how do we make it (Ada)

Le Prince pense avoir trouvé une Innocence au sein de l'un des quelques orphelinats qui se situent dans la ville et ses alentours, et puisque vous avez exprimé votre ennui autour de la table de la salle à manger, la mission vous a été confiée. Vous devez vous y rendre, Jasdero et toi, et dès lors qu'il vous a missionné, vous avez été attentifs. Vous avez tendu l'oreille, bien décidés à mener à bien cette mission et à détruire cette Innocence maudite – et la souillure que vous avez eu pendant si longtemps sur votre bras est encore fraîche dans vos mémoires (votre mémoire). « On perd pas d'temps, Jasdero. » as-tu dis en te redressant, repoussant le dossier de ta chaise tandis que Jasdero a commencé à te suivre, hochant la tête et ricanant, impatient de sortir de l'Arche. Mais au même instant, le Prince vous a retenu. « Qui va nous accompagner ? » as-tu demandé, l'air un peu surpris en sachant que la majorité du temps, on ne vous envoyait que tous les deux lorsqu'une mission vous était attribuée. « Ada va venir avec vous.  » Instantanément, votre mine s'est décomposée, et vous avez commencé à vouloir protester, mais le regard du Comte vous en a dissuadé et alors vous vous êtes retrouvé dans les couloirs de l'Arche.

« Pourquoi on doit se la trimballer, celle-là ? » demande-tu en grognant, alors que Jasdero te suit de près. « Ouais, pourquoi elle ? Y'en a d'autres qui fichaient rien ! Hi ! » dit-il d'un air indigné en levant l'index vers son menton, comme s'il tente véritablement d'y réfléchir. Car malgré toute l'attache que vous avez envers votre famille, vos relations ne sont pas toutes au beau fixe et Ada fait partie de ces Noés qui aiment vous taquiner – se moquer de vous, plus particulièrement – et ça, vous ne le tolérez pas. Combien de fois avez-vous fait voler des assiettes et des aliments en sa direction pour tenter de la faire taire ? Combien de fois avez-vous riposter à ses moqueries en entraînant à son tour sa colère ? Ensembles, vous ne faites pas vraiment bon ménage et pourtant, le Prince en a décidé ainsi, pour une raison qui vous échappe encore et ce n'est que lorsque vous arrivez près du portail que vous la voyez. Vos braillements se taisent, et vous faites les yeux ronds devant la silhouette qui vous fait face. Ada. Ada qui n'est pas plus haute que trois pommes. Ada, qui a perdue en corpulence et qui ressemble plus à un enfant qu'à une femme. Les sourcils arqués, le regard doré abaissé vers elle, vous restez bouche-bée. Vous ne comprenez pas tout de suite ce qui se passe.

« Qu'est-c'que... » souffle Jasdero, sans pouvoir finir sa phrase. Pffft. Vous éclatez de rire. Vous vous fichez bien de ne pas comprendre le pourquoi du comment. Vous la voyez, Ada, l'hôte du Savoir, revenue au statut d'enfant tandis que vous, êtes ainsi plus grands. L'envie que tu as de te moquer d'elle, Debitto, te démange et tu ne résistes pas plus longtemps. « Fais gaffe, minus, on aurait pu te marcher dessus si on avait pas posé les yeux par terre. » souffles-tu entre deux rires alors que tu commences à avoir mal aux côtes. Jasdero, à côté de toi, s'étouffe presque. « C'est un enfant ! Un enfant ! Hi hi ! » dit-il en se tenant le ventre, ses longs cheveux blonds roulant sur ses épaules. Quelle satisfaction que de voir cette femme si arrogante lever la tête vers vous pour vous regarder quand vous, vous n'avez qu'à la regarder de haut. Vous ne savez pas encore pourquoi elle vous accompagne, mais vous la trouvez là et c'est, finalement, une bonne surprise.

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Ta mâchoire te fait mal à force de rire, comme ton ventre qui ne cesse de se contracter. Ton frère aussi ne peut s'empêcher de se tenir les côtes et les larmes vous montent aux yeux. C'est vraiment trop beau pour être vrai. Ada, qui se croit si grande, si puissante, a finalement rapetissé à l'échelle qui lui convient le mieux : celle d'un enfant – et vous n'êtes sans doute pas mieux à avoir autant confiance en vous mais vous êtes bien les seuls à oublier que vous n'êtes pas les plus forts ni même les plus intelligents. Devant vous, l'hôte du Savoir souffle du nez – elle attends sans doute que vous arrêtiez de pouffer de rire et alors que vous baissez la tête, vos rires se transforment en un grognement de surprise mêlé à de la douleur. « Hoy ! Ça fait mal imbécile ! Lâche-nous ! » t'insurges-tu en tordant malgré toi ta tête en sentant ton oreille comme si celle-ci allait se décoller de ton crâne. Jasdero émet un gémissement plaintif et tente de reculer mais il se fait plus de mal. « Argh ! Pourquoi il nous a mis avec elle ? » gémit-il avant d'écouter ce qu'Ada a à vous dire.

Elle vous oblige à l'écouter et ses paroles sont méprisantes. Vous, des gamins sans cervelles ? Elle, capable de vous mettre une raclée ? Vous détestez qu'on vous prenne de haut et ça fait pulser une certaine colère dans vos veines. Tu grognes, Debitto, et toi non plus tu n'es pas très content Jasdero alors vous tapez du pieds. « Nous, des gamins sans cervelles ? Répète un peu pour voir, espèce de... » grognes-tu alors qu'elle vous relâche, tes sourcils froncés te donnant un air un peu plus agressif. Ton frère est insurgé lui aussi – pour qui elle se prend, celle-là ? Un jour vous lui mettrez une raclée et elle reconnaîtra que c'est vous les plus forts, merde alors. Mais vous n'avez pas le temps de finir de l'insulter que déjà elle vous coupe à nouveau la parole et s'engouffre à travers le portail, non sans vous menacer encore une fois. Si vous la perdez, elle irait tout rapporter au Prince comme une petite gamine effrontée et si ce n'est pas l'envie qui vous manque de la laisser dans ce fichu orphelinat, vous avez trop de respect pour le Comte pour manquer à l'accomplissement de la mission. Cela ne vous empêche pas, cependant, de vouloir vous moquer de l'hôte du Savoir et si elle a pensé vous calmer en vous tirant les oreilles, Ada se trompe.

Vous bouillonnez d'un certain agacement – elle vous a humilié – et vous allez lui rendre la monnaie de sa pièce. « Elle perd rien pour attendre ! On y va, Jasdero. » dis-tu en pestant avant de passer le portail aux côtés de ton frère qui a hoché la tête sans pouvoir s'empêcher de laisser exclamer un hi ! qui lui est si caractéristique. Vous retrouvez Ada qui vous attend dans cette ruelle où vous venez d'atterrir et vous savez que l'orphelinat ne se situe pas très loin, alors vous commencez à marcher, non sans jeter un regard noir à l'hôte du Savoir – et vos lèvres se soulèvent parce que vous êtes partagés entre l'envie de rire et l'envie de lui crier dessus. « T'es sous notre responsabilité, fillette, alors t'avises pas de faire des conneries, c'est clair ? Sale gamine ! » lui dis-tu en la regardant de haut, de ton air le plus méprisant possible. « Ouais, alors t'éloigne pas ! Hi ! » dit Jasdero, avant de pencher légèrement la tête en avant, ses yeux dorés tournés vers Ada. « Et d'ailleurs, (il se retient de pouffer à nouveau de rire et tu souffles du nez, prêt à te remettre à rire aussi) pourquoi t'es aussi p'tite ? »

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Sa remarque vous fait bouillir et toi Debitto tu perds patience – tu as envie de lui mettre une raclée mais tu n'es pas en position de force et ton oreille encore tirée te fait mal. Deux gamins incapables de vous gérer ? Pour qui se prend-elle ? Vous ne la supportez pas – elle et ses grands airs – et alors vous braillez tous les deux, indignés – en colère. Elle ne vous écoute pas, mets ses mains sur ses oreilles alors que tu es prêt à finir ta phrase et ça t'agace toujours plus. Tu passes le portail, ta mauvaise humeur se lisant sans mal sur tes traits comme sur ceux de ton frère jumeau – vous n'oublierez certainement pas de vous venger mais pour l'heure le Comte vous fait confiance et il n'est ainsi pas question de perdre Ada de vue – et alors que vous vous mettez en direction de l'orphelinat, vous ne manquez pas de lui rappeler sa condition, votre vulgarité à l'égard de l'enfant attirant l'attention de quelques passants. Vous n'y faites cependant pas attention, vos muscles se raidissant soudainement lorsqu'elle vous rappelle votre échec face à Cross. Marian Cross. Ce satané maréchal.

Vos doigts se referment sur vos paumes, Jasdero se place de l'autre côté de l'hôte du Savoir et vous êtes tentés de la menacer de vos revolvers, la colère se lisant terriblement sur vos traits – on pourrait presque croire que vos yeux lanceraient des éclairs. « La ferme ! Son disciple paiera pour ça, je l'jure ! » craches-tu avec agressivité, tes prunelles dorées embrasées par ces émotions fortes. Tu n'oublieras jamais cette humiliation – ni cette blessure qui vous a obligés à rester en retrait pendant quelques temps – tout comme ton frère qui hoche vigoureusement la tête. « Ouais, il perd rien pour attendre ! Hi ! » dit-il, le cœur que vous partagez battant de détermination à se venger, avant que la curiosité ne s'immisce au sein de ton frère à la chevelure d'or. Comment Ada a-t-elle été réduite à la taille d'un enfant de huit ans ? Alors que tu continues de ruminer sur ce sujet devenu tabou pour vous, tu gardes tout de même une oreille attentive à l'histoire du Savoir et Jasdero écoute lui aussi.

Apocryphos vous a mis des bâtons dans les roues il y a quelques temps et Ada a été blessée. Ce rapetissement n'est que temporaire, vous dit-elle, mais ses paroles ne vous plaisent toujours pas – vous ne serez sans doute jamais fait pour vous entendre – et tu la méprises comme tu sais bien le faire, profitant de sa petite taille pour la regarder de haut une fois encore. « Reste à ta place, fillette ! Ca s'trouve c'est pas temporaire et tu resteras haute comme trois pommes jusqu'à la fin ! » brailles-tu, finissant par ricaner d'un air moqueur alors que Jasdero se met à pouffer à son tour. Et sans vous en rendre compte, vous voilà devant l'orphelinat – cette bâtisse à la porte usée par le temps – la voix de Ada résonnant jusqu'à vos oreilles te faisant grogner. « Toi, fais pas tout foirer ! Nous, on gère, laisse nous faire. » dis-tu d'un air assuré, ton frère hochant la tête alors qu'un sourire confiant se hisse sur tes lèvres. « Ouais, laisse nous faire ! Hi ! » Vos yeux dorés se dirigent vers les fenêtres que vous voyez de part et d'autres de la demeure et bientôt, une dame ouvre la porte et vous posez instantanément une main sur l'épaule d'Ada. « Hoy ! On est à la recherche de son frère ou d'sa sœur, vous pourriez nous aider ? » demandes-tu, déjà prêt à entrer.

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Vous ne pouvez pas vous empêcher de grincer des dents quand le sujet de Cross et de son disciple revient sur le tapis. C’est un sujet sensible après tout les dettes pèsent toujours et vous avez pas eu l’occasion de prendre votre revanche, alors quand Ada en rajoute une couche ça vous plait pas du tout. Si vous vous étiez montrés plus malins, ça ne serait pas arrivé. Tu bouillonnes à l’intérieur Debitto t’en as assez de ces remarques ça te pique à vif et Jasdero s’énerve lui aussi alors vous braillez encore plus et vous vous fichez bien des passants à qui vous donner mal à la tête : Cross et Walker s’en sortiront pas comme ça, vous vous le jurez. “Tu nous prends pour qui, hein ? Si t’avais été à notre place, toi aussi tu te serais faite avoir ! La prochaine fois, on va le déplumer !” pestes-tu avec colère alors que Jasdero appuie de nouveau tes propos. “On va l’avoir notre revanche ! Hi !” Ada sera bien obligée de reconnaître votre réussite, et tout ça ne sera plus qu’un mauvais souvenir.

En attendant, tu bouillonnes encore plus quand elle critique ta répartie et quand elle s’approche de l’orphelinat, tu décides de prendre les devants et de pas la laisser faire. Vous, vous allez gérer. Elle, elle va rester sage comme une petite fille de son âge. Vous entrez donc dans l’orphelinat peut-être un peu bruyamment certes mais voilà vous êtes une famille un peu agitée c’est tout et tu lances un regard à Ada quand elle retire prestement ta main posée sur son épaule. La femme qui vous fait face vous regarde un peu bizarrement mais vous n’en avez que faire : vous êtes là pour récupérer une Innocence. Finalement, votre comédie semble porter ses fruits et l’accueillante vous laisse entrer. Malgré tout, Ada ne semble toujours pas satisfaite et plus le temps passe, plus tu maudis la décision du Comte. “Pour une petite pomme t’es un peu trop exigeante ! T’occupe, on sait c’qu’on fait, pas vrai Jasdero ?” ricanes-tu alors que ton frère hoche vivement la tête.

Maintenant, étape numéro deux : trouver l’enfant. Vous suivez le personnel qui file dans un couloir et vous percevez sans mal le brouhaha des bambins qui crient, rient, pleurent et courent. Dans vos entrailles rien ne se soulève : l’Innocence n’est pas parmi eux pour l’instant mais vous attendez avec impatience le bon moment. Lorsque la femme rentre dans un bureau, sa voix retentit. Pour pouvoir vous aider, il va falloir que vous lui donniez le plus d'informations possible. Nom. Prénom. Et la petite histoire qui va avec.

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