I'm not what i seem (amaury)

Aujourd’hui était une journée comme une autre, faite de flânerie dans les couloirs de l’Arche et de rires qui ricochaient contre ses murs. Tu étais simplement de passage, venu récupérer un livre oublié dans ta chambre, avant de repartir en vitesse à Paris, où une après-midi de cours t’attendait. C’est pour cette raison que, d’ailleurs, tu avais décidé de dévier du chemin habituel, afin de prendre un raccourci. L’un de ces fameux dont tu as le secret et qui, tu devrais le savoir pourtant, ne mène jamais à rien de concret.

Aujourd’hui est donc une journée comme une autre puisque, une fois la porte passée, la voilà qui se referme dans un bruit et disparaît, te laissant seul, perdu dans une salle aux allures de placard oublié – hm, non, en vérité tu trouves qu’elle ressemble plus à l’intérieur d’une cabane le mobilier en moins. Si tu râles – et t’offres même le loisir de lâcher un juron – tu n’es pas abattu pour autant, étant convaincu qu’il y a toujours une solution au moindre problème – Le Tournesol n’abrite pas l’Espoir en son sein sans raison.

D’ailleurs, voilà qu’une nouvelle porte fait son apparition et que l’un de tes frères apparaît à son tour, avant d’être pris dans le même piège que toi. Si tu esquisses un grand sourire en voyant la lumière, ton optimisme est de courte durée lorsque tu te retrouves confronté à l’hôte de la Maladie, Blasius, que tu as essayé d’éviter à chaque fois que vos chemins se sont croisés, et ce depuis le premier jour.

« Je ne t'avais même pas entendu entrer, Amaury. Toi aussi, tu as voulu trouver un endroit tranquille ?
Je. Hm. » Tu bredouilles et cherches tes mots, alors que ton regard se pose sur les bandages qui parsèment ton interlocuteur – et tes poils se hérissent inconsciemment. « Je cherchais un raccourci. Je suis attendu. A mon école. C’est à Paris. Et après je dois retrouver mon père. C’est aussi à Paris. Bref. Je ferais mieux de partir, bonne journée Blasius. »

Tu te retournes alors et attrapes une poignée qui n’existe pas. Ce n’est que lorsque ta main retombe maladroitement dans le vide – et que tu manques de perdre l’équilibre – que tu te rends compte de l’absurdité de la situation – et du ridicule dont tu te couvres. Ton frère va sans doute penser que tu lui mens, pour pouvoir t’enfuir et ainsi continuer de l’éviter. Ce qui est vrai. Enfin non, ce n’est pas vrai, puisque tu ne mens pas. Mais tu cherches quand même à t’enfuir pour pouvoir l’éviter. Et aussi à aller en cours pour ne pas te faire renvoyer.

RAH.

Tes mots ne sont plus les seuls à s’embrouiller, tes pensées ne font maintenant plus aucun sens – et mes mots se dispersent par ta faute.