Et.
Il y avait.
Des mots.
Des expressions.
Des grimaces.
Même étrangères.
Dans une langue peu familière.
Elles voulaient dire.
La même chose.
Et. Lorsqu’elle annonçait la terrible vérité -elle ne pouvait pas partir
si facilement -pas vraiment même -
pas du tout, en réalité -partir en mer -c’était réservé à d’autres -qui, peut-être -sans doute -devaient même naître -directement sur les bateaux -ça avait -une certaine logique. Norrin le petit marin eut l’air terriblement choqué -
pourtant -c’était tout de même -
évident -les gens de la terre ferme -ils ne pouvaient pas -partir comme ça -d’un seul coup.
Mais. En réponse, il assurait qu’ils n’en sauront jamais rien -que le secret serait bien gardé -sous silence passé -ou quelque chose dans ces tons là -
et puis -il parlait à nouveau de trésors -ajoutant habilement qu’ils seront sûrement contents -
oui, ça -il devait bien avoir raison -qui ne serait pas content -de découvrir et de profiter d’un immense butin.
Et. D’autres mots -elle ne comprenait pas tout -
mais -le plus important -l’essentiel -était là -
alors -pourquoi se soucier du reste.
Alors. Se lever et demander au petit marin de bien vouloir indiquer son fameux bateau -celui avec lequel ils allaient naviguer vers les trésors -pour quelques jours d’aventure -ça promettait -d’être vraiment chouette, tout de même.
Et. À nouveau, quelques mots mâchouillés, par un accent d’ailleurs. Pour ensuite ajouter.
Viens, viens.
Alors.
Avec un peu d’empressement.
Suivre les pas.
En direction du port.
Un vrai bateau.
Quelle chance !«
J’ai un bateau pirate ! Parce qu’il faut un bateau pirate to look for trésors ! » Il dit, Norrin.
Et. L’empressement de presque ressembler à de l’impatience, maintenant. Un vrai bateau.
Mais surtout. Un vrai bateau pirate ! Le petit marin était un vrai pirate -un vrai de vrai- et elle allait pouvoir monter à bord. Il fallait avouer. C’était encore mieux que dans les livres -
et -presque des étoiles dans les yeux. Cette fois. L’aventure. Elle était réelle. Et elle promettait d’être.
Incroyable. «
MAIS ! »
Et. Se tourner vers elle, un air désolé et triste -dévasté- sur le visage. «
Pas de drapeau. They’re hiding it ! Ils cachent ! Because… Espions ! Ils veulent prendre mon bateau pirate ! »
Oh ? Une nouvelle fois. Des mots manquaient mais l’évidence se faisait comprendre. Le bateau n’avait pas de drapeau -pour une histoire rocambolesque d’espions -de discrétion -de vol de navires -
woh, c’était vraiment une histoire pleine de rebondissements. Et ça sonnait
comme. Quelque chose d’horrible -
d’ailleurs -qui pouvait bien voler des bateaux à des pirates -ça paraissait -difficile -encore plus -devant la taille des bâtiments -
ah -la vie de pirates -ça avait l’air quand même bien difficile -pas de tout repos.
«
Qui veut voler ton bateau ? »
Ça inquiétait, tout de même un peu.
Et. Les questions se pressaient maintenant.
Et si c’était. Des pirates aussi
mais. Plus grands. Plus méchants. Avec des armes et des cicatrices de combats passés.
Ou alors. La police des mers -peu importe comment elle s’appelait. Qui traquait les vilains pirates chasseurs de trésors ?
Et puis. Que risquait Norrin, dans tout ça.
Et elle. Si elle prenait la mer à ses côtés. Est-ce qu’il faudrait se battre pour défendre le navire -chercher des trésors, oui -
mais là -ça allait tout de même un peu loin -elle n’avait -absolument pas envie -d’en découdre contre une bande de pillards sanguinaires -
ça, non.
Mais. Norrin de ramener la discussion sur la bonne direction de navigation. Le plus important à ses yeux.
Et. Demander de l’aide pour récupérer le drapeau.
Avant. D’enfin pouvoir partir à la recherche de butins brillants de mille feux -le but de ce recrutement -tout de même -à la toute base.
«
D’accord, mais je dois faire quoi ? J’ai jamais mis les pieds sur un bateau. »
Aider. Se reconvertir pour quelques jours d’aventure.
Oui. D’accord.
Mais. Il fallait tout de même avouer l’évidence : elle ignorait tout du monde maritime -au point -c’était comment -le fameux pont -
et -comment faire -pour faire naviguer un bâtiment -
et -combien il fallait être -au juste.
Et. À bien y réfléchir. Elle ne faisait pas la candidate idéale.
Mais. Elle apprendrait.
«
Let’s go ! Attention ! On doit aller chez le capitaine, donc chez moi, mais pas nous voir par les espions ! Nobody can see us ! » Il ajoutait, un signe devant sa bouche pour mimer le silence.
Ah ! Ça, elle avait compris facilement. Ne pas faire de bruit. Être discrets -
ça -ça devrait aller -être discrète -c’était un peu plus -dans ses facultés.
Alors. Lui répondre par le même signe.
Voilà. Se taire sur le bateau.
Et. Avancer, en direction d’un immense navire -
et -de près -il paraissait -encore plus grand -assez pour presque faire oublier -l’agitation du port -l’odeur peu familière de la mer -le bruit des oiseaux voleurs de poissons.
Et. Constater, les marins se pressant autour, à côté, dessus, montant et descendant.
Ah. Soudainement. Ça semblait bien difficile. De se faire discrets.
«
C’est celui-là, ton bateau ? Il est trop bien… » Murmure d’admiration.
Enfin. Elle n’en savait rien, s’il était vraiment trop bien. Aucun autre bateau et aucune connaissance en comparaison.
Mais. Comme ça. Il avait vraiment l’air.
Incroyable. «
Comment on monte à bord sans se faire voir ? »
Fallait quand même avouer.
Même si c’était le navire du petit pirate.
Deux enfants.
Ça se remarquait légèrement.