Le An Diaoulig
Ft. Adélaïde
Les questions défilaient dans son esprit, le jeune homme prisonnier d'une nouvelle carcasse se promenant le long des quais. Sa chemise blanche se mouvait face au vent qui soufflait, le torero se démarquant de nouveau par rapport à la simplicité de son environnement. Ses yeux d'émeraude observaient les navires, se perdant aussi à l'horizon comme pour tenter de voir le An Diaoulig. Qu'est-ce qui avait bien pu prendre racine sur cette embarcation ? Le cœur à moitié de chair et à moitié mécanique du toreador battait d'un enthousiasme certain à l'idée de retrouver un bâteau légendaire, et pour mieux contempler la mer et son port, Felipe grimpa les escaliers d'une petite rue en hauteur, posant ses mains sur le muret qui le séparait du vide, le port en contrebas paraissant si calme malgré le beau temps qui aurait pu encourager les marins à naviguer sur les eaux. « Alors, qu'avons nous là ? » se dit-il pour lui-même, mettant l'une de ses mains en visière sur son front alors que quelques mèches venaient recouvrir son visage aux doux traits, un sourire esquissé sur ses lèvres. Mais son sourire ne fut que de courte durée, lorsqu'il aperçut une chevelure de feu appartenant à une silhouette qu'il ne connaissait que trop bien.
Adélaïde. Que faisait-elle ici ? Pourquoi fallait-il qu'ils se croisent ici, maintenant ? Etait-elle là pour la même chose que lui ? « Ah ! ¡ Santo cielo ! Qu'est-c'que tu fiches ici, sale pie ? Encore en train de mettre ton nez partout ? Je te préviens, tu ne me mettras pas de bâtons dans les roues ! ¿ Entendido ? » s'exclama-t-il en faisant un geste méprisant de la main, sa voix portant jusqu'à elle alors que toutes les émotions qu'il éprouvait à son égard s'amassaient dans sa poitrine. Elle était celle qu'il n'avait jamais réussi à vaincre, celle qui l'avait volée sans jamais s'excuser, celle qui avait porté atteinte à sa fierté – sa meilleure ennemie.
Halloween
- edipe: