Let's start overWith Ayden Hyde and Adelheid von Rosenwald
Aujourd’hui est une journée spéciale ou plutôt une soirée pas comme les autres. Non, il ne s’agit en aucun cas d’un sujet parlant d’une aventure d’un soir, ou d’une virée très sympathique pour voler chez une personne. Non, ce douze Mai un événement va arriver. Les larmes seront sans doute au rendez-vous, le bonheur également et pour une fois le sang ne sera pas versé. C’est du moins ce qu’espère la Duchesse dans sa chambre, allongée sur son lit, en dehors des couvertures, toujours ses bottes aux pieds et fumant une cigarette à moitié consumée. En cette fin de journée si particulière, si l’albinos n’était pas parvenu à mettre un terme à son Souvenir qui git à présent en elle depuis trois années, le désespoir se serait répandu dans sa nouvelle demeure. Heureusement, Mordred n’existe plus, ou plutôt elle est endormie profondément dans une sorte de coma créée de toutes pièces par l’hôte. Moins la désespérée jacasse, et plus la cowgirl se porte mieux. Attrapant la cigarette avec son index et son majeur, elle recrache la fumée logée dans ses poumons tout en créant des petits cerceaux par amusement. La Révolte s’ennuie bien que ses oreilles entendent dans les couloirs de son manoir les pas joyeux du petit Colin. Il est sûrement en train de jouer avec Raven à ses jeux de gamins dont Cassidy n’a jamais participé étant gosse. La faute à ses parents mais aussi parce que les gosses avaient peur de son albinisme. Tous des crétins à avoir peur d’une personne différente des autres. Bizarrement, c’est quand son corps a changé, que ses courbes féminines sont apparus, que les chiens ont commencé à hurler comme des loups en meute pour dérober le cœur de la louve Alpha. Et que ça disait et promettait à la rebelle des trésors à couper le souffle pour la charmer, mais rien à ses yeux ne pouvait la faire sortir de son ultime rêve : avoir un jour son propre enfant. Gamine, la Reine du Crime rêvait d’être comme le couple de domestiques qui se sont occupés de son éducation, c’est-à-dire être un parent modèle, aimant. Mais étant stérile de naissance, elle ne pourra jamais donner au monde son propre rejeton. Elle peste discrètement, passe sa main valide sur son visage et se demande pourquoi la cowgirl pense à cette chose stupide. Cette barrière est maintenant franchie car la prédatrice considère deux personnes comme ses propres enfants. Wil Hartmann et Phoenix Lanfredi. Désormais, pour la vampire, ils sont ses enfants à elle et rien qu’à elle. Depuis toujours, Danvers s’est toujours vu fonder sa propre famille. Pas par égoïsme en se prétendant être la meilleure en s’entourant de personnes à droite à gauche, mais plutôt pour se sentir humaine vu que la femme vient de dépasser cette limite à cause de sa nature de Noah. Wil, Phoenix, ne manqueront de rien. S’ils souhaitent de l’amour ils en auront. S’ils désirent de l’attention du réconfort, ils en auront. S’ils veulent une protection, un sourire, de la joie, ils en auront également. Car tel est le devoir d’une mère aimant ses enfants.
On frappe à la porte de sa chambre. Trois coups au lieu de deux ce qui est inhabituel. La poignée de la porte s’actionne mais c’est fermé à clé, impossible d’y entrer car Cassie aime avoir de l’intimité. Elle saute de son lit, invoque un Colt Single Army dans sa main droite, s’approche doucement de l’accès à sa chambre. Tout doucement, l’albinos déverrouille la serrure et ouvre d’un coup sec sa porte de chambre en pointant son arme à la sortie.
« Désolé, j’ai fait un truc qui fallait pas ? » s’exclame Roy Pierce, cigare à la bouche, sourire en coin et pas du tout impressionné d’avoir le canon de l’arme entre ses deux yeux. « Ça fait des heures que j’tattend dans le salon. Je commençais à m’inquiéter. À croire que ton nouveau job de bourge te tue dans ton plumard. »
Cassidy fronce ses sourcils, fait disparaître son arme, pousse le cowboy contre le mur afin de s’aventurer dans le couloir pour se diriger à la salle à manger. En passant devant une pendule, la rebelle y jette un petit coup d’œil et constate que son premier invité risque de venir bientôt. Elle espère que Raven a déjà tout préparé pour accueillir la personne afin de ne pas ternir sa nouvelle réputation de Duchesse.
« Tu es venue pour te reposer ou bien me donner des informations importantes Pierce ? » gronde de mauvaise humeur Cassidy. « Peut-être devrais-je attribuer ton job à quelqu’un de compétent ? » demande-t-elle en s’arrêtant en chemin tout en se tournant pour être face à lui.
L’homme en face d’elle se met à rire et recrache la fumée de son cigare sur le visage de la femme.
« Patronne, j’suis pas le bon bonhomme comme les gens aimeraient voir. J’suis pas la brute comme tu voudrais que je sois, et j’suis pas non plus le truand comme on décrit dans les journaux. » Il attrape son mégot, tapote le dos de drogue pour y faire tomber la cendre sur le tapis bien entretenu faisant office de décoration de sol et fait un clin d’œil à Cassidy. « Et j’suis pas non plus ton… »
Roy n’a pas le temps de finir sa phrase que la griffe de la louve saisit sa gorge, soulève l’individu et le plaque contre le mur. De sa botte elle écrase férocement le cigare sur le sol. Les iris de la Révolte prennent un jaune menaçant.
« Écoute moi bien, cowboy ! » siffle férocement Cassidy Danvers en plantant ses ongles dans sa gorge à tel point que ces derniers commencent à rentrer dans la peau de son allié. « Quand on fait partie de ma famille, on se plie à mes règles, à mes exigences. Recommence encore une fois de salir le plancher de ma baraque, et je te retire ce qui fait de toi un mâle. » Sans grandes difficultés, la patronne envoie valser à l’autre bout du couloir son homme de main qui atterrit méchamment sur le sol en poussant un petit râle de douleur. « Demande à Raven de te donner de quoi nettoyer ton mégot et la cendre sur mon plancher. Ensuite, tu iras accueillir les invités. J’attends un homme ressemblant à un clochard et une jeune femme pourvue d’une beauté à te donner une crise cardiaque. »
Laissant Roy de côté, la louve descend les marches deux par deux au lieu d’une par une, en étant tout à coup impatiente d’accomplir la chose promise à son premier invité. À la base, à leur première rencontre au Danemark, Cassidy n’y croyait pas sérieusement d’aider cet abruti, mais au final, depuis que Mordred l’a trahi, la bourgeoise désire absolument rendre heureux cette famille qui souffre beaucoup à cause de cette séparation. Soudainement, le petit Colin arrive telle une fusée pour continuer à échapper à Raven. Tous deux jouent à ce qu’on appelle au chat et à la souris ou au loup. Fuyant à toutes jambes, le petit garçon ne se doute pas que le véritable prédateur n’est pas Raven, mais la propriétaire de ces lieux. D’un seul coup, Colin se retrouve dans les bras de la louve qui ébouriffe les cheveux de ce dernier.
« Tu devrais faire attention monsieur Hyde. » prévient-elle d’une voix douce et attachante. « Un loup peut en cacher un autre. » Elle poke le bout du nez du garçon et le repose sur le sol. « Va rejoindre ta maman, le dîner va être servi. » Son attention se porte sur le majordome légèrement essoufflé avec quelques gouttes de sueur sur son front. « Eh bien ? Le petit est plus rapide que toi ? » Cassidy se rapproche de son domestique, remet correctement le col de ce dernier, réajuste sa cravate et se recule de quelques pas. « Roy a besoin de ton aide pour se servir d’un balai et d’une balayette. Ensuite, j’aimerais que tu restes à mes côtés, pendant le dîner si jamais j’ai besoin de tes services. Roy se charge de surveiller l’extérieur et d’accueillir les invités. »
L’homme pose sa main à plat sur son cœur, s’incline laissant quelques mèches rebelles tomber et chatouiller son nez.
Les minutes, les secondes, les microsecondes s’ensuivirent et la Lune continue d’éclairer de sa faible lueur les merveilleux jardins du domaine. Le vent se rafraîchit, les nuages annonciateurs de pluie menacent de faire disparaître le calme de cette soirée. Observant silencieusement l’extérieur à l’aide des ses cristaux écarlates depuis une grande fenêtre de la salle à manger, la Duchesse est soudainement stressée de ces retrouvailles. Normalement, rien ne devrait perturber cette soirée. Pas de Dominus dans les parages, pas de Comte Millénaire fouineur, et certainement pas d’Exorciste. Elle se masse les côtes et serre ses crocs d’une blancheur rivalisant avec la couleur de ses cheveux. Son dernier combat contre le roux borgne n’a pas été agréable pour l’affamée. Le rigolo était un adversaire de taille. Si seulement Cassidy était plus forte, elle aurait pu rayer de la liste ce gêneur. Maintenant, la louve doit être discrète même si on ne fait que parler de sa personne à cause de son alliance avec la Reine d’Angleterre. Étant à présent sa meilleure amie, la vieille dame ne croira aucunement aux remarques de l’Ordre Noir à son égard. Après tout, c’est grâce à la Duchesse que la Reine a sue surmonter son désespoir face à la mort de son mari. C’est grâce à elle que certains de ses ennemis n’osent plus lui chercher des problèmes. C’est grâce à la Révolte que la Reine peut régler des soucis se trouvant dans son pays. Oui, l’Alpha est devenu indispensable aux yeux de Victoria, la Reine d’Angleterre. D’ailleurs, l’ancienne Comtesse est aimée par le bas peuple, les classes inférieures se trouvant à Londres. L’albinos s’apprête à placer sa fortune dans la modernisation de plusieurs hôpitaux, d’apporter son aide dans des orphelinats, d’acheter des bâtiments inutilisés pour les sans-abri, et tant d’autres projets pour réaliser son objectif : détruire cette inégalité qui sépare les riches aux pauvres. Ce projet ne va pas se réaliser en quelques jours, mais plutôt en plusieurs mois, en plusieurs années. La patience est de mise.
Laissant Raven installer Colin et Virginia à table, l’albinos s’étant servi un verre de whisky très délicieux pour son palais gustatif, échappe soudainement le récipient d’alcool de ses mains en sentant une vive douleur très désagréable. Le verre se brise en plusieurs morceaux déversant son contenu sur le sol. Du sang s’échappe de sa bouche et de son nez. Des effets secondaires de son affrontement contre le Bookman apparaissent subitement, comme par magie, pour la prévenir que sa guérison miraculeuse à des contrecoups. D’autant que son corps n’apprécie pas particulièrement de subir trois affrontements en moins d’un mois. La Noah doit prendre du repos… Se baissant pour saisir les bouts de verre, les portes de la salle à manger s’ouvrent en grand.
« Patronne ! » s’exclame Roy en se massant le derrière de la nuque. « Le premier invité est là. » Il se tourne auprès du concerner en question. « Ayden Hyde c’est ça ? »
Se saisissant d’un mouchoir pour enlever le liquide rouge coulant de son nez et de ses lèvres, la louve se redresse, adresse un chaleureux sourire et se cale contre le mur en sentant des vertiges arriver.
« Bienvenue, mister Hyde. Comme promis, voici ce que tu désires. » annonce-t-elle en montrant Colin et Virginia d’un geste de main.
️ Jawilsia sur Never Utopia