Curiosité

Curiosité

C achés derrière un muret, accroupis, nous regardions l'étrange spectacle qui se déroulait dans la rue. Deux étranges boules pleine de canons se battaient contre une jeune femme aux cheveux blancs, avec des ailes. Celle-ci ne fit d'ailleurs qu'une bouchée des deux autres, et son "arme" disparut, ne laissant que des tatouages.

- Wouaaa... T'as vu ça? Me demanda, chuchotant, mon ami Thomas.

Il avait quatorze ans, il venait du village près de mon manoir. Il avait un bon fond, mais il était un peu... "original". C'était sans doute pour cela que nous étions si bons amis!

- Ouais... Heureusement qu'ils ont disparu, ils avaient pas l'air gentils.

Il me regarda comme s'il ne comprenait pas de quoi je parlais; puis, réalisant le malentendu, il précisa:

- Mais non! Je parle de la fille!

Ce fut mon tour de le fixer, surprise. Moi, je connaissais déjà ces trucs aux canons -j'en étais plus ou moins une-, mais lui, il devrait être effrayé! Enfin... Il était un peu "original", il fallait dire.

- Regarde comme elle est belle! Avec sa peau bronzée, ses cheveux immaculés, ses yeux de vel-
- Redescends sur terre, Tom'! C'est une vieille, déjà. D'ailleurs, depuis quand t'es poète, toi? Puis t'as même pas vu ses yeux! Avoue plutôt que c'est autre chose qui attire ton attention.

Il fit la moue en rougissant, et grogna:

- Ouais bha t'es jalouse, parce que t'as rien, t-

Une claque sur la tête le fit taire.

- T'es vraiment un obsédé! C'est pas ce qui c-
- Hem... Bonjour...

Je levai les yeux, suivant son regard: oups. Elle était juste à côté, et nous regardait. Nous étions repérés...
Et bien, tant mieux! Ce sera l'occasion d'en apprendre plus sur tout "ça". Les exorcistes, les canons, ...
Je me levai, et me présentai

-Salut! Moi, c'est Mary; et lui, c'est...

Il me fit signe de me taire. Alors, doucement, il prit la main de la femme...
Et y posa les lèvres.

- Je me nomme Thomas. Enchanté de faire votre connaisse, mademoiselle...?

Je soupirai: on était pas sorti de l'auberge.

À peine avais-tu détruit le dernier Akuma d'une simple charge, que ton Innocence disparut en laissant ses habituelles marques sur tes mains. Et d'un geste calme, tu tiras à nouveau tes manches et tu remis une nouvelle fois tes gants. C'est alors, par surprise, que tu entendis des petites voix au loin, tandis que tu retirais la poussière déposée sur tes cuisses.

Encore des témoins... Pensas-tu en soupirant avant de reprendre ta valise au loin.

Encore des gens qui avaient vu les jolies « merveilles » du Comte Millénaire et qui auraient put se prendre une potentielle balle perdue... Les humains sont si curieux et si faciles à fasciner des fois, mais dans certaines ils sont terriblement imprudents. Tu avanças donc à la rencontre de ces braves personnes qui sont restées jusqu'à la fin du spectacle, et ce, pour leur en toucher deux, trois mots sur ce qui venait de se passer. Et curieusement, au bout de quelques pas, tu remarquas que ces voix avaient une tonalité drôlement enfantine.

Une fois arrivée au muret, tu passas la tête au-dessus de ce dernier et tu pus voir enfin ces petits curieux. Bien évidemment, tu avais entendu leur petite conversation, notamment les mots du jeune garçon qui resta de marbre lorsqu'il te remarqua -et qui ces derniers te firent afficher un large sourire d'amusement-.

Les deux enfants te regardèrent surpris, et la plus petite ayant une jolie bouille d'ange se leva et se présenta gentiment.

Salut! Moi, c'est Mary; et lui, c'est...

C'est alors que ce drôle de jeune garçon prit ta main gantée et se présenta comme un vrai gentleman, te surprenant légèrement et rendant ton sourire encore plus large qu'avant face à cette drôle de situation.

- Je me nomme Thomas. Enchanté de faire votre connaisse, mademoiselle...?

Un léger et aimable rire sortit alors de tes lèvres avant que tu ne répondes.

« Bonjour vous deux. -regarde Thomas puis ensuite Mary- Je suis Oda, Oda D'Asthor. C'est aussi un plaisir de faire votre connaissance. » Dis-tu en les regardant avec un chaleureux sourire.

Le jeune garçon lâcha doucement ta main et se mit les mains derrière le dos tout en affichant un sourire rayonnant. Décidément, tu avais fait forte impression sur ce très jeune garçon.

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Les pitreries de Tom' firent sourire la femme. Je jetai un œil à mon ami: il semblait ravi de ce résultat. Il fixait l'inconnue avec des yeux pétillants. Je ne l'avais jamais vu comme ça, même avec les autres filles du village...
Bha, je me faisais des idées. Il était juste impressionné parce qu'elle se battait, et était étrangère. En tout cas... c'est ce que j'espérais, pour lui.

- Bonjour vous deux. Je suis Oda, Oda D'Asthor. C'est aussi un plaisir de faire votre connaissance.

Drôle de nom. Elle ne devait pas venir de France.
Ce qui attisa ma curiosité:

- Tu fais quoi par ici? T'es vachement bronzée! Tu viens d'un pays au Sud? C'était quoi, ces ailes et ces drôles de trucs avec des canons? T'étais vachement classe, en tout cas!

Je la complimentais, mais c'était surtout pour mieux l'interroger après. La Corneille m'avait parlé des exorcistes, ceux qui combattaient les trucs comme moi... enfin, peut-être que c'était juste lui. Les autres se contentaient peut-être de vérifier qu'ils ne faisaient pas n'importe quoi avec leurs pouvoirs!
Néanmoins, je me méfiais: je n'avais pas envie de la combattre, encore moins devant Thomas.
Je continuai ma série de questions:

- Tu peux voler? Et tu-
- Mary! Laisse-la respirer un peu! Ça ne se fait pas, de poser autant de questions à une inconnue.

Je le regardai d'un air exaspéré. Il osait me faire des leçons de savoir-vivre? D'habitude, il était encore pire que moi!
Il se tourna ensuite vers la jeune femme, et demanda:

- Si nous pouvons vous aider à trouver ce que vous cherchez ici, ce serait un grand honneur, et un plaisir immense.

Je commençais à regretter de lui avoir prêté ces romans courtois...

Les yeux pétillants du jeune garçon te faisaient garder ton large sourire, tandis que tu regardais aimablement ces deux petits curieux.

Tu fais quoi par ici? T'es vachement bronzée! Tu viens d'un pays au Sud? C'était quoi, ces ailes et ces drôles de trucs avec des canons? T'étais vachement classe, en tout cas!

« Justem- » Dis-tu avant qu'elle ne reposât encore une question.

- Tu peux voler? Et tu-
- Mary! Laisse-la respirer un peu! Ça ne se fait pas, de poser autant de questions à une inconnue.-
Décidément, la petite était la plus curieuse des deux.

Tu ris légèrement en les voyants se chamailler et le jeune garçon te posa une autre question à son tour.

-Si nous pouvons vous aider à trouver ce que vous cherchez ici, ce serait un grand honneur, et un plaisir immense.-

Mais c'est que ce gentil Thomas employait le beau langage avec toi dis donc! Mais tu devais leur parler de ce qu'il venait de se passer, et dans un endroit tranquille et plaisant pour ces deux drôles d'enfants. Tu restas donc silencieuse pendant une fraction de secondes, réfléchissant un peu et tu répondis au jeune garçon nommé Thomas.

« Et bien, je cherche une boulangerie, ça vous dirait de manger des croissants avec moi ? Je n'ai pas vraiment eu le temps de prendre mon petit-déjeuner. » Répondis-tu en joignant tes mais sur le manche de ta valise noir tout en gardant ton sourire chaleureux.

« De là je me ferais un plaisir de répondre à tes questions. » Ajoutas-tu en regardant la petite Mary en souriant.

- Vous avez de la chance ! Ce village a la meilleure boulangerie de la région, suivez-nous ma chère dame. -

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Oda hésita un moment, réfléchissant à la proposition. Pourvu qu'elle dise oui... pour lui poser des questions!
Finalement, elle se décida

- Et bien, je cherche une boulangerie, ça vous dirait de manger des croissants avec moi ? Je n'ai pas vraiment eu le temps de prendre mon petit-déjeuner. De là je me ferais un plaisir de répondre à tes questions.

De concert, Thomas et moi criâmes "super!" Mais pas pour la même raison. Moi, je voulais en apprendre plus sur moi... et Thom', sur elle.

- Vous avez de la chance ! Ce village a la meilleure boulangerie de la région, suivez-nous ma chère dame.

N'importe quoi. Depuis quand s'y connaissait-il en pain, lui? Enfin! J'espérais juste qu'il ne faisait que tenter sa chance, presque par jeu. S'il était réellement amoureux... ce serait beaucoup moins drôle. Déjà, elle était plus âgée, je serais surprise qu'elle accepte d'aller avec lui. Ensuite, c'était une voyageuse, elle repartirait sans doute bien vite...
Enfin. Je ne pouvais rien y faire. Et puis, je me faisais sans doute des idées. J'avais toujours eu une imagination trop débordante!

Il ne nous fallut pas longtemps pour arriver à l'endroit. Nous entrions tous trois, et je me tournai vers elle.

- Vas-y, demande ce que tu veux! Nous, on a pas un rond, de toute façon.

Thomas me fusilla du regard.

- Quoi?

Il ignora ma plainte, et ajouta vivement

- Mais on a déjà mangé! On a plus du tout f-

Son ventre grogna brusquement, le faisant rougir jusqu'aux oreilles.

- Le ventre se moque du cœur, hein? Le taquinai-je en chuchotant.

Il répondit par un regard mécontent, et je lui tirai la langue.
Puis je me tournai vers Oda.

- Je te conseille les petits pains au chocolat! Ça remplit bien... surtout après l'exercice.

Une façon de lui rappeler qu'elle devait parler de cela...
Et puis, c'était vrai, les petits pains étaient délicieux!

Oups:
Un nouveau rire sortit de tes lèvres lorsque les deux petits crièrent « super ! ». Contrairement à certains adultes, tu appréciais beaucoup les enfants ; qu'ils rient ou qu'ils pleurent, tu les avais toujours appréciés. Et à en voir ces deux-là, ils t'appréciaient également.

C'est alors que vous vous êtes rendus à l'endroit comme convenue, tu poussas donc la porte d'entrée qui fit sonner une petite clochette et tu saluas la boulangère.

« Bonjour ! »

« Bonjour vous trois. » Répondit la boulangère.

Vas-y, demande ce que tu veux! Nous, on a pas un rond, de toute façon.

Thomas la fusilla du regard.

- Quoi?

Il ignora sa plainte, et ajouta vivement

- Mais on a déjà mangé! On a plus du tout f-

C'est alors qu'un gros grognement tout droit sortit du ventre de Thomas se fit entendre dans toute la boulangerie. Le jeune garçon se mit tout d'un coup à rougir comme une tomate, t’arrachant dans l'instant un nouveau large sourire d'amusement accompagné d'un rire.

-Le ventre se moque du cœur, hein?-

Thomas regarda Mary avec un air renfrogné et cette dernière lui tira la langue avant de se tourner vers toi.

-Je te conseille les petits pains au chocolat! Ça remplit bien... surtout après l'exercice.-

« C'est vrai qu'un peu de chocolat me ferait pas de mal. Et puis, je compte bien aussi vous prendre quelques viennoiseries. Les petits pains au chocolat et les croissants n'ont pas la même saveur si on les mange seuls » Répondis-tu avec un grand sourire avant de regarder Thomas, ce dernier devenant alors plus rouge qu'avant.

« Oh.. Vous êtes une dame... vous n'avez pas a nous... »

« Tatata ! » Dis-tu en t'approchant de la vitrine.

« Vous allez manger avec moi, que vous le vouliez ou non. » Ajoutas-tu sur un ton chaleureux et enthousiaste en t'abaissant un peu sur la vitrine.

« Alors mademoiselle, qu'est-ce qui vous ferais plaisir ? » Demanda la boulangère.

« Mmm... quatre croissants, quatre petits pains au chocolat eeeet quatre choux à la crème ainsi que... Vous avez des chaussons aux pommes ?» Demandas-tu en redressant la tête vers la boulangère.

« Je viens juste d'en faire, vous avez de la chance. »

« Et bien trois chaussons aux pommes aussi, s'il vous plait. » Répondis-tu avec un sourire.

« Bien, je vous prépare ça tout de suite. »

« Pardonnez-moi, mais savez-vous où je peux prendre un café ? »

« Oh mais juste à côté ! Mon mari s'occupe du café à la droite de la boutique. »

« Merci beaucoup ! »

« Elle a vraiment faim Oda. » Chuchota Thomas à Mary

Une fois que la boulangère rassembla ta commande, elle te donna les trois paquets et tu lui donnas l'argent comme tout bon citoyen.

« Merci ! »

« Merci à vous, au revoir » Répondit la boulangère en souriant

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La trahison de l'estomac de Thomas eut l'effet qu'il redoutait: Oda nous invita à manger avec elle, offrant de payer le petit-déjeuner. Moi, je n'allais pas me plaindre~
De toute manière, utiliser de l'argent pour les enfants était l'unique bonne façon de le faire...

Thomas protesta, mais en vain: l'étrangère l'interrompit et affirma nous forcer à manger, si l'on refusait. Drôle de manière de faire... mais elle m'amusait, quelque part. Elle était plutôt gentille, au final! Peut-être serait-elle plus ouverte que la Corneille.

Elle demanda ce qu'elle voulait à la boulangère, une sacré liste! Comment gardait-elle une telle ligne, alors? Le monde était injuste...
Ou l'humanité, en fait. C'était elle qui décidait que "gros" était forcément "moche". Idées faites, endoctrinement, encore!
Mais peut-être était-ce plus compliqué. Trop manger était mauvais pour la santé, donc "mauvais". Être gros, c'était un signe que l'on mangeait trop. Donc, par raccourci, "gros" est "mauvais", et on les blâmait pour pousser les autres à faire attention. Et "mauvais" est devenu "moche"...
Oui, c'était une bonne théorie!
Mais ce ne rendait pas la chose plus juste: il fallait aider ces gens, pas les discriminer...

Enfin! L'heure n'était pas au spéculations. Encore une fois, je me perdais dans des pensées n'ayant rien à voir avec le contexte actuel. Ce fut Thomas qui m'y ramena:

- Elle a vraiment faim Oda.
- C'est normal! Elle a beaucoup bougé. Ça creuse, de se battre!
- C'est vrai que toi aussi, tu te bats souvent. Tiens, pourtant, tu ne manges pas tant que ça, toi!

Je restai muette, cherchant une excuse. Si je ne mangeais pas, c'est parce que je n'en avais pas besoin, avec ce corps: autant tout laisser aux autres enfants. Mais impossible d'expliquer cela.

- Herm... un gentleman comme toi qui fait cette remarque! Voyons!

Piètre esquive, mais je ne savais pas mentir... puis j'aimais bien le prendre à son propre piège!

Nous nous installâmes, avec Oda, notre nourriture devant nous. Cette fois, j'allais manger!
Mais entre deux bouchées, je demandai à la femme:

- Dis... raconte-nous tout! C'était quoi, tout à l'heure?

Cette fois... j'allais savoir!

Vous vous êtes installés sur la terrasse du café juste à côté de la boulangerie et tu posas les paquets sur la jolie table en bois vernis. Et en attendant le serveur, tu commenças à ouvrir les paquets tout en les présentant aux deux petiaux pour qu'ils se servent.

« Dis... raconte-nous tout! C'était quoi, tout à l'heure? »

Lança Mary tandis que tu croquas sur ton croissant.

Justement, il est temps d'en discuter.

Tu avalas le morceau de croissant et tu te raclas la gorge.

« Bien... Ce que vous avez vu avant, les... les... *se frotte la tête et pose sa main tendue sur la table* les choses que j'ai détruites, sont des Akumas. »

« Des Akumas ? »

« Oui Thomas, des Akumas. D'ailleurs ça me surprend un peu que vous n'ayez pas entendu parler de ses choses avec des canons, même en tant que rumeur. Il y en a sur toute la planète. Mais cela ne me choque pas, très peu de personnes savent ce qu'il se passe réellement.»

« C'est la première fois que je vois ça, mais qu'est-ce que c'est un Akuma ? C'est un démon ? »

« Moui... et non... Un Akuma est une machine tueuse d'hommes et mon travail consiste à les détruire pour le bien de tous. Pour qu'ils ne puissent pas vous croquer. » Finis-tu en riant légèrement pour apaiser l'ambiance.

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Finalement, elle se décida à nous parler.

- Bien... Ce que vous avez vu avant, les... les... les choses que j'ai détruites, sont des Akumas.

Hum. Ça correspondait à ce que m'avait dit la Corneille, "acouma". Thomas, pendant que je mémorisais tout cela, s'occupait de faire la conversation. Il fallait dire que, pour lui, tout ça était nouveau. Pour moi, ben... moins.

- D'ailleurs ça me surprend un peu que vous n'ayez pas entendu parler de ses choses avec des canons, même en tant que rumeur. Il y en a sur toute la planète. Mais cela ne me choque pas, très peu de personnes savent ce qu'il se passe réellement.

Toute la planète? Ils étaient si répandus que cela? Hum... peut-être que j'en croisais plein sans le savoir, en fait. Après tout, moi aussi, je faisais semblant de pas en être un. Amusant... je pourrais jouer à essayer de voir qui était acouma dans le village!

Thomas répondit qu'il n'en avait jamais vu, me permettant de ne pas répondre. Je ne savais pas mentir, alors...
Et surtout, il posa une question drôlement intéressante.
Un démon? J'y avais déjà pensé. J'avais du mal à croire que cela pouvait venir de Dieu, alors, s'il devait y avoir une source "supérieure"... Mais, et puis? Je faisais ce que je voulais de ces pouvoirs.
Une petite voix me rappela la rencontre avec Phoenix, et ce noé... Je rejetai le souvenir. Ce n'était pas le moment.

- Moui... et non... Un Akuma est une machine tueuse d'hommes et mon travail consiste à les détruire pour le bien de tous. Pour qu'ils ne puissent pas vous croquer.

Là, je restai bouche bée. Moi qui espérais qu'elle soit plus ouverte que la Corneille, c'était foutu!
Alors, je décidai de creuser la question

-Tu les détruits forcément? Et s'il y en a des gentils? Après tout, toi aussi, tu as des pouvoirs, et on ne te tue pas! Un poignard n'est pas forcément utilisé pour tuer, il peut faire la cuisine, non?

Drôle d'image, mais tant pis.

Tu remarquas l'air étonné de la jeune Mary face à ta dernière phrase.

-Tu les détruits forcément? Et s'il y en a des gentils? Après tout, toi aussi, tu as des pouvoirs, et on ne te tue pas! Un poignard n'est pas forcément utilisé pour tuer, il peut faire la cuisine, non?

Tu restas silencieuse face à sa question quelque secondes, un peu bouche bée par cette dernière. Cette petite fille venait de te poser une très belle question, car un enfant lambda n'aurait posé aucune question comme la sienne ou n'aurait même, jamais réfléchit à la question.

Le serveur arriva et tu lui demandas un café. Lorsqu'il repartit, tu te penchas un peu en avant et tu croisas les bras, tout en affichant un regard compatissant.

« Cette question, tu vois... seul un enfant ou même un adulte sur cent l'aurait posé... C'est quelque chose de très compliqué tu sais, où survie et éthique se confrontent.

Avant de répondre à ta question, je vais t'expliquer en détail ce qu'est un Akuma. »

Tu pris une petite inspiration, et tu ouvris la bouche.

« Un Akuma est composé de trois éléments ; d'une âme, de mécanique et d'une tragédie. Lorsqu'une personne perd quelqu'un de très cher... une sœur, une mère, un mari, le Comté Millénaire ; cause du combat des Exorcistes et créateurs des Akumas, arrive auprès de cette personne.

Il lui propose quelque chose de simple, le retour de cette personne décédée.

Inutile de te dire que le Comte exploite à ce moment là, l'extrême état de tristesse de ce ou cette malheureuse qui veut revoir la personne morte...

Lorsque... Lorsque la personne accepte ce contrat, cette personne revient mais... Elle prend possession du corps de celui qui l'avait appelé... Détruisant l'esprit du ou de la malheureuse et se condamnée dans son corps...

Les Akumas sont en fait... des machines... aux âmes de défunts qui ne peuvent pas reposer en paix, mais qui résident dans des corps de d'autres défunts.

Tu arrives à me suivre ? »

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Et bien, bravo! Elle tuait les acoumas, et elle ne s'était jamais posée la question?
Elle commanda un café, sans doute pour avoir un peu de temps pour réfléchir, puis me répondit:

- C'est quelque chose de très compliqué tu sais, où survie et éthique se confrontent.

Hmm... je voyais ce qu'elle voulait dire. J'avais déjà lu des livres sur la guerre, et ces gens qui ne voulaient pas tuer, mais qui y étaient forcés pour ne pas être tués... et ce, dans les deux camps.
Mais bon, c'était pas parce que c'était courant, que c'était bien! Moi, j'avais pas spécialement envie de la combattre... alors, si elle apprenait ce que j'étais, que ferait-elle?

- Avant de répondre à ta question, je vais t'expliquer en détail ce qu'est un Akuma.

Je restai muette, surprise. Elle... allait tout me dire? Enfin, j'allais savoir...
J'étais impatiente, et angoissée. Pleine de peur, et de curiosité.
Ce que j'étais...

Et elle expliqua.
Et plus elle parlait... plus j'étais sous le choc.
La tragédie... la perte de quelqu'un... être bloqué dans un corps...
Tout concordait.
Mary, après m'avoir poussée sous l'influence du Vampire, avait été inconsolable. Alors, ce "Comte" avait été la voir, et... je m'étais retrouvée dans son corps.
Je me doutais déjà de quelque chose comme cela. Je savais que la vraie Mary était morte, et moi bloquée dans ce corps. Mais j'étais triste d'en avoir la certitude... et de savoir qu'elle s'était éteinte dans la trahison, l'espoir brisé.

Mais... l'esprit de Mary était détruit? Non... je ne pouvais pas y croire. Qu'est-ce qu'elle en savait, elle, de toute façon? Elle les voyait? Non, sinon, elle saurait que j'en étais une! Je... ne pouvais la croire si facilement. Après tout, elle était leur ennemie! Elle pouvait mentir pour les faire passer pour les méchants... plus qu'ils ne l'étaient réellement.

Elle me demanda si j'arrivais à suivre. La gorge nouée, je ne pus qu'hocher la tête. Je n'étais pas sûre d'avoir envie d'entendre la suite, mais... je n'avais pas la force de lui demander d'arrêter.

Tu restas silencieuse quelques secondes, voyant l'expression inquiétante de Mary... Tes yeux l'évitèrent un moment. Les enfants ne devraient pas apprendre de telles choses, pensas-tu. Peut-être aurais-tu dû laisser cela secret... Car maintenant, tu avais effrayé les deux jeunes enfants, mais maintenant que tu avais franchi le pas, autant aller jusqu'au bout...

« Et... Lorsque quelqu'un devient un Akuma, il n'a plus qu'un seul but... Évoluer pour détruire... l'Humanité, et ce... en tuant un maximum de personnes...

Qu'il le veuille ou non, un Akuma succombera à sa soif de sang, et finira par tuer des humains. »

Tu fis une pause, et tu pris les mains de Mary tout en la regardant droit dans les yeux.

« Tu sais Mary... Je pense aussi qu'il y a des Akumas gentils. Des gens qui n'ont pas voulu être ce qu'ils sont à présent... qui luttent pour résister et qui ne veulent aucun mal à personne. Mais même s'ils le désirent du fond de leur cœur, leur nature les forcera tôt ou tard... à tuer des gens.

Et puis... » Tu retiras une main, dévoilant tes marques.

« Nous, les Exorcistes, nous avons l'obligation de les exterminer... Nous n'avons pas le choix non plus.... Tu vois ces marques ? Elle représente mon Innocence, je l'ai depuis que je suis né. Et depuis ma naissance, je suis destinée à être une Exorciste, c'est comme... mon... mon but dans la vie.

Certains s'y opposent, et ces derniers sont détruits par leur propre Innocence...

Au fond, les Akumas et les Exorcistes se ressemblent sur un point, ils sont tous les deux amenés à se détruire. Mais contrairement aux Akumas, les Exorcistes le font pour le bien de l'humanité et des âmes des Akumas. Si nous étions pas là, nous existerions plus, nous aurions... tous disparu.

Nos voisins, nos amis, nos proches... Toi, moi ou encore Thomas.

Et même ainsi, beaucoup... non... un nombre incalculable de vies... ont été détruites par les Akumas...

Tu comprends ? »

Mais sans attendre sa réponse, tu ajoutas.

« Tu sais... Même si je ne peux pas voir ces âmes, et même si je sais qu'ils n'ont pas le choix. Je ne regrette pas le fait d'être une Exorciste... Je ne fais pas cela par vengeance, mais par principe.

Je sauve des gens, et je sauve les âmes des Akumas, car seule l'Innocence peut le faire.

Peut-être que j'ai déjà croisé des Akumas gentils, sans m'en rendre compte. Peut-être que j'en ai déjà détruit ou épargné sans m'en rendre compte... Mais contrairement a certains, je sais ce que ça fait.. d'être contraint à quelque chose... »

Curiosité

J'avais écouté ce discours... d'une seule oreille.
J'avais froid. Terriblement froid. De longs sillons glacés me courraient sur le dos. J'étais choquée, assommée par ses mots. "Leur nature les forcera, tôt ou tard, à tuer des gens". "Les exterminer... mon but dans la vie".
J'essayais d'accepter ces informations, de les digérer, même de juste réellement les comprendre, mais... c'était impossible. Je ne pouvais le croire. Je serai forcée de tuer? C'était faux... des mensonges! Elle disait n'importe quoi! C'était pas vrai!

Toute ma raison se dissipait, ne laissant qu'une rage profonde, un refus de l'écouter.
Car au fond... j'avais croisé Phoenix, et ce Noé... qui avait le contrôle sur mon corps... alors, c'était bien possible...
Et c'est pour cela que je voulais qu'elle se trompe. Qu'elle mente. Qu'elle soit mauvaise! Que je devais être énervée, la haïr, ne pas la croire!

- MENTEUSE!

Avant que je ne m'en rende compte, j'étais debout, et j'avais hurlé.
J'étais livide, ou rouge de rage, je ne savais pas. En colère... ou terrifiée.
Thomas avait sursauté, et me regardait avec des grands yeux. Il prit ma main, et la tira vers le bas, pour m'inviter à me rassoir.

- Mary... je sais que tu détestes les préjugés, et que tu aimes défendre les gens différents, mais... pourquoi elle mentirait?

Ses mots et son contact me calmèrent. L'envie de sauter à la gorge de l'étrangère pour lui faire ravaler ses paroles se dissipa, mais pas l'envie de prouver qu'elle mentait. Alors, d'une voix glacée, je répliquai:

- Ils ont des pouvoirs qui vous effrayent, voilà tout. Vous avez peur qu'ils les utilisent mal, et vous préférez les détruire avant. Et pour faire taire votre conscience, vous les diabolisez, vous vous convainquez qu'ils deviendront mauvais tôt ou tard! Et comme c'est devenu votre raison de vivre, vous y croyez avec plus de conviction encore. Haïr ce que l'on craint, une réaction humaine dont l'Histoire est criblée! Questa è la mia teoria: dimostrare me sbagliato!*

Conclus-je, accusatrice.
Et je le prouvais encore, détestant les mots qui me faisaient peur...

* "Ceci est ma théorie: prouvez-moi le contraire"

MENTEUSE!

Tu restas bouche bée, observant ce visage qui une heure avant était rayonnant de curiosité, et maintenant cette dernière satisfaite, son visage avait viré de bord. Menteuse...Menteuse...Menteuse... Pourquoi te traitait-elle de menteuse, toi qui avait parlé avec sincérité. Pourquoi te remettait-elle en question, sachant que tu as vu ce qu'elle n'avait pas vu et que tu savais plus de choses qu'elle... C'était une enfant après tout. Tu te doutais bien qu'elle ne puisse pas comprendre du premier coup.

Mary... je sais que tu détestes les préjugés, et que tu aimes défendre les gens différents, mais... pourquoi elle mentirait?

Ton regard ne se tourna pas vers Thomas, mais il prit une teinte plus sérieuse, plus dur, dévoilant tes naturels yeux de fauves ambres à la petite fille.

Ils ont des pouvoirs qui vous effrayent, voilà tout. Vous avez peur qu'ils les utilisent mal, et vous préférez les détruire avant. Et pour faire taire votre conscience, vous les diabolisez, vous vous convainquez qu'ils deviendront mauvais tôt ou tard! Et comme c'est devenu votre raison de vivre, vous y croyez avec plus de conviction encore. Haïr ce que l'on craint, une réaction humaine dont l'Histoire est criblée! Questa è la mia teoria: dimostrare me sbagliato!*"
Tu restais de marbre, comme devant tous les corps que tu avais vu au fil de ton adolescence, ne dévoilant qu'un calme naturel. Tu comprenais les réflexions de la jeune fille, tu comprenais sa colère, car en partie, elle avait raison. Certains les diabolisent, certains avaient peur. Mais ce dont elle avait totalement faux était que cette peur était légitime. Seulement peu connaissaient l'existence des Akumas, et leur peur était plus que légitime.

Haïr ce que l'on craint... C'était si humain ce qu'elle venait de dire... Mais comment faire changer l'avis d'une Enfant, surtout quand elle venait de défendre quelque chose qu'elle laissait croire inconnue. Quelque chose ne collait pas, ou peut-être qu'elle était simplement naïve et sincère. De toute manière elle défendait quelque chose de très difficilement défendable....

« Io dimostrare il contrario » Répondis tu avec ton Italien presque natal....

« Dis moi, sur quelle vérité certifiée peux-tu confirmer que la totalité de nos inquiétudes envers les Akumas sont vaines ? Toi qui n'en as vu que deux lorsque toi et ton ami m'aviez observé. Toi qui n'as presque rien vu de tout cela. Toi qui viens d'apprendre tout cela. Tu émet des accusations sans preuves tangibles, sans vécu. Ta théorie est simplement érronée.

Je n'aime pas les préjugés, je les ai toujours détestés. Et je te rappelle que j'accepte l'idée qu'il y en ais certains qui ne nous voudront aucun mal. Mais la réalité en autrement, tôt ou tard l'irréparable sera commis, et les Exorcistes devront agir. Nous sommes d'ailleurs les seuls à ne pas avoir peur, car nous connaissont la vérité.

J'ai été franche, du début jusqu'à la fin. Je suis Exorciste, et j'ai mes raisons de le rester. » Tu fermes les yeux un moment et tu les rouvres.

« Je t'écoute. »

Tu attendis ça réponse pour avancer sur ton véritable verdict.

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E lle ne se laissa pas démonter. Je m'étais attendue à une réaction plus vive, comme de la colère ou un choc, mais... non. J'aurais préféré, ce... c'aurait été une preuve.
Mais je n'allais pas non plus abandonner si vite! Et ce n'étaient pas ses yeux bizarres ou sa connaissance de l'italien qui allaient m'impressionner! Surtout que je ne parlais pas vraiment italien, alors, je n'avais pas compris... même si je devinais.

Je l'avais défiée pour qu'elle parle encore, et que je puisse trouver les failles, pour être sûre qu'elle se trompait... mais au fond, je voulais juste qu'elle se taise. Car je savais que ce ne serait pas si simple, si évident... qu'elle pourrait bien avoir raison.
Non! C'était débile! J'avais pas envie de tuer les gens! Quand je le faisais, c'était pour protéger, point!
Alors, je me forçai à l'écouter, décidée à montrer qu'elle avait tort. Et quand elle eut fini, je marmonnai:

- "La totalité", non... Certains utilisent mal ce pouvoir, je le s... -uppose... Mais j'en connais une autre!

J'avais lancé la phrase brutalement, sur un coup de tête. Après tout, c'était vrai! Il y avait Phoenix! Elle était gentille, elle ne tuait pas pour le plaisir!

- Elle m'a sauvée, avec une amie. Elle a tué, mais c'étaient des méchants! Et me dis pas que vous avez pas peur. Ils ressemblent aux humains, ils ont des pouvoirs, et vous voulez les tuer -donc eux aussi, pour se défendre.

Je plissai les yeux, et fixai les siens.

- Et toi? Tu sais? Des vérités certifiées, t'en as? T'as déjà essayé d'épargner un akuma pour voir s'il finissait par tuer malgré lui? Puis t'as parlé d'être détruit par l'innocence... c'est vous qui êtes obligés de tuer, en fait. C'est vous qu'on devrait éliminer.
- MARY!

Thomas était choqué, mais je l'ignorai. Je détestais cette étrangère, maintenant. C'était une sale menteuse... C'était elle la méchante, pas Phoenix! Pas moi!
Il... fallait que ce soit ça!

C'était à présent à ton tour d'écouter ce qu'elle avait à dire, de te prouver ce qu'elle avançait. Et plus cette conversation avançait, plus tu devinais le motif d'un tel état de la part de Mary. Elle avait été sauvée par une Akuma et de... Noés à en croire la description de la petite fille. Ton visage afficha alors un air légèrement désolé, face à cette révélation. Mais ton opinion ne changeait pas, si cette Akuma l'avait sauvée, c'était qu'elle était d'un niveau plus élevé que le 1, et si c'était en effet contre un Noé, alors d'un niveau encore plus élevé. Et cela revenait au même, elle avait tué pour évoluer, et c'est ainsi que procèdent les Akumas.

Mais tu étais bien consciente que la jeune fille qui se tenait devant toi n'était qu'encore une enfant, une petite personne qui n'avait encore rien vu des atrocités que commettaient les Akumas et qui ne comprenait pas encore les enjeux que cela impliquait... Tu t'en voulais un peu d'être un peu monté sur tes grands chevaux quelques minutes avant, oubliant partiellement que tu parlais à une petite fille.

Dès qu'elle eut fini sa dernière phrase, tu te levas lentement et tu te plaças devant elle avec un genou à terre avant de lui parler d'une voix très douce tout en lui tenant délicatement une main.

« Mary, je sais que ça peut te paraître injuste, mais tu n'es qu'une enfant pour l'instant, même si tu es très intelligente. Il te manque encore beaucoup d'outils pour pouvoir comprendre ce qu'il se passe réellement,. Il ne s'agit pas d'avoir peur de celui qui a des pouvoirs et de lui courir après, non, il s'agit de protég-.

Quand soudain quelqu'un accourra vers vous et emporta le paquet de viennoiseries tel un voleur.

« HE ! RENDEZ-MOI CA ! » Crias-tu avant de commencer à le poursuivre !

« CES ENFANTS DOIVENT MANGER ! »

Curiosité

Thomas me fixait d'un air partagé entre la colère et l'effarement. Il ne comprenait pas vraiment de quoi nous parlions, tout cela le dépassait… mais l'agressivité de mes mots, elle, ne lui avait pas échappée. Et voir ces deux personnes qu'il aimait, son amie et son coup de foudre, se battre ainsi… ce ne devait pas être agréable. Je m'en rendais compte, mais j'aurais du mal à me calmer aussi facilement. Elle osait nous insulter, nous traiter de monstres!
Bah! Elle disait n'importe quoi, pour justifier ses crimes. J'avais bien envie de me révéler maintenant, pour voir sa réaction, tiens! Voire pour lui faire ravaler ses mots…
Mais il y avait Thomas. Je ne voulais pas qu'il soit effrayé par ma vraie nature, à fortiori après ce qu'avait affirmé cette étrangère, à qui il semblait accorder un crédit aussi soudain qu'injustifié. Et puis… s'il l'aimait, je n'allais pas la maltraiter sans bonnes raisons. Je préférais être blessée, plutôt que lui le soit.

Mais, quand mes accusations moururent dans le silence, elle se leva brusquement. Je me souvins de son combat impressionnant, plein d'agilité et de force…
Un frisson glacé me traversa le dos, alors qu'elle marchait vers moi. Allait-elle se venger de mes mots? Avait-elle deviné que j'étais une acouma? J'étais sur mes gardes, prête à créer ma faux. Allez, qu'on en finisse!

Sauf qu'elle ne fit que se mettre sur un genou. Elle saisit ma main -ce qui me fit un peu peur; et si cela lui permettait de savoir?-, et déblatéra des stupidités sur ma jeunesse et mon manque d'expérience. N'importe quoi! Ce sont justement les enfants qui sont les mieux placés pour juger ces cas-là, parce qu'ils n'ont pas d'à-priori!

Soudain, interrompant notre dispute, un voleur surgit et chipa notre nourriture. Ho! L'horrible personnage, voler des enfants! Ni une, ni deux, je sautai de ma chaise, et me lançai à sa poursuite. D'ailleurs, Oda avait fait de même. Alors, encore amère, je lui jetai:

- Evite de le tuer si tu l'attrapes, hein. Peut-être que ce n'est pas un psychopathe sanguinaire, mais juste un gosse affamé.

Na!

Tu t'étais lancée à la poursuite du voleur, qui se dernier malgré son apparence un peu enfantine courrait bien très vite ! Un simple adolescent affamé pensas-tu, mais cela ne justifiait aucunement son vol ! Car d'une, tu avais payé pour ces viennoiseries, de deux, les petiaux devaient eux aussi manger -malgré la dispute de toute à l'heure-, et de trois, parce qu'il aurait pu quand même t'en demander un peu au lieu de voler carrément le paquet. Tu lui en aurais offert volontiers en plus!

C'est alors que vous parcourriez les rues et les ruelles du village tels des personnages d'une fiction d'un temps presque futuriste. Tu avais beau avoir une bonne condition physique, tu ne connaissais pas les ruelles du village, alors que ce petit garnement oui. Il montait même sur les toits avant de s'enfoncer dans la petite foule ! Et il balançait des casses et tous types d'obstacles, le sournois!

« Arrête-toi ! Je t'en donnerais quand même ! Stop ! » Crias-tu à plusieurs mètres de lui, tandis que tes yeux regardaient comment le garnement s’échappait ingénieusement par les ruelles. Décidément, ce village était un vrai labyrinthe ! Tu jetais quelques fois des coups d’œil en arrière pour voir si Mary suivait, peut-être qu'elle connaissait mieux les ruelles et avait prit un autre chemin pour le coincer.

Curiosité

La course-poursuite avait commencé depuis un moment, déjà. Et...
C'était déjà trop bien!
j'avais vite quitté la route pour monter sur un toit, en passant d'une poubelle fermée à un appui de fenêtre. Vite vite! Sauter sur l'autre maison, courir, passer par un poteau, attraper le mur de l'église et l'escalader en deux mouvements, éviter les trous dans la vieille toiture, sauter trois mètres plus bas dans la rue, courir, courir, courir!

Traverser les foules à toute allure, en renversant les adultes trop peu vifs; ne pas le quitter du regard, pour savoir où aller; chercher des raccourcis, pour mieux le coincer!
A vrai dire, j'avais déjà oublié les pains, le vol, et même Oda. Tout ce que je voulais, c'était continuer à le pourchasser, juste par jeu!

Mais notre proie se défendait bien: elle nous envoyait des choses, renversait les poubelles sur notre passage, prenait des raccourcis, allait de foule en foule... Quel plaisir! C'était le meilleur touche-touche de ma vie!

Oda lui hurla d'arrêter, mais moi, j'espérais que non: c'était trop amusant. Puis, prise par l'adrénaline, oubliant la dispute que nous avons eu plus tôt, je criai à l'étrangère:

- Celle qui l'attrape peut donner un gage à l'autre!

Et je doublai l'allure, esquivant adroitement les déchets glissants à terre...
pour me cogner à un poteau, trop concentrée sur le sol.
Outch... mais je devais continuer! Vite vite!

Tu continues de le poursuivre avec comme aide la petite Mary. Alors comme ça elle voulait jouer au jeu du gage mmmh, alors soit ! Un large sourire joueur s'affiche sur tes lèvres et tu accélères le pas avant de dépasser Mary. Quand soudain, tu remarques que vous passez par le même chemin qu'au début de la poursuite. Tu as alors l'étrange présentement que le garnement va passer devant la ruelle qui est sur ta gauche. Tu t'y engouffres et tu en ressors avant de le voir foncer vers toi tout en ayant les yeux écarquillés.

« Je t'ais eu ! » Tu l'attrapes par le bras fortement avant de l'attraper complètement.

« Lâche-moi ! Lâche-moi sale sorcière ! » Beugle le garçon

« Rends nous le paquet et je te relâcherais. » Réponds-tu d'un ton peu sympathique.

« Tiens ! » Il jette le paquet à tes pieds et tu le libères avant qu'il ne reprenne sa course.

« De toute façon, les pains aux raisins c'est dégueulasse ! »

Tu soupires et tu le regardes partir au loin avant de ramasser le paquet.

Curiosité

Après une dizaine de minutes de course effrénée, Oda prit un autre chemin que celui où avait été l'enfant. Tiens? Elle s'était trompée? Super! J'allais ga-
Je compris brusquement son intention. Zut! Elle allait l'attraper!
J'hésitai à crier à l'enfant de faire attention, mais ce n'aurait pas été très honnête: alors, je ne pus qu'accélérer ma course, espérant lui sauter dessus avant qu'il n’atterrisse dans l'embuscade de mon adversaire. Vite! Vite! Vite! Vite!
Je courais super vite, tellement qu'à la moindre anicroche, je risquais de m'étaler de bien belle manière. Mais il ne restait plus qu'une centaine de mètres!
Vite! Vite! Vite! Vitevitevitevitevi-

"Zwip".
Ce qui devait arriver arriva. Alors que je m'apprêtais à faire un saut en avant et lui chopper la cheville, je glissai sur un papier et tombai. Je ne pus que le voir continuer sa route en ricanant, la tête tournée vers moi...
Et se faire attraper à cause de ça. Poua! Quelle malchance! Sans ça, il l'aurait sûrement vue et l'aurait évitée!

Après un bref échange, l'enfant lui jeta les pains au visage -pas bon, le raisin? N'importe quoi!-, et s'enfuit.
J'aurais bien voulu le rattraper, le gronder puis lui offrir à manger, mais j'avais mal aux jambes. Bha! Il avait qu'à pas se moquer.

J'allai près d'Oda. Je réprimai mon amertume, et la félicitai

- Bravo! Je te dois un gage, maintenant. Mais retournons chez Thomas, il doit s'impatienter...

Et nous y allâmes, retrouvant facilement notre chemin, ayant retenu un peu les routes empruntées.

Il fut ravi de nous revoir; et, tacitement, nous décidâmes de ne plus nous disputer, et de parler d'autres choses.

- Raconte-nous tes voyages!

J'étais curieuse d'en apprendre plus sur toutes ces régions lointaines, inconnues...

Bravo! Je te dois un gage, maintenant. Mais retournons chez Thomas, il doit s'impatienter...

Tu lui souris tout en riant avant de lui tirer la langue. Quel gage pourrais-tu bien lui donner ? Tu y réfléchiras sur le chemin du retour... C'est alors que tu ramasses le paquet et que vous revenez sur vos pas.

Tu sembles de plus bonne humeur, car la dispute semble s'être volatilisée comme une brise. Vous retournez auprès de Thomas qui le pauvre, a dû se faire un sang d'encre depuis le temps, et sa camarade te demande une fois sur place.

- Raconte-nous tes voyages!

Tu t'assois à nouveau sur ta chaise.

« Wua.. Par où commencer *rire* J'ai beaucoup voyagé vous savez, et ce, depuis mes... quatorze ans je crois ? Oui, quatorze ans.

Avant de commencer mon nouveau boulot, je voyageais de pays en pays avec un membre de ma famille. Il était médecin, et moi j'apprenais son métier. On est allé de droite à gauche, de l'Est à l'Ouest, du Nord au Sud... On ne restait pas plus de cinq mois dans un pays.

On était comme des Nomades.

A présent je fais ma propre route, allant où me demande d'être. Par exemple, on peut m'envoyer au Nord de la Suisse ou même à Moscou d'un moment à l'autre.

J'adore voya-»

Soudain, ton golem chauve souris commence à s'agiter. Tu le sors de ta poche et une voix sort de ce dernier.

« Nous sommes arrivés, tu peux nous rejoindre ! »

« Compris ! J'arrive tout de suite. »

Tu te lèves, mais tu t'arrêtes devant la table, ayant toujours ton grand sourire. Tu pousses lentement le paquet vers eux et tu leurs dit.

« Je suis désolé de partir comme ça, mais je dois y aller. Ce fut vraiment un plaisir de vous rencontrer vous deux. J'espère vraiment avoir l'occasion de repasser par ici et qu'on puisse se revoir. »

Tu t'éloignes de quelques pas et tout d'un coup, tu reviens.

« D'ailleurs je dois toujours te donner ton gage Mary. Alooors... qu'est-ce que je vais bien pouvoir te demander... Mmmmh... Ah oui ! Prends soin de Thomas ! Et toi aussi Thomas, prends soin de Mary ! Prenez vous soin l'un de l'autre ! Aller, à bientôt mes loulous ! » Tu les embrasses et tu commences alors une petite course avant de te retourner pour leur crier.

« Et terminez le paquet ! »

Spoiler:

Curiosité

Oda raconta, alors, sa vie de nomade. Ça me plairait bien, une telle vie! Toujours découvrir de nouvelles choses, de nouvelles cultures, de nouveaux amis! Bon, ce qui était un peu triste, c'était de quitter les anciens à chaque fois...

Mais surtout, ce qui attira mon attention fut qu'on "l'envoyait". Il y avait une organisation exorciste, alors...
Mais j'avais pas envie de penser à ça. C'était juste une jeune adulte, et voilà: j'avais pas envie de me disputer encore, surtout pour ce pauvre Thomas. Ecoutons plutôt ses voyages!

Mais il y eut un drôle de bruit, et Oda sortit...
Un drôle d'objet. On eut dit une grosse libellule noire, avec un œil! Quel animal étrange! Et elle l'enfermait dans sa poche?
Ma surprise s'accrût quand il se mit à parler.

- Nous sommes arrivés, tu peux nous rejoindre !

Mais... Comment pourrait-il être arrivé, si...

HOOOOOOOOOOOOOOOOOOOO!
C'était une machine! Comme un téléphone!

- Hey! Je peux...

Mais avant que je ne puisse lui demander pour observer l'étrange objet de plus près, elle s'excusa: elle devait partir.

- Ouais, reviens vite! On fera encore des super courses, et j'aurai ma revanche!

Thomas, cachant difficilement sa peine, enchérit:

- Et on te fera goûter aux meilleurs glace du pays, aussi.

Elle allait partir, mais elle se retourna.

- D'ailleurs je dois toujours te donner ton gage Mary...

Ha, oui... J'espérais un truc drôle, ou un super défi. Mais ce fut tout autre chose: je devais protéger Thomas. Ha ben... pas besoin de gage pour ça, hein!
Elle nous embrassa, faisant rougir Thomas jusqu'aux oreilles, et s'en alla, en nous enjoignant à manger le reste.

- Promis! Au revoooooooir! Répondîmes-nous de concert.

Puis il me chuchota:

- Tu penses qu'on la reverra?

Je lui tirai la lange, taquine

- Bien sûr. Elle résistera pas à la meilleur boulangerie de la région.

Et nous finîmes les pains, lui inquiet à l'idée de ne plus la voir, et moi...
Et bien, je devrai réfléchir à tout cela. Mais pour l'instant, Thomas avait besoin d'avoir les idées changées. Je devais prendre soin de lui, après tout!

C. V.

B. O’C.

C. A.

E. K.

D. R.

E. L.

Fin d'un XIXème siècle futuriste...

Notre Poulain...

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