Time is everything we have and don't.
Depuis qu’elle avait fui la guerre, la Pacificatrice avait dû laisser tomber son éducation. Son exil lui prenait tout son temps, toute son énergie et il est clair que s’installer dans une école ou même trouver un professeur était une tâche hardue et surtout risquée. Mais Saphira aimait l’école, elle aimait apprendre et c’est dans cette bibliothèque qu’elle avait trouvé son réconfort, ces livres qui jouaient comme un lien entre elle et sa vie d’avant -regrettée amèrement.
Elle finit par se lever, tout en continuant à lire. Elle ne savait pas rester en place, et ce n’était pas parce qu’il s’agissait d’un rare moment calme que cela échapperait à la règle. Traînant légèrement des pieds, elle se mit à marcher lentement dans le salon, puis la salle à manger, les couloirs, concentrée sur sa lecture. Ses pas la menèrent alors à la cuisine où Lavi se trouvait déjà. Levant enfin son nez de son bouquin, elle lui offrit un grand sourire avant de venir s’installer près de lui, commençant une discussion tout naturellement, dérivant rapidement sur le millier de questions qui lui était venu en tête à la lecture de son livre. Après tout, Lavi était un bookman, il savait beaucoup de choses et dans l’esprit de Saphira, il aurait donc réponse à tout ce qu’elle pourrait se demander.
Et soudainement, ils furent interrompus par une communication passée par leurs golems. « Un enfant est empoisonné. Retrouvez moi immédiatement sur la place du village. » Saphira se tut, laissant planer un silence avant d’enfin saisir son golem et de retenter une connexion, échangeant un regard inquiet avec Lavi. « Josef ? Comment ça un enfant a été empoisonné ?! Josef ?! » Elle répéta son nom plusieurs fois, sans succès. Ses yeux s’emplirent d’anxiété et elle se leva d’un bond, semblant déterminée malgré le stress qui la prenait « Il faut à tout prix qu’on y aille, il n’y a pas une seconde de plus à perdre ! Je cours chercher mon miracle, on se rejoint à l’entrée d’acc ? » elle échange un signe de tête et sur ces mots, partit en trombe vers sa chambre, non sans faire un énorme vacarme dans les escaliers. Elle saisit sa cape pour cacher son innocence, ainsi que son miracle, le rangeant aussi soigneusement que possible dans son sac. Car même dans la précipitation, elle y ferait attention, il s’agissait d’un cadeau de Lena après tout et il avait une très grande valeur sentimentale à ses yeux.
En moins de 5 minutes, Saphira redescendit dans un aussi grand vacarme que lorsqu’elle était montée, rejoignant rapidement son compagnon. « C’est bon, j’suis prête on peut y aller. Dépêchons-nous, je n’aime pas trop le ton employé par Josef lors de sa communication… »
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