Après des mois de recherche, des mois de questions, d’incertitude, tu l’as retrouvé. Il est là, tu le reconnaîtrais entre milles voire des milliards ton disciple, sa silhouette assise sur les escaliers, la capuche rabattue. On peut tromper n’importe qui comme ça mais pas lui. L’ex-mercenaire que tu avais engagé avais fait du beau travail, Ivana avait beau susciter la méfiance de part son passé de mafieuse et de tueuse à gages, elle était très efficace et s’était montrée extrêmement discrète tout au long du travail. Toi qui a galéré à retrouver de pauvres indices, elle, elle avait carrément retrouver la piste, même si elle avait dit que tu l’avais bien aidée quand même. Ta tirelire à souffert mais tu as retrouvé ton disciple. Un sentiment que tu déteste serre ton cœur, ah bon tu as un cœur. Étrange pourtant tu n’en as jamais eu aussi loin que tu te souviennes, tu te sens bizarre, comme si tu étais soulagé de le voir, ton poitrail te semble plus léger. Tu es à nouveau énervé ça y est, les bookmens n’ont pas de cœur, et tu te dois de rappeler cette leçon essentielle à Lavi. Ironique n’est ce pas ? De parcourir autant de kilomètres pour une personne dont tu es sensé être totalement détaché et seulement transmettre tes connaissances, hypocrite que tu es pauvre vieux fou.
Ton corps et ton esprit sont partagés entre lui mettre un coup de pied en pleine tronche ou l’assommer. Méritait-il vraiment tous ces efforts que tu as fais? Tu ne peux pas te permettre de perdre du temps, aussi ce n’est pas très civilisé mais alors qu’il semblait se relever, tu lui donnes un coup de pied au niveau des genoux, ça risquait de faire mal oui. Tu es calme en apparence, tu es furieux intérieurement et presque soulagé de le voir entier, tu te donnes une gifle mentale, et te mets à présent devant ton disciple comme si c’était naturel en tirant sur ta clope.
-Où crois-tu aller comme ça ?
De simples mots, froids, méthodiques, tu aurais pu le saisir au col, lui donner une gifle mais non, tu gardes ton self-control, non ça montrerait une faiblesse que d’avoir des émotions, néanmoins, si Lavi observait bien il pouvait au fond de tes prunelles vieillies par l’âge, tes cernes, ton visage creusé de fatigue, voir la déception et le soulagement de te retrouver ainsi qu’une bonne dose de colère.
-Inutile de chialer et de me sortir de beaux discours comme quoi tu es heureux de me voir, suis moi, j’ai à te parler. Et ce n’est pas une option. Il y a des ennemis de partout ici, en plus tu as besoin de soins, petit con, tu vadrouilles un peu et tu es incapable de te soigner.
Sans ménagement, sans explications de plus tu entraînes ton (ex)élève vers une planque dont toi seul connait l’existence, tu le dais assoir sans ménagement sur une chaise puis l’examine. Le rouquin, à qui tu tiens bien plus que tu ne le penses, sinon tu ne ferais pas tout ça n’est-ce pas ? Tu ressens les blessures de ton imbécile d’apprenti, tu as des milliers de questions et de baffes à distribuer, comment avait-il osé t’abandonner ainsi ?? Pour une amourette en plus ?? Tu t'étais trompé sur lui à ce point ?Tu avais remarqué le manège entre l'aube céruléenne et lui, il y avait probablement d'autres choses. La discussion allait être longue. Grommelant tu le soignes sortant bandages et onguents.
-Grmf, je deviens faible avec l’âge…
Vous aurez bien l’occasion de parler, pour l’instant la priorité est de t’occuper de sa santé. Aucune blessure n’échappe à ton œil perçant, toi-même tu es blessé pour avoir combattu quelques akumas et brigands, tu n’es pas beau à voir, mais tu t’étais déjà occupé de toi, même si quelques blessures semblaient se rouvrir. Tu ne vas pas flancher non, pas maintenant. Continuant ton examen, tu poses des questions d’ordre médical, testant la respiration, les facultés mentales, le rythme cardiaque ainsi que la gravité des blessures.
-Tu arrives à me voir distinctement ? Aucune difficulté à respirer ? Une blessure infectée ? Tu arrives à manger correctement ?