[INTRIGUE, CHAP. VII. PHASE V. GROUPE III] adélaïde, cristal, adelheid & delsin

« Guilty as charged. Thank you for that little compliment. » ton sourire s’étire — quelques mois plus tôt, les détails qui t’ont amenée à cette conclusion t’auraient probablement échappé. Et puis, tu aimes avoir raison — et tu aimes encore plus quand les autres te le disent. Comme toujours cependant, les réjouissances sont de courte durée : un bruit de canon résonne, puis deux, puis trois, et bien vite tu ne parviens plus à les compter. S’ensuit un mouvement de panique qui te fait perdre de vue un instant tes adversaires désignés, mais ton regard accroche bien vite la mécanique monstrueuse de l’akuma — de cet akuma précisément, puisqu’il n’est pas le seul. « Everyone’s losing their shit over there, » lances-tu à l’intention du golem qui te suit de près, espérant obtenir un peu plus d’information sur la situation des tes coéquipiers. Tu abandonnes vite l’idée de chercher toi même les raisons d’une attaque si soudaine — il s’agit peut-être tout simplement d’un ordre, qui sait (enfin justement, tu voudrais bien que l’on te dise qui c’est (qui sait (précisément tu voudrais que cette personne te dise ce qu’elle sait))) enfin — tu te mets en position, longue-vue toujours en main, sourire toujours aux lèvres, la tempête à l’âme et le cœur embrasé. « Recule-toi. — I knew you would make it ! » enfin, tu l’as espéré (plus particulièrement tu as espéré qu’il ne t’arriverait pas d’ennuis si tu étais amenée à justifier ton inaction (et le meilleur moyen qu’il ne t’arrive pas d’ennuis c’était précisément qu’il ne lui en arrive pas à elle non plus — c’est pareil non ?)) Et alors que tu t’écartes pour laisser la gamine s’amuser avec ses cailloux, tu remarques l’akuma (celui a l’apparence particulièrement monstrueuse (et tu t’interroges, Adélaïde : pourquoi faut-il toujours que les méchants aient mauvais goût ? Si l’on t’avait chargé de créer ces tristes machines, la guerre sainte serait quand même beaucoup plus amusante (en apparence seulement, mais c’est là toute l’idée : quitte à risquer ta vie tous les jours, quitte à mourir sur le champ de bataille, autant qu’il soit joli et coloré, non ? (tu divagues, Adélaïde (concentre-toi (les corbeaux se rapprochent (les corbeaux ?))))))).

« N’oublie pas qu’on a un gus à débusquer. On perd du temps. » et ton sourire de s’élargir, alors que tu profites du répit que vous accorde le champ d’attraction généré par Cristal. « I’m not stopping you from leaving, mate, » mais pour toi, hors de question de partir. De toute façon, tu es persuadée que ça ne servirait à rien (enfin, ça t’arrange de le croire (et tout ce que tu crois est forcément vrai, Adélaïde, n’est-ce pas ?)) — alliés ou ennemis, ils sont bien assez nombreux sur le terrain pour courir après ce pauvre Sasha. « I can take ’em both, » annonces-tu avec ton assurance habituelle, avant de désigner de ta longue-vue l’apôtre de Noé — celle-là même qui vient de faire s’embraser plusieurs akumas à l’aide de son fouet. « and I’m starting with you. — Nous n’avons également pas votre temps. Nous adorerions rester, mais nous avons également un Sorcier à débusquer et à tuer. Les réjouissances attendront. — OH COME ON. Why EVEN bother ?! » mais la jeune femme ne semble pas sensible à tes remarques, ni partager ton envie de croiser le fer, et tu as plus important à gérer que de lui expliquer pourquoi poursuivre le prétendu sorcier te semble être une perte de temps — comme ces corbeaux que tu avais remarqué sans vraiment les voir, et dont les battements d’ailes résonnent à présent tout près de toi. Tu as tout juste le temps de brandir ton cimeterre pour trancher le premier volatile de matière noire, et tout juste le temps de pousser un soupir de soulagement, aussi : la créature explose, et tu te retrouves projetée plusieurs mètres plus loin. Si ta tenue d’exorciste protège ton corps des brûlures et des éraflures, ce n’est pas le cas de ton visage. Tes joues te brûlent, ta vision est troublée par les larmes dans tes yeux — tu as l’impression de pleurer de l’acide —, et le bruit de l’explosion résonne encore dans tes oreilles. Te frotter les yeux n’y change rien — la douleur est là, et tu sens en te relevant qu’elle sera ta compagne pour le reste de la journée. Bah, qu’à cela ne tienne : il en faut bien plus que ça pour t’arrêter. Au moins, maintenant tu as une raison de te battre. Tu rejoins ta coéquipière et t’assures d’un regard qu’elle a pu éviter l’explosion, puis te tournes à nouveau vers tes ennemis du jour. « Looks like I didn’t have to wait much longer, did I ? » tu essuies tes lèvres ensanglantées d’un revers de la main, t’assures d’avoir toujours ton Innocence dans l’autre main. « Okay, didn’t see that one coming — I have a question, though, » lances-tu à l’intention de l’akuma et de l’apôtre, « Is using animals as explosives actually forced on you or something ? Or do you just all terribly lack of creativity ? » demandes-tu en repensant à cette fausse journaliste et à ses papillons qui avaient bien failli te coûter la vie — comme ces corbeaux, aujourd’hui. « Hm, nevermind, » te ravises-tu aussitôt, « Northern lights, les lagunes, » et tous les muscles de ton visage sont endoloris Adélaïde, mais ça ne t’empêche pas de sourire. Tu te sens maligne, tu penses avoir gagné assez de temps et contemples avec une fierté non dissimulée l’Ancre du Santa Maria tomber du ciel et se planter non loin de la Noé et de sa machine. « Hmpf. ’t’was supposed to hit one of you right on the head, but as they say — you can’t have your cake and eat it too, right ? »

At least it worked — c’est ce que tu ne dis pas.
(Car en vérité tu n’as rien prévu du tout Adélaïde, n’est-ce pas ?)