Mais. S’ils n’existent pas. Pourquoi en avoir peur ? Et. Il y avait ce soleil timide -pâle, en réalité comme décoloré -abîmé- et qui ne pouvait pas malgré les intentions- qui essayait de se montrer derrière la fraicheur de l’hiver -et ça, c’était comme une ironie dérangeante après la chaleur de la lave et qui rappelait bien trop la glace- qui semblait persister -et c’était comme de dire qu’il ne fallait pas s’arrêter, malgré tout- comme pour lutter contre le printemps. Mais. Assise -comme une ombre, patiente et observatrice -car pour ça, il ne fallait surtout pas se précipiter- en quête de réponses- devant le vide du rempart, cette lutte inutile -car en principe l'issue était inévitable- lui déplaisait. Car. Dos à la fraîcheur saline, le printemps, elle l’aurait pourtant apprécié à sa juste valeur -et elle aurait pu apprécier la mer aussi, mais elle en détestait toujours les remous et encore plus cette sensation d’humidité qui ne quittait pas le port -et ce port était si bruyant et plein de vie que personne ne semblait lui prêter attention -et pourtant, elle, de l’attention, elle en prêtait---. Car. Sa douce chaleur aurait sans doute réchauffé son corps fatigué du voyage -il y avait eu le rendez-vous avec Hilda à Stockholm, il y avait eu cette rencontre avec cette exorciste -Risa-, il y avait eu ces heures de marche pour une nouvelle rumeur- et blessé -et surtout, il y avait eu ces akumas et ce niveau quatre- des combats -mais il fallait avouer qu’il n’aurait ni chassé la fatigue, ni guérit les blessures, il aurait simplement été là -alors au fond, ce n’était peut-être qu’une excuse pour ne pas apprécier le lieu et cette nouvelle intervention -et comment elle allait se dérouler cette fois---. Mais. En l’absence. Il faudrait simplement accepter cette pâleur et ces nuages froids. Alors. Attendre. Observer. Et s’effacer. Il y avait le port -en contrebas et pourtant, l’agitation perpétuelle des jours normaux guidée par le bruit des vagues donnait cette désagréable impression qu’il était bien plus proche- grouillant de vie -et elle qui appréciait le calme, c’était toujours dérangeant d’observer et de voir tant de personnes regroupées au même endroit pour les navires et les poissons- et de passage -celui des marins, celui des curieux, celui des bateaux-. Il y avait les rues alentour -et c’était comme de grandes artères qui n’avaient absolument rien à jalouser à l’agitation du port car elles, à défaut des navires, elles avaient leurs chevaux et le bruit fracassant de leurs sabots- qui rappelaient sans mal que la ville était la capitale du pays -et c’était déjà la deuxième fois qu’elle s'effaçait ici, la première avait été en compagnie de Hua-. Il y avait cette immense cathédrale -et elle n’était qu’à quelques rues pourtant, alors elle semblait ne pas faire de bruit d’ici mais elle était tout de même présente- qui l’obligeait à rester prudente. Il y avait cette citadelle -et elle s’étendait là, étrangement paisible devant ses yeux- qu’ici, on nommait Akerhus -et elle, si elle propageait des sons comme le reste, c’était davantage par les rumeurs et les chuchotements qu’elle attirait l’attention-. Simplement. Des pierres. Des murs. Mais surtout. Une citadelle hantée. Alors. Des passants, des résidents, des marchands, des enfants -elle n’avait pas réellement prêté attention à qui, plutôt à combien, car ne pas se faire trop remarquer, ne pas rester dans les esprits, c’était toujours le plus important- et des questions. Et. Une explication, presque unanime. On parlait d’un chien démoniaque qui gardait les portes de la citadelle, de chevaux qui d’agitaient -présage d’une mort certaine et imminente- mais surtout d’une femme sans visage. Le parfait mélange de surnaturel pour nécessiter le déplacement de quelques traqueurs -prudence donc, toujours- et d’une ancienne exorciste. Mais. Surtout. La parfaite histoire qui se voulait originale pour un schéma pourtant bien trop répétitif. Trois options. La rumeur infondée mais qui faisait jaser. Des akumas. Une Innocence -peu probable tout de même car en général, elle aimait se faire remarquer-. Pas de Noés -du moins, c’était son ressenti-, ils avaient sans doute mieux à faire que d’alimenter des commérages surnaturels. Alors plutôt. Deux options. Dont l’une suffisamment convaincante pour lui imposer un détour malgré les blessures du combat -et elle remerciait l’insistance de Maisie lorsqu’elle l’avait obligé à prendre quelques médicaments et bandages avec elle. « Ce n’est qu’une rencontre, enfin, » s’était-elle plainte. « On ne sait jamais. Pas de discussion, » avait justement opposé l'Écossaise- et l’empêcher de rentrer immédiatement -et elle enverrait une nouvelle lettre pour les informer de son retard -ça ne serait que la deuxième, après tout- et pour s’excuser -pour assurer faussement que tout allait bien-, en évoquant vaguement cette histoire de lieu hanté -et Lavi ne regretterait sans doute pas de ne pas l’avoir accompagné cette fois--. Alors toujours. Observer et écouter. Pour espérer comprendre ces murmures qui alimentaient les conversations. Pour espérer apercevoir la moindre chose -et ça pouvait être n’importe quoi, elle en était convaincue- suspecte afin d’orienter ses recherches avant la tombée de la nuit -car c’était toujours à ce moment que sortaient les fantômes, n’est-ce pas ?- Alors. Observer. Et apercevoir. Plus loin, un éclat brillant qu’elle ne connaissait que trop bien. Alors. Une grimace et une vérification nécessaire pour se rassurer -la capuche couvrait toujours son visage-. Un parfait mélange de surnaturel. Assez pour faire déplacer deux exorcistes. |
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Destiny
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