D.gray'man HEART - Le Réveil du Coeur
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D.Gray-Man Heart
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08.04.2024
Intrigue — L'Intrigue IX se profile à l'horizon ! Veillez à être à jour dans vos inscriptions, FP, FT et compagnie si vous souhaitez prendre par à cette nouvelle aventure super chillax !
07.04.2024
Recensement — C'est l'heure du ménage de printemps ! L'occasion de dorloter vos personnages en les gardant à vos côtés ou de les virer à coup de botte dans le derrière... Pour peut-être laisser la place à de nouveaux protagonistes à traumatiser ! par ici !
28.03.2023
Dix ans déjà ! — Si Heart existe depuis si longtemps, c'est avant tout grâce à vous. Pour fêter les (plus de) 10 ans, la team vous offre une refonte totale du forum ! Nouveau skin, nouvelles fonctionnalités, nouvelles intrigues et bien plus au programme par ici ! MERCI ! ♥
28.03.2023
Il est enfin là ! — Le générateur de combats promis depuis si longtemps est enfin disponible ! Oserez vous remettre votre destin au hasard ? Cliquez ici !
28.03.2023
Ils sont de retour ! — Les PPs bien-sûr ! Laissez-vous tenter par des personnages aussi divers qu'originaux. Vous connaissez le chemin, c'est par ici !
28.03.2023
Nouvelles quêtes ! — Vous voulez partir à l'aventure ? Résoudre des mystères ? Risquer votre vie ? Les nouvelles quêtes sont faites pour vous, et ça se passe ici !
28.03.2023
Bribes d'Aléas — Vous vous demandez ce que deviennent les choses après les intrigues ? Vous trouverez toutes vos réponses ici !
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Fin d'un XIXème siècle futuriste...

Le monde vit des heures sombres. Peuplé d'Akumas, machines meurtrières créées par le Comte Millénaire, l'Humanité touche à sa fin. C'est là qu'entrent en scène les Exorcistes : combattant au service du Vatican, ils se dressent sur la route du Comte et du Clan Noé dans le but de ramener la Paix dans le monde grâce à l'Innocence, une arme céleste. Cette Guerre Sainte est tenue secrète aux yeux du Monde : pour la comprendre, il faut prendre part au combat... Lire le contexte complet
Les annonces & co.
Fragments du passé
Une mystérieuse lumière est brièvement apparue dans le désert d'Atacama.
Mirage d'un Miracle
Intrigue IX
Recensement de Printemps
Pensez à vous recenser ici avant le 22 avril ! /
Clôture des FTs
Du nouveau se prépare, si vous voulez vivre l'aventure, pensez à faire valider vos FTs avant le 22 avril ! /
Les PPs à l'honneur !

Kanda YuuMaréchal
Exorciste et Maréchal, Yuu Kanda est de retour dans les rangs de la Congrégation. exorciste de seconde génération, son passé est trouble et nul ne peut prédire son avenir.

Tyki MikkDescendant de Noé
Souvenir du Plaisir de Noé, il est le Troisième Apôtre du Clan Noé. Il s'est auparavant livré à une terrible bataille contre les exorcistes. Reprendra-t-il part à la bataille ?

Archibald GuillemetExorciste
Orateur né qui parle trop pour son propre bien. Utopiste et pacifique. Idées controversées qui lui ont valu les foudres de Central, et une mémoire modifiée et effacée.

AtemCivil
Ancien mercenaire et espion, il fait partie d'une troupe d'artistes. Pour protéger ses amis et sa troupe, Atem a tourné le dos à la Guerre Sainte. Mais elle pourrait le rattraper.

Dolores GarcíaDisciple de Néah
Fervente religieuse qui a grandi dans un foyer très croyant, Dolores rêve d'un monde en paix. Elle rejoint les Disciples de Néah dans l'objectif de travailler pour son idéal.

Nunes MaseAkuma
Ancienne boule de colère et de violence, Mase est désormais une machine de guerre solitaire et réservée. Il a tissé des liens très forts avec l'Apôtre du Savoir.

Jax « Asahi » HarrisPacificateur
Vagabond qui ne reste jamais bien longtemps au même endroit, Jax est un informateur pour les Pacificateurs, ainsi qu'un ancien Noé désormais exorcisé.

Ahyoka VannDescendant de Noé
Douce poupée de porcelaine aux yeux constamment perdus, renaissance de l'Oublie, princesse du sommeil éternelle aux liens perdus entre les notes d'Orphée.

Rumeurs...
et faits divers...
Tempête de Sable. —Dans le Sahara, une importante tempête de sable fait rage depuis plusieurs jours. Les locaux sur place sont cloitrés chez eux et certains parlent déjà de colère divine. La Mort du Prince. —Depuis le dernier affrontement sanglant qui a eu lieu dans l'Arche, les Noés semblent se faire plus discrets. Presque calmes. L'Arche ayant été détruite, une étrange rumeur commence à circuler dans les couloirs. Et si le Comte Millénaire avait péri dans l'attaque. Et si c'est bien le cas, pourquoi la guerre n'est pas stoppée ? Idéalistes Perdus. —Si jusqu'ici Central n'avait pas fait des traîtres sa priorité, ses plans paraissent avoir changé. La traque des exorcistes en fuite prend de l'ampleur, d'important moyens sont déployés. Au vu des derniers combats, Célania Vaillant semble être sa cible principale. Rayé à l'Encre. —Lavi Bookman Junior a fuit la Congrégation. Il est maintenant considéré comme un traître et semble faire parti du groupe des pacificateurs. Aurait-il abandonné ses devoirs de Bookmen ? Jeune Maréchale. —Auparavant en apprentissage, la jeune Maréchale Destiny Richards voit son unité se remplir doucement. Beaucoup se questionne sur sa légitimité au vu de son jeune âge. Une paraît plus tenace que les autres : est-elle assez mature pour tenir son unité, compte tenu des derniers affrontements et des désertions. L'Amour et le Printemps. —Dans les couloirs de la Congrégation, il y a une rumeur qui circule en gloussement. L'on dit que Sevket Dečkih et Persephone Athanasis seraient plus proches qu'ils ne devraient l'être. Y a-t-il de l'amour dans l'air ? Liens étroits. —Auparavant discret, ça ne semble plus vraiment être un secret. Central renforce ses liens avec la Congrégation. Dans les couloirs, beaucoup sont maintenant obligés de se côtoyer, donnant presque l'impression d'être surveillé. Des tentions pourraient-elles éclater ? Vatican't. —De nombreux civils ont perdu la vie dans une mystérieuse explosion, d'origine inconnue, qui a entièrement soufflé le Vatican ainsi que les quartiers environnants. Les mots sur les pages. —Des bruits commencent à se propager sur ce mystérieux groupe hors du temps, les Bookmens. Certains les disent étrangement plus présents ces derniers temps, moins discrets, alors qu'ils semblaient presque ne pas exister jusqu'ici. L'étendu d'un Empire. —Les attaques d'Akumas et les disparitions inexpliquées de traqueurs semblent survenir de plus en plus fréquemment en Pologne. La Congrégation craint que le pays ne soit en train de tomber entre les mains du Comte et de ses alliés. L'envolée d'un Corbeau. —Une semi-Akuma prénommée Madalia Cuervo aurait disparu après l'attaque de la Congrégation. Cependant, les recherches n'ont permis de trouver aucun corps sur le champ de bataille. Les recherches ont été interrompues après plusieurs semaines d'enquêtes. Bateau Fantôme. —A New York, on raconte qu'un bateau aurait été plusieurs fois aperçu, passant devant les côtes, vers minuit. Du style de la Renaissance, on raconte qu'il s'agit d'un bateau fantôme d'explorateurs qui errerait, n'ayant jamais pu atteindre les côtes américaines. Complot Mondial. —Des destructions ainsi que des phénomènes étranges semblent se tenir partout dans le monde sans schéma précis. Petit à petit, des foules paraissent se rassembler pour essayer de comprendre ce qu'il se passe. Chasse au Trésor. —Une lumière dans un désert au fin fond du monde semble avoir été aperçu. De bouches à oreilles, la rumeur se perd et se transforme mais on raconte qu'elle serait source d'un grand trésors.

Notre Poulain...

Les Chroniques d'Elysia Après des siècles de guerre et de désolation, un climat de paix s'installe sur le Continent Blanc. Les habitants apprennent à panser leurs blessures et à cohabiter ensemble.
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before you came around (i was doing just fine) ; (Felipe) Empty before you came around (i was doing just fine) ; (Felipe)

Ven 6 Nov - 19:19
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FEVER .

‟ Felipe Borréda de Soto   „


Tu as la tête ailleurs, Lottie. Peut-être à cause de l’été qui approche (où est-il déjà là ? (tu ne saurais le dire)), peut-être parce que tu te perds dans le rythme familier (et terriblement rassurant) de ta routine. Tu connais par coeur la mélodie de tes journées, tu la connais si bien la chanson. Tu te lèves le matin, tu te prépares (toujours avec le plus grand soin (tu ne vois pas, mais tu sais)) avec un aplomb certain. Puis, après t’être assurée que le petit-déjeuner est prêt pour les enfants, tu t’en vas les réveiller avec un enthousiasme mêlé d’une bonne dose de douceur. Tu te presses, mais pas trop ; tu prends le temps de caresser les cheveux de chacun, d’embrasser le front des plus récalcitrants et voilà, tu files, files au travers de ces couloirs que tu connais mieux que quiconque. Tu les entends se préparer, se chamailler et ton coeur gonfle (tu les aimes si fort, ces enfants dont personne ne veut) alors que tu entends les rires et les blagues des plus enjoués. Tu les accompagnes au petit-déjeuner, une tasse de thé à la main. Tu te fais gardienne de ces instants de paix et de tranquilité, tu les écoutes attentivement quand ils viennent te voir pour te dire bonjour ou juste pour te poser une question. De ta main libre, tu caresses épaules et cheveux sans réfléchir, toujours tendre avec ceux qui ne demandent qu’attention et amour (c’est bien peu, car ils méritent bien plus (mais il faut se satisfaire de ce que tu peux leur offrir (et ils s’en accomodent fort bien))). Tu laisses le petit-déjeuner s’éterniser un peu (c’est après tout le repas le plus important de la journée) et quand tout le monde a fini, tu les envoies là où ils ont besoin d’aller ; l’école les attend et il ne faudrait pas que leur éducation pâtisse d’un quelconque retard.

Et quand les enfants sont tous occupés, c’est à ton tour de partir. Ton panier sous le bras, ta canne dans ta main, tu t’en vas dans les rues de Londres. Tu connais ces quelques rues autour de ton chez toi comme tu connais les couloirs de l’orphelinat ; par coeur, comme si tu les avais dessiné toi-même. C’est avec un large sourire que tu salues ces commerçants qui appellent ton nom, que tu visites ceux que tu as besoin de visiter (il y a toujours des courses à faire (des choses à acheter pour les uns et les autres)). Tu passes voir le boulanger, qui te fait cadeau de quelques petits pains. Le boucher est bien généreux dans les viandes qu’il te propose, alors tu décides d’acheter un peu plus (pour faire plaisir aux enfants), tu peux te le permettre. Et tu files, files, Lottie. Tu es distraite, sans trop savoir par quoi. Tu as la tête ailleurs, mais ce n’est pas l’été (tu le sais à présent) qui te fait tourner la tête. Tu aimerais pouvoir identifier ce qui te fait agir ainsi (tu n’es que coup-de-vent (une tornade de mouvements)), mais tu n’as juste pas le temps. Il y a tant à faire et si peu de temps. Toutefois, tu es bien obligée de t’arrêter un moment, parce que ton souffle se fait court et que tes jambes en ont assez de marcher. Trouver un banc sur lequel t’asseoir (pour te reposer (pas longtemps, promis)) n’est pas une chose aisée, mais tu es déterminée et tu as l’habitude. Il te faut quelques minutes pour trouver un banc inoccupé. Sans réfléchir, tu te laisses tomber sur celui-ci, soufflant bruyamment et laissant ton panier reposer à côté de toi. Et tu soupires. Tu te reposes, pas longtemps (promis), juste l’espace de quelques minutes.

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Sam 21 Nov - 20:47
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Felipe Borréda De Soto

before you came around (i was doing just fine)


Ft. Charlotte



Le peigne glissait dans ses cheveux bruns, débarrassant Felipe de ces petits nœuds qui disparaissaient et bientôt, il passa une main dans sa chevelure, vérifiant leur douceur avant de les repeigner pour garder une apparence soignée, raffinée parce que son apparence avait son importance, un peu plus aujourd'hui. Sa chemise blanche enfilée avec le reste de ses vêtements, le garçon la boutonna jusqu'au col dont les bouts étaient dorés et après s'être vêtu d'une longue veste, le torero s'extirpa de l'Arche, le cœur battant d'enthousiasme à l'idée d'aller rendre visite à Charlotte, ses yeux pétillant de toutes ces choses qu'il éprouvait à l'égard de la femme dénuée de vision. Et pourtant, quelque part, à travers la mécanique de son cœur un pincement tiraillait son myocarde. Il se rappelait l'avoir quitté sans lui dire la vérité. Il se rappelait lui avoir menti – lui qui détestait les mensonges – et il se rappelait de cet enthousiasme qui s'était dissipé aussi vite qu'il était venu. Felipe n'avait jamais aimé voir Charlotte déçue – encore moins à cause de lui – et si les choses avaient été différentes, sans doute aurait-il pu accueillir les orphelins à bras ouverts.

N'était-il pas temps de revenir la voir, malgré tout ? Il devrait continuer à éviter les enfants, continuer à trouver des moyens d'esquiver les choses pour ne pas révéler ce qu'il en était réellement de sa situation – son corps noyé sous la terre et son âme emprisonnée dans la carcasse d'un être qui lui avait toujours été cher – et s'il pouvait très bien rester à l'Arche, son cœur réclamait la présence de la demoiselle aux cheveux de feu et ainsi, le torero traversait désormais les rues de Londres. L'une de ses mains plongée dans sa poche tandis que l'autre venait remettre son pendentif en croix à l'intérieur de sa chemise, Felipe égara son regard çà et là, contemplant les devantures de magasins divers et variés avant de fermer un instant les yeux, profitant des rayons chaud du soleil qui lui rappelaient son pays natal qui lui manquait tant. Et les souvenirs de la guerre lui revinrent peu à peu – la frustration toujours présente de ne pas avoir pu vaincre cette pie qui, quelques temps plus tôt, avait tenté de lui voler de l'argent. Que dirait Lottie de tout cela ? Que dirait-elle, en apprenant qu'il faisait la guerre et pire encore, qu'il était de ces armes qui détruisaient, qui tentaient de façonner un monde nouveau pour le Comte et ses apôtres ?

Le secret était gardé, se disait-il, et rien ne l'empêcherait de la chérir elle et la poignée de personnes qu'il aimait sincèrement – au milieu de tout ce qui faisait de lui un être aussi détestable qu'attachant. Et alors que ses paupières se rouvrirent, ses yeux émeraude figés devant lui, il la vit, assise sur un banc, un panier à son côté. Seule. Les rayons du soleil venait éclairer son visage, ses cheveux et le sourire enthousiaste de Felipe se hissa un peu plus sur ses lèvres alors qu'il se rapprochait, laissant de côté sa frustration, laissant de côté la famille qui l'avait accueillie après sa renaissance et arrivant à sa hauteur, il vint prendre place sur le banc, retirant le panier qui le séparait de Charlotte pour venir se pencher un peu vers elle, fermement décidé à ce que le parfum qui s'était imprégné sur son col vienne titiller les narines de la – sa –  preciosa. « Hola, Charlotte. Fatiguée ? » demanda t-il, passant un bras derrière elle qu'il posa sur le rebord du banc. Son cœur battait de contentement, lui qui prenait plaisir à retrouver la belle qu'il voulait garder jalousement avec lui.
         
          Halloween


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Sam 21 Nov - 22:01
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FEVER
Tu ne sais pas trop combien de temps tu restes assise sur ce petit banc avant qu’on ne vienne te déranger, Lottie. Quelques minutes ou quelques heures, cela importe peu dans le fond ; le temps passe sans que tu ne t’en rendes vraiment compte, il s’écoule comme bon lui semble, avec sa propre logique qui glisse entre tes doigts comme de l’eau. Insaisissable est ce temps dont tu manques parfois, imprévisible quand il s’en va trop vite à ton goût. Assise sur ton banc, Lottie, tu perds pied quelques instants ; tu te perds dans les nuages de ton esprit, pendant l’espace que quelques longues minutes (cela pourraient aussi être des heures) tu n’es plus tout à fait là. Puis, soudain, on t’enlève ton petit panier. On vient s’asseoir à côté de toi. Tu sens aussi qu’on glisse un bras dans ton dos. Et c’est ton coeur qui s’emballe alors. L’inquiétude te parcourt vivement ; c’est comme si tu venais d’être foudroyée. Tu te crispes, tu esquisses un mouvement de recul (mais impossible de fuir (à moins de vouloir essuyer la honte d’une chute de ton banc)) que tu avortes bien rapidement. Et finalement (finalement) une voix s’élève, venant t’apaiser instantanément. « Hola, Charlotte. Fatiguée ? » Ce ne sont que quelques mots, mais ils sont (fatalement) suffisants pour calmer les battements frénétiques de ton pauvre coeur. Les muscles de ton corps se détendent (comme un réflexe) alors que tu identifies sans mal le propriétaire de cette voix familière. « Felipe. » que tu fais dans un souffle soulagé. Tu poses une main sur ta poitrine, sentant du bout des doigts les boum boum réguliers et moins effrayés de ton myocarde. Son parfum vient te chatouiller les narines, tu réprimes tout juste ton envie d’éternuer en te frottant le bout du nez d’une main. Oh, tu avais eu juste si peur d’avoir à faire à un inconnu un peu trop confiant. Pour sûr, tu n’aurais pas su t’en défaire ; tu aurais été bien trop mal à l’aise pour le repousser avec une quelconque virulence …

Mais voilà, un problème apparaît ensuite. Le soulagement si intensément ressentit est bien vite estompé par un quelque chose (terriblement moche (tu le sens au fond de toi)) que tu ne parviens pas à identifier. Quelque chose qui ressemble à un ressentiment amer, quelque chose qui ressemble un tout petit peu à de la colère. Et tu ne comprends pas tout de suite ce qui se passe en toi, Lottie, tu ne sais pas trop pourquoi de tels sentiments te tordent ainsi l’estomac. Le souvenir de votre dernière rencontre enfoui dans ta mémoire s’éveille à nouveau et tu comprends alors que tu n’as toujours pas digéré la façon dont il a fuit à la fin de celle-ci. Tu comprends que tu n’as toujours pas digéré le fait qu’il t’a mentit sans honte, sans faire le moindre effort pour cacher sa faute. Et ça te met en colère, Lottie. De cette colère froide qui glace le sang et les mains, qui glace tout ce qu’elle touche pour ne laisser qu’un paysage givré et vide. « Felipe. » répètes-tu, plus durement cette fois-ci. Tu te redresses sur le petit banc, te détachant de sa personne de quelques centimètres à peine. C’est amplement suffisant pour instaurer une certaine distance entre vous, tu n’en doutes pas. Ton estomac se tord, ta gorge se serre. Tu te détournes de sa personne, humant à nouveau l’air de la ville (nettement moins plaisant que son parfum (tu te dois de l’avouer)). « Que fais-tu ici ? Es-tu venu rendre visite à ton ami ? » Est-ce une pointe de jalousie que l’on entend dans ta voix ? Peut-être que oui, peut-être que non (tu n’en es toi-même pas certaine), mais ce que l’on peut entendre sans le moindre doute c’est que tu es bien mécontente. Presque en colère, tu es.

Et tu lui en veux, Lottie, pour t’avoir mentit comme il l’a fait. Tu lui en veux et tu ne parviens pas à lâcher prise de cette colère qui te déchire les entrailles. Le mensonge serait venu de quelqu’un d’autre, tu n’aurais pas sourcillé. Mais venant de Felipe … Venant de Felipe, tu t’attendais vraiment à autre chose. Toi qui croyais votre amitié sincère, toi qui croyais que vous possédiez tous deux un lien si particulier … Tu as été bien naïve, Lottie, on ne t’y reprendra plus. « Veux-tu bien me rendre mon panier, Felipe ? » Tu tends une petite main toute pâle dans sa direction, refusant toujours de tourner ton visage dans sa direction, tes traits tirés par la contrariété. « J’ai encore pas mal de courses à faire et je ne voudrais pas que les enfants m’attendent. » dis-tu en te levant prestement. C’est à ton tour de prendre la fuite, Lottie. Tu n’as guère envie de le mettre au pied du mur, de le confronter pour son mensonge. Tu as d’autres chats à fouetter … Alors il ne te reste que la fuite.
(c) AMIANTE

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Dim 22 Nov - 17:09
Felipe Borréda De Soto
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Felipe Borréda De Soto

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Ft. Charlotte



Le corps de Charlotte s'était raidit à l'approche de son bras derrière elle, à l'approche de son corps penché vers sa silhouette, et Felipe n'avait pas tardé à faire résonner sa voix – cette voix qui n'était pas la sienne mais que Lottie connaissait désormais après qu'ils se soient retrouvés – et il se redressa légèrement en entendant le timbre de voix de la belle, sans doute soulagée de savoir que c'était lui, les yeux émeraude de l'Espagnol observant le relâchement de ses muscles. « Désolé, je ne voulais pas te faire peur. » dit-il en laissant pendant quelques secondes ses doigts filer entre les mèches de cheveux flamboyant de Charlotte, avant de les retirer, son cœur tressaillant de surprise en entendant rapidement la voix, plus dure cette fois-ci, de la belle à son égard. Elle s'éloigna de quelques centimètres, tournant la tête à l'opposée de lui et Felipe fronça les sourcils. « Qu'est-c'que... » commença t-il sans parvenir à finir sa phrase que la jeune femme le devança, son interrogation résonnant quelques instants dans l'esprit de l'Akuma, le ramenant à la dernière fois où, pour mettre rapidement un terme à sa visite, il avait dit devoir aider un ami.

Mensonge. Il lui avait menti, non sans le regretter mais il n'avait pas pu faire autrement et aujourd'hui elle semblait lui en vouloir. « Non, je voulais venir te voir. » dit-il, un petit sourire se hissant sur ses lèvres, espérant pouvoir rebondir avec aisance. « Est-ce que tu es vraiment en colère, ou j'ai bien entendu de la jalousie ? » demanda t-il avec taquinerie, alors qu'une lueur presque fière en sachant Charlotte jalouse brillait dans ses prunelles. Il ne voulait pas qu'ils s'attardent sur ce qui s'était passé la dernière fois, sur ces mensonges qu'il détestait prononcer – lui qui était pourtant si franc, mais la situation ici était particulière et il ne voulait pas prendre le risque qu'elle lui tourne le dos. Pourtant, Charlotte ne semblait véritablement pas décidée à passer outre et le regard de l'Espagnol suivit les mouvements de la jeune femme dénuée de vue qui s'était levée, prête à partir, prête à le laisser alors qu'il venait tout juste d'arriver. Un grognement de mécontentement s'extirpa de la gorge de Felipe, qui attrapa le panier à côté de lui. Il ne la croyait pas. « Tu t'es posée ici quelques instants, et tu veux repartir alors que je viens à peine de m'asseoir avec toi ? » demanda t-il en s'avançant vers le bord du banc, prêt à se relever. « Les enfants peuvent t'attendre encore quelques minutes, non ? Je suis pas venu ici pour que tu me dises de faire demi-tour. Tu ne m'as même pas dis ce que tu as fais ces derniers jours. » dit-il en croisant les bras sur sa poitrine, bien décidé à profiter un peu plus de Charlotte, son égoïsme s'exprimant sans aucune gêne.

Et le soleil, ses rayons chaleureux et les quelques chants d'oiseaux contrastait déjà avec la tension qui s'était immiscée entre les deux.
         
          Halloween


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Dim 6 Déc - 16:23
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FEVER
Et tu n’as que faire des excuses de Felipe, franchement. Tu n’as que faire de ce qu’il peut bien avoir à te dire, parce que tu n’es pas sûre de pouvoir lui faire confiance. C’est aussi simple que cela. Est-il réellement désolé de t’avoir effrayée de la sorte ? Ou bien dit-il juste cela parce qu’il s’y sent obligé ? Tu n’en sais trop rien et c’est bien là tout le problème, Charlotte. Tu es très certainement bien trop obnubilée par la chose, il est fort probable que tu penses beaucoup trop à ce tout petit mensonge servit par l’Espagnol, mais tu ne parviens pas à digérer la chose ; tu le pensais sincère et honnête, tu pensais que les mensonges n’étaient pas pour vous (que le lien qui vous unissait était bien plus fort que cela (que tu méritais mieux)) … Constater que tu t’es trompée (que tes sentiments (beaucoup trop forts) ne sont très probablement pas réciproques) te laisse un goût amer en bouche, t’empêche de fermer les yeux sur ce qui n’est très certainement pas grand-chose. Tu te mords la lèvre inférieure ; tu te sens bien ridicule, Charlotte. Naïve et ridicule. Parce que tu t’es attachée à lui trop vite, trop fort. Parce que tu t’es laissée berner par ses mots trop doux, trop chaleureux. Parce qu’il t’a accordé un tout petit peu d’attention et tu as cru que tu étais spéciale à ses yeux. Parce que tu as cru bien trop de choses et que tu t’es trompée. Tu es blessée (dans ton amour propre) et tu ne sais comment réagir face à une telle blessure. Tu ne sais comment la panser, tu ne sais comment la faire cicatriser d’elle-même. Rien, semble-t-il, ne peut alléger cette peine et cette douleur. Alors tu montres les dents et les griffes, comme l’animal que tu es, tu prends la fuite avant d’y laisser davantage de plumes.

La chose ne t’est pas facile, car Felipe est une personne que tu apprécies (pour ne pas dire autre chose), Felipe est un ami et tu as toujours été plus que sociable ; tu te perds aisément dans les conversations, tu te laisses volontiers aller lorsque tu es en bonne compagnie. Mais voilà, tu n’es pas d’humeur aujourd’hui. Tu rabroues l’Espagnol sèchement, ne te tournant même pas dans sa direction lorsque tu lui parles. « Non, je voulais venir te voir. » Tu secoues doucement la tête, comme si tu refusais ses mots. Tu ne vois pas le sourire dégoulinant de confiance qui étire ses lèvres, tu ne vois pas la lueur taquine qui s’allume alors au fond de son regard sombre. « Est-ce que tu es vraiment en colère, ou j’ai bien entendu de la jalousie ? » Et c’est une nouvelle fureur qui s’enflamme en toi, qui te consumme alors les entrailles. Tes joues se colorent sous l’effet de cette colère nouvelle et dévorante alors que tu grinces des dents, contenant difficilement ces émotions qui te dévorent de l’intérieur. Comment ose-t-il se jouer de toi de la sorte ? Croit-il que tu n’auras pas l’audace de le remettre à sa place ? Te pense-t-il trop douce pour le remettre à sa place ? Oh ce qu’il peut se tromper. Cela ne t’arrive pas souvent (de t’énerver de la sorte (de rembarrer les gêneurs)), mais cela ne veut pas dire que tu te laisses marcher dessus par n’importe qui. Tu fais de ton mieux pour ne pas laisser la colère répondre à ta place, vraiment. Tu ravales les premiers mots (pleins de rancoeur) qui se précipite sur ta langue, inspirant profondément et relevant un tout petit peu le menton. « Je n’ai pas le temps de jouer, Felipe. Rends-moi mon panier. » Tu en as assez, Lottie. Tu en as assez qu’il se joue de toi, tu en as assez de perdre ton temps de la sorte.

Tu attends qu’il te rende ton bien, mais l’Espagnol ne semble pas décidé à faciliter les choses pour toi. Tu souffles bruyamment, un presque soupir témoignant de ton agacement grandissant. « Tu t’es posée ici quelques instants, et tu veux repartir alors que je viens à peine de m’asseoir avec toi ? » Tu hoches la tête sans réfléchir. C’est exactement cela, tu n’as pas envie de perdre ton temps en compagnie d’un menteur. C’est aussi simple que cela. Tu n’as plus cette patience. « Les enfants peuvent t’attendre encore quelques minutes, non ? Je suis pas venu ici pour que tu me dises de faire demi-tour. Tu ne m’as même pas dis ce que tu as fait ces derniers jours. » Nouvelle vague de colère que tu réprimes avec toutes les peines du monde. Les bras étendus le long de ton corps, tu serres des poings contre tes cuisses. Tu secoues à nouveau de la tête. « Arrête, Felipe. » commandes-tu d’une voix froide et déterminée. Arrête de me faire perdre mon temps, arrête de mentir. Ta gorge est serrée autour d’une boule de nervosité, ce qui ne te facilite pas les choses. Pourtant, tu persévères courageusement, bien décidée à ne pas te laisser embobiner par le beau parleur. « Je doute que mes journées t’intéressent réellement, de toute façon. Cela ne ferait que nous faire perdre notre temps. Et je n’ai, de toutes façons, pas envie de parler à quelqu’un qui me ment. » Voilà, la chose est dite. Tu te refuses encore et toujours à te tourner dans sa direction, lui interdisant formellement d’apercevoir l’expression tendue et douloureuse qui se trouve à présent sur ton visage. Ça te fait mal (si mal) de dire les choses ainsi, de faire comme si cela n’était pas si grave (alors que pourtant si) et que ton quotidien n’en était pas chamboulé. C’est de ta faute d’avoir été trop naïve, Charlotte. « Je ne suis pas stupide, Felipe. Je sais quand tu ne dis pas la vérité. Je … Enfin, cela importe peu, dans le fond. Garde tes secrets, si c’est ce que tu veux. Je m’en fiche. » Mais pas vraiment, dans le fond. Pas vraiment.
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Ft. Charlotte



« Non. » La réponse avait été instantanée, tandis que l'une de ses mains avait attrapé le panier, comme si Felipe était prêt à garder la nourriture près de lui pour que Charlotte ne lui tourne pas le dos. Pourquoi se mettait-elle à le repousser de cette manière ? Elle, qui avait toujours été heureuse de le voir. Elle, qui avait été enthousiasme la dernière fois pour l'emmener à l'étage de l'orphelinat revoir tous ces bambins qu'il avait connu avant de perdre ses jambes. Felipe ne comprenait pas – il ne comprenait pas encore que ce mensonge qu'il avait prononcé lui coûterait peut-être cher – et ses sourcils s'était froncés, déformant légèrement ce beau visage qu'il possédait, ses yeux émeraudes scrutant la silhouette de Charlotte qui refusait de lui faire face. Sa voix avait résonné jusqu'à elle, exprimant l'égoïsme qu'il abritait en son sein – et jamais Felipe ne s'était débarrassé de ses travers – mais la belle n'en avait que faire.

Arrête, Felipe. Le ton était froid. C'était un ordre, dénué de douceur, dénué de toute cette amabilité qu'elle avait toujours eu à son égard. « Arrêter quoi, Charlotte ? » souffla t-il en se redressant finalement, sentant la colère commencer à pulser dans ses veines. Le torero n'avait jamais été patient et sa tentative d'apaiser les tensions qu'il avait perçue chez sa chère Lottie avait été vaine. Un court silence s'installa entre eux deux – pesant, lourd – mais la voix de la jeune femme dénuée de toute vision résonna une nouvelle fois et le cœur de l'Espagnol bondit de surprise derrière sa cage thoracique. Lui, ne pas s'intéresser à ses journées ? Lui, ne pas s'intéresser à elle ? Et je n'ai, de toutes façons, pas envie de parler à quelqu'un qui me ment. Le mensonge qu'il avait prononcé la dernière fois défilait dans son esprit. Elle savait. Charlotte le connaissait un peu trop bien pour savoir lorsqu'il ne disait pas la vérité et le garçon entrouvrit d'abord les lèvres, avant de tendre la main vers celle de Charlotte. Il glissa ses doigts contre sa paume pour tenter de la tourner vers lui.

Que pouvait-il dire, maintenant qu'elle savait qu'il avait menti ? Il ne pouvait pas lui révéler ce qu'il était – ce serait complètement fou, ce serait la perdre et Felipe n'en avait pas envie – alors que faire ? Continuer à enchaîner mensonges sur mensonges ? Quiconque connaissait le torero savait que celui-ci était toujours franc et pourtant, face à elle il lui était impossible de lui dire tout ce qui s'était passé pendant son absence, tout ce qui se passait désormais et ce qu'il était – un humain en partie machine, un homme en partie arme, une part de tissus humains mêlés à une part de matière noire (et les souvenirs de ses jambes fauchées une première fois dans l'arène puis une deuxième fois à la bataille qui avait eu lieue le hantaient encore). Pourquoi avait-il fallu qu'il parle des enfants et qu'elle finisse par vouloir le faire monter à l'étage ? « Vale, vale. J'ai menti, c'est vrai, mais ce n'était pas par envie. Je voulais vraiment rester avec toi, la dernière fois. Je devais juste vraiment partir. Je ne pouvais pas rester. » dit-il la mine froncée, la voix assurée et un peu tremblante à travers l'agacement qu'il ressentait encore, bien qu'une certaine crainte s'était immiscée en lui – celle de perdre Charlotte. « C'est compliqué, Lottie. Mais ça ne m'empêche pas de m'intéresser à ce que tu fais. C'est pour ça que je suis venu te voir. Raconte moi ta journée, et profitons un peu, por favor. » dit-il, avec l'espoir que cette fois-ci, Charlotte accepte et qu'il puisse profiter du soleil et du beau temps en sa compagnie. Felipe ne comprenait pas encore que ce mensonge qu'il avait prononcé lui coûterait cher.
         
          Halloween


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Sam 27 Mar - 14:10
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Tu t’accroches à ta colère comme une noyée s’accrocherait à sa bouée ; c’est-à-dire avec toute la force dont tu peux faire preuve, avec toute la détermination que tu possèdes. Tu ne cèderas pas sous la chaleur de la voix de Felipe, tu ne le laisseras pas te faire tourner la tête à nouveau. Tu l’as trop longtemps laissé jouer avec toi, avec ce que tu peux ressentir et il est temps que cela cesse. Tu réclames sans détours qu’il te rende ton panier, mais Felipe te mène la vie dure. « Non. » Et tu entends au son de sa voix que la colère monte en lui comme elle est montée en toi. Pendant l’espace de quelques secondes, tu es satisfaite de ne pas le laisser si indifférent que ça. Bien, songes-tu avec un goût amer en bouche, qu’il comprenne enfin ce par quoi tu peux passer. Tu soupires face à son refus, secouant doucement la tête. Tu te comportes comme tu le ferais si tu étais face à l’un de tes gamins, comme la maman agacée et occupée que tu es. Tu n’es pas particulièrement occupée cet après-midi, tu dois bien l’avouer, mais il faut bien que tu fasses mine de l’être ; tu n’as pas envie de rester en compagnie du menteur, aussi toutes les excuses pour fuir sont bonnes. Ta mine doit être bien sombre, Charlotte, bien plus sombre qu’elle ne l’a jamais été. Et tu t’en contrefiches, tu te fiches bien de ce que l’Espagnol pourrait lire sur les traits tirés de ton visage, sur la moue mécontente qui étire tes lippes joliment maquillées. « Arrêter quoi, Charlotte ? » Tu n’as pas le temps de jouer, tu n’as pas le temps de le distraire. Tu ne sais pas ce qu’il veut de toi, tu ne sais pas pourquoi il revient constamment vers toi si ce n’est qu’il ment.

Et cette pensée te blesse bien plus que ce que tu veux bien l’avouer.
Dans le fond, tu ne connais de Felipe que ce qu’il a bien voulu te dire.
A-t-il, là aussi, mentit ?

Tu n’en sais rien et c’est là que le bât blesse. Tu ne sais pas s’il a mentit avant, s’il a dit la vérité ; car s’il a mentit une fois, qu’est-ce qui te dit qu’il ne l’a pas fait plusieurs fois ? Le doute s’imisce en toi, ta patience s’étiole. Tu en as assez, Charlotte ; tu en as marre d’être en colère, tu en as marre de perdre ton temps. Il faut que tu partes, que tu l’oublies pour mieux retourner à ton petit train-train quotidien. Mais voilà, Felipe refuse toujours de te laisser filer. Tu soupires lourdement alors que sa main vient trouver la tienne, ses doigts s’enroulant doucement autour de ta paume. Tu ne réagis pas, dans un premier temps ; tu aurais tant aimé pouvoir le repousser, pouvoir refuser ce contact qu’il t’impose sans te demander ton avis. Mais tu es faible, Charlotte, encore plus quand il est question de Felipe. Même si tu sais qu’il a mentit, tu ne parviens pas à effacer les trop nombreux souvenirs qu’il habite. Il y a un nœud qui se forme dans le creux de ta gorge, ton estomac se soulève un peu. « Vale, vale. J’ai menti, c’est vrai, mais ce n’était pas par envie. Je voulais vraiment rester avec toi, la dernière fois. Je devais juste vraiment partir. Je ne pouvais pas rester. » qu’il finit par admettre. Et son aveux te soulage un peu ; tu as l’impression que, à présent, ta colère est légitime. Enfin, tu n’as plus l’impression d’avoir imaginé, que ton tourment a une véritable raison d’exister. Ça ne te rend pas moins en colère, oh ça non, la colère est toujours bien présente en ton sein. Mais tu souffles un peu ; tu expires bruyamment, ta main prisonnière de la sienne se faisant un peu plus rigide.

Tu es toujours en colère, Charlotte.
Mais celle-ci se fait à présent plus froide.
Moins dévorante.

Felipe continue rapidement. « C’est compliqué, Lottie. Mais ça ne m’empêche pas de m’intéresser à ce que tu fais. C’est pour ça que je suis venu te voir. Raconte moi ta journée, et profitons un peu, por favor. » Tu as terriblement envie de le croire, tu as terriblement envie de baisser les armes et d’oublier ta colère, ton agacement et tous ces doutes qui t’habitent à présent. Cependant, tu en es bien incapable, Charlotte. Il y a quelque chose qui te contrarie, sans que tu saches vraiment quoi. Tu n’arrives pas à mettre le doigt dessus. Alors, tu secoues doucement la tête. « Tu ne peux pas me mentir comme ça, Felipe. » commences-tu ensuite, d’une voix plus douce. « Ce n’est pas acceptable. Je ne l’accepterai pas. » Puis, tu te tournes et te diriges dans la direction où est le banc sur lequel tu étais précédemment assise, le forçant à te lâcher la main. Tu fais quelques pas hésitants, puis quand l’une de tes jambes heurte doucement le bois de celui-ci, tu t’asseois à nouveau. Tu capitules, semble-t-il. Tu soupires à nouveau. « Je suis aveugle, Felipe, ça ne veut pas dire que je suis idiote. S’il y a quelque chose de compliqué … Explique-moi. Je suis capable de comprendre. » Il y a ton coeur qui bat la chamade contre tes côtes, tes mains qui se font moites, là où tu les as posé sur tes cuisses. « Si tu veux que je reste, soit. Mais à une condition. » concèdes-tu avec douceur, sans toute la colère qui t’a habité jusque-là. « Dis-moi ce qui ne vas pas, parle-moi de toi. J’en ai assez de parler tout le temps de moi. » Et s’il refuse, tu n’hésiteras pas une seule seconde à partir. Ce serait là, après tout, l’ultime preuve qui signifie qu’il n’en a rien à faire de toi, qu’il n’est qu’un menteur qui se joue totalement de toi.
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Mar 20 Avr - 21:33
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Ft. Charlotte



Felipe voulait penser à autre chose, s'extirper de la Guerre à laquelle il participait et de la bataille qui avait eu lieu et dont il gardait un souvenir amer. Avec l'espoir de trouver cet échappatoire aux côtés de Charlotte, il se retrouvait finalement à devoir faire face à des mensonges qu'il avait dit – détestant pourtant en prononcer – mais voilà, la demoiselle était blessée et Felipe ne pouvait échapper à cela. La situation était délicate – bien plus délicate qu'il ne l'avait cru au départ – et pourtant que pouvait-il faire de plus ? Il était hors de question de lui révéler sa nature, de lui parler de son rêve qui avait été brisé du jour au lendemain, de ses jambes mortes et de ce fauteuil dans lequel il avait été cloué avant de se donner la mort. Il était aussi hors de question de ne plus la voir – son cœur lui commandait d'aller près d'elle et Felipe n'avait pas envie qu'elle lui tourne le dos. Alors, il avait attrapé sa main, essayant de calmer cette colère qui s'était emparée de Charlotte comme elle s'était emparée de lui, sa mine agacée tirant les doux traits de son visage.

Tu ne peux pas me mentir comme ça, Felipe. Ce n'est pas acceptable. Je ne l'accepterai pas. Felipe fronça un peu plus les sourcils, son cœur tressaillant derrière sa cage thoracique. Elle refusait de passer outre ce mensonge, et le jeune homme grogna, ses doigts se recroquevillant sur sa paume lorsque la jeune femme dépourvue de vue se retira de son emprise, se dirigeant vers le banc duquel il s'était levé quelques secondes plus tôt. « Je suis désolé, Lottie. Tu vas me faire la tête encore longtemps ? » demanda t-il d'un air agacé, voyant bien que la jeune femme ne cédait pas à sa volonté à lui – égoïste – de passer du temps tranquillement avec elle. Et pourtant, Charlotte reprenait de cette voix douce qu'il appréciait tellement, de cet air qui, probablement, tentait d'apaiser les tensions naissantes au creux de leur poitrine – mais Felipe était guidé par ses émotions, tourbillon de sentiments – et malgré cette colère, le garçon sentit cette vague d'affection qu'il lui portait pulser dans ses veines. S'il y a quelque chose de compliqué... Explique-moi. Si les choses avaient été plus simples, le toreador n'aurait pas hésité à lui expliquer les choses. S'il n'y avait aucun risque qu'il la perde en lui disant qu'il était funambule entre deux mondes et une arme de guerre, le torero lui aurait expliqué sa situation. Mais il ne le pouvait pas, et si Charlotte était là pour lui, Felipe ne pouvait se confier à elle et lui exposer ce secret inavoué, cette apparence dont il pouvait se cacher grâce à la cécité de celle pour qui il éprouvait un intérêt tout particulier.

Passant une main dans ses cheveux, sa mâchoire se crispa lorsqu'il entendit la condition de Charlotte et ses yeux émeraudes la détaillèrent. Il devait lui dire ce qui n'allait pas, et Felipe ne le pouvait pas. Pourquoi fallait-il qu'elle rende les choses plus compliquées qu'elle ne l'était déjà ? L'Espagnol gagnait en impatience. Il avait presque envie de taper du pied, se sentant une fois de plus obligé de mentir à Charlotte, mais tout cela était risqué et sa silhouette finit par reprendre place sur le banc, aux côtés de la jeune femme aux cheveux de feu. Il se pencha légèrement en avant, son visage tourné vers la belle. L'index de sa main gauche vint chasser les mèches qui cachaient le faciès de l'aveugle, Felipe effleurant sa peau. « Je n'ai pas envie d'en parler pour l'instant, Charlotte. Je suis venu en espérant pouvoir penser à autre chose, mais... » commença-t-il, baissant les yeux vers les mains de la belle, posées sur ses genoux, remarquant du coin de l'oeil ce bout de papier cartonné dépassant de la poche de sa robe. Ses yeux se dirigèrent vers celui-ci, et il aperçut la trace délicate d'une écriture soignée. « Qu'est-ce que c'est, tesoro ? » demanda t-il, intrigué, espérant aussi bien passer à autre chose que savoir ce que contenait ce bout de papier qu'il venait tout juste de remarquer.
         
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Dim 27 Juin - 15:11
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Tu aurais dû savoir que ta colère n’amènerait jamais rien de bon. C’est pour cette raison précise que tu ne perds pas ton temps à t’énerver dans le vide, que tu te défais des contrariétés du quotidien pour te concentrer uniquement sur les petites joies qui illuminent ta vie. Mais aujourd’hui, en compagnie de l’Espagnol, tu en es bien incapable. Il y a quelque chose qui te dérange, le mensonge de Felipe te hérisse le poil de dégoût et d’agacement, tant et si bien que tu ne peux juste tout simplement pas ignorer la chose. Tu insistes sur le caractère inacceptable de ce manque apparent de confiance. Tu lui en veux. Beaucoup. Parce que tu as toujours été très sincère avec lui, parce que tu as toujours été terriblement honnête ; plus d’une fois, tu t’es métaphoriquement mise à nue devant lui, tu t’es débarrassée des apparences, de tous ces airs que tu te donnes parfois. Et qu’as-tu obtenu en retour ? Un mensonge. Ça te laisse un goût amer en bouche. Parce que tu ne mérites pas cela, Lottie. Parce que tu pensais avoir une amitié sincère (et si tes sentiments sont plus profonds que cela, cela ne concerne que toi) avec le jeune homme et que celui-ci a juste craché dessus de la manière la plus détestable qui soit. Alors non, tu ne passeras pas à autre chose. Tu ne tourneras pas la page juste parce qu’il te l’a demandé. « Je suis désolé, Lottie. Tu vas me faire la tête encore longtemps ? » Tu ignores royalement sa question, son air agacé. Autrefois, tu aurais céder, ne supportant pas de le sentir contrarié à tes côtés. Mais aujourd’hui, tu n’as que cette sensation vindicative de satisfaction. Bien fait pour lui, penses-tu en ton for intérieur. Ainsi, il ressent lui aussi une toute petite partie de ce que tu ressens. Tu poursuis sans répondre à sa question, en ignorant ce que tu ne juges pas essentiel à cette conversation difficile.

Tu ne penses pas que ta requête soit une requête complètement déraisonnable. Parle-moi de toi, as-tu presque exigé, lassée de ne parler que de toi, déçue d’être la seule à constamment se dévoiler au regard de ton interlocuteur. Votre relation est totalement déséquilibrée, injuste. C’est toujours toi qui donne, toujours Felipe qui prend. Et tu en as assez, tu n’as plus rien à donner, Lottie. Ou tout du moins, tu n’en as plus envie pour le moment. Tu ne lâcheras pas, tu ne cèderas pas. Tant pis pour Felipe, tant pis si cela ne lui plait pas. « Je n’ai pas envie d’en parler pour l’instant, Charlotte. Je suis venu en espérant pouvoir penser à autre chose, mais … » Charlotte, pas Lottie, ne peux-tu t’empêcher de remarquer. Il y a ton coeur qui se serre fort dans ta poitrine, une pointe d’incertitude qui vient perturber ta colère froide. As-tu été trop loin, Lottie ? As-tu franchis des limites dont tu ne connaissais pas l’existence jusqu’à maintenant ? Tu n’en sais rien. Peut-être que oui, peut-être que non. Une mine déconfite sur les traits juvéniles de ton visage, tu restes silencieuse. Tu attends quelque chose. Une suite à cette phrase laissée en suspens, une justification mensongère, n’importe quoi. Felipe ne te déçoit pas lorsqu’il tente de changer de sujet. « Qu’est-ce que c’est, tesoro ? » Tu fronces les sourcils, ta colère se solidifiant à nouveau devant sa tentative maladroite. Tu ne sais pas ce que son regard a perçu, s’il a réellement vu quelque chose qui attise vraiment sa curiosité. Impatiemment, tu cherches à tatons, tu examines du bout des doigts les pans de ta robe. Et là, tu sens un petit bout de papier. Oh. Pendant un temps, tu te demandes ce que tu fais avec ça dans ta poche. Puis tu piétines l’interrogation. L’air renfrogné, tu enfonces le papier dans ta poche, le faisant disparaître. « Ce n’est rien qui te concerne. Ne change pas de sujet comme ça. » fais-tu sévèrement.

Tu ne cèderas pas, Lottie. Tu ne donneras pas plus que ce que tu as déjà donné. Et, dans le fond, ça te fait un peu mal. Parce que tu as l’impression que tu dois tirer un trait sur ce que tu as chéri pendant ce qui te semble être une véritable éternité, parce que tu penses à tous ces bons moments passés en sa compagnie et que, à présent, tu t’imagines une existence sans lui. Et ça te fait mal, parce que tu ne veux pas connaître les effets que son absence auraient sur toi, tu ne veux pas savoir. Mais tu ne peux pas supporter qu’il te mente non plus. Tu sens les larmes qui te montent aux yeux, tu les ravales difficilement. Les yeux rivés droits devant toi, les lèvres pincées, tu peins un bien triste tableau. « Qu’y a-t-il de si horrible, que tu ne veux pas m’en parler ? » lui demandes-tu d’une voix tremblante. Parce qu’il est bien question de volonté, parce qu’il t’a mentit parce qu’il le voulait. « Ou alors, je me suis trompée ? Peut-être que tu ne … peut-être que je ne suis qu’une distraction parmi tant d’autres et que je … je me suis trompée, certainement ? » Tu ne sais plus. Que fuit-il qu’il ne puisse t’avouer ? Tu es sûre, pourtant, que rien ne pourra ébranler tout l’affection que tu lui portes et, cela, Felipe doit bien le savoir. Si tu n’as jamais vraiment mis de mots sur ce que tu ressens, tu as toujours été assez transparente dans la manière dont tu l’as toujours accueilli, il doit bien le voir dans ton sourire et dans ces mains que tu tends volontiers vers lui. « Tu dois savoir, pourtant, que je … » Tu cherches tes mots quelques instants. « Que je t’apprécie, Felipe. Que rien que tu me dises ne changera ça. » Tu t’étais pourtant promise de ne pas céder, Lottie. Pourtant. Pourtant, il y a quelque chose qui se brise en toi, qui fait éclater toutes tes résolutions. Tu veux juste le comprendre. Tu veux juste que, pour une fois, il te donne un tout petit peu, un tout petit quelque chose.
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Sam 28 Aoû - 19:12
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Felipe détestait que les choses lui échappent comme elles lui échappaient aujourd'hui. Charlotte ne l'écoutait pas, refusait de passer outre son mensonge pour profiter de ce temps passé ensembles, et l'égoïsme qui pulsait dans les veines du toreador insufflait en lui un agacement certain, davantage lorsqu'il comprit que la jeune femme décida d'ignorer sa question. Elle lui en voulait plus qu'elle ne lui en avait jamais voulu et l'Espagnol avait presque envie de lui dire de n'en faire qu'à sa tête et de tourner les talons mais son cœur le retenait. Emporté dans un tourbillon de sentiments forts à l'égard de la femme dépourvue de vue, il ne pouvait se résoudre à faire voler en éclat cette relation à laquelle il tenait. Il ne voulait pas perdre Charlotte – ses réminiscences lui revenant en mémoire – mais le fait est qu'il ne pouvait pas non plus lui expliquer toutes ces choses qui faisaient de lui ce qu'il était aujourd'hui. Il ne pouvait lui dire qu'il était funambule entre le monde des morts et celui des vivants, qu'il avait perdu l'usage de ses jambes pour en retrouver la capacité en empruntant le corps de cet homme qu'il avait considéré comme son frère. Il ne pouvait lui dire qu'il était une arme de guerre, qu'il était acteur d'une bataille sanglante. Il était obligé de garder le silence, obligé d'user de ces mensonges qu'il détestait pourtant prononcer mais Charlotte insistait.

Charlotte ne lâchait pas prise et cela ne lui plaisait guère. Felipe voulait passer à autre chose, s'extirper de cette bataille qu'il gardait encore en travers de la gorge. Pourquoi Charlotte se décidait-elle soudain à lui demander des explications ? Il poussa un grognement, dévoilant son mécontentement, dévoilant cette frustration égoïste de ne pas avoir ce qu'il voulait, avant de se rapprocher d'elle, d'essayer à nouveau de mettre un terme aux revendications de cette femme qui lui était chère – mais son attention avait rapidement été attirée par ce morceau de papier où l'encre avait délicatement été inscrite et la question avait dépassé la barrière de ses lèvres. Ses yeux émeraudes s'étaient relevés vers ce visage dont les traits d'habitude si doux se déformaient sous la colère. Charlotte tâtonna sur sa robe et finit par savoir ce dont l'Espagnol lui parlait. Sa réponse fût sévère – bien plus dure que Felipe ne l'aurait imaginé – et le garçon fronça un peu plus les sourcils, sentant la colère grandir dans son cœur. « Qu'est-c'que tu racontes ? Dis moi ce que c'est. » dit-il d'une voix impatiente et tendue par la colère. Il était tenté de lui prendre ce morceau de papier de lui-même pour en lire le contenu, mais son regard vit la tristesse se peindre dans les mirettes de la jeune femme, sa voix tremblante résonnant jusqu'à ses tympans. Felipe lui faisait du mal à lui mentir, à ne rien lui dire et le torero sentit son palpitant se serrer derrière sa cage thoracique. Il n'avait pas voulu ça, mais que pouvait-il faire ? S'il lui disait la vérité, il la perdrait définitivement et son cœur tressaillit en entendant les paroles de Charlotte. Était-elle une distraction comme toutes les autres ? Était-elle un simple caprice, un passe temps dont il se débarrasserait dès lors qu'il ne ressentirait plus l'envie de passer du temps avec elle ? Elle l'appréciait, lui disait-elle et rien que tu me dises ne changera ça.

Ces mots résonnèrent dans l'encéphale du garçon au cœur à moitié mécanique, et pourtant Charlotte ne pouvait s'imaginer ce qu'il était. S'il lui disait tout, il était certain que cette affection qu'elle avait pour lui disparaîtrait, et Felipe ne pouvait l'accepter – parce que Charlotte n'était pas une distraction comme les autres (elle était bien plus que ça, elle avait gagné son cœur et si les mots aujourd'hui ne pouvaient être prononcés, peut-être le seraient-ils un jour) –, ses mains venant alors s'agripper autour de celles de la demoiselle. Il en porta une près de son visage, pressant ses lèvres contre le dos de la main de Charlotte. « Arrête.... Tu dis n'importe quoi. » dit-il, partagé entre colère, rancune et affection. « N'insiste pas. Si je n'ai pas envie de t'en parler, c'est que ce n'est pas le bon moment, ¿entiendes? » tu comprends ? ajouta-t-il en espérant que, cette fois-ci, Charlotte accepte de ne plus en parler. Mais le mensonge perdurait. Il n'y avait pas de bon moment pour parler de cela. Felipe resterait toujours cette machine de guerre, cette âme ancrée dans le corps d'un autre alors qu'il s'était suicidé, incapable de se remettre de cet accident qui lui avait coûté ses jambes. Pourquoi fallait-il que les choses soient si compliquées ? Le torero se maudissait de mentir, lui qui détestait cela, d'autant plus lorsqu'il s'agissait de mentir à celle qu'il aimait appeler Lottie. « Alors, de qui est cette lettre ? »
         
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Sam 30 Oct - 19:32
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Felipe ne t’écoute pas, refuse tout simplement d’accéder à ta (pourtant bien simple) demande. Tout ce que tu veux, c’est qu’il te dise ce qui ne va pas, ce qui le rend si distant de toi. Tu ne penses pas que ce soit trop demander, tu ne penses pas que tu es particulièrement difficile, Lottie. Pour autant, Felipe danse autour de tes questions, les ignorant royalement pour se concentrer sur ce qui a bien peu d’importance. En l’occurence, un bout de papier que tu as oublié dans ta poche. S’il ne l’avait pas mentionné, tu aurais très certainement continué d’ignorer le petit bout de papier logé dans ta poche, mais te voilà à présent curieuse ; tu glisses une main dans ladite poche, tes doigts s’enroulant autour du papier. Et là, tu te souviens. Oh. L’ombre d’un sourire vient fleurir aux coins de tes lèvres alors que les souvenirs affluent ; une soirée plus qu’ennuyeuse à Londres, qui est devenue bien plus intéressante quand tu as fait la rencontre d’un gentleman prénommé Scar. Son humour noir t’a beaucoup amusée, tu dois bien l’avouer. Et sa présence a rendu cette soirée (terriblement ennuyeuse, tu dois bien l’avouer (mais il fallait bien récolter des fonds pour l’orphelinat (il y a tant de bouches à nourirr))) bien plus agréable que ce que tu l’avais escompté. En somme, cette soirée est un bon souvenir en soit et tu es bien contente que Scar t’ait laissé un petit souvenir de votre rencontre ; quelques petits mots griffonnés sur un petit bout de papier. Une nouvelle preuve de son humour quelque peu douteux, cependant tu as accepté la chose en riant de bon coeur. Et tu l’as conservé avec toi. Tu ne te rappelles plus pourquoi, ni comment le petit bout de papier s’est retrouvé dans ta poche. Et cela importe peu dans le fond.

Ce qui importe, c’est que Felipe reste bloqué sur ce qui est un simple détail et refuse toujours de répondre à tes questions. Tu restes silencieuse, te mordant l’intérieur des joues pour ravaler l’agacement qui fait rage à l’intérieur de toi. La colère qui gronde. Mais surtout (et tu ne peux l’avouer de vive voix (tu ne sais pas comment ton interlocuteur réagirait si tu venais à l’exprimer)), tu es blessée par le comportement de celui que tu considérais comme ton ami (ou un peu plus (mais cela, il n’est pas obligé de le savoir)). Il s’impatiente et, toi aussi, tu commences à en avoir marre, Lottie. Votre conversation ne mène nul part. Vous tournez en rond ; Felipe continue de se concentrer sur un bout de papier presque insignifiant (presque (parce que la blague te fait beaucoup rire malgré tout)). Tu dis n’importe quoi, soit disant. C’est ce que pense l’Espagnol. Et ça t’énerve bien plus que de raison, ça t’énerve bien plus que ce que tu laisses montrer, Lottie. Tes joues s’empourprent (et ce n’est pas à cause de la gêne (oh ça non)) et tes lèvres se contractent une moue mécontente. Ce sont là les seuls signes de ta colère. Tu continues d’écouter le jeune homme, tu ronges ton frein. Tu aurais bien envie d’exploser, Lottie, mais tu sais que la colère n’amène jamais rien de bon ; alors tu ravales les mots furieux qui remontent le long de ta gorge, tu te mords le bout de la langue. Tu grinces presque des dents. Dans un mouvement que l’on pourrait presque considérer comme rageur, tu te détournes de l’Espagnol. « Arrête d’insister, Felipe ! » finis-tu par t’écrier. Tu instaures une certaine distance entre vous, te décalant maladroitement sur le banc. Tu en as assez, tu veux que cette discussion (qui tourne en rond) prenne fin.

Tu souffles bruyamment, tu passes une main tremblante d’émotion sur ton visage. « C’est quelque chose. Écrit par un ami. Ce qui veut dire que ça ne te concerne pas. » Felipe peut bien dire tout ce qu’il veut, tout ce qu’il t’a prouvé c’est qu’il n’a pas la moindre considération pour ta personne. Tu n’es pas aussi importante à ses yeux qu’il ne l’est aux tiens et cette simple réalisation te blesse profondément. Tu inspires, tu expires. Tu fais de ton mieux pour retrouver ton calme. Tu secoues doucement la tête. « Ça suffit, j’en ai assez. » énonces-tu clairement. D’un mouvement fluide, tu te hisses sur tes jambes, canne en main. Tu sors de ta main de ta poche pour faire signe à ton interlocuteur de te passer ton panier. Avec tout ça, tu as oublié où tu l’as mis. « Cette discussion ne rime à rien. Je veux rentrer maintenant. » Et tu attends quelques secondes, puis tu reprends, constatant que ton geste n’a pas été suffisant. « Passe-moi mon panier, veux-tu. » Tu lui demandes de s’éxécuter de ce ton autoritaire, de ce ton que tu aurais utilisé si tu avais à faire avec un gamin capricieux et récalcitrant. Ce qui est un peu le cas, dans le fond, ne peux-tu t’empêcher de penser.
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Dim 16 Jan - 21:32
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Ft. Charlotte



Comment lui dire que lorsque la guerre frappait, que lorsque les morts tombaient, il pouvait être cet amas de métal présent au milieu des autres sur le champ de bataille, cette machine à tuer pour le compte du Comte, Prince Millénaire qui avait emprisonné son âme dans le corps de feu Jésus Constantino Saez ? Cela paraissait irréel, tout droit sortit d'une histoire inventée de bout en bout – mais cela paraissait également terrifiant et si Felipe disait à Charlotte ce qu'il était, ce qu'il était amené à faire, quelles étaient les chances pour que celle-ci ne le fuit pas ? Il portait avec lui sa mise à mort, son éveil et sa vie de funambule à moitié mort à moitié vivant, incapable de prononcer un mot à ce sujet là devant elle. C'était impossible. Impossible de lui dévoiler sa condition et pourtant la jeune femme aux cheveux de feu refusait d'en démordre, sa mâchoire finissant par se tordre d'agacement sous les yeux de Felipe, qui laissa sa curiosité s'exprimer en espérant que la discussion, qui tournait autour du pot, finisse par être détournée d'une manière ou d'une autre.

Ses yeux émeraudes étaient alors figés sur ce bout de papier avant que son regard ne s'élève de nouveau vers le visage de Charlotte, et à la mention de ceci, il y vit un petit sourire se dessiner sur ses lèvres, comme si le souvenir d'un moment agréable lui revenait en mémoire. L'Espagnol fronça les sourcils, son cœur se tordant de jalousie alors qu'il se demandait bien ce qui pouvait la faire sourire tandis que sa venue à lui ne lui convenait pas. Pourtant, il n'eut pas le temps d'en rajouter davantage que la jeune femme à la vue disparue instaura plus de distances entre eux, sa voix lui tonnant d'arrêter d'insister. La colère pulsa dans les veines du torero, dont les traits de son visage se renfrognèrent, mais il écouta avec attention les paroles de la belle et son envie de lui prendre ce morceau de papier des mains grandit dans sa poitrine. « Comment ça ? Qui est-ce ? » dit-il d'un ton impatient, alors qu'il devenait de plus en plus nerveux, sentant son cœur pourtant se faire douloureux à chaque battement. Il était partagé entre colère et peine, et comme toujours guidé par ses émotions, le jeune homme grogna en voyant sa preciosa se redresser, voulant mettre fin à la discussion. Elle voulait rentrer, le laisser derrière elle comme elle n'avait jamais voulu le faire et comment Felipe aurait-il pu penser que ces non-dits lui coûteraient si cher ? Il sentait que ce qu'il avait construit au fil du temps – au fur et à mesure de ses visites, au fur et à mesure de leurs conversations – s'effritait et cela ne lui plaisait pas (parce qu'elle n'était pas qu'un caprice, parce qu'elle n'était pas qu'un passe-temps parmi d'autres). « Vale, vale. Comme tu voudras. » souffla-t-il d'un air faussement résigné, le cœur battant de frustration avant qu'il ne se lève à son tour, prenant le panier entre ses doigts avant de le soulever et de le remettre entre les mains de celle qu'il portait profondément dans son cœur.

Et juste avant qu'il ne relâche son emprise sur le panier, le torero faufila sa main libre dans la poche de Charlotte, prenant le papier en main avant de faire un pas en arrière, un sourire fier se dessinant sur ses lèvres alors qu'il dépliait la lettre. « Lo siento, Lottie. » dit-il en laissant son regard se poser sur le message et en prendre connaissance. Il s'agissait de quelques mots agréables, mais ce ne fût pas ce qui le fit resserrer le bout de papier entre ses doigts, soudain furieux. Scar. Le mot était signé de la part de cet homme qui n'était autre qu'un Akuma et Felipe sentit sa colère bouillonner davantage dans son palpitant à moitié mécanique. « Capullo !...Depuis quand connais-tu ce Scar, Lottie ? Ce n'est pas un homme fréquentable, arrête de l'approcher ! » s'écria-t-il d'un air énervé, les traits de son visage déformé par la colère qui ne faisait que pulser davantage dans chaque parcelle de ce corps qui n'était pas vraiment le sien. « Il est dangereux, tu m'entends ?! » souffla-t-il en jetant vivement le mot dans le panier de sa tendre Charlotte, les mains presque tremblantes sous la colère noire qui le traversait, oubliant presque qu'il avait forcé l'intimité de la jeune femme en récupérant le mot, en se jetant sur l'opportunité donnée par le fait de lui remettre le panier pour parvenir à ses fins – ses travers encore et toujours présents. Laurencia l'aurait sans doute réprimander – si seulement avait elle été là – mais Felipe était seul face à Charlotte et dans ses pensées ne se dessinait que le visage d'un homme : Scar L. Heselton.
         
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Dim 27 Fév - 18:07
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Tu abandonnes, Lottie. Ce n’est pourtant pas dans tes habitudes, tu n’es pas du genre à jeter l’éponge dès que les premières difficultés se dressent sur ta route (tu as très tôt appris qu’il te faudrait toujours persévérer, si tu voulais aller quelque part dans la vie (et persévérer, tu l’as toujours fait avec le menton relevé bien haut)), mais les mensonges éhontés et l’entêtement de l’Espagnol te sont tout simplement insupportables. Tu as le coeur qui pèse bien lourd dans ta poitrine, tu as déjà la triste impression de sentir le goût des regrets dans ta bouche. Tu fais de ton mieux pour rester de marbre (pour rester digne (car Felipe s’est suffisammment moqué de toi comme ça)), tu tends la main dans sa direction en lui demandant (ordonnant) de te rendre ton petit panier. Tu ignores ses questions (qui sont, dans le fond, sans importance (ce petit bout de papier t’appartient et tu as bien le droit d’en faire ce que tu veux (et surtout, tu n’as aucun compte à lui rendre))). Tu restes silencieuse, ta main toujours tendue dans sa supposée direction. Et tu penses honnêtement que cet échange s’apprête à prendre fin, que tu seras bientôt rentrée chez toi et que tu pourras te dépêcher d’oublier cette conversation désastreuse (tu verseras une larme ou deux (puis le rythme effréné de ton quotidien ne manquera pas de te faire tout oublier)), mais c’est sans compter l’entêtement de ton compagnon. Alors que tes doigts effleurent la anse de ton panier, se referment autour de celle-ci, tu sens que l’une de ses mains s’égarent près de ta poche (celle qui contient la petite blague de ton ami). Et tu sais que Felipe n’a pas réellement laissé tomber, tu sais qu’il a décidé qu’il aurait le dernier mot. Ça t’agace bien plus que ce que tu veux bien l’avouer.

Par réflexe, tu essaies d’intercepter sa main baladeuse, mais c’est trop tard ; il s’est déjà emparé du petit papier. « Felipe ! » t’écries-tu inutilement. Tu sens sa main qui s’échappe et, instinctivement, tu essaies de le suivre. Dans ton empressement, tu ne fais pas attention à tes mouvements. Tu te précipites sans réfléchir à sa suite, tant et si bien que tu manques de trébucher sur tes propres pieds. Ce n’est pas la première que cela t’arrive, cela ne sera pas la dernière fois que cela t’arrive. Aussi tu n’as pas de difficultés à te rattraper en plaçant une main devant toi (au cas où tu viendrais bien à tomber) et en plantant un pied fermement devant toi. « Rends-moi ça ! » Mais il fait la sourde oreille face à tes protestations, il n’a que faire de ce que tu peux dire ou vouloir. Ses excuses résonnent à tes oreilles comme une vile moquerie (et ton coeur qui se brise un peu plus dans ta poitrine (tes muscles qui se crispent alors que tu encaisses le coup sans rien dire)). Felipe n’en fait qu’à sa tête, ça te fait grincer des dents. Mais plus que cela encore, sa réaction après avoir lu (tout du moins, tu supposes, étant donné que tu ne peux voir (tu es plutôt douée pour les suppositions, Lottie)) le bout de papier te hérisse le poil. Il jure, il rage en t’intimant de rester à l’écart de Scar (comme s’il le connaissait (as-tu loupé un épisode, Lottie ? (tu ne comprends pas))). Il va jusqu’à proclamer que ton ami d’un soir est dangereux. Dangereux, ah ! Tu n’y croies pas une seule seconde. Tu secoues la tête avec véhémence, tendant la main dans la direction que tu penses être l’Espagnol. « Arrête de raconter n’importe quoi ! Rends-le moi ! » Car cela ne peut être que cela ; n’importe quoi.

C’est une bataille que tu ne peux pas gagner, tu le sais. Tu n’es pas défaitiste, tu es juste réaliste (et tu as terriblement conscience de tes limites et de tes faiblesses) ; Felipe peut très bien prendre la fuite, esquiver toutes les tentatives que tu ferais pour l’approcher et récupérer ton petit bout de papier (qui n’a pas de réelle valeur, certes (c’est juste pour le principe)). Felipe peut très bien s’en aller et te laisser planter là. Plus que cela encore, tu en as assez de te battre (de devoir te justifier à ses yeux (alors qu’il refuse de le faire lui même (cruelle injustice))), tu en as assez de ses accusations et de ses mensonges. Tu tapes le bout de ta canne contre le pavé pour l’interrompre, tu ramènes ton panier contre toi. « Ça suffit ! Tu ne sais pas de quoi tu parles ! » Tu perds patience pour de bon, cette fois-ci. Il est si peu caractéristique de t’entendre hausser le ton de la sorte, c’en est bien surprenant. Et peut-être que tu attires les regards des passants en agissant de la sorte, mais tu n’en as que faire (tu ne peux, de toutes façons, pas les voir). Tu secoues la tête de nouveau. « Qu’est-ce que ça peut bien te faire, hein, à qui je parle ou avec qui je suis amie ? Je n’ai pas de comptes à te rendre ! » Et c’est une bien belle manière de ponctuer la fin de votre discussion, tu penses, alors tu fais mine de tourner les talons et de partir. Tant pis pour lui ! Peu importe si tu vas bien dans la bonne direction ou non, tu demanderas ton chemin un peu plus loin, lorsque tu auras définitivement laissé l’Espagnol derrière toi.
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Dim 3 Juil - 13:09
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Scar. Scar. Son prénom résonnait en écho dans l'esprit du torero, dont le cœur avait explosé de colère en voyant ce mot écrit de la main de cet homme. Cet homme, qui n'était autre qu'un Akuma, comme lui, épouvantable créature souillée du sang des morts tombés aux batailles de la Guerre Sainte. S'étaient-ils vus plusieurs fois ? Avaient-ils sympathisé au point que Scar souhaitait la voir encore et encore ? La jalousie se mêlait à ce nœud d'inquiétude et de colère qui s'était noué dans sa poitrine, et Felipe serrait les poings, passa une main dans ses cheveux, tournoyant presque sur lui-même face à ces émotions si fortes qui le dévoraient. Il jura dans sa langue natale, traitant la Muse égarée de tous les noms, ignorant les protestations de Charlotte avant que celle-ci ne finisse par taper le bout de sa canne sur le sol, exprimant son agacement extrême et le fait que l'Espagnol était allé trop loin. Le garçon aux yeux émeraude se figea, son cœur se serrant dans sa poitrine alors que son regard se perdit sur les traits froncés par la colère de son tesoro qu'il avait blessé, dont il s'était moqué en ne respectant ni son intimité, ni son souhait d'avoir des réponses en lui demandant en retour de répondre à ses interrogations à lui.

Charlotte en avait assez. Ca suffit. La jeune femme avait haussé le ton, ramenant son panier près d'elle. Tu ne sais pas de quoi tu parles ! Felipe serra la mâchoire, surprit par cette Charlotte sortant de ses gonds, blessé à son tour par ces mots, un goût amer en bouche face à ces tensions dont il était à l'origine. Car malgré ces nombreux travers qu'il traînait avec lui, l'Akuma avait un cœur et prenait conscience – peut-être un peu tardivement – de ce comportement qu'il n'aurait pas dû avoir. Mais son impulsivité, sa jalousie et cette part d'égoïsme avaient été plus fortes et à cet instant la femme dénuée de vue ne lui céderait plus rien. Pourtant, il ne pouvait pas mettre fin à cette conversation ainsi. Pas avant de lui faire entendre une nouvelle fois qu'elle ne devait pas fréquenter cet homme.

Quelques regards indiscrets se tournaient vers eux, ressentant cette ambiance électrique entre les deux amis – bien que le cœur de Felipe semblait lui porter un amour différent – et le garçon se tourna vers eux, faisant un geste nonchalant dans leur direction. « Qu'est-c'que vous regardez ? Y'a rien à voir, Vete ! » s'écria-t-il, avant de retourner son attention en direction de celle qui n'était pas qu'un caprice à ses yeux, lui attrapant la main alors qu'elle tournait les talons. « Lottie, attends ! » dit-il, le cœur battant de colère dans sa poitrine et d'une inquiétude à l'égard de la sécurité de l'aveugle. « C'est bien ça le problème : je sais de quoi je parle, alors écoute moi ! Si je te dis ça, c'est parce que cet estupido est un A.... » dit-il sous l'impulsivité, parvenant à se reprendre avant de se rendre compte de ce qu'il allait lui révéler. Et s'il révélait l'identité de l'autre, il s'exposait lui-même à révéler sa propre condition. Impossible. Il poussa un énième juron en soupirant, le cœur serré, résigné, lâchant finalement la main de sa belle qu'il avait recouvert pendant un instant de sa chaleur. « Laisse tomber. Mais por amor de Dios, fais attention. » finit-il par dire, le cœur en proie à une tempête intérieure, le nom de cet homme résonnant encore dans sa tête. « A plus, tesoro. » dit-il en tournant les talons, la mâchoire serrée, la mine froncée et les larmes au creux des yeux.
         
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