en train de te dire
Sevket tu l’aimes à mourir
tu l’aimes à mourir.

Et quand ses larmes commencent à rouler
en torrent sur ses joues rosies
ton coeur se met à s’affoler
voilà Sevket tu as tout gâché
tu en as trop fait
pour elle ce n’était qu’un procédé
qu’un jeu d’action
pour la mission
un pas de plus vers l’Innocence
voilà Sevket tu as trop joué et
maintenant c’est le moment bien amer
celui où tu perds
car ces larmes sur ses joues
sont-elles des larmes de joie ?
des larmes de quoi
oh Sevket t’as le coeur qui bat
plus vite qu’un cheval au galop
trop tard pour te faire un garrot
t’y as laissé trop de sang
trop de
sentiments

Alors lorsqu’elle te répond
qu’elle effleure ta main
ton coeur
par une autre question
c’est toi qui pleure
de bonheur

et tes yeux lui disent
alors toi non plus
tu ne faisais pas semblant
pendant tout ce temps
tu pensais toi aussi
que nous étions amants
pendant tout ce temps
pour toi non plus
ce n’était pas un jeu
de faire comme si
on était amoureux

tes yeux lui disent tout cela mais tes lèvres restent closes un instant tu te demandes comment lui répondre tu voudrais que l’instant soit parfait tu voudrais que l’instant soit comme si tout ça c’était vrai tu ne veux plus faire semblant de faire semblant tu veux l’aimer vraiment et le lui dire à cet instant tu veux l’aimer de tout ton coeur jusqu’à la fin de temps
ou tout du moins le vôtre
celui qu’il vous restera
si votre amour flamboie
tant
que vos corps prennent feu
si vous touchez du bout des doigts
ce que vous défendent les lois
oh que restera-t-il de vous
sinon quelques cendres
dans la gueule du loup

« Oh Persie, of course I do ! I do !,

et emporté par la joie
tu la prends dans tes bras
à la manière d’une mariée
et juste comme ça
tu la fais tournoyer
les yeux noyés dans les siens
le coeur au bord des lèvres et
si près des siennes
de lui susurrer:

— I do, and I’d do a million times,

tu la reposes délicatement
comme une fleur fragile
à laquelle tu volerais un pétale
ou un baiser

— in a million lives… »

tu as la tête qui tourne un peu
les doigts en feu et le coeur amoureux
prêt à imploser
prêt à implorer
pour un doux baiser
qui viendrait tout sceller

à commencer peut-être
par votre destinée

« Can I..? »

Maintenant tu en es sûr
s’il fallait encore une preuve
tout ça n’a plus rien d’un jeu
plus rien d’un rêve
c’est bien vous, tous les deux
qui naviguez sur ce fleuve
celui des malheurs vous a-t’on dit
celui des traîtres et des menteurs
celui qui mène à la folie
celui qui vous fait changer de voie
celui de l’amour
et des choses interdites
celui des toujours
et des flammes qui crépitent
celui du grand jour
qu’on vous fait miroiter
et toi Sevket t’y as
les deux pieds ancrés
coulés dans le béton
et tout ce que tu désires
se résume à un prénom
tu ne veux plus partir
tu ne peux plus partir

through and through
always
c’est ce qu’elle te promet
et soudain rien ne t’a jamais semblé
si vrai
si près
à portée de main ou
d’un baiser

I’ve got a fever
can you check
hand on my forehead
kiss my neck

always and forever
elle utilise des mots dangereux tu le sais
mais tous tes sens sont endormis
tu n’es plus en territoire ennemi
tu n’es plus en alerte
tu n’es plus sur le qui-vive
tu n’es plus un soldat
pas même un trouveur
tu n’es que toi, Sevket
et si près de toi
de tes doigts
tout son être
oh tu l’aimes à n’en plus pouvoir
d’attendre en haut du plongeoir

alors tu sautes
et d’un geste tendre
presque timide
impatient
tu captures ses lèvres
un peu trop sincèrement
pour deux faux amants
d’un jour
toi tu l’embrasses pour ce jour
et celui d’après
sceller vos coeurs amoureux
dans un baiser fiévreux

et toi aussi Sevket
tu conjures les cieux
qu’il vous laisse un peu plus de temps
à tous les deux
tu implores les dieux
de vous laisser rien qu’un instant
heureux
amoureux

et quand vos coeurs se séparent
tu cherches dans ses yeux, quelque part
la place d’y glisser quelques mots
au hasard
l’amour te donne des ailes
et un peu de courage
pour affirmer de plus belle
que tu chasseras les orages
et tous les rouages
les engrenages
que le destin posera sur votre nuage
tu trouveras la force
quelque part sur son visage
quelque part dans son image
et s’il le faut dans le mirage
d’un mariage

« Persephone, I… I must tell you,

tu la fixes
avec tout l’amour que tu portes

— You have bewitched me body and soul, and I love, I love, I love you,

bien plus que des mots ne sauraient le dire
en vérité

— And wish from this day forth never to be parted from you. »

Tu entends Sevket ?
Elle t’aime aussi !
oh, elle t’aime !
Tu n’as jamais lu plus beau poème
que celui que tu cueilles sur ses lèvres
oh tu pourrais mourir de la fièvre
qui s’empare de tout ton corps
encore !
dis-le moi encore
et ses mains blotties dans les tiennes
tu te sens comme un orfèvre
qui aurait entre ses doigts de l’Or

Oh peu importe
l’envers du décor
qu’importe si
vous avez tort
de vous aimer si fort

Tu ne penses plus à la guerre
oubliée la misère
et les erreurs d’hier
tu ne penses plus qu’à la faire
la plus heureuse et la première
la plus heureuse et la dernière
de tes amours

et le village tout autour
célèbre votre amour
votre tout premier jour
le premier de toujours
tant pis si le reste du monde est sourd
ici votre amour bat le tambour
que se répande la nouvelle !
tu as croqué dans la plus belle
des pommes
et devant l’éternel
tu es le plus heureux des hommes

Oh Sevket ce bonheur qui t’inonde
tu voudrais le crier au monde
et puis dans la seconde
le garder tout pour toi
le serrer dans tes bras

« We don’t have to go back… We…

Nous
comme c’est doux
quand l’un c’est toi
et l’autre c’est moi
nous
contre tout

Sevket tu es
fou

— We’ll find a way, my love, alright ? We’ll find a way, I promise you, »

Tu trouveras toujours le chemin
qui mène jusqu’à elle
tu trouveras toujours un moyen
de l’aimer de plus belle
l’aimer sans détour
et sans fin

Tu apportes ses mains à tes lèvres
et entre quelques baisers sur ses doigts fins
tu lui sussures tendrement
amoureusement

« Let’s finish our mission and retrieve the Innocence… then we can join in the festivities all we want… »

and all I want
really

is you

Et quand elle te prend le bras
pour t’emmener un peu plus loin
là-bas
tu as l’impression que tu pourrais mourir
de joie
et naître à nouveau
dans ses bras

tu aimerais que ce jour ne finisse jamais
qu’il dure pour l’éternité
tu aimerais figer le temps
arracher cet instant
et le garder tout pour toi
tout contre toi
le revivre indéfiniment
oh tu serais le plus heureux des amants
prisonnier du temps

que le soleil ne se couche jamais
sur cette journée
que le reste du monde cesse de vivre
pour que le vôtre continue de tourner
tu voudrais être égoïste
et ne penser qu’à vous
au diable l’humanité
tu n’as besoin que d’elle
à tes côtés

tu voudrais que tout le monde
sache comme tu es heureux
quel bonheur t’inonde
quand tu regardes ses yeux
amoureux

et tu te dis que tout cela
tu pourras le lui dire
mais qu’il vous d’abord finir
d’abord cueillir
l’Innocence de ces lieux

« I’m glad to be here with you too. I.., I’ll never let go. I’ll become a better man for you, I promise you, I… I’ll do anything to make you happy, »

et quand tu commences à l’aimer
avec de mots
Sevket tu ne sais plus t’arrêter
ils glissent comme de l’eau
sur tes lèvres sur ta peau
tu ne sais plus les retenir
c’est comme un flot
qui te porte
et t’emporte

« Oh, there it is !

Le cristal divin brille sous tes yeux
logée au creux
d’une cloche au cou d’un boeuf
tu t’approches doucement de ta cible
poussé par des sentiments invincibles
tu n’as peur de rien aujourd’hui Sevket
ni de la guerre ni des bêtes

« Alright, I’ll get it and then we’ll have plenty of time to spend together, Persie. I can’t wait, »

dis-tu
en te saisissant délicatement
de l’Innocence

et soudain c’est
le silence.

Et le silence en temps de guerre n’annonce jamais rien de bon tu le sais c’est le calme avant la tempête et celle-ci se soulève déjà à peine as-tu saisi le cristal divin tu n’as pas le temps de réaliser Sevket pas le temps ni l’envie ni la capacité en vérité tu ne peux pas passer si brusquement d’un état à son opposé du bonheur le plus absolu au malheur le plus profond oh non Sevket c’est un cauchemar ce n’est pas réel tu vas ouvrir les yeux et tout sera comme avant mais tu les ouvres et tu ne vois que Persephone partie au combat qui se mêle au sang à la poussière et aux obus de canon tu la vois fendre les airs fendre les autres les amis d’hier tu la vois soulever la terre tu peines à la suivre des yeux tout est si rapide tu n’as pas le temps de songer quoi faire et de toute façon que pourrais-tu faire Sevket tu n’as aucun pouvoir aucun savoir aucune lumière pour éclairer le noir qu’il y a partout autour de vous l’huile des akumas se répand les pentacles se dessinent sur les quelques innocents et tu ne peux qu’assister impuissant à l’horreur et quand tu veux fuir (Sevket c’est là tout ce que tu sais faire) tu t’aperçois que tes membres ne répondent plus tu n’as plus le contrôle de toi même tu n’as plus le contrôle de rien ni de ton coeur ni du sien oh cette douce journée que tu voulais sans fin le sort vous l’arrache des mains vous étiez si près d’atteindre la félicité la plus absolue et maintenant

maintenant tout est perdu

ta foi ton espérance ta joie ton amour les toujours que tu te voyais déjà lui murmurer dans le creux de son cou oh tu ne vois plus que les coups — ceux qu’elle esquivent et ceux qu’elles assène sans la moindre hésitation telle une poupée de chiffon aux mains d’un pouvoir plus grand que vous deux ou bien une mécanique tueuse qui agit sans émotion où est donc passée ta douce Persie celle qui te disait que tout irait bien ? C’est bien elle pourtant qui exécute avec brio les gestes qu’il faut comme un automate comme une soldate bien formatée oh mais

there must be more to it
n’est-ce pas ?

Tu ne veux pas croire le contraire à vrai dire tu ne veux croire rien de ce que tu vois c’est trop pour toi bien plus que ce que ton coeur peut supporter alors lorsque tes membres retrouvent leur mobilité tu tombes à genoux et tu serres ta tête entre tes bras tu te bouches les oreilles et tu fermes les yeux tant pis si t’y laisses la vie tu as le sentiment qu’elle t’a déjà tout pris et tu peux plus supporter de voir les machines de guerre défaire le bonheur que vous aviez construit ici tes rêves et tes espoirs éclatent comme des bulles et tu ne supportes plus le bruit de leur explosion tu ne supportes plus de voir ta vie partir en fumée tu ne supportes plus de voir Persephone se mettre en danger et d’être misérable incapable de l’aider

Tu ne veux plus croire en cette réalité
aucun dieu n’est assez mauvais
pour détruire ainsi des rêves à peine nés
ta joie avortée
remue ton estomac et tu as tout juste le réflexe de te pencher
pour ne pas te vomir dessus
tes larmes se mêlent à la bile

tu n’as plus qu’une idée en tête
Sevket

que tout cela s’arrête.