I need your help...Ayden Hyde
La nuit vient de tomber depuis plusieurs heures au Domaine Danvers, la tranquillité est au rendez-vous, les grillons font la fête et les lucioles viennent s’amuser entre eux. Personne ne perturbe le petit concert de ses insectes, pas même le Souvenir de la Révolte qui est allongée dans l’herbe à contempler les étoiles. Mains servant d’oreiller qui sont placées sous sa tête, jambe gauche sur la droite, Mordred est silencieuse et ne ressemble plus à la gamine, à l’adolescente insupportable d’il y a plusieurs jours. Sa rencontre avec Amorem l’a profondément changée. Une main a été tendu pour la faire sortir de sa cage, de ses ténèbres, de ses abysses. Une âme charitable est venue la sauver pour l’enlacer et lui dire à quel point elle aime la Révolte. Comme une enfant, la pauvre petite elf s’est mise à pleurer mais pas de tristesse mais de joie. Pour la première fois, oui pour la toute première fois, l’espoir est descendu du ciel pour aider Mordred à se relever. Désormais, le Souvenir tente de trouver un nouveau chemin, un nouvel avenir pour vivre dans ce monde qui offre tellement de possibilité. Calme, patiente, sont deux mots qui définissent à présent la révolutionnaire qui ne jurait que par le chaos et la destruction sans oublier sa manie à comparer tout le monde d’insectes, d’ordures, de déchets à placer dans la poubelle. Les dorés de ses orbes reflètent quelques petites lumières produites par les étoiles de cette nuit sans nuages. Son regard est tout de même triste car Mordred ne pourra pas cacher ou tourner le dos à toutes les atrocités qu’elle a commises dans le passé. Mais la voie de la rédemption est possible et ouvre ses bras pour le Souvenir désireux d’être quelque chose d’autre qu’une arme qui ressemble aux Akuma dès leurs naissances. Lentement, sa main gantée se lève pour tenter d’attraper l’étoile la plus brillante. Ses griffes de louve se referment mais rien ne se trouve à l’intérieur de sa paume. Même pas un brin de poussière, il n’y a rien. Par envie de ne plus se cacher sous l’apparence de son hôte, Mordred dévoile sa véritable apparence comme Tyki l’a montré contre son lourd combat contre cet Exorciste du nom d’Allen Walker. Les cheveux blancs et soyeux de l’albinos émettent à présent des petits reflets blonds décolorisés. Le maquillage sous ses paupières inférieures s’est mis à couler comme pour former des larmes qui se sont incrustées à jamais sur ses joues. Ses oreilles sont devenues pointues rivalisant avec Arystar Krory III. Les vêtements de la cow-girl ont changé pour lui donner une allure de guerrière des temps anciens. C’est le véritable visage de Mordred, une apparence elfique, une silhouette pouvant apporter un brin de luxure, mais le Souvenir ne cherche aucunement à ressembler à Cassidy. Les aventures d’un soir, se lier avec une personne par amour ne lui intéressent pas du tout. Ce que désire absolument la Noah c’est de comprendre un peu mieux ses pouvoirs qui l’habitent afin de protéger les personnes qui sont imprégnées dans son cœur, à elle.
En cette nuit, Mordred s’est fait discrète. Profitant du sommeil profond et réparateur de son hôte, la louve ténébreuse a pris possession du corps à la manière d’une plume se posant avec douceur sur le sol. Cassidy Danvers ne se rendra compte de rien, il vaut mieux d’ailleurs que la louve albinos ne sache rien car elle risque de blesser encore plus le Souvenir qui ne souhaite plus se confronter à la Reine du Crime. Elle a compris après le passage de Dominus que la Duchesse pouvait être plus effroyable, plus terrifiante, plus maléfique que Mordred ne l’a été. Cette femme, son hôte, c’est le diable incarné qui manipule les gens pour arriver à ses fins. La bourgeoise est devenue forte, à une vitesse qui dépasse l’entendement. Si ça continue, Cassidy va finir par réveiller tous les pouvoirs que peut apporter la Révolte. Mais la Noah se dit que ses pouvoirs, son don, ses capacités sont sans doute entre de mauvaises mains. Le Souvenir souhaite être comme Amorem, et non comme Néah qui représente le Destructeur de toutes choses. Cassidy est aveuglée, par la haine, sa colère, sa rage, sa rancune. La rebelle creuse sa propre tombe à se montrer trop rapidement. Son plan de s’allier avec cette femme forte porteuse du titre de Reine d’Angleterre va finir par brûler bien vite. Les humains ne sont pas idiots et finissent par trouver la vérité… Sauf que l’arrogance bien trop grande de la fille des Danvers est bien pesante. Assise bien haut sur son trône, Cassidy va bientôt connaître des erreurs et rien que des erreurs. Mordred est convaincue que ça va vraiment mal se finir et le Comte Millénaire pourrait rire sous le nez de la Duchesse car lui est bien intelligent pour comprendre que Cassie fonce tout droit dans un mur bien solide et infranchissable. Au final, la Noah se dit qu’elle doit trouver un point d’entente avec l’Américaine pour potentiellement éviter un drame qui risque de la tuer, tout comme Cassidy. En espérant que le vampire est assez de jugeote pour parler affaires. En espérant qu’une paix puisse se créer entre ses deux représentantes de la Révolte car Mordred est celle qui a tué Sam, l’akuma de Cassidy, il était une partie du cœur de la cowgirl, elle n’a même pas hésité à provoquer la mort de la défunte fiancé de Cassie. Mordred a causé beaucoup de mal et le pardon sera un événement qui n’arrivera sans doute jamais aux lèvres de l’albinos.
Quittant l’endroit où elle se repose, la Noah entre silencieusement dans le manoir qui ne correspond pas vraiment à ceux que devrait être son hôte. L’Elf monte une à une les marches sans émettre le moindre bruit. Elle est prudente et ne souhaite pas attiser la vigilance légendaire du majordome de ces lieux. Sa capuche sur la tête pour tenter de camoufler ses longs cheveux et son visage que Mordred n’apprécie guère, cette dernière longe le couloir donnant sur les chambres. Ses pas s’arrêtent à la chambre des Hyde, du père et de la mère. Progressivement, sa patte de louve ténébreuse attrape le poignet de la porte pour l’actionner le plus calmement possible en tentant d’y émettre aucun son. Tel un assassin, le Souvenir pousse l’accès à la piaule pour s’y faufiler comme un prédateur désirant prendre par surprise sa proie. L’ombre reste figée devant le lit à observer le couple dormir paisiblement. Les cristaux jaunes de Mordred ne dégagent aucune intention hostile, ils sont neutres, impassible. On ne sait pas si ses yeux sont terrifiants ou bien s’ils sont magnifiques à regarder. Son attention se porte particulièrement sur Virginia Hyde, cette humaine qui a accepté la véritable nature de son mari. Elle ne le rejette aucunement, son amour envers lui est très fort et cela intrigue beaucoup le Souvenir. De son passé jusqu’à aujourd’hui, Mordred déteste toujours les humains qui lui ont causé bien trop de douleur. La Révolte tendait sa main pour eux et en échange, la Noah ne recevait rien, juste du désespoir et de la tristesse. L’être humain est misérable mais il y a des exceptions. La femme de cet homme en train de dormir est différente des autres. Malheureusement, Mordred ne compte pas apporter sa confiance à ces êtres mortels, ils sont bien trop arrogants, fourbe et manipulateur…Les humains sont faux et ne pensent qu’au pouvoir, qu’à leur propre personne sans se soucier de la vie des autres. Ses billes dorées glissent pour faire face à la fenêtre donnant sur l’extérieur. La lune bien ronde se reflète sur ses pupilles et un brin de tristesse se dessine peu à peu sur le visage de l’Apôtre. Puis, au bout de quelques minutes, la statue bouge enfin pour laisser sur la table de chevet un mot, écrit par les soins du Souvenir. Son écriture est bien plus soignée que la rebelle Cassidy et la taille des mots sont bien plus petites ce qui les rend difficiles à bien-être lu. Dans ce mot, dans cette petite lettre, Mordred donne rendez-vous à Ayden à l’extérieur du bâtiment pour parler sérieusement. Il n’y a aucune formule de politesse, ni de salutation, juste une phrase stipulant que la Révolte donne rendez-vous à la Chance. Va-t-il accepter ? La charogne n’en sait guère sur cette question, elle est dans le flou mais espère tout de même que Hyde ne va pas refuser sa demande.
Elle repart de l’endroit sans poser sa vilaine patte sur le visage de la femme d’Ayden. Sans déverser son venin sur ce couple si touchant et romantique. L’ombre quitte la chambre sans un bruit, descend les majestueux escaliers puis se stop net en voyant son reflet dans un miroir. Elle s’en rapproche, pose ses doigts sur la glace froide et se souvient soudainement de son ancien hôte Akiza. Cette charmante demoiselle qui passait son temps devant un miroir pour coiffer ses longs cheveux blonds. De toute son existence, Mordred avait ouvert pour la première fois son cœur à une humaine, son humaine. En vérité, le Souvenir était tombé amoureux de cette beauté. Son caractère lui plaisait. Sa beauté la faisait rougir intérieurement. Sa gentillesse envers elle lui faisait oublier sa déprime sur ce monde méprisable. Akiza…elle qui avait demandé à Mordred de protéger sa sœur, au final la Noah n’a pas rempli sa promesse et cette dernière est morte à Édimbourg dans les bras de la désespérée. Plus jamais, oh plus jamais l’Elf ne pourra regarder Akiza en face. Mordred l’a trahi…Mordred est une trahison…Mordred est un monstre.
Tout à coup, le Souvenir sent la présence d’une personne qui s’apprête à descendre les escaliers. La louve ténébreuse se retire du miroir, se recule de quelques pas, la palpitant légèrement stressé et pas rassuré. Mordred ne s’est pas rendu compte que trente minutes venaient de s’écouler lorsqu’elle repensait à son défunt hôte. L’odorat de la chasseuse s’imprègne soudainement d’une odeur reconnaissable, il s’agit de Fortuna, il s’agit d’Ayden Hyde. Le rythme cardiaque de la femme se cale à une allure raisonnable, le stress disparaît, l’inquiétude s’évanouit dans les airs.
« Comme promis. » commence Mordred de sa voix sous forme d’écho mais avec une tonalité basse. « J’ai ramené ta famille bien que Cassidy se soit chargée de Saphira Hyde à ma place. » L’Exorciste, la fille aux longs cheveux…il y a de cela quelques jours Mordred a eu une discussion assez musclée avec la gamine. C’est donc fort probable que le père soit au courant et désire sans doute des explications. « Vas-tu accepter de me donner ce que je convoite ? Où vais-je repartir les mains vides, encore, comme l’ont fait les humains que j’ai aidés dans le passé ? »
️ Jawilsia sur Never Utopia