Bonne pour clamser.
En fait, la vérité.
C’est que, si t’aurais dû être effrayée, t’es juste dégoutée.
Soulée.
T’avais stupidement espéré qu’on te foutrait la paix.
T’es nouvelle, t’as pas les habitudes -pas les bonnes-.
T’es pas une combattante, comme de ceux qui traînent dans les couloirs.
Alors, t'avais stupidement pensé.
Que si tu te faisais -pas trop- remarquer.
On te foutrait la paix.
Seulement voilà.
Les gratte-papiers n’oublient pas.
Et tu te retrouves avec un ordre de mission dont tu te serais bien passé.
Un village dont les habitants dorment toujours, en Argentine.
Tu râles alors que tu te rends au lieu de rendez-vous.
Qu’ils dorment, en quoi c’est ton problème, exactement ?
Trois heures, trois jours.
Une sieste, une grosse nuit, quelle importance.
C’est pas ton problème et t’as clairement pas envie de t’occuper de ça.
Si on aurait dû te confier une mission, elle aurait dû parler d’objets anciens, de vieux châteaux, de temples sous terre.
Pas d’un village de bouseux qui se tapent un semi-coma.
Alors tu râles, parce que ça te plaît pas. Pas du tout.
Et en plus de ça, pour ne rien arranger à ta situation.
Voilà qu’on te colle un « partenaire » dans les pattes.
Un équipier, qu’on t’a dit. Pour t’aider, c’est comme ça qu’on te l’a vendu.
Mais à quel moment, t’as dit que t’avais besoin d’aide ?
Tu t’en souviens absolument pas.
Parce que t’en as pas besoin. D’ailleurs, tu le lui feras sans doute savoir.
Première mission ou pas, qu’est-ce que ça change ? T’aimes pas avoir quelqu’un dans les jambes.
Blasée, soulée, tu arrives finalement sur le lieu que l’on t’avait indiqué -une sorte de grand portail blanc et brillant, pas ta première bizarrerie, pas la dernière. Mais on t’avait dit que c’était l’Arche, alors t’étais quand même un peu curieuse-.
Pour l’heure, c’était presque ça. Quelques minutes de retard, parce que t'avais traîné les pieds. C’était pas la fin de monde.
Pas encore.
Et de toute façon, ils dorment déjà. Quelques minutes ne feront aucune différence.
Devant la porte, on t’attend déjà.
Un uniforme similaire mais quelques différences. Et un masque horrible, manque de goût suprême.
Ton « partenaire » est un original, ça te déplaît encore plus.
Super, manquait plus que ça.
« Salut, » fais-tu d’une voix totalement plate, lassée. « C’est toi le… Magicien ? »
T’as oublié les termes exacts mais en fait.
Tu t’en fous complètement.
« Moi, c’est Méliona. Enchantée. »
Absolument pas, en réalité.
« C’est carnaval, aujourd’hui ? »
Vraiment.
Il avait fallu que tu tombes sur un excentrique.
Parfait.
Au moins, à défaut d’être motivée.
T’allais peut-être t’amuser.