Voilà un moment que vous voyagez en Grande Bretagne. Des choses, tu en as vues, mais ton cerveau a fait le tri sélectif parmi la masse d’informations que ta mentor te montrait. Toutes ces guerres, toutes ces intrigues politique, ça ne t’intéresse pas. Toi, ce que tu voudrais aller voir, c’est le quotidien de tous ces gens, tous uniques et aussi incroyables les uns que les autres. Pour toi, c’est ça, l’histoire.
Mais ce n’est pas le devoir d’un bookman. C’est bien ce que t’a dit ta très chère mentor. Tu ne comprends pas ces mots. Pour toi, l’histoire commence en étudiant la vie du peuple. Car sans le peuple, il n’y a pas d’histoire.
Ce fut la première déception de ta mentor.
La deuxième, et sans doute la plus grande, c’est la raison pour laquelle vous vous êtes arrêtés. Tu es malade, Edward, une maladie visiblement très grave. Malgré les cachoteries de ta mentor à ce sujet, tu le sais. Tu sais que tu ne vivras pas vieux. C’est un fait que tu as accepté, car après tout, tu ne peux pas luter contre ça. Mais ta mentor ? Tu l’ignores à vrai dire. Après tout, elle a un certain âge, et il est certain qu’elle ne pourra plus reprendre de nouveaux apprentis. Elle n’a que toi, Edward. Et pourtant…
Nouvelle déception.
Ton regard s’était posé sur elle, alors que Margareth, car tel était son nouveau nom de bookwoman, parlait avec une médecin de la région. Celle-ci avait espéré trouver quelques remèdes qui, même s’ils ne pouvaient pas guérir ta maladie, pouvait au moins t’aider à mieux respirer. Au fond de toi, même si tu en avais plus qu’assez des responsabilités et des devoirs que le statut de bookman impliquait, tu ressentais une pointe de culpabilité. Rester avec Margareth ne ferait que lui apporter de faux espoirs. Tu n’es que déceptions sur déceptions.
Tu détournes les yeux, chassant ces pensées de ton esprit. Pour l’instant, tu décides de la laisser croire au pouvoir de la médecine, même si toi-même tu n’y crois plus. A la place, tu fais ce que tu as toujours fait, en tant qu’apprenti bookman indiscipliné qui n’a jamais rien compris à son clan : connaitre de nouvelles personnes. Et justement, tu remarques une jeune fille rousse dans la maisonnette, qui doit avoir ton âge. Tu laisses alors Margareth derrière toi -elle te tirera les oreilles plus tard- et te dirige vers l’inconnue.
-Bonjour. Vous travaillez ici aussi ?
Au fond, c’est un peu indiscret, comme question. Non ? Tu ne sais pas, tu n’as jamais eu la notion de tact ou d’indiscrétion.
- Takk :
par Lena
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