the power of the sea (aaliyah)

La ville portuaire se dressait devant toi elle avait des navires marchands et corsaires accrochés à son port et de tes yeux bleu tu découvrais les bâtiments le Mergule s’y mêlant un peu en retrait cachant son noir pavillon au profit de son ancien drapeau. Tu le guidais tu dirigeais sa carcasse et finalement l’ancre prit racine au fond de la mer, le vent frappant les voiles alors que tu passas une main dans tes cheveux marqués par le sel. Tu quittas la barre suivant les pas de ton commandant Alasdair – il était cette figure d’autorité que tu avais juré suivre jusqu’au bout du monde il était celui qui t’avait permis de devenir ce que tu étais aujourd’hui alors tu le suivais comme son ombre t’éloignant du Mergule et de la mer de l’écume et du sel. Tu n’entendais presque plus le clapotis des remous contre la coque et le port – tout était remplacé par les rires qui se faisaient de plus en plus forts et l’odeur de la nourriture et de l’alcool qui venaient chatouiller tes narines.

Tu avais mis pieds à terre quittant l’envoûtant océan pour rencontrer tous ceux qui y voguaient jour après jour et tes doigts effleurèrent le tromblon que tu gardais constamment près de toi – c’était ton capitaine qui te l’avait conseillé après tout les pirates n’étaient bienvenus nulle part ils étaient les croquemitaines ceux que l’on devait chasser répugnants pilleurs de la mer – et alors tu pris place dans le fond de la salle, poussant un profond soupire en t’asseyant sur ta chaise. Les discussions se bousculaient tout autour de toi elles étaient aussi indiscrètes qu’inaudibles elles se perdaient les unes dans les autres et ta propre voix se mêlait aux leurs.

Ton coeur était gonflé de ces rêves dans lesquels tu baignais un jour après l’autre il n’y avait pas d’ombres au tableau depuis la mort de ton père – ses injures à ton égard avaient été emportées par la mer tu les avais laissé se noyer au fur et à mesure de ton voyage – et alors que tu te perdais dans tes pensées, une voix forte te ramena à l’instant présent. Elle résonnait derrière toi comme si elle était juste à côté de ton oreille et alors tu ne perdis pas une miette de ce qu’il racontait. « Si on prend la mer avec le Tempétueux dans les parages, j’donne ma main à couper que l’baleinier finira sa course au fond de l’océan ! Ils nous laisseront pas une aut’ chance ! » Le Tempétueux. Tu le connaissais ce nom c’était un bateau pirate commandé par le capitaine Amiel Langevin il avait une réputation à tenir que vous vouliez ternir car voilà quelques temps que ton capitaine à toi était intéressé par les richesses du navire français. Peut-être était-ce l’occasion pour vous d’aller chercher de l’or tout en faisant affaire – vous y gagneriez tous tu en étais certain alors si Alasdair ne semblait pas avoir fait attention aux échanges derrière lui tu te retournas le regard brillant le sourire aimable et poli tes mirettes fixant tes interlocuteurs. « Tiens donc, le Tempétueux est par ici ? »