ft. B. WIlma Hartmann
La révolte des Boxers (chinois simplifié : 义和团起义 ; chinois traditionnel : 義和團起義 ; pinyin : Yìhétuán Qiyi ; litt. « mouvement de l'union de la justice et de la concorde »), ou révolte des Boxeurs, ou guerre des Boxers, fomentée par les Poings de la justice et de la concorde, société secrète dont le symbole était un poing fermé, d'où le surnom de Boxers donné à ses membres en Occident, se déroula en Chine, entre 1899 et 1901.
je marche sur le sol embourbé de sang et je vois
je vois le fils aux yeux brûlés par les cendres et la fumée
je vois le père agonisant
je vois la mort
je vois la guerre
je marche sur le sol embourbé par les larmes et je vois
je vois la fille muette et les fantômes dans ses yeux
je vois la mère scindé en deux par l’horreur
je vois la mort
je vois la fin
je marche sur le sol embourbé par l’horreur et je vois
je vois les corps de ceux qui ont passé le chemin
je vois les corps de ceux qui sont restés sur la ligne
je vois les corps de ceux qui sont encore accrochés de ce côté là
je marche sur le sol embourbé par mon âme et je pleure
et si je pleure mes larmes sont noirs comme la boue
et si je pleure mes larmes ont un goût de fer
et si je pleure pardonnez moi car c’est que
je ne puis pas vous sauver tous.
Mouvement de l'union de la justice et de la concorde c’est comme ça qu’ils se sont appelés renverser et porter un coup à l’oppression colonial c’est le but qu’ils se sont donnés rien de plus qu’une guerre civile c’est ce que sifflait la Bacchante en marchant pieds nus sur le sol constellé par la boue et le sang. Elle s’était enrôlée comme infirmière du côté de la France, mais cela n’avait pas eu beaucoup d’importances. Une attaque surprise avait pris les états Alliés de court, et les chinois les avait rapidement pris par le nombre et par la connaissance du terrain. Au loin, les tirs des mortiers et les hurlements des soldats qui tombent comme des mouches. Ici, le silence. Elle s’arrête pour contempler la figure d’un soldat, très jeune, probablement moins de dix huit années, visiblement russe de par son uniforme, qui a l’air encore en vie. Un simple coup d’oeil lui est suffisant pour savoir qu’il est condamné : ses deux jambes ont été arrachées par un coup de mortier, et si la perte de sang ne le tuera pas, les infections multiples de la boue rendue glissante par la pluie s’en occuperont.
« Друг ? » Elle sourit doucement, et hochant la tête alors qu’elle se plie pour être à sa hauteur, berce doucement sa tête dans ses mains. « Да. » Et d’une troisième main caressante son visage, elle diffuse son virus. Rapidement les étoiles. Rapidement, la mort. Autonoé Samas se relève, et la pluie tombe sur son visage fatigué comme autant de larmes et diffusent les canaux.
Dans le ciel, des corbeaux. Les hommes se battent pour des territoires ou pour la gloire, mais à la fin, il ne demeure qu’une vérité : les os. Dans le ciel, un éclair : l’orage gronde. La Samas n’en a cure. La Faim appelle. Et si la Faim n’est pas satisfaite, alors un mal plus terrible encore pourrait s’abattre sur ceux qu’elle aime (sur ceux que tu aimes mais Autonoé ceux que tu aimes ils sont tous (mort non ?)). Moissonnons ce qui peut être moissonné alors (sauvons ce qui peut être sauvé). Et la Bacchante de continuer à parcourir le champ de bataille (le chant des agonisants) et d’achever les mourants (et d’apaiser sa main pour la mort).
your mind is just a program
and i'm the virus
i'm changing the station
i'm gonna make you
i'm gonna break you
i'm gonna make you
a fucking psycho
Parfois, elle croise des vivants. Des soldats traumatisés que les fantômes poursuivront jusqu’à leur fin. Ils fuient, la plupart du temps. Certains lui tirent dessus en hurlant, et en hurlant plus encore en constatant l’inefficacité de ce traitement. Certains font les morts, mais les machines comme elle savent très bien repérer les vivants. Certains pleurent, simplement. Celle-là, elle les laisse. Ils vivront, et n’ont pas de plaies qu’elle puisse guérir. Ils vivront, hélas.
Parfois, elle croise des machines. De simples niveaux un, naturellement. Ses congénères... En général, on ne les trouve pas sur les champs de bataille dévastés. Pas assez de sang et de souffrances. Elle les tue, tous, sans exceptions, quand elle les remarque, ces tristes machines. Ils nourrissent aussi sa faim, et répandent la souffrance. Deux oiseaux avec une pierre. La Bacchante n’a pas le temps à perdre avec le menu fretin.
Jamais elle ne croise de Noé. Elle les évite. (alors pourquoi tu ?)