Hit it until it breaks.
T’es pas invincible (oh tu le sais (tu en as conscience (tu en as déjà fait les frais (pourtant tu agis (comme si tu l’étais (comme si rien ne pouvait t’arrêter (parce que finalement (rien ne t’a jamais arrêtée (n’est-ce pas ? (et puis t’aimes bien (paraître invincible (ça fait peur aux autres (ils t’approchent pas (ils te craignent (et toi (t’as pas besoin d’avouer tes faiblesses (alors tout le monde y gagne (alors tu comptais bien (continuer à prétendre ton invincibilité (encore et toujours (comme tu le fais depuis tes treize ans (déjà quinze ans que tu repousses à chaque fois les limites de ton corps (de ton esprit (ceci sans relâche (et pourtant Lucifer)))))))))))))))))))))))))
T’es en convalescence forcée (même si la Maréchale Richards t’a apporté des soins immédiats (sur le champ de bataille (les infirmières ont refusé de te laisser repartir vagabonder (c’était trop dangereux disaient-elles (alors t’as râlé (grogné (pesté (de tout ton être (mais que faire face à des infirmières en colère (après tout elles ne faisaient que leur travail (mais des blessures à surveiller par ci (tes paramètres à garder en analyse par là (des cicatrices à garder à l’œil (t’avais l’impression que ça n’en finissait plus (t’en devenais folle (t’avais l’impression (que chaque jour que tu passais en plus dans ces murs (était un jour de plus où tu aurais pu te battre (et sauver des vies potentiellement)))))))))))))))))))
En plus t’es bien obligée d’admettre tes faiblesses (du coup (et tu détestes ça (oh comme tu détestes cela Psyché ! (comme on disait ( c’est plus simple d’être invincible (mais là (t’es l’impression de revivre le scénario de la perte de ton Innocence (seule face à toi-même (à tes pensées (tu détestes ça (tu te détestes (et même le tabac que tu inspires (n’aide pas à remettre de l’ordre dans ton esprit (alors plus qu’une seule solution (la seule que tu connaisses réellement finalement (violence))))))))))))))))
Alors (telle une enfant tentant de faire le mur (tu avais élaboré un plan (pour t’éclipser le soir (car tu savais pertinemment (qu’absolument aucune infirmière (ne te laisserait partir en entraînement (alors tu devrais le faire en cachette (heureusement pour toi (elles n’apprécient pas trop (que tu fumes autant (alors tu as déjà compris comment leur échapper (cette fois-ci sera juste plus longue (alors lorsque la nuit tombe (que les pas s’estompent (à pas de loup (tu remets ta couverture sur ton lit (couvrant le coussin (et le plus discrètement possible (tu sors de l’infirmerie (et ton plan semble marcher (car tu n’entends personne derrière toi)))))))))))))))))))))
Tes pas te mènent (vers ta deuxième chambre finalement (l’endroit où tu passes le plus clair de ton temps (la salle d’entraînement (mais quand tu pousses la porte (et que tu la refermes derrière toi (tu te figes (sans un bruit d’abord (dans le silence (car tu t’attendais à la voir vide à cette heure-ci (mais bon (voilà que tu reconnais bien vite la silhouette qui se dessine devant toi (Seris (mais bordel (tu te rappelles vite (lui aussi est censé être alité (alors tu hausses un sourcil))))))))))))))))
« Je peux savoir ce que tu fous ici ? » ta voix s’élève, grave et autoritaire de nature (pourtant (il y a ce pic de curiosité (que tu ne caches même pas (car tu connais la réponse (au fond de toi (il est comme toi)))))) « Je pensais que t’étais censé être alité. J’en connais qui vont piquer une crise lorsqu’elles vont apprendre où t’es. » ton sarcastique pourtant (t’as bien vu ce jour-là (comment Seris n’a aucun mal à se mettre en danger (à s’oublier lui aussi (lorsque le champ de bataille le prend aux tripes (alors dans un sens (tu le comprends (et tu lui en veux un peu pour ça (pour les risques qu’il a pris (pour toi (alors que t’étais prête à mourir là aussi (parce que tu te reconnais (et ça te fait chier))))))))))))
Merci Palo
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