D’ailleurs, ce soir, un Noé devait venir chercher les nouvelles infos qu’il avait récoltées. Et c’était pas n’importe quoi ! Il s’était dépassé pour celles-là, ça lui avait pris des jours d’enquête, il avait dû traîner avec des loubards un peu louches et leur offrir des verres de sa propre poche enfin… pas que ça le dérange vous savez, Haku il aime toujours bien discuter avec tout le monde mais bon, si ses interlocuteurs peuvent ne pas puer l’alcool à plein nez, c’est pas mal aussi. Puis les gens un peu louches, il a l’habitude, c’est son train-train quotidien. Il vend pas que des trucs très légaux petit Tournesol mais jamais il n’y a touché, ça non ! C’est juste qu’une rentrée d’argent supplémentaire, il va pas cracher dessus puis bah il fait que récolter l’argent et récolter sa part lui. Le reste, il s’en tape pas mal.
Il était arrivé au bar, saluant ses collègues et prenant la relève de celui qui partait. Il s’amusa à contempler la clientèle avant de commencer son service, nettoyant ses verres et discutant avec les clients accoudés seuls au bar, toujours un grand sourire aux lèvres et un enthousiasme contagieux dont lui seul a le secret. De toute façon il le savait, l’alcool faisant, ces hommes finiraient par être les meilleurs amis à la fin de la soirée.
Une ou deux heures passèrent avant qu’un nouveau client ne rentre dans le bar. L’irlandais se retourna avec un sourire étiré vers ce nouveau venu, un essuie à la main. Il posa le verre qu’il était en train de nettoyer et il vint remettre l’essuie sur son épaule avant de s’accouder au bar et de s’adresser au nouveau venu. «Monsieur bonsoir ! Installez-vous, est-ce que vous passez une bonne soirée ? » commença-t-il en parlant un peu trop fort (comme d’habitude mais il ne pouvait s’en empêcher) « En tout cas, elle ne pourra que devenir meilleure si vous restez ici. Qu’est-ce que je vous sers ? » ah qu’il était bon vendeur le petit rayon de soleil, et le pire de tout ça, c’est que tout ce qui sortait de sa bouche était naturel, spontané et honnête. « Qu’est-ce qui vous amène dans l’coin ? »